Féru de moto, Sefa, ce jeune garçon de 16 ans, unanimement décrit comme « gentil et tranquille » par les habitants de son quartier bucolique, niché au sein du Vieux Elancourt (Yvelines) où il a grandi, n’a pas été seulement emporté par sa passion pour les deux-roues, en ce mercredi soir funeste du 6 septembre 2023.
Il a été fauché mortellement par un véhicule de police qui, comme l’affirme Me Yassine Bouzrou, l’avocat de sa famille dévastée, a foncé intentionnellement sur lui, suite à un refus d’obtempérer. Ce dernier bat en brèche la thèse « accidentelle ou encore de la pure coïncidence » défendue par les policiers incriminés. Deux enquêtes ont été diligentées, Me Yassine Bouzrou ayant porté plainte contre les forces de l’ordre pour « tentative d’homicide volontaire».
En état de mort cérébrale, l’adolescent d’origine turque, dont le destin a été foudroyé dans la douceur de l’été indien hexagonal, alors qu’il s’accordait un moment de détente au guidon de sa mini moto cross (une Honda CRF), est depuis maintenu en vie artificiellement.
Sa jeune vie ne tient plus désormais qu’à un fil, ou plus précisément à des appareils et autres traitements, entièrement suspendue à une décision irréversible : le maintenir en l’état ou pas.
A la demande expresse de sa famille, à laquelle le parquet de Versailles a accédé, Sefa quittera prochainement l’Hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine), pour être transféré vers la Turquie, a-t-on appris dimanche.
Ce retour aux sources tragique devrait s’effectuer dans les meilleurs délais, afin que ses « soins puissent se poursuivre », exauçant ainsi le souhait le plus cher de ses parents accablés de chagrin.
Vendredi soir, dans le square Yves-Farge à Trappes, que Sefa avait l’habitude de fréquenter, l’heure était au recueillement, chargé d’émotion. Une « sadaqa » y était organisée par les amis très affectés de l’adolescent qui, comme tant d’autres, ne méritait absolument pas une mort aussi violente et injuste, à l’aube de son existence.
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