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Dépasser la critique réformiste et l’apologie traditionaliste

Un regard croisé sur des institutions traditionnelles d’enseignement islamique

Pour tenter de relativiser tant les positions réformistes critiques actuelles que les discours apologétiques des défenseurs de l’islam sunnite « traditionnel », je propose un aperçu de trois institutions d’enseignement classique de l’islam dans le monde arabe qui perpétuent un système ancien de transmission du savoir religieux. Ce regard croisé sur une Madrassa du Sud de l’Algérie, une Mahdhara dans le désert mauritanien et une institution dans l’Hadramaout au Yémen, toutes trois particulièrement renommées auprès des musulmans qui s’inscrivent dans cette vision, cherchera à donner quelques éléments de réponse à la fois aux critiques des réformistes et aux éloges des traditionalistes.

Actuellement, un large débat interne à la communauté musulmane oppose des penseurs du « réformisme » aux partisans d’un islam « traditionaliste ». Définir en détail ces deux concepts entre guillemets prendrait ici trop de place, d’autant plus que d’autres plus qualifiés ont récemment écrit sur ces thématiques.

Mais pour tout de même préciser mes termes, j’entends ici l’islam « traditionaliste » dans l’adhésion spécifique à une école juridique de référence (malékisme, hanafisme, chaféisme ou hanbalisme) et à une école dogmatique reconnue (acharisme ou maturidisme), à laquelle se mêle souvent une considération pour la voie spirituelle (tasawwouf ou soufisme). Ces trois piliers sont souvent mis en avant par les tenants de l’islam traditionaliste, qui revendiquent généralement représenter la communauté orthodoxe d’ahl us-sunna wa jama’a , légitimée historiquement par des siècles de domination religieuse dans l’Islam. Ces derniers, qui sont parfois appelés madhabi par leurs détracteurs qui contestent l’adhésion exclusive à une école spécifique et le suivi d’une méthodologie particulière, se reconnaissent dans des savants contemporains particulièrement illustratifs, tels que le Yéménite Al Habib Ali Al Jifri, l’Américain Hamza Yusuf ou encore le défunt Cheikh syrien Mohamed Saïd Ramadhan Al-Bouti pour ne citer que quelques noms.

La fameuse revendication répandue au Maghreb « malikiach’arijunaydi », qui reprend ce triptyque traditionaliste pour les trois dimensions que constituent l’islam, l’iman et l’ihsan, témoigne aussi de l’importance de certains musulmans de se référer à un cadre dogmatique traditionnel, notamment en résistance aux nouvelles formes d’islam réformiste et politique largement diffusées au XXème siècle. Les institutions musulmanes présentées plus bas partagent cette approche de l’islam.

Je resterai volontairement plus bref et large sur la définition des réformistes ou néo-réformistes[1], en ne citant qu’un critère qui me semble ici décisif : la remise en question des normes édictées par ces écoles traditionalistes et l’ouverture de débats remettant en cause des « vérités » auparavant sacralisées et généralement partagées par les figures d’autorité religieuses sunnites majoritaires.

Ces dernières années, les positions des penseurs des deux « camps » manquent souvent de nuance de par leur vision binaire et dichotomique, notamment en France. Cette difficulté à relativiser ses propres positions semblent limiter les réels débats, qui prennent parfois des tournures agressives dans les médias et réseaux sociaux. Je ne souhaite pas prendre part à cette confrontation opposant réformistes modernistes et partisans de l’ « islam traditionnel » sur une base abstraite et intellectuelle, mais plutôt y contribuer plus humblement en apportant des observations concrètes que j’ai menées dans des institutions phares représentatives de cet « islam traditionnel », actuellement ciblé par les penseurs réformistes[2], en tentant finalement de nuancer les positions des uns et des autres.

Entre 2012 et 2017, j’ai eu l’occasion de visiter et de séjourner dans ces trois lieux symboliques relativement importants pour la transmission de l’islam sunnite à notre époque selon un modèle traditionnel. Ils sont notamment présentés au sein des milieux musulmans traditionalistes en Europe et en Amérique comme des endroits à privilégier dans la quête d’un savoir religieux authentique et fiable auprès de véritables savants.

