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La mère catholique de l’élève musulmane, refoulée de son lycée, veut porter plainte pour discrimination

En ce lundi 9 mai, soit huit jours après que la longueur de sa robe noire en ait fait une élève indésirable au sein de son lycée Flora-Tristan, à Montereau-Fault-Yonne, dans le département de Seine-et-Marne, la jeune K, 16 ans, fraîchement convertie à l’islam, était autorisée à pénétrer dans l’enceinte scolaire pour une séance d’explications avec celle qui a statué en faveur de son refoulement sans sourciller : la proviseure des lieux.

Accompagnée de sa mère, la très catholique Marie-Christine De Sousa, la lycéenne en 1ère STGM, dont ses camarades brossent le portrait positif et sans zone d’ombres d’une jeune fille « discrète et ne parlant pas de religion » qui veille à se dévoiler avant d’entrer en cours, s’est heurtée à un véritable dialogue de sourd. Sans surprise, la responsable de l’établissement scolaire a en effet campé sur ses positions, lui reprochant son comportement quand des remarques désobligeantes lui ont été faites sur sa tenue, bref lui imputant l’entière responsabilité de son exclusion.

Loin de convaincre sa mère, son premier soutien qui ne l’a jamais reniée pour avoir embrassé l’islam mais au contraire a toujours été à ses côtés, jusqu’à accepter qu’elle se voile, rassurée par « sa pratique saine » de la religion, comme le rapporte le Parisien, cette version officielle l’a confortée dans l’idée insupportable que sa fille a bel et bien été «  victime de discrimination pour s’être convertie à l’islam ».

« Lundi dernier, l’accès au lycée lui a été refusé car sa robe était, pour la chef d’établissement, un signe religieux. Je suis venue avec ma fille le lendemain et j’ai ressenti de la part de la proviseure un préjugé personnel », s’insurge cette mère mortifiée par l’injustice et l’humiliation subies par la chair de sa chair, au point d’envisager sérieusement de porter plainte pour discrimination au commissariat de police de Montereau.

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« C’est mon rôle en tant que mère que de l’accompagner. Il est regrettable de juger les gens sur leur appartenance religieuse et leur tenue. C’est la porte ouverte au harcèlement et au racisme », insiste Marie-Christine De Sousa, tandis qu’une clameur sourde de protestation monte parmi les élèves du lycée, fortement ébranlés par le sort inique réservé à leur camarade dont la liberté fondamentale de s’habiller selon ses goûts a été bafouée au vu et au su de tous.

« K. est une élève discrète qui n’a jamais posé de problèmes. On ne la remarque pas. Elle vient au lycée et repart chez elle. Elle n’essaie d‘enrôler personne », clame haut et fort une jeune fille, alors que la suspicion de prosélytisme religieux pèse sur la malheureuse adolescente, en dépit des témoignages concordants qui la disculpent totalement.

Recroquevillé dans son laïcisme arbitraire et répressif, le lycée Flora-Tristan sera peut-être jeudi le haut lieu d’une formidable action de solidarité célébrant la « journée de la robe longue », sous l’impulsion d’une jeunesse, éprise d’équité, qui lui donne une grande leçon de laïcité éclairée en échappant miraculeusement au fléau de l'islamophobie institutionnalisée.

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