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Scandale aux Etats-Unis: un jeune Marine musulman enfermé dans un sèche-linge par son instructeur

Raheel Siddiqui, un Américain d’origine pakistanaise, faisait partie des jeunes recrues du corps des Marines US, quand une chute mortelle de 12 mètres, en mars 2016, a foudroyé son destin, l’empêchant à jamais de révéler les circonstances du drame : il tentait d’échapper, à travers sa fuite éperdue, au danger imminent qui le menaçait, en la personne de son instructeur qui venait de le gifler.

Sa disparition tragique a provoqué une forte onde de choc émotionnel aux Etats-Unis, la grande Muette américaine étant contrainte de briser la chape de plomb du silence pour faire toute la lumière sur les mauvais traitements infligés aux Marines fraîchement enrôlés, notamment sur les sévices commis derrière les portes closes du centre de formation de Parris Island, en Caroline du Sud (source Washington Post).

L’enquête qui a été diligentée sur les méthodes peu orthodoxes en vigueur à Parris Island a fait remonter à la surface des histoires personnelles effrayantes, dont celle du calvaire vécu par un jeune militaire de confession musulmane, devenu la tête de turc de l’instructeur qui est à l’origine même de la mort de Raheel Siddiqui, a scandalisé l’opinion publique.   

Selon ses dires qui font froid dans le dos, ce jeune Marine a subi dès le début, et quotidiennement, une véritable torture psychologique de la part de celui qui représentait l’autorité, le lieutenant-colonel Joshua Kissoon, faite de brimades et d’injures qui sont montées crescendo, au fil des semaines. Jusqu’au jour où, après avoir été traité de « terroriste » à toutes les séances et interpellé méchamment en ces termes « Tu vas tous nous tuer dès que tu en auras l’occasion, hein terroriste ?», «Quels sont tes plans ? », le fou furieux qui faisait de sa formation un cauchemar l’a carrément jeté dans un sèche-linge pour l'y enfermer, avant de le mettre en fonctionnement. L’horreur !

Il n’en est pas ressorti indemne, ses brûlures sur le cou et les bras attestant du temps qu’il y a passé et venant s’ajouter à son profond traumatisme, enfoui au tréfonds de lui-même par peur de représailles encore plus cruelles.

Insultes raciales et homophobes, bizutage violent, harcèlement moral, travail physique imposé à des recrues blessées et donc normalement dispensées, sans oublier des instructeurs complètement ivres après avoir abusé du whisky sur leur lieu de travail, les dérives répertoriées sont extrêmement graves et condamnables, mais elles n’auraient pas encore dévoilé tous leurs secrets, les plus effroyables.  

Pas moins de 20 membres du personnel de Parris Island sont actuellement dans la tourmente, à la suite de trois enquêtes dont les conclusions s’avèrent accablantes pour leur matricule. Ils pourraient faire face à des accusations criminelles ou à des sanctions disciplinaires.

Eclaboussé par le scandale, le centre de formation de Parris Island a gravement dévié de son cap, s’éloignant à ce point des grands principes qui prévalent dans le corps des Marines que le général Robert B. Neller a tenu à les rappeler avec force  : « Lorsque les hommes et les femmes américains s’engagent à devenir Marines, nous nous engageons auprès d’eux à les former avec fermeté, équité, dignité et compassion», a-t-il martelé.

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Quant au bourreau confondu au grand jour, le lieutenant-colonel Joshua Kissoon, il a été démis de ses fonctions en mars dernier. En remontant la chaîne des responsabilités, on trouve tout en haut de la pyramide, le colonel Paul D. Cucinotta, ainsi que son conseiller principal, le sergent-major Nicholas Deabreu, les deux ayant été désavoués pour leur passivité coupable.

L’arrivée de l’automne devrait sonner le glas de ces méthodes inhumaines et si peu glorieuses à Parris Island, et traîner d’autres Marines devant la justice ou le conseil de discipline de leur état-major.

 

 

 

 

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