Microsoft accusé de censurer les mots “Palestine” et “Gaza” dans ses emails internes

La tension monte chez Microsoft. Selon le collectif de salariés No Azure for Apartheid, la firme américaine aurait récemment activé un filtre automatique empêchant l’envoi d’emails internes contenant certains mots jugés sensibles, comme “Palestine”, “Gaza” ou encore “génocide”. Une mesure qui, selon eux, viserait à faire taire la contestation interne, en pleine crise liée à l’implication présumée de Microsoft dans la guerre génocidaire  israélienne sur Gaza.

Le blocage aurait été découvert peu après l’ouverture de la conférence Build, perturbée à plusieurs reprises par des employés militants dénonçant la collaboration de l’entreprise avec l’armée israélienne. Depuis des mois, des voix s’élèvent en interne contre la fourniture par Microsoft de services cloud et d’outils d’intelligence artificielle au ministère israélien de la Défense.

Alors que les mots “Israël” ou “Palestine” échappent encore aux filtres, plusieurs témoignages indiquent que les messages contenant des termes liés à la cause palestinienne sont systématiquement bloqués, sans notification aux expéditeurs ni aux destinataires.

Face à la pression croissante, Microsoft a publié récemment un rapport d’auto-évaluation concluant à l’absence de preuve que ses technologies aient été utilisées pour nuire aux civils à Gaza. Mais des enquêtes indépendantes, notamment menées par Drop Site News, The Guardian et le média israélien +972, ont révélé que l’entreprise aurait activement courtisé le ministère israélien de la Défense après le 7 octobre 2023, en lui proposant des remises importantes sur ses solutions Azure et IA. Ces révélations s’ajoutent à une série de licenciements controversés : lundi, un salarié ayant interrompu le discours du PDG Satya Nadella a été renvoyé. Le lendemain, une autre prise de parole publique en soutien à la Palestine a été violemment interrompue par la sécurité.

Microsoft n’a pas encore réagi officiellement aux accusations de censure ni aux allégations sur ses contrats militaires. Mais en interne, la fracture semble s’aggraver.