Dans les colonnes de The Irish Catholic, le père Justin Robinson livre un témoignage étonnant sur son quotidien d’étudiant à l’Université américaine du Caire. Issu de l’abbaye de Glenstal dans le comté de Limerick, ce religieux bénédictin s’est lancé dans une aventure peu commune : l’obtention d’un master en études arabes et islamiques au cœur de la capitale égyptienne.
Entre ses cours et ses recherches, le moine irlandais trouve refuge dans l’enceinte millénaire de la mosquée Al-Azhar. Ce sanctuaire historique, véritable joyau architectural du monde musulman, devient pour lui un observatoire privilégié de la spiritualité cairote. Le sol de marbre blanc, patiné par des siècles de passages, reflète la grandeur des édifices environnants tandis que les fidèles s’y pressent pour la prière du maghrib.
En s’engageant dans cette voie, le père Robinson perpétue une tradition séculaire de dialogue interreligieux. Il rappelle notamment l’héritage de l’École des Traducteurs de Tolède et les initiatives pionnières de Pierre le Vénérable qui, au XIIe siècle, œuvra pour une meilleure compréhension de l’Islam en Occident.
La vie quotidienne au Caire se révèle être une expérience sensorielle intense pour ce religieux habitué au calme de la campagne irlandaise. Entre le vacarme urbain, la chaleur écrasante et la circulation anarchique, il découvre aussi la légendaire hospitalité égyptienne. Ses interlocuteurs, fiers héritiers d’une civilisation millénaire, manifestent un vif intérêt pour l’Irlande, particulièrement appréciée dans la région pour ses positions diplomatiques, notamment sa dénonciation du génocide en cours à Gaza. Si la maîtrise du dialecte local reste un défi constant, ces obstacles linguistiques participent pleinement à la richesse de son immersion culturelle.
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