Le village de Matamoulana est situé dans le Sahara mauritanien, à environ cinq heures de route de Nouakchott (les cinquante derniers kilomètres sont une simple piste, ce qui rend le village particulièrement difficile d’accès). La Mahdhara, terme local qui désigne une institution traditionnelle d’enseignement islamique, accueille des enfants et adultes désireux d’apprendre le Coran, mais aussi la langue arabe, la jurisprudence malékite et d’autres branches islamiques. Le Cheikh et les enseignants adhèrent au dogme acharite, à l’école malékite et généralement à la tariqa soufie Tijaniyya. Auparavant, plusieurs dizaines de musulmans occidentaux, européens ou américains, venaient y étudier l’arabe et les sciences islamiques, mais lors de ma visite, je rencontrai uniquement des Mauritaniens et des étudiants de pays voisins tels le Sénégal et le Mali. L’enseignement se fait de manière traditionnelle, directement de « bouche à oreille », assis sur le sol sans autres supports que des livres classiques de différentes branches.

Le village de Inzegmir, situé dans la région d’Adrar dans le Sahara algérien, est connu pour sa Zaouïa et son école coranique. Cette dernière accueille plus d’une centaine d’étudiants, incluant une faible minorité d’étrangers d’autres pays africains, logés et nourris gratuitement en plus de l’enseignement qui leur est offert. L’approche de l’enseignement préconise la mémorisation entière du Coran dans un premier temps. Pour ceux qui le souhaitent, l’enseignement continue par la jurisprudence islamique, le dogme, et d’autres disciplines. Comme à Matamoulana, la tendance est clairement malékite et acharite. Les figures locales sont également bercées dans le soufisme.

Dans la ville de Tarim au Yémen, l’institut Dar al-Mustafa est dirigée par le savant renommé Al Habib ‘Umar bin Hafiz et accueille de nombreux étudiants étrangers, principalement originaires du monde malais mais également d’autres pays très divers. L’institut bénéficie d’un rayonnement international important et d’une communication large, se diffusant bien au-delà du Yémen. Plus important et mieux organisé, il transmet le même type de savoir théologique, à l’exception que la jurisprudence principale enseignée est celle de l’école chaféite.

Réputés pour diffuser un enseignement religieux traditionnel de maîtres à disciplines, ces lieux ont en commun leur localisation dans des régions désertiques de pays arabes et leur adhésion théologique à un madhab défini et au dogme acharite, ainsi qu’une certaine inclusion dans le soufisme, dont témoigne l’affiliation des savants et professeurs à une voie confrérique (tariqa) spécifique.

Sur la base de mes expériences dans ces différentes institutions, je chercherai à cibler les points positifs et négatifs des deux approches, traditionalistes et réformistes, et de relativiser à la fois les critiques hâtives de certains penseurs contemporains pro-réformisme  et les discours apologétiques des adeptes de l’islam « traditionnel ». En raison de la tendance actuelle d’un réformisme de déconstruction, qui engendre souvent l’acharnement de certains penseurs contre les expressions plus traditionnelles de l’islam, ma contribution se concentrera plus amplement sur la défense de ces institutions traditionnelles, en déconstruisant certains arguments de leurs détracteurs.

Mais pour commencer par une brève critique, je dirais que ces institutions souffrent d’un certain statisme sur le plan théologique, qui tend à les rendre prisonnières du fiqh traditionnel classique hérité de savants anciens et peu enclines à proposer de nouvelles interprétations en phase avec les réalités et enjeux contemporains.

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En effet, ce sont des ouvrages de jurisprudence classiques qui y sont enseignés et les normes proposées par ces savants sont présentées comme la version orthodoxe de l’islam, qui ne saurait être remise en question, du moins par ceux qui n’ont pas atteint un haut niveau de mémorisation et d’étude. Parallèlement, l’étudiant ou visiteur qui consulte un enseignant ou un Cheikh sur une question spécifique se verra donner l’avis de l’école juridique majoritaire, tiré de ces mêmes traités de fiqh classiques, souvent sans nuances ni contextualisation. Ainsi, il y a le risque d’un certain anachronisme, où des normes développées dans un contexte impérial peuvent être transmises sans recul et sans réelle contextualisation. De plus, il est fréquent de voir que certains enseignants n’ont guère connaissance des contextes européens et américains, ce qui engendre parfois des visions sur les différences culturelles voire civilisationnelles entre un « monde musulman » et un « monde occidental » prétendument chrétien établies sous le prisme de grilles d’analyse vieilles de plusieurs siècles, et donc aujourd’hui complètement obsolètes.

