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L’UOIF et la question palestinienne

Parler de la Palestine, est pour moi une question d’honneur. En tant qu’être humain, j’assiste avec impuissance à une injustice commise à l’encontre d’un peuple à qui on a ôté son droit à une vie digne d’un être humain. Un peuple à qui on a dit que ta terre est une terre sans peuple destinée à un peuple sans terre, et qui lui est promise. Ne parlez plus de démocratie

Ne prétendez plus la sympathie

A l’égard des peuples anéantis

Par la misère, les guerres ou les épidémies

Pourquoi ce silence et ce parti pris

Des médias pour qui la conscience suffit

Le sang des enfants n’a plus de prix

Utilisez-le pour écrire, ils vous diront merci

Laissons parler les chiffres et l’histoire

La Palestine, c’est l’histoire d’un peuple à qui on a imposé des conditions de vie inhumaines, et on a planté sur sa terre plus de 300.000 colons. Les colonies par centaines encerclent les villes et les villages des palestiniens dans ces territoires.

En 1948, plus de 84% de la superficie de Jérusalem ouest a été prise en main par le nouvel colonisateur, et à 100 % en 1967.

En 1947, les nations Unies, en une période où la colonisation des pays et l’asservissement des peuples battent leur plein, décident de partager cette terre sans peuple entre les autochtones (palestiniens, arabes) et les nouveaux arrivants (les juifs). 54% aux juifs et 45 % aux arabes, et 1% Jérusalem décrétée zone internationale.

En 1948, 900.000 palestiniens sont réduits au statut de réfugiés.

En 1967, 300.000 palestiniens supplémentaires subissent le même sort. Au début des années 2000 (2002) 50% de la population palestinienne a le statut de réfugiés ; plus de 5 millions de personnes. Malgré ceci la grande majorité des familles garde encore sur elle ses titres de propriété et même les clés de leurs maisons, qu’elles ne désespèrent pas rejoindre un jour. Les deux territoires palestiniens Cisjordanie et Gaza constituent moins des 23 % de l’ensemble de la Palestine.

Les travailleurs palestiniens ont le statut de travailleurs journaliers au statut extrêmement précaire.

De l’autre côté, 80% des juifs qui ont débarqué en Palestine sont des Ashkinaz venant essentiellement d’Allemagne, des EUA et des pays de l’Europe de l’Est ; qui n’ont aucun lien ni historique ni ethnique avec la Palestine.

Les juifs durant le XIXe et la moitié du XXe siècle ont subit humiliation et génocide en Europe, ils étaient l’Homme à abattre, toutes les accusations étaient portées contre eux. Le monde musulman les a accueillis à bras ouvert. Cette attitude du monde musulman n’était pas une faveur, mais une position qui trouvait ses racines dans l’essence même de la religion musulmane et de ses valeurs. Nous les musulmans de France, et d’Europe nous sommes fiers de cet héritage et nous en sommes les porteurs et les défendant.

Jamais l’Islam n’a enseigné la haine envers l’autre pour ce qu’il est. Nous continuons à dire que celui qui porte atteinte à la dignité d’un être humain, quelque soit sa religion, ou ses croyances, nous nous y opposerons et à défendre leur dignité touchée.

Notre soutien à la cause palestinienne n’est pas pour nous un soutien communautaire, mais un soutien à une cause universelle juste ; et nous aurions aimé qu’il y ai un consensus en France sur ce sujet, surtout entre nous et les principales familles religieuses françaises, et précisément nos concitoyens de confession juive.

Le projet sioniste porte atteinte à l’image des juifs de partout dans le monde, il les utilisent et les instrumentalise. Heureusement, qu’il existe encore des juifs qui refusent cette instrumentalisation et ne se reconnaissent pas dans cette idée du rassemblement des juifs dans un espace géographique donné motivé par un prétendu droit de retour à une terre promise. Nous ne ménagerons aucun effort pour faire revenir les institutions représentatives juives de France à la raison et au sens de la responsabilité collective et citoyenne.

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Nous tenons fermement à la paix et à la stabilité sociale de notre pays, et nous voulons que cette volonté soit partagée par toutes les familles religieuses.

Lors des derniers événements en Palestine occupée on a entendu des rumeurs qui annonçaient l’installation d’un climat de tensions « communautaires » entre musulmans et juifs de France.

