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Un Marine poursuit son gouvernement pour discrimination liée au port de la barbe

Tête de turc du corps des Marines de la Californie du Nord, faisant l’objet de quolibets et d’insultes racistes de la part de ses supérieurs comme de ses camarades, rétrogradé, avant d’être rejeté sans autre forme de procès, le quotidien de Jonathan Berts, un Afro-américain du Connecticut enrôlé depuis 2002 au sein de l’unité militaire de ses rêves, a viré au cauchemar du jour au lendemain, ou plus précisément dès lors qu’il a demandé l’autorisation de porter la barbe pour des raisons religieuses.

Bien mal lui en a pris en ce jour noir de janvier 2011, lorsque sa requête sollicitant fort respectueusement un « accommodement religieux » lui a valu un violent retour de bâton de sa hiérarchie, les hauts gradés s’appuyant eux-mêmes sur la fin de non recevoir irrévocable du ministère de la Défense, et s’est aussitôt assortie de ces petites humiliations et brimades ordinaires qui trahissent un racisme anti-musulmans prégnant dans l’armée US, lui empoisonnant la vie jusqu’à son éviction programmée, après avoir été relégué à un emploi subalterne, la vexation suprême.  

Ecrasé par le pouvoir décisionnel de la Grande Muette américaine, Jonathan Berts a vu, impuissant, sa promotion amplement méritée et déjà actée être réduite à néant, alors même qu’aucune faute rédhibitoire ne pouvait lui être reprochée, hormis sa trop grande confiance dans une institution où il avait brillamment fait ses classes et gravi bien des échelons…

La route dégagée, qui s’ouvrait devant lui au sein des Marines, était désormais jalonnée de calomnies et semée d’embûches, le conduisant tout droit vers la sortie, une perspective impensable pour ce militaire de carrière au parcours sans faute, brocardé et mis à l’index sous le sobriquet volontairement offensant de « jockey de chameaux ».

Trois ans après sa descente aux enfers dans laquelle l’a aspiré sa simple demande de dérogation pour avoir le droit de laisser paraître une certaine pilosité, Jonathan Berts, l’ex-Marine débarqué sans ménagement, s’est entouré des compétences juridiques de l’influente association des relations américano-islamiques CAIR, afin de se tourner vers la justice de son pays pour que justice lui soit rendue. C’est devant la Cour du district de Sacramento, la capitale californienne, que ce dernier va poursuivre son gouvernement pour une discrimination religieuse qui l’a laissé à quai de manière arbitraire, brisant net ses ambitions légitimes et une ascension qui s’annonçait sous les meilleurs auspices.

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Comble de l’ironie, comme le clame son avocat en appuyant là où le bât blesse, Jonathan Berts avait été autorisé à porter une barbe pendant ses quatre premières années dans la Marine, les raisons médicales invoquées n'offusquant alors personne, du haut en bas de la pyramide militaire. Nul besoin de préciser qu'il en fut tout autrement quand il évoqua son islamité pour solliciter le maintien de cette exception faite à la règle, qui lui avait été accordée sans l'ombre d'une objection aussi longtemps qu'elle était justifiée par un problème de peau…

Depuis cette affaire retentissante, le Pentagone a consenti à assouplir sa politique concernant les accommodements religieux octroyés à tout citoyen américain, ce dont se réjouit sincèrement Jonathan Berts, même si cette avancée salutaire ne lui aura été guère profitable, car survenue trop tardivement pour l’extraire d’un bien mauvais pas.

L’heure est à présent aux réparations du préjudice inestimable subi, tant sur le plan moral que financier, ce que s’emploient à faire ses avocats mandatés par le Cair, résolus à ce que l'islamophobie institutionnalisée qui a frappé un Marine promis à un bel avenir soit reconnue et dûment sanctionnée.

Par la rédaction.

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