Malgré ces quelques points problématiques, je ne serais honnête si je ne prenais pas la défense de ces lieux de savoir et d’accueil, souvent injustement ciblés par des critiques exagérées et englobantes formulées par des personnes qui ne les ont par ailleurs souvent jamais fréquentés. J’évoquerais ici brièvement quelques-uns de leurs apports positifs.

Tout d’abord, ce sont des lieux où le visiteur, l’étranger, l’étudiant ou le passant sont accueillis sans condition dans un esprit d’hospitalité et de sécurité. Le visiteur y trouve le gîte et le couvert, sans qu’aucun argent ne lui soit demandé. De plus, dans mes diverses expériences, j’ai été admiratif de l’honnêteté et du désintéressement des gens qui s’y trouvent, qui contrastent avec ce qu’un étranger peut observer dans les grandes villes avoisinantes. Ainsi, ces lieux sont tels des oasis d’accueil et de sécurité, dans une ambiance religieuse et spirituelle, où certains démunis et voyageurs en détresse parviennent même à y trouver asile et réconfort pour quelques temps.

Au niveau de l’enseignement religieux, qui inclut la mémorisation du Coran, la langue arabe, la jurisprudence islamique et d’autres disciplines, l’accès y est très démocratique : n’importe quel étudiant musulman peut y être accepté, souvent sans aucune condition d’entrée. Dans certains cas, la prise en charge est totalement gratuite. Dans d’autres, c’est à l’étudiant de verser une somme très légère, avant tout destinée à la nourriture et aux frais d’entretien, l’enseignement étant normalement entièrement gratuit. Ce sont donc des lieux uniques par leur accessibilité et ouverture à tous, où le savoir est enseigné à qui le souhaite. Toutefois, les conditions de vie y restent difficiles.

Enfin, une atmosphère spirituelle émane de ces lieux, dont la vie s’organise autour de la pratique de la prière. Malgré l’enseignement d’un fiqh traditionnel que des intellectuels contemporains critiquent désormais vivement en pointant certains côtés obscurs, la religion y est vécue de manière pacifique et altruiste, dans le respect et la bienveillance. Le soufisme y occupe une place centrale et tend à hiérarchiser les priorités religieuses en insistant sur la relation à Dieu plutôt que sur les seuls aspects potentiellement contraignants de la loi islamique.

Pour finir, j’ajouterais que la fréquentation de telles écoles islamiques, zaouïas et autres institutions musulmanes traditionnelles, ainsi que le compagnonnage des personnes pieuses qui s’y trouvent, permettent de relativiser et de démentir beaucoup d’accusations contemporaines contre l’islam traditionnel diffusées ces derniers temps. Des critiques par excès en optant pour une lecture partielle des références théologiques et en refusant d’apprécier les logiques de priorisation dans ces enseignements. Certains vont jusqu’à soutenir l’existence d’un lien entre le groupe Daesh et l’islam tel qu’il est enseigné dans ces cercles traditionnels sunnites, en invoquant l’usage de sources communes et la référence conjointe à certains auteurs classiques.

Ce rapprochement est hasardeux et dangereux. Rapidement, il peut être démenti en soutenant que les milieux sunnites traditionnels abordent les textes avec une logique de priorisation, une contextualisation et un sens de la nuance qui les font aboutir à des interprétations bien différentes que celles des groupes terroristes.  De plus, nombre de critiques réformistes, pourtant développées dans le milieu académique des sciences humaines, occultent souvent les dimensions anthropologiques des milieux de production et de transmission des sciences traditionnelles islamiques, qui ne peuvent s’appréhender sans connaissance des contextes locaux. Mais surtout, les critiques réformistes ont souvent négligé la prépondérance accordée à la spiritualité qui, dans ces contextes, induit une priorisation de considérations « métaphysiques » sur le reste, ce qui relativise grandement la place donnée aux normes et aux aspects du droit, qui sont justifiées avant tout dans le cadre d’un projet supérieur, et non pas comme une fin en soi.

