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Une Américaine voilée poursuit la police de Detroit en justice pour avoir été forcée de se dévoiler

Arrêtée et placée en garde à vue pour une infraction aux règles de sécurité routière commise l’an passé, aggravée par sa conduite sans permis de conduire suite à une suspension provisoire, Malak Kazan, une Américaine voilée de 27 ans, a réussi le tour de force d’infléchir la politique menée par la police de Detroit envers le port du voile et tout autre couvre-chef religieux, après un court et éprouvant passage par la case prison.

Ayant vécu l’obligation de se dévoiler devant des policiers peu amènes comme une humiliation doublée d’une violation de ses droits fondamentaux, la jeune femme, pourtant en délicatesse avec la loi, n’a pas hésité à intenter un procès au Département de police de Dearborn Heights au motif qu’elle a été « dépouillée de son voile » et par là même d’un choix vestimentaire lié à une liberté de croyance protégée par le Premier amendement de la Constitution.

Saisie de sa plainte, la Cour de district des Etats-Unis a été sensible à ses récriminations, notamment lorsqu’elle a évoqué sa profonde détresse émotionnelle, seule face à la gent masculine en uniforme et à son dévoilement sous la contrainte, ses appels pressants à faire une exception à la règle se heurtant à la surdité générale. 

« Il n’y a aucune exception qui vaille », lui avait alors rétorqué sèchement celui qui lui sembla le plus gradé, tandis que son autre requête concernant la présence d’un agent de police féminin se voyait opposer le même refus irrévocable.

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Tout à sa joie d’avoir eu gain de cause auprès des juges, l’avocat de Malak Kazan qui, il y a peu encore, au sortir de sa plaidoirie, pointait le mépris à l’égard des  "droits constitutionnels et la liberté religieuse" de sa cliente qui "ne peuvent pas être supprimés en passant la porte de prison", savoure une victoire judiciaire qui a déjà fait date puisqu’elle a entraîné un changement de politique, radical et immédiat, au sein de la police de Detroit.

Désormais, dès qu’une femme musulmane « exprimera un malaise, une réticence à la perspective de retirer son hijab, ou demandera un traitement particulier, voire la présence d’une femme, tout sera mis en œuvre pour tenir compte de ses exigences dans le strict respect de la loi », stipule la nouvelle charte élaborée, après une concertation interne, par Lee Gavin, le grand patron du Département de police de Dearborn Heights.

Bien qu’étant en fâcheuse posture au regard du code de la route, Malak Kazan, qui a regretté amèrement avoir pris la réglementation en vigueur par-dessus la jambe, a néanmoins puisé en elle la force de se tourner vers la justice pour préserver intactes sa croyance et sa liberté religieuse, qui ne s’évanouissent pas une fois franchi le seuil d’un commissariat ou de l’univers carcéral.

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