En réalité, les musulmans de France, à l’instar de l’immense majorité des citoyens, a très mal perçu l’aliénation inconditionnelle des autorités juives de notre pays aux côtés de l’oppresseur israélien en lui exprimant sa « confiance » et son soutien. Cette position a blessé les citoyens épris de paix et l’ensemble des musulmans de France.

Les musulmans de France ne font aucun amalgame entre la politique meurtrière de l’occupant israélien, et leurs concitoyens juifs en France ou ailleurs.

La situation actuelle en Palestine, et depuis plusieurs décennies, n’est pas le résultat d’une guerre entre l’Islam et le judaïsme, mais plutôt entre un occupant et un occupé qui demande que justice lui soit rendue. Au même temps, nous voulons que notre pays, et ses responsables politiques soient à la hauteur de ses principes fondateurs, qu’ils soient du côté de l’opprimé, et qu’il dénonce l’agresseur. Nous sommes contre l’antisémitisme. Par contre, aucune communauté religieuse, ou autre, n’est à l’abri de l’extrémisme ni des illogismes de l’errance et de la bêtise humaine.

Nous avons toujours dit, et je le réitère aujourd’hui, il est hors question pour nous d’importer le conflit israélo-palestinien en France. Par contre, nous entendons des voix malveillantes qui utilisent cette affirmation pour stigmatiser toutes les voix qui s’élèvent pour dénoncer le crime qui s’opère en Palestine, et cherchent à réduire ces voix à un silence complice. La vraie importation du conflit s’opère lorsqu’on organise des galla pour soutenir l’armée d’occupation israélienne.

Nous refusons le face-à- face musulmans et juifs au sujet de la question palestinienne. Cette juste cause doit concerner toutes les familles religieuses de France, ainsi que toutes les forces vives de notre pays.

QUEL SONT LES ELEMENTS D’UNE SOLUTION OU D’UNE PAIX JUSTE ?

On en est à la 4ème génération depuis l’occupation de la terre de Palestine. Le rêve sioniste, que les Palestiniens disparaissent en se fondant dans le monde arabe environnant ou qu’ils ne soient plus en situation de réclamer leurs droits est hors d’atteinte. Aucune paix juste ne sera possible tant que le projet sioniste sera à l’œuvre parce que ce projet a toujours reposé et repose sur la négation de la Palestine et du droit à l’existence de son peuple. Une paix juste se conçoit sur la base d’un retour de tous les réfugiés palestiniens sur leurs terres et la terre de leurs ancêtres.

Il est injuste d’autoriser une immigration massive sur la terre palestinienne de toute personne qui se déclare de confession juive, en lui apportant toutes les conditions d’une bonne vie, et au même temps mettre en œuvre tout un arsenal répressif pour obliger les populations autochtones palestiniennes à quitter leurs terres et leur pays ! Non c’est de la pure injustice, et nous exhortons toutes les forces vives de notre pays à le dire fort sans aucune hésitation.

Une paix juste se conçoit si on offre au peuple palestinien une vie en sécurité sur des frontières sûres et un Etat souverain qui rassemble toutes ses composantes. Nous refusons toutes les démarches qui visent à séparer le peuple palestinien soit par des murs de la honte et de l’apartheid, soit par des prétendus états sur des territoires sur lesquels aucune souveraineté ne s’exerce.

Une paix juste doit permettre à tous les palestiniens de choisir eux-mêmes la forme et le contenu de leur Etat souverain dans lequel ils se reconnaîtront, et dont Jérusalem est sa capitale. Un Etat souverain qui garanti l’égalité entre ses citoyens au-delà de leurs confessions ou de leurs origines.

Nous appelons du fond de notre cœur nos concitoyens juifs de France à rejoindre cette cause juste du peuple palestinien. Le judaïsme ne doit pas demeurer l’otage de l’idéologie, ni du projet sioniste. Le projet sioniste altère la pureté de la religion monothéiste juive. Nos concitoyens juifs sont pour nous, les musulmans de France, des compagnons de route sur le chemin de la construction d’une société juste et fraternelle où nos fois respectives doivent conjuguer leurs efforts pour être en conformité avec leurs fondements.

Enfin, nous affirmons notre soutiens au peuple palestinien et nous seront à ses côtés durant ces moments difficiles, mais que chacun sache qu’aucune juste cause ne se perd tant qu’il y a des hommes et des femmes qui la défende.

Les enfants de Gaza ont appris à toi et à moi

Que même si on démolit ton toit

Garde ta tête haute et montre ta joie

Car l’honneur d’un peuple réside dans sa foi

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