À l’opposé, certains musulmans traditionalistes, idéalistes et apologétiques, en voulant défendre coûte que coûte l’adhésion à une école juridique classique, peinent encore à accepter le renouvellement de la réflexion et de l’ijtihad autour de certains points du fiqh, notamment au niveau des mou’amalat, pourtant normalement destinés à être adaptés en fonction du temps et du lieu.

Cette prudence excessive ou ce refus à la réflexion ont parfois pour effet pervers de diffuser certaines positions anachroniques dans la pensée et la pratique islamiques, qui pourraient être éloignées de l’exemple prophétique et du message coranique global. Mais le développement de ce point dépasserait les possibilités offertes par mes seules observations et nécessiterait une réflexion théologique conséquente, que je laisse à d’autres personnes plus légitimes.

 

[1] Pour reprendre le terme de Ousmane Timera dans son dernier article sur Oumma.

[2] A ce sujet, se référer notamment à l’ouvrage « Rouvrir les portes de l’Islam » de M. Omero Marongiu-Perria qui associe cet « islam traditionnel » au paradigme hégémonique qu’il critique.

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20 commentaires

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  1. La porte de l’interprétation est fermée et le restera.
    C’est bien mieux pour tout le monde.
    Les meilleurs gens ont ete désigné comme étant les premiers deuxièmes et troisièmes siècle.
    A quoi bon reformer ce qui ne peut l’être
    Personne ne pense a redessiner la Joconde .

  2. IL faut toujours appeler les choses par leur nom.

    Si réformer l’islam veut dire le cadrer par la pensée humaine, c’est une entreprise impossible.
    L’islam véhicule deux information importantes :
    La mission de l’homme sur terre est remplaçant de dieu unique.
    Chaque travailleur doit rendre des comptes, il y a dernier jugement.

    Tout doit être dans ce cadre, le reste est détail et le diable réside dans les détails.

    Il ne s’agit pas de traditionnel, plus traditionel que Ibn taymia, n’existe peut etre pas, et pourtant il disait :
    ” Allah soutient une nation juste incroyante , et laisse tomber une nation injuste croyante ”

    Le pouvoir de dieu, dans l’islam , n’est pas un pouvoir théologique , il n y a ni guide militaire, ni guide religieux.
    Le pouvoir est civil.( sourat la reine de Saba)

  3. Mon cher Patrice,
    Vous n’y connaissez mais alors vraiment rien de la théorie de l’évolution. Je vous rappelle que ce n’est qu’une théorie et pas une vérité dogmatique destinée à justifier l’athéisme. La science met également votre athéisme de côté.
    Bref.

    • À Malik

      Je crois qu’il faut renoncer absolument et définitivement à citer les mots “religion” et “science” dans le même document. RIEN à voir l’une avec l’autre. Physique et métaphysique, chacun son domaine. D’ailleurs après la fatuité dont le positivisme et le scientisme ont fait preuve au 19e siècle, la science est devenue plus humble. Elle sait qu’elle n’arrivera jamais à prouver que Dieu existe ou qu’il n’existe pas et elle s’en fiche car ce n’est pas son boulot. Et, après tout, il suffit de croire que Dieu existe pour le faire exister !

      Et il y a des scientifiques athées, et des scientifiques croyants.
      Les athées peuvent se satisfaire des théories qui expliquent le monde sans faire appel à un créateur. Mais il est bien vain de faire du prosélytisme et tenter de convaincre un croyant que Dieu n’existe pas. Tout au plus, les athées dont je suis, pouvons-nous dire que nous n’avons pas besoin d’un Dieu pour vivre bien, et que si les religions ont vocation à rendre les hommes meilleurs ça ne marche pas à tous les coups…

      Et sans parler des croyants qui donnent l’impression que leur Dieu leur a interdit d’utiliser 100% de leur cerveau (ce qui d’ailleurs a été longtemps le cas dans le christianisme ; la Sainte Inquisition avait été créée pour ça !…)

