Le CFCM dénonce les propos abjects de Robert Ménard, qui a affirmé que “l’antisémitisme existe dans une bonne partie de l’électorat musulman”

« L’antisémitisme existe dans une bonne partie de l’électorat musulman »

Ces propos abjects sont ceux tenus par Robert Ménard, maire de Béziers, au micro de Frederic Haziza sur “Radio J”, coutumière des anathèmes contre les musulmans de France, mais jamais reprise par l’Arcom.

Actuellement, de nombreux polémistes confondent volontairement l’antisémitisme avec la critique légitime et nécessaire du gouvernement d’extrême droite israélien et la condamnation de ses crimes à Gaza.

Les musulmans de France sont bien évidemment consternés, révoltés et écœurés par les images insoutenables qui leur parviennent de Gaza, où des femmes et des enfants innocents sont quotidiennement massacrés. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à éprouver ces sentiments d’affliction et d’injustice.

Ils en veulent légitimement aux responsables de ces massacres qui ont annoncé à plusieurs reprises, et publiquement, leur intention génocidaire d’éradiquer la population civile à Gaza, civils qu’ils comparent à des animaux, quand ils ne sont pas tous assimilés à des terroristes ou quand on n’appelle pas à les éliminer par l’arme atomique.

Ceux qui font sciemment cette confusion infâme entre antisémitisme et condamnation des exactions israéliennes à Gaza se rangent derrière la stratégie des décideurs extrémistes israéliens qui, pour protéger leurs crimes, accusent d’antisémites, entre autres, l’ONU, la Cour pénale internationale (CPI), les ONG internationales humanitaires, et Josep Borrell, le vice-président de la commission européenne.

D’ailleurs, de nombreux juifs de France et du monde entier dénoncent les trahisons du gouvernement d’extrême droite israélien et condamnent ses crimes contre les populations de Gaza. Sont-ils antisémites ?

Par ailleurs, les musulmans avaient été montrés du doigt pour de nombreux actes a priori antisémites, avant que l’on se rende compte qu’il s’agissait de manipulations étrangères. Ce fut le cas, par exemple, des étoiles de David peintes sur les murs de la capitale : les médias d’extrême droite s’étaient empressés de jeter l’opprobre sur les musulmans de France, avant de se murer dans un silence assourdissant lorsque l’origine des coupables et leur motivation furent révélées.

Comme beaucoup de citoyens en France et dans le monde, les musulmans de France crient leur désespoir et leur peine face aux massacres auxquels ils assistent à Gaza. Cela ne doit en aucun cas être confondu avec la haine des juifs. Cette haine, comme d’autres haines,  doit être combattue sans relâche et sans concession aucune.

Conseil Français du Culte Musulman
Paris, 17 septembre 2024