La Centrafrique vit ses heures les plus sombres depuis son indépendance en 1960, les musulmans payant un lourd tribut à une « purification ethnique » effroyable, la pire de l’histoire du pays, qui les pousse à déserter les lieux pour échapper aux représailles sanglantes et aux machettes qui ne font pas de quartier, vers des territoires inconnus : le Tchad et le Cameroun.
Les témoignages de l’horreur se succèdent, faisant état d’une chasse à l’homme barbare contre une population musulmane démembrée, éclatée, et contrainte de fuir, qui, comme à l’accoutumée, laisse de marbre la communauté internationale, plus préoccupée par d’autres enjeux stratégiques sur l’échiquier mondial du cynisme généralisé et du chaos savamment organisé.
L'ONG Amnesty International a tiré la sonnette d’alarme, mercredi, dans un communiqué interpellant l'opinion internationale sur le "nettoyage ethnique" de civils musulmans qui se déroule dans l'ouest de la Centrafrique. "Les soldats de la force internationale de maintien de la paix ne parviennent pas à empêcher le nettoyage ethnique des civils musulmans dans l'ouest de la République centrafricaine", écrit l'ONG, comptant sur un hypothétique sursaut de la communauté internationale pour "faire barrage au contrôle des milices chrétiennes anti-balaka et déployer des troupes en nombre suffisant dans les villes où les musulmans sont menacés."
Nous diffusons ci-dessous une vidéo d’Amnesty International qui donne la parole aux victimes musulmanes de Centrafrique, ces sans-voix que l’on déshumanise d’autant plus facilement que leur tragédie est occultée. Certains passages peuvent heurter les âmes sensibles.
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