  4. C’est pour cela que nous avons notre raison pour se dépasser. Dieu swt dit qu’il y a des peuples qui n’accepteront jamais la religion révélée et ne se soumettront jamais à Lui car nombre de prophètes leurs sont venus et ils ont tous connu des atrocités ou ont été moqués. Leur objectif sur terre est de se passer de Dieu et ils n’obtiendront qu’une jouissance éphémère de la vie d’ici bas. Quand vous regardez l’histoire même des civilisations, elles ont toutes une origine commune. C’est l’Homme qui créé la division, pas Dieu swt. Sinon, il n’y aurait pas de paradis (plusieurs niveaux) ni d’enfer (plusieurs niveaux) afin de séparer le bon ivraie du mauvais.
    Sachez que c’est Dieu et uniquement Dieu qui juge quoique les hommes en disent. Il suffit parfois d’une action pour obtenir la miséricorde de Dieu car Il est Le Miséricordieux et parfois une bonne action peut valoir des années de prière.
    Le prophète sws avait demandé à son père polythéiste (alors sur le lit de la mort) d’énoncer la chahada ou profession de foi (J’atteste qu’il n’y a pas de divinité en dehors de Dieu et que Muḥammad est l’envoyé de Dieu) juste avant sa mort. Cette reconnaissance permet, en effet, de reconnaître Dieu et tous les prophètes antérieurs et de prétendre à une place au paradis. Cette histoire indique qu’il n’est jamais trop tard.
    Croyez-vous que notre comportement, nos penchants ou nos pensées seront si différents dans l’au-delà ? Si vous utilisez votre libre arbitre pour renier Dieu, en quoi n’êtes vous pas capable de le renier au Paradis ?
    Nul doute que trois questions vous seront posés dans la tombe :
    – Qui est ton Dieu ?
    – Quelle est ta religion ?
    – Qui est ton messager ?
    Il vous sera ensuite présenté votre nouveau corps. En fonction des réponses apportées, celui-ci sera beau ou laid. Un vent du paradis ou de l’enfer soufflera brièvement dans votre tombe en attendant votre jugement.
    De tous temps, ces questions ne contenaient qu’une seule réponse chacune à apporter.

    Et Dieu sait mieux, il est l’Unique et c’est Lui qui juge ses créatures.

  5. Vous comptez faire toutes les pages comme ça ?
    Je vous croyais partie au fin fond de la creuse en mode survivaliste. Vous avez réussi à vous brancher à internet ? Vous n’avez pas trop peur ça va ? Vous n’avez pas oublié votre peluche pour vous rassurer ?

    Sinon, il y a plein d’organismes de déradicalisation. Vous avez besoin d’adresses peut-être ?

  6. Wa aleykoum salam wa rahmatoullah,
    Je vous remercie pour votre commentaire et vos remarques très intéressantes. Amine, que Allah augmente votre savoir également et qu’Il nous protège et nous guide toujours.

    Pour le point 1, j’apprécie votre contribution. Je n’avais pas vu les choses sous cet angle-là. Et il est vrai que les “points théologiques” qui peuvent étonner ou troubler certains esprits musulmans occidentaux ne sont certainement pas problématiques aux yeux des musulmans vivant dans des régions rurales d’Algérie, du Yémen ou de Mauritanie. J’ai donc commis une faute en considérant le monde à travers mes yeux d’étranger (européen) et en oubliant que ces institutions visent avant tout à dispenser un enseignement islamique local. Merci pour avoir souligné ce point.
    Cependant, il faut aussi remarquer que nombre de musulmans (et non-musulmans) vivant en Europe ou dans des pays dont la tradition dominante n’est pas musulmane sont en quête d’orientation. Certains d’entre eux, dont ceux qui souhaitent suivre un “madhab” particulier et un enseignement islamique traditionnel, cherchent à étudier dans ce genre d’institution ou cherchent à consulter les savants de ces lieux pour mieux connaître l’islam. Or certaines positions juridiques (fiqh al mu’amalat) sont issues d’une vision traditionaliste de l’islam sans recontextualisation, d’où mes critiques. A ce propos, je trouve les positions de penseurs musulmans en France tels que Mohamed Bajrafil ou Islam Ibn Ahmad plus convaincantes. Wa Allahu ‘alam.

