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Perth : Geert Wilders accueilli sous les huées, lors du lancement officiel du parti anti-islam australien

Il faut « stopper l’islamisation de l’Australie. L’islam n’est pas simplement une religion, c’est une idéologie totalitaire avec une ambition mondiale », proclame dans sa profession de foi l’Australian Liberty Alliance (ALA), le parti anti-islam de l’autre bout du monde, fraîchement porté sur les fonts baptismaux, et qui mieux que le fossoyeur du multiculturalisme sur la terre des tulipes, le tribun néerlandais Geert Wilders, islamophobe et pro-sioniste notoire, pouvait lancer dans le bruit, la fureur et le tumulte cette nouvelle formation populiste inspirée de son propre mouvement ?

Invité d’honneur d’une conférence de presse prétendument discrète pour des raisons de sécurité, mais à laquelle sa présence a donné un inévitable retentissement médiatique, le leader fielleux du Parti pour la Liberté (PVV), passé maître dans l’art de souffler sur les braises, à l’image de son brûlot filmique « Fitna » qui embrasa les salles obscures en 2008, jubilait à l’idée d’être au centre de toutes les attentions, mardi dernier, à Perth. Et pourtant, l’ovation réservée par les militants galvanisés de l’ALA a été entrecoupée de sifflets et huées émanant de dizaines de manifestants australiens indignés qui scandaient à l’extérieur :  "Dites-le fort, dites-le clairement, les racistes ne sont pas les bienvenus ici".

Lorgnant le Sénat, avec l’espoir de rafler au moins un siège lors des prochaines élections, la présidente de l’ALA, Debbie Robinson, a déversé sa détestation de l’islam devant des médias qui n’en ont pas perdu une miette, se lamentant sur le « mal que fait l’islam à l’Australie », tout en se défendant de faire une fixette sur l’islam avec une mauvaise foi confondante, comme seuls les partis populistes sont capables de le faire…

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Il suffisait d’entendre Andrew Horwood, le directeur de l’ALA, vociférer à plusieurs reprises que "l’islam dans sa forme actuelle ne colle pas avec les valeurs australiennes" pour s’en convaincre, tandis que l’hôte de marque et grand inspirateur de cette vaste Tartufferie ne laissait pas subsister le moindre doute quant au cheval de bataille enfourché par le parti anti-islam.

"La création de ce nouveau parti donne aux Australiens, à des millions d'Australiens, un nouvel espoir. Ce parti s’engage à lutter pour la liberté, la liberté d’expression, et contre l’islamisation de l’Australie et l’immigration. Il faut en finir avec le multiculturalisme", a martelé Geert Wilders, l’homologue de Marine Le Pen avec lequel cette dernière revendique fièrement une proximité idéologique, notamment quand il exhorte à interdire le Coran, ou qu’il tente de banaliser l’infâme comparaison entre le Coran et Mein Kampf.

L’émergence de l’ALA dans le paysage métissé et bigarré de la lointaine Australie ne va pas sans susciter une levée de boucliers au sein de la classe politique, nombre de ténors étant vent debout contre un parti qui surfe sur les peurs et sème au vent les mauvaises graines de la haine. "Je ne comprends pas pourquoi cela a été autorisé à se produire ici", ne décolère pas le chef de l'opposition, Mark McGowan, déplorant vivement : "Cela ne devrait pas arriver dans ce pays. Je ne comprends pas comment un Geert Wilders, venu de l'étranger, peut se présenter chez nous pour perturber notre mode de vie, accroître son  influence et créer une filiale de son propre parti politique".

Face au frisson d’inquiétude qui parcourt les rangs des politiciens australiens, un homme se veut toutefois rassurant, doutant de la réussite des sombres desseins de l’ALA. Il s’agit de Benjamin Jones, historien à l'Université de Sydney, dont le scepticisme apporte une note positive dans l’islamo-paranoïa hystérisée par Geerts Wilders au sein d'un havre de paix multiculturel par essence : "Dans l'esprit du Parti australien pour la liberté, Geert Wilders, c'est un succès. Mais ils ne reconnaissent pas qu'il y a d'énormes différences entre les Pays-Bas et l'Australie, qui, historiquement, a toujours été une nation d'immigrés, du moins depuis 1788. Ce parti n'a pas seulement des convictions anti-islam, mais il est contre le multiculturalisme dans son ensemble. Or, c'est une chose dont la grande majorité des Australiens sont très fiers, ils sont fiers de cette réussite", a-t-il rappelé avec force.

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