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Pourquoi l’armée d’occupation israélienne cible-t-elle avec autant de barbarie les hôpitaux de Gaza ?

Les crimes de guerre de l’armée d’occupation israélienne contre les civils palestiniens ne se comptent plus et attestent de la barbarie avec laquelle l’Etat colonialiste et raciste d’Israël cherche à se débarrasser de la question palestinienne. Mais le ciblage des hôpitaux dépasse toutes les limites de l’entendement. Alors qu’est-ce qui explique un tel acharnement contre des hôpitaux ?

Les accusations israéliennes selon lesquelles le Hamas utiliserait les hôpitaux comme infrastructures militaires ou même comme centres de commandement, accusations reprises complaisamment par des Etats et des médias occidentaux, n’ont aucun sens.

En effet, la propagande israélienne n’a pas cessé de distiller ce mensonge, en visant tout particulièrement l’hôpital Al Shifa depuis le début de la guerre. Si vraiment cette information avait un gramme de crédibilité, est-ce que le Hamas aurait continué à utiliser cet endroit six semaines après ?

En fait, les attaques de l’armée israélienne contre les hôpitaux de Gaza, aussi révoltants soient-ils, ont une explication logique du point de vue de la stratégie israélienne. 

Depuis de nombreuses années, les hôpitaux de Gaza sont devenus le symbole de la résilience du peuple palestinien. D’abord, ils font un travail remarquable sur le plan médical, comme l’attestent tous les humanitaires qui ont eu l’occasion de travailler à Gaza. 

Ensuite, ils servent également de lieu de refuge pour des milliers de civils qui pensent être à l’abri des bombardements dans ou près des hôpitaux, et qui refusent de fait d’obtempérer à l’ordre émis par l’armée israélienne de quitter le nord de Gaza. 

Par ailleurs, les hôpitaux de Gaza constituent le trait d’union le plus emblématique avec l’extérieur par les liens tissés depuis des années avec les organisations humanitaires internationales. 

Eu égard à ces missions, les hôpitaux de Gaza sont devenus un véritable frein à la réalisation des objectifs stratégiques et tactiques tracés par les dirigeants israéliens. 

Ces derniers ne font aucun mystère de leur volonté de pousser à l’exode les 2 millions de Gazaouis vers le Sinaï égyptien ou à défaut vers d’autres destinations. Un document du Ministère israélien du Renseignement, datant d’avant la guerre et dont des passages avaient filtré dans la presse, en atteste. 

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Plus récemment, le ministre israélien des Fiances, l’ultranationaliste Bezalel Smotrich que Le Monde n’a pas hésité à qualifier d’ « ultra-nationaliste » et de « suprémaciste juif », a déclaré publiquement que la solution humanitaire” au problème des Palestiniens de Gaza serait leur émigration vers l’étranger. 

Dans une récente tribune publiée par le quotidien américain The Wall Street Journal, deux députés israéliens du Likoud ont invité les pays occidentaux à accepter, dans un geste “humanitaire”, les Palestiniens qui voudraient bien quitter Gaza. 

Le ciblage des hôpitaux poursuit donc des objectifs tactiques et stratégiques clairement définis par les dirigeants israéliens : 

Sur le plan tactique, le ciblage des hôpitaux vise à obliger les civils qui s’y réfugient à partir, dans un premier temps vers le sud de Gaza pour vider le nord de l’enclave de toute population civile, afin de faciliter les opérations de l’armée israélienne visant à détruire les tunnels dans lesquels s’abritent les combattants palestiniens au moyen des «bombes éponges» (un système de mousse qui durcit après explosion) ou par gazage, comme cela a été évoqué récemment par le Middle East Eye

Sur le plan stratégique, le ciblage des hôpitaux vise à réaliser le projet évoqué dans le draft du Ministère du Renseignement israélien, qui consiste à expulser les Palestiniens de Gaza vers le Sinaï égyptien ou à défaut vers d’autres destinations à l’étranger, dans le cadre de ce que certains médias israéliens eux-mêmes n’hésitent pas à appeler une nouvelle “Nakba” (en référence à la grande expulsion de 1948). 

Dans l’impunité internationale que lui procure la protection américaine, l’armée israélienne ne semble plus avoir de ligne rouge. Elle donne l’impression qu’elle est prête à tout pour réaliser ce qu’il convient d’appeler une grande opération d’épuration ethnique. 

Les deux seuls facteurs aléatoires qui pourraient l’en empêcher sont un échec militaire retentissant sur le terrain ou un changement de dernière minute au sein de l’Administration américaine, suite aux pressions de l’opinion publique et aux risques de déstabilisation régionale grave que pourrait provoquer une opération militaire dont la sophistication des moyens n’a d’égal que le sombre archaïsme des motivations vengeresses qui animent ses dirigeants.

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