Quand le terrain de jeu du football devient un champ miné, où la fidélité à ses convictions profondes peut valoir un carton rouge et déclenche une polémique extra-sportive houleuse, attisée par la doxa dominante, cela donne la mise à l’index de plusieurs joueurs musulmans…
Alors que la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, vent debout, appelle leurs clubs respectifs à « prendre des sanctions » à leur encontre, quel crime de lèse-majesté ont donc commis le Marocain Zakaria Aboukhlal (Toulouse FC), l’Égyptien Mostafa Mohamed (FC Nantes), et le Bosnien Saïd Hamulic (Toulouse FC), pour être ainsi frappés d’opprobre par une France à l’indignation extraordinairement sélective ?
Ils ont refusé de se soumettre à l’obligation, imposée tout au long du week-end par la Ligue française (L1 et L2), de porter un maillot aux couleurs de l’arc-en-ciel, en signe de soutien à la campagne pro-LGBT et contre l’homophobie. Des couleurs que la ministre des Sports, muée en égérie de la cause, arborait crânement au Qatar, lors du dernier Mondial.
Il est à noter que le Sénégalais Donatien Gomis (Guingamp), qui n’est pas musulman, a déclaré forfait samedi pour ne pas avoir, lui aussi, à revêtir le maillot de la discorde, qui ne sied pas à ses propres valeurs.
Dans la France du « mariage pour tous » où la sommation de voir la vie à travers le prisme des 7 couleurs de l’arc-en-ciel vient d’en haut, la tolérance exigée pour les uns, sous peine d’être taxé d’homophobe et voué aux gémonies, existe-t-elle envers les autres ?
Rien n’est moins sûr, si l’on en juge par la décision prise par le club de Nantes d’infliger une amende à Mostafa Mohamed.
Arborer les couleurs de l’arc-en-ciel sonne désormais comme un nouveau diktat de l’Occident, à la consternation de Mostafa Mohamed qui demandait légitimement, dans le tweet publié ce jour, que ses propres convictions soient aussi respectées : « Je respecte toutes les différences. Je respecte toutes les croyances et convictions. Ce respect s’étend aux autres mais comprend également le respect de mes convictions personnelles ».
Je n’ai pas pris part aujourd’hui au match Toulouse – Nantes.
Je ne souhaite pas du tout polémiquer mais je me dois de faire part de ma position.
Le respect des différences, ce serait le respect de l'autre, le respect de soi, le respect de ce qui sera mis en commun et de ce…
— Mostafa Mohamed (@mmostafa_11) May 14, 2023
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