Sous son voile corporate qui porte, dans ses plis, l’esprit d’entreprise qui l’anime, Sarah, une employée australienne de la banque CBA, arbore fièrement son nouvel uniforme, rehaussé d’un hijab gris clair sur lequel a été cousu le logo de l’un des fleurons de la finance du pays.
A des années lumières de la France où le voile, cet épouvantail utile, est interdit d’entrée dans la sphère entrepreneuriale, en Australie, la prestigieuse Commonwealth Bank a trouvé on ne peut plus normal de créer des tenues spécifiques pour ses salariées musulmanes, dont 300 d’entre elles se sont empressées de les commander.
"Nous avons de nombreux salariés musulmans et nos clients sont d’origines très diverses, donc il est important qu’ils se sentent soutenus", a confié à l’AFP Malini Raj, directrice de la Commonwealth Bank, en nourrissant l’espoir que ce voile aux couleurs de l’entreprise incitera d’autres musulmanes à envisager une carrière au sein de sa banque.
En dépit de la désapprobation bruyante des grands pourfendeurs de l’islam, emmenés par Pauline Hanson, la sénatrice du parti nationaliste et islamophobe « One Nation » copieusement moquée pour le grotesque de sa croisade anti-halal, une autre banque de renom, la Westpace, a emboîté le pas à sa rivale, la CBA, en confectionnant des uniformes avec un hijab bleu marine siglé de la lettre « W ».
Imperméable aux cris d’orfraie des islamophobes australiens, l’opérateur téléphonique Optus a adopté, lui aussi, à l’unanimité le port de tenues incluant un voile, seul le choix de sa couleur divisant en interne.
Dans les trois cas, le bien-être de leurs employées voilées revêt une importance cruciale pour ces trois grandes firmes australiennes qui ont à cœur de défendre et promouvoir la diversité, cette valeur essentielle du havre de paix multiculturel australien, face aux coups de boutoir des ultras du nationalisme, férocement anti-immigration et anti-islam.
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