    Pour le point 2, je suis d’accord avec vous.

    Fi amani Allah.

  7. Bonjour.
    Les “réformistes” ont beaucoup écrit ces derniers mois sur les médias francophones. L’article ci-dessus, sorti l’automne dernier, est une réponse à certaines critiques des réformistes qui me paraissent parfois excessives. En même temps, c’est aussi une critique aux traditionalistes qui s’opposent à tout réformisme (à comprendre ici comme “retour aux sources” et non pas comme changement de l’islam comme veulent le sous-entendre certains). Sinon, il serait en effet intéressant d’écrire plus largement sur ce sujet en exposant les positions et les arguments respectifs de chacun.

  8. Patrice,

    Votre raisonnement souffre d’une hypothèse implicite qui est loin d’être vérifiée: celle qui consiste à croire que les peuples doivent vivre selon le battement d’une même horloge universelle.

    Rien de cela n’est juste, car les peuples autochtones ont choisi de vivre selon leur propre horloge, qui tourne généralement moins vite que celle universelle. Cela leur convient très bien, si ce n’est les loups venus d’ailleurs voulant conquérir leurs richesses naturelles, manu militari et en tentant de pervertir ces organisations sociales bien huilées avec des produits polluants.

    En corolaire, dire que le créationnisme (au sens que Dieu a créé le monde et la vie, sans préjugé de l’évolution intra-espèce) n’est qu’une vision obsolète de l’esprit, est en réalité une vision obsolète de votre esprit seulement, et vous ne pourrez pas le démontrer.

    Dans le même ordre d’idées, dire que le Coran est infaillible, n’a de sens que dans un esprit qui ne croit pas que le Coran est le livre de Dieu, et qui croit qu’il est facile de démontrer sa conjecture.

    Mais même si vous croyez que l’islam est basé sur des turpitudes, il est grand temps de sortir un petit peu de votre tanière, et de reconnaitre au moins, qu’il n’est pas facile de démontrer l’un ou l’autre de vos jugements de valeur, autrement tout le monde se serait rallier à votre avis.

    L’humilité n’a jamais fait de mal à quiconque ne voulant pas être le centre du mal!

    • Petite précision!
      J’ai déclaré, dans un autre post, que l”Intelligent Design, même si je n’y adhère pas, était recevable en tant qu’hypothèse. Le Créationnisme est la théorie qui prétend que la Terre, et tout l’univers, ont été créés il y a moins de 10 000 ans, tout compris: Terre, soleil, étoiles, hommes, dinosaures, bactéries, etc.
      Si l’on admet l’âge de l’univers, 13.8 milliards d’années, celui de la Terre et du système solaire, 4.56 milliards, d’années, et la théorie de l’Evolution, pas de problème en ce qui me concerne pour envisager une éventuelle évolution dirigée, avec un coup de pouce divin de temps en temps. Sauf que, comme dirait Laplace, on n’a pas besoin de Dieu dans la théorie.
      A noter aussi le fait que le Coran reprend presque tel quel le récit de la Genèse, en faisant même grimper Adam dans la hiérarchie. A quelle race appartenait-il, d’ailleurs? Australopithèque, Erectus? Sapiens ancien?
      Et que dire de la fuite d’Egypte, qui n’a jamais eu lieu, du Déluge, de Noé, ou d’Abraham, qui n’ont aucune existence historique?
      A part ça, au plan moral, le Coran se contente de reprendre les règles d’une société inégalitaire et machiste, qui cautionnait l’esclavage et la domination des nantis.
      Sûr que ça convient très bien aux pays pauvres, surtout si, soi-même, on est riche.
      Sinon, je n’attends pas que tout le monde se rallie à ma vision des choses. Et je récuse par avance les arguments type: “Si vous aviez raison, tout le monde soutiendrait vos idées”. Nombreux furent jadis ceux qui avaient eu raison, et qui terminèrent au bûcher.

      L’immense majorité des terriens a basculé dans la folie. Et je n’y peux rien. Cette civilisation va disparaitre dans un siècle, minée par la pollution, la pénurie de matières premières, et les guerres. Sans parler de la démographie galopante. Tout cela est évident, mais personne ne le prend en compte. Il ne sert à rien d’avoir raison dans un univers qui a disjoncté.
      Le fanatisme religieux n’est que l’un des aspects de cette descente aux enfers.

      • La seule chose qu’il est important de comprendre, si on croit en Dieu, et peut importe la religion qu’on suit, c’est que nos vies sont tres courtes (comparees par ex a la vie d’un peuplier (plusieurs millers d’annees) ou a la rotation du soleil autour de sa galaxie (180 million d’annees)), mais suffisamment longue pour croire ou ne pas croire en lui. Notre vie peut se resumenr en 3 secondes: 1ere seconde: on nait, 2eme seconde: on fiat profession de foi ou pas, et 3eme seconde: on meurt.

        Le reste, est sans importance, et n’est que de l’occupation pendant le laps de temps ou nous vivons, et le nouveau mouvement scientifique qui devrait nous apprendre a franchir le pas de la rationalisation de l’irrationnel, a supplante le mouvement prophetique qui devait seulement nous permettre de repondre a la question de 2eme siecle.

        Le reste est pour ainsi dire clair: Dieu a cree cet univers et les creatures intelligentes que nous sommes. Cet univers, Dieu lui accorde une dotation de lois d’evolutions et de transformations de la matiere, programmees pour etre decouvertes par ses creatures materielles et intelligentes que nous sommes. En consequence, la science qui traite du comment ca marche, n’a pas besoin de Dieu pour comprendre, autrement les athees seraient condamnes a etre en retard ou defavorises materiellement sur les croyants, ce qui n’est pas le cas.

        Toute cette mise en scene dont nous sommes les propres acteurs va se terminer un jour, mais personne ne pourra dire quand ni comment. Dieu le souligne en rouge dans le Coran et probablement dans les autres livres.

        Donc cela ne sert a rien de se torturer. Passe la 2eme seconde, qui est determinante, le reste n0est que de la gebegie.

        • Très joliment dit @rafik. On voit bien le manque d’arguments de @Patrice qui botte en touche.
          Je rajouterais que Laplace croyait en Dieu : il écrit à son fils, le 17 juin 1809 : « Je prie Dieu qu’il veille sur tes jours. Aie-Le toujours présent à ta pensée, ainsi que ton père et ta mère. »
          Tous les plus grands scientifiques ont saisi l’existence d’une conscience supérieure. Les athées ne s’arrêtent qu’à des phrases simples pour limiter la pensée complexe des grands scientifiques.

          Ils ne comprennent même pas la théorie de l’évolution alors que Darwin lui-même dit qu’elle n’est pas contradictoire avec Dieu : https://fr.wikipedia.org/wiki/Opinion_de_Charles_Darwin_sur_la_religion

          Dieu a dit “Soit” et le big bang fut. Le reste n’est que la conjugaison de ce verbe.

  9. Sauf que c’est impossible de commettre de mauvais actes pour ceux qui ont le cœur bon. En saisissant bien l’enseignement spirituel, les actes et les œuvres s’ensuivent en ce sens. Celui qui applique des lois religieuses, n’est pas nécessairement très évolué spirituellement et s’associe ainsi à Allāh.

    Celui qui change la Législation d’Allah, en décidant ce qui est licite et ce qui ne l’est pas, et s’associe ainsi à Allah dans Sa Législation. Allah a dit : « Le Jugement n’appartient qu’à Allah »
    Sourate 6 – verset 57

    « Allah n’associe personne à Son Commandement »
    Sourate 18 – verset 26

    « Ou bien auraient-ils des associés (à Allah) qui auraient établi pour eux des lois religieuses qu’Allah n’a jamais permises? »
    Sourate 42 – verset 21

        • Salam aleykoum. Le “réformisme” est un mot trop large qui regroupe des logiques très différentes et des pensées contradictoires. Si on définit le réformisme comme le retour aux sources de l’islam, c’est-à-dire à sa compréhension authentique, alors ce projet est en pleine adéquation avec l’enseignement du Coran. Par contre, si on pense que le “réformisme” vise le changement de l’islam pour l’adapter à la “modernité”, alors on est dans un projet bien différent. D’où le rejet de la notion de “réformisme” chez nombre de musulmans contemporains.

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