Le grand quotidien britannique The Guardian évoque l’affaire Kamel Daoud, accusé d’avoir volé l’histoire de son roman « Houris »

Le grand quotidien britannique The Guardian, reconnu comme une référence au Royaume-Uni, revient sur la sombre affaire de plagiat qui égratigne sérieusement le vernis de l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud, lauréat du Prix Goncourt 2024.

Selon le journal, deux plaintes ont été déposées en Algérie contre Daoud et son épouse, la thérapeute Aïcha Dehdouh, pour avoir puisé sans vergogne dans l’histoire personnelle d’une patiente pour pondre son roman Houris, censé être une oeuvre fictionnelle, sortie de son imagination…

Le Guardian rapporte les propos de la plaignante algérienne, Saâda Arbane, seule rescapée d’une attaque terroriste sanglante qui décima toute sa famille à Tiaret, durant la décennie noire. Celle-ci, très affligée, affirme que le personnage principal du roman est directement inspiré de son vécu tragique, dont seule la femme de Kamel Daoud, sa thérapeute en laquelle elle avait toute confiance, avait connaissance. Cette dernière violant ainsi le secret médical.

Saâda Arbane, dont les cordes vocales sont à jamais brisées par le coup de couteau qui lui trancha la gorge, a miraculeusement survécu à l’horreur absolue. C’est en 2015 qu’elle éprouva le besoin d’être suivie par une psychiatre, en l’occurrence celle qui allait devenir l’épouse de Kamel Daoud. (voir ci-dessous la vidéo de son entretien en présence de son mari)

A peine est-il auréolé du prix Goncourt, le Graal littéraire après lequel il courait depuis longtemps, que Daoud et sa femme sont accusés de violation du secret médical, de diffamation des victimes de terrorisme, et d’avoir enfreint une loi algérienne sur la réconciliation nationale, qui limite les discours publics sur la guerre civile des années 1990. Rien de moins !

Cette affaire de plagiat porte un coup sérieux à la réputation de l’écrivain adoubé par le parisianisme et protégé de BHL, aussi bien en France qu’à l’international, et contrarie fortement son éditeur Antoine Gallimard, qui se frottait déjà les mains… Celui-ci n’a d’autre choix que de crier au complot, dénonçant une campagne orchestrée pour discréditer l’écrivain et son œuvre.