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A quoi ressemblerait une théologie musulmane revivifiée au 21ième siècle ? (1)

Selon la tradition musulmane et ce, depuis l’origine de l’Islam, on ne peut rien dire sur Dieu sauf à répéter ce qu’Il a dit de Lui-même dans le Coran, sinon ce serait mentir sur Dieu selon la sourate « Les abeilles ». Ce qu’on peut déjà dire, c’est qu’à la lecture du Coran, ce qui surprend, c’est de voir que La divinité (Allah) est posée comme une évidence et l’incroyance comme une réelle anomalie ; au point qu’un passage du Coran rapporte l’étonnement de prophètes face à l’incrédulité de leur communauté et expriment, avec force, leur incompréhension sur cette incrédulité, en s’exclamant : « peut-il y avoir un doute sur Dieu, en tant qu’Il a créé de rien les cieux et la terre, et vous convie au pardon de tels de vos péchés, et vous ajourne à un terme fixé » (C. 14, 10).

Avec la naissance de la modernité au 16ème siècle et la disparition des sociétés traditionnelles, cette évidence s’est depuis, de plus en plus évanouie avec elles. La divinité n’est plus du tout comprise, pire encore, on lui accole des caractéristiques qui ne sont pas les siennes comme celle de s’être retirée du monde après l’avoir créé et laissant ainsi, le mektoub (une nouvelle idole) dérouler la vie des hommes. Beaucoup parmi nous, adorent le Dieu d’Aristote plutôt que le Dieu de Muhammad, nous y reviendrons plus loin.

Dans l’espace francophone, nos grands frères comme Mustapha Chérif, Tareq Oubrou, Ghaleb Bencheikh et d’autres, nous exhortent à construire une théologie pour notre temps sans que l’on voie un livre, un seul, exprimant clairement cette théologie renouvelée, avec des concepts clairs et une pensée articulée ; c’est comme appeler tout le monde à sauter dans la piscine tout en restant devant son rebord en espérant que l’un d’entre nous le fasse en premier. Soyons donc les premiers sur Oumma.com à franchir ce pas. 

Dans la culture musulmane, il y a la théologie (‘Ilm al kalam) qu’on a qualifiée soit de défensive, soit d’apologétique ou encore de spéculative ; des notions compliquées et d’une autre époque, surtout pour des musulmans français qui sont, pour la plupart, amnésiques de leur histoire traditionnelle et intellectuelle. Mais en fait, à y regarder de plus près, la théologie musulmane a été tout cela à la fois, car elle défend la foi en un Dieu Unique contre notamment le dogme chrétien de la trinité (théologie défensive), elle rappelle la grandeur de la doctrine islamique du Dieu Un et Absolu (théologie apologétique), et passe par des arguments rationnels pour prouver l’existence de Dieu (théologie spéculative).

De plus, la théologie est souvent négative, elle s’assure d’abord de dire ce que Dieu n’est pas ; elle affirme ainsi, qu’Il n’est pas mortel, qu’Il n’est pas limité, qu’Il n’est pas un objet, qu’Il n’a pas de pesanteur et qu’Il n’est pas déterminé par les vicissitudes du temps, alors que le Coran insiste plutôt à révéler ce que Dieu est à savoir le Vivant absolu (Al Hayy), le Réel ultime (Al Haqq) qui entend et voit tout (Al Sami’, Al Basir). Eva de Vitray-Meyerovitch dans son livre sur la prière rappelle comme nous que « la théologie musulmane est négative » et ajoute que « Dieu est au-delà de toute détermination, de toute comparaison, différent de tout créé. Rien ne peut en être dit, ni même imaginé. Il est vain de spéculer sur Son Essence.

Ceci n’empêche pourtant pas que la transcendance et l’immanence doivent être considérées comme des aspects complémentaires de la Réalité ultime, et non pas comme s’excluant l’un l’autre. Le Coran affirme, d’une part, que « rien n’est semblable à Lui » et, d’autre part, que « c’est Lui qui entend et qui voit ». Il est à la fois le Tout autre et le Tout proche, supérieur à la négation et à l’affirmation » (p.77). L’intelligence humaine pour saisir ce monde a besoin d’une expérience binaire. Elle saisit le jour grâce à la nuit, le liquide grâce au solide, la vie grâce à la mort, etc.

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C’est pourquoi l’intelligence dit ce que Dieu n’est pas pour ensuite mieux comprendre ce qu’Il est. Dans la perspective islamique l’intelligence (sémitique ?) jouit d’une place essentielle, mais elle a malheureusement été totalement obstruée par nos réflexes mentaux modernes (la recherche de l’avoir plus que de l’être, de la quantité davantage que de la qualité, de la matière plus que de l’esprit).

C’est avec un cerveau retourné que l’on essaie de comprendre La divinité, autant dire que c’est « presque » mission impossible. J’imagine un cours de théologie islamique dans nos mosquées françaises ! Sans dénigrer personne, dans nos mosquées se voulant « républicaines », nous avons tout à la fois des enjeux de pouvoir, des idéologies qui s’opposent pour asseoir des réflexes autoritaires, de la mesquinerie, des affaires d’argent, des affaires de mœurs (qui restent assez rares fort heureusement), etc.

Et force est de constater que nos mosquées, en tout cas beaucoup, s’en fichent complètement d’avoir des hommes et des femmes réellement et religieusement construits par la réappropriation de notre patrimoine spirituel, patrimoine que nous avons laborieusement acquis. En fait le savoir est le dernier souci de ces institutions. Par ailleurs, la théologie musulmane savante est si difficile et tellement faite pour des peuples d’un autre temps avec un esprit beaucoup plus libre que le nôtre qu’elle en devient incompréhensible aujourd’hui.

Le constat fait peur ! Voilà une communauté musulmane française sans aucune théologie ou métaphysique, livrée à elle-même et ne pouvant apporter aucune réponse face aux défis de la modernité. C’est pourquoi, nous continuons à descendre plus bas chaque jour, avec des musulmans qui s’accommodent tout à la fois, du mal et du bien, jusqu’au jour où ils s’opposeront au bien et prendront le parti du mal, ce qui ne saurait tarder selon une tradition du Prophète. Mais alors comment appréhender Dieu ? Peut-on même vraiment Le saisir ? La goutte d’eau n’a jusqu’à présent jamais pu absorber l’océan aussi, l’Homme, semblable à cette goutte d’eau, n’est-il pas condamné à ne jamais vraiment bien saisir l’Absolu ?

Momentanément à cela, nous devons aujourd’hui et très vite, construire l’homme unifié (notre fameux Hu que l’Islam nomme muwwahid) devant être l’alternative face à l’homme augmenté et transhumain (le fameux H+) dont le Coran a déjà qualifié sa réelle nature : « l’homme transgresse dès lors qu’il est dans la suffisance » (C.96, 6-7). Le programme est donc sérieux mais il ne sera pas réalisable sans une réelle acquisition de nos principes spirituels et moraux, mais surtout, sans une juste compréhension de la doctrine de l’Un, telle qu’elle est établie dans le Coran ; Mulla Sadra avait déjà lancé cet appel : « il faut rétablir les droits de l’Un ». Dans la deuxième partie nous chercherons plus précisément les grands thèmes de cette théologie revivifiée.

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17 commentaires

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  1. Cdl, tu dis que tu ne voit qu un alignement de mot, mais ce n est pas un argument à mes yeux, tu ne cherches d ailleurs qu a acclamer tes favoris et dénigrer les autres. Nous le savons bien. Donc tu dit que Ibn rushd a prétendu que le peuple était ignorant et qu il n’était pas prêt a comprendre la théologie ? Drôle d argument .
    La théologie pour moi , c est de définir les principes fondamentaux , hors il me semble que l’on en a déjà assez comme ça ; les 5 piliers de l’islam, les 6 piliers de la foi, Al hakida.al tarika , Al. Charia… Les ,4 écoles, ..

    Je me demande si les théologiens ne font finalement pas de la philosophie sans la nommer, et préfères le terme théologie : Rejeter ou pas la notion de causalité , etc…

    Mais en ce qui concerne le débat Ibn rushd/ Al ghazali , mouhib peut , peut être nous éclaircir.

    Il a l’air de bien connaître la question.

  2. @ Djeser, tu écris ceci,

    “sont, pour la plupart, amnésiques de leur histoire traditionnelle et intellectuelle”.

    Si je peux me permettre une critique , l’erreur dans lequel vous, mouhib, et nadjib tombez, c est de réduire notre patrimoine à des questions théologiques
    et à certaines figures intellectuels . Cette lecture est réductrice . Cela rejoint le discours zemmourien qui consiste à dire que ” l identité ” est ainsi
    et pas autrement .” Fin de citation.

    Je cherche en vain un sens à cet allignement de mots. Réduire notre patrimoine à, d’accord et à quoi veux-tu l’élargir, l’étendre? Normalement, le patrimoine,j le mot a sa signification dans le dictionnaire, eh bien c’est l’héritage, ce que nous avons reçu, et ce que nous avons reçu ne peut pas être changé aprèsj jue vois pas où est le problème. Dirais-tu, regretterais-tu qu’une maison familiale d’héritage, une propriété fonsière héritée, regretterais-tu qu’elle soit ainsi réduite, qu’elle soit ainsi et pas autrement? Quant aux citations de Zemmour elles ne donnent aucune valeur à cet allignement de mots.

    Attention, qu’il n’y ait pas un faux accord, oui la théologie parfois divise, je n’ai pas écrit qu’elle fige mais qu’elle est source de divergences voire plus, je n’ai pas écrit qu’on peut s’en passer, ce serait comment si la théologie n’existait pas? Eh bien il n’y aurait ni dine ni doctrine, ni philosophie. Ibnou-Rouschd regrettait que les questions théologiques soumises au peuple le divise parce qu’il ne les comprend pas, il n’a pas écrit que la théologie est mal en soit il a écrit que l’ignorance du grand peuple rend la matière théologique incomprise, source de divergeances insensées, un peu comme au temps des premiers conciles chrétiens on se plaignait déjà que des questions théologiques soient discutées par les barbiers et les baigneurs.

    Sinon tu veux faire rentrer quoi dans notre patrimoine pour le rendre moins répulsif? Majid Oukacha, Zohra Bitan, Ousman Tinera, ou encore un peu de rap? Eh bien non, ça relève d’autres domaines, mais c’est hors sujet ici, je crois en effet qu’Ibnou-Rouschd ait raison et qu’un Djeser n’ait rien à faire en théologie.

    Croissant de lune.

  3. Bonjour Hakim, ce que je veux dire, c est qu il y a pas une manière unique d accéder à la religion , au spirituel , je comprend bien que vous cherchez à rappeler un certain cadre ( dogme ), mais la dangerosité de la théologie c est de figer la pensée.

    Je rejoins cdl , pour une fois, qui a mentionné Ibn rushd, que nous aimons citer. Il ne faut pas oublier que ce célèbre penseur a vu l’émergence de la théologie d un très mauvais oeil, c est d ailleurs ce qu il a reproché a Al ghazali.
    Cordialement , JD.

  4. Bonjour Djeser,

    J’avoue cette fois-ci ne pas saisir votre remarque sur l’erreur de réduire la religion à la théologie. Toute religion dispose d’une doctrine (une métaphysique ou une théologie) – Dans le second article vous aurez peut être une réponse (la réflexion sur une possible théologie musulmane renouvelée au 21ième siècle se déclinera sur 4 articles consécutifs) …

    Le Vrai (la doctrine) – le Bien (la morale) et le Beau (l’esthétique) composent le triptyque des traditions authentiques…

    Hakim FEDAOUI

  5. Mouhib, Najib. Merci de votre réponse, désolé pour cette petite provocation. Mon but était justement de ne pas réduire notre identité ou notre riche patrimoine à certaines questions qui reviennent souvent en boucle sur ce site . D ailleurs comme le dit mouhib , soyons plus pertinent sur les questions de société, et pas seulement conspirationniste.
    Ma réaction est un peu un ras le bol, a toujours entendre les mêmes débats , peut on célébrer ou pas les fêtes de fin d année , peut on fêter le mouloud nabawi … Chaque année , les mêmes questions et les mêmes réponses reviennent indéfiniment.

  6. Salam CdL,

    Effectivement certaines questions de la théologie classique peuvent perdre plus que guider … générer de questions plus que des réponses … les subtilités scolastiques sont réservées aux spécialistes …

    MAIS, nous avons tous besoin d’un Absolu que nous devons connaître selon nos capacités respectives …La métaphysique (ou la théologie) nous apprend à regarder le monde avec un regard nouveau : le monde ne saurait se suffire encore faut-il qu’il y ait un homme pour dire voilà le monde !

    Hakim FEDAOUI

  7. Salam mon cher Abdelkader,

    Merci pour votre retour … alors c’est avec un grand respect que j’évoque notre grand frère Moustapha comme Tareq ou Ghaleb, pour lesquels j’ai un réel et profond respect …

    Je constate juste que sur la question d’une théologie pour notre temps, « factuellement », je n’ai pas dans les bibliographies respectives vu d’ouvrages traitant de la question avec une pensée articulée, Iqbal l’a initiée de manière à la fois profonde mais trop brève car il n’a pas eu le temps de nous en dire davantage …

    Peut-être que notre nouvelle génération pourra apporter modestement sa contribution !

    Hakim FEDAOUI

  8. Bonjour,
    Pour ta gouverne djeser, la théologie n’a jamais eté mon dada. Et je ne réduis jamais la religion à ses sophistications. Car la raison d’être de la théologie est la religion qui postule la foi comme démarche de l’esprit. Et non le contraire. Donc, je n’ai pas besoin d’une prothèse théologique pour étayer ma foi. Je n’ai pas besoin de gloser sur la foi pour me sentir croyant. La foi n’est pas un discours. C’est une pratique. C’est pourquoi la théologie n’est pas mon dada. Et je peux concevoir le fait que d’autres puissent s’y interesser. Donc dire que mes petits et rares articles traitent de la religion sous l’angle de la théologie est sinon une faute du moins une erreur.

  9. Djeser,

    Soyez plus constructif dans vos commentaires. Un intellectuel musulman est par définition celui qui traite de l’état de la société et du monde, ainsi que les défis vécus par les musulmans en relation avec d’autres musulmans et non musulmans. Et parmi ces défis, il y a le rapport à la culture dans toutes ses dimensions. Les musulmans vivent des moments difficiles, c’est incontestable, et “celui qui ne se préoccupe pas de nos affaires, n’est pas des notres”.

    Mon dernier poème :

    يُعبِّرُ عن صدى الإنسان قولي          
    وتأخُذُني مشاعِرُه بعيداً
    يقول لنا ومُقلَتُه تجودُ                      
    نكابِدُ في ثنايانا المَكيدا
    أباطيلٌ توَسْوِسُ في الصّدور          
    تُصَيِّرُنا  لها صيْداً عَبيدا
    وتَهْوي بك إلى طلَبِ المزيد               
    إذا ما كنْتَ للباري عنيدا
    تؤرّقُني الهُمُومُ بلا مَلاذٍ                     
    ويَفْتِكُ بي دُجَى اللَّيْلِ وحيدا
    فها نحن نحَذِّرُك الشّقَاءَ                    
    إلى الرُّشدِ أردْنا أن نُعيدا
    فهل أنتَ  تريدُ أن تَعودا                   
    وتجعلَك مواعظُنا سعيدا
    محب

    Mouhib

  10. @ Euskalduna91

    Je pense que Max More s’est inspiré de la bible actuelle et non du coran pour finir par penser que :

    Lucifer est le symbole de l’intelligence, la nouvelle revolution en ce monde doit rejoindre celle de Lucifer contre le dictat de dieu et non contre l’injustice humaine, ce qui veut dire l’humain deviendra esclave de son semblable, par naissance.

    Si Max More avait lu le coran, il pensera autrement,

    L’injustice est ne pas mettre les choses à leur places.
    Parcequ’il y a le libre choix de l’homme, Dans un coeur incroyant , on trouve l’incroyance.
    Parcequ’il y a le libre choix de l’homme, quand le coeur change, dieu change son contenu.
    La réaction de dieu dépendra du vouloir de l’homme.

    1) D’aprés le coran,

    Lucifer n’a qu’une seule politique : la politique de la terre brulée.
    Pour appliquer cette politique, il faut etre arrogant, jalous, condamné à perpetuité et non pas à la mort.
    La mort est un repos.

    Max More , au lieu de dire que Lucifer se bat contre le dictat de dieu, il aurait du dire que Lucifer est la proprièté de dieu. La proprièté ça s’apprend à la matérnelle.

    Je ne pense pas que Max More accepterait qu’on lui pique une de ses proprièté.

    2) D’aprés le coran :

    – Allah est clement et sévère en punition.
    – Lucifer est déclaré ennemi de l’homme et il faut que l’homme le prend comme ennemi.

    Moi , mon interet est de me battre contre tous les dictats humains, quelque soit leur religion.

    Je suis libre de choisir :
    Si je suis Lucifer, je rencontrerai demain un dieu sèvere en punition.
    Si je marche contre Lucifer, je rencontrerai demain un dieu clément.

    La réaction de dieu dépendra de mon action.

  11. Bonjour Hakim,

    ” Les musulmans français qui sont, pour la plupart, amnésiques de leur histoire traditionnelle et intellectuelle”.

    Si je peux me permettre une critique , l’erreur dans lequel vous, mouhib, et nadjib tombez, c est de réduire notre patrimoine à des questions théologiques et à certaines figures intellectuels . Cette lecture est réductrice . Cela rejoint le discours zemmourien qui consiste à dire que ” l identité ” est ainsi et pas autrement .

    Il faut conserver le lien avec notre patrimoine, il faut encourager ce lien , certes , mais celui ci n’est pas uniforme . Je suis pour ma part un grand passionné de la civilisation arabo musulmane , pour ces aspects artistiques , architecturales , son savoir universel, sa spiritualité aussi. En revanche ces intellecttuels contemporains ne m intéressent pas plus que ça, cela fait t’il de moi un déraciné ?

  12. Question, en quoi est-ce gênant qu’une population nouvelle de Musulmans sur la terre de France soit elle-même dépourvue de théologie, pour l’instant? Ne peut-elle puiser selon ses moyens dans le travail déjà accompli et qui se fait ailleurs en attendant l’arrivée authentique de l’Islam de France c’est-à-dire de la production à partir de France? Autre question, quelles différences y a-t-il entre les Musulmans de France qui accèdent peu à la théologie faute de culture et l’ensemble des Musulmans dans le monde depuis toujours? La théologie est-elle pour tout le monde, pour le peuple? Quand on la popularise, ça donne pourtant des querelles infondées. Raison pour laquelle Ibnou-Rouschd tenait contre cette diffusion dans le peuple qui l’égare plus qu’elle ne le guide. S’il s’élève en France une élite de Musulmans très versés dans ces choses, ils sauront vivre la théologie mais la plupart des gens ne vivent pas mal sans ces connaissances auxquelles ils ne peuvent accéder. Je doute qu’il en aille autrement des Chrétiens, jamais je n’ai réussi à ce qu’on me réponde sur les fameux universaux, objets de controverses entre Abélard et Bernard de Clairvaux. Et pourtant, la terre tourne.

    Croissant de lune.

  13. Extrèmement intéressant cet article. J’attends la suite avec impatience. Pour ce qui est du Transhumanisme, j’irais plus loin. ce n’est pas ” qu’une” transgression, c’est nettement l’opposition frontale au Créateur, la rébellion, la guerre ouverte. L’un des intellectuels “phare”, un des pères fondateurs du transhumansime , Max MORE a rédigé un essai dont je vais essayer de joindre un passage extrèmement révélateur. Que ‘lon ne vienne pas prétendre que c’est “tiré de son contexte” . Le contexte est à l’avenant :

    “Dieu, étant le sadique bien documenté qu’Il est, a sans aucun doute voulu maintenir Lucifer en vie afin qu’Il puisse le punir et essayer de le ramener sous Son (sous-entendu de Dieu) pouvoir. Il est probable que ce qui s’est réellement passé, c’est que Lucifer en est venu à haïr le royaume de Dieu, Son sadisme, Son exigence de conformité servile et d’obéissance, sa rage psychotique contre toute manifestation de pensée et de comportement indépendants. Lucifer se rendit compte qu’il ne pourrait jamais entièrement penser par lui-même et ne pourrait certainement pas agir en toute indépendance d’esprit, tant qu’il était sous le contrôle de Dieu. C’est pourquoi il a quitté le ciel, ce terrible Etat spirituel gouverné par le sadique cosmique Jéhovah, et a été accompagné par certains des anges qui avaient eu suffisamment de courage pour remettre en question l’autorité de Dieu et Sa perspective de valeurs.
    Lucifer est l’incarnation de la raison, de l’intelligence, de la pensée critique. Il se dresse contre le dogme de Dieu et tous les autres dogmes. Il est pour l’exploration de nouvelles idées et de nouvelles perspectives dans la recherche de