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Algérie : que se sont dit Soufiane Djilali et le président Abdelmadjid Tebboune lors de leur rencontre ?

Le 12 décembre 2019, lors de son discours d’investiture, le nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune s’était engagé à lancer rapidement des consultations auprès des acteurs majeurs de la vie politique, afin de réformer la Constitution et proposer un référendum pour faire valider le texte.

Ce n’était pas une promesse en l’air, si l’on en juge par la rencontre organisée à Alger, mardi 14 janvier, avec Soufiane Djilali, président de Jil Jadid (Nouvelle Génération), cet opposant de la première heure au régime corrompu de Bouteflika, aujourd’hui déchu, qui n’a eu de cesse d’appeler de ses vœux l’avènement d’une ère nouvelle, résolument démocratique, de l’autre côté de la Méditerranée.

Au cours de cet entretien d’une durée d’1h50, qui a favorisé des échanges nourris et approfondis, de nombreuses questions, notamment les plus sensibles, ont pu être largement évoquées et avec le plus grand sérieux.

Le président Tebboune lors de la cérémonie de prestation de serment

Soufiane Djilali, qui s’est toujours fait le chantre du renouveau politique et générationnel en Algérie, et avait à cœur de parachever l’impressionnante révolution citoyenne des Algériens pour en faire un « modèle de réussite dans le monde », selon ses propres termes, a eu l’opportunité d’aborder plusieurs points cruciaux :

1) La libération de l’ensemble des détenus d’opinion, en citant les cas de Karim Tabou, Fodhil Boumala, Samir Belarbi et Abdelwahab Fersaoui, ainsi que de tout autre détenu du Hirak.

Le président de la République l’a assuré qu’il suivait de près cette question, tout en lui indiquant que le processus judiciaire en cours permettra une libération rapide de celles et ceux qui sont en détention pour raison d’opinion.

2) Concernant les médias, Soufiane Djilali a plaidé en faveur d’une véritable ouverture et demandé que les sites, qui sont actuellement bloqués, soient de nouveau accessibles dans les meilleurs délais.

Le Président de la République a affirmé que ce dossier devra trouver une solution dans un proche avenir.

3) Concernant la Constitution, le président de la République lui a bien confirmé que dès que son avant-projet sera remis par la Commission chargée de sa rédaction, un très large débat sera ouvert, auquel seront invités à se joindre la société civile et les partis politiques.

Des débats contradictoires seront organisés par les médias audiovisuels publics, et ceux-ci ouverts à l’opposition. A l’issue du débat, des amendements, des rajouts ou des changements consensuels seront pris en compte.

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La forme du dialogue autour du projet de Constitution sera adaptée en fonction des propositions.
Concernant les changements proposés par la Présidence, il s’agira de diminuer les prérogatives du président de la République, de renforcer le Parlement qui aura le pouvoir d’auditionner publiquement les ministres dans leur gestion et de censurer le gouvernement. Enfin, une séparation réelle sera opérée entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire.

Soufiane Djilali a proposé de clarifier les dispositions constitutionnelles pour délimiter le champ du pouvoir sécuritaire, séparer le militaire du civil, tout en donnant les moyens à une sécurisation de l’Etat.

4) Le référendum pour la Constitution sera suivi d’un amendement de la loi électorale et la tenue d’une élection législative pourrait être envisageable avant la fin de l’année 2020.

Plusieurs autres questions ayant trait à la démocratie participative, la territorialisation du découpage administratif, la refonte du fonctionnement des collectivités locales et la mise en cohérence des régions pour un développement économique et citoyen, ont également été discutées.

Le président de la République a réaffirmé que c’est grâce au Hirak que l’Algérie a pu se ressaisir, et sortir d’une dérive dont les conséquences auraient été catastrophiques.

Soufiane Djilali a profité de cette rencontre avec le président Tebboune pour appeler à en finir avec les inerties dans lesquelles était jusqu’ici figé l’Etat algérien, et à tenir les engagements pris solennellement devant l’opinion publique. Les Algériens ont manifesté leur rejet de l’ancien système par un Hirak en tout point exceptionnel.

Après le temps des promesses, vient l’heure de l’action et des réalisations concrètes. Les Algériens attendent à présent avec impatience que se matérialise l’Etat de droit qui leur a été promis, à travers des réformes tangibles et positives du mode de gouvernance.

Nous vous proposons de voir ou revoir l’intervention de Soufiane Djilali dans l’émission “l’Esprit d’actu” :

https://www.facebook.com/oummacom/videos/10155731837456142/?v=10155731837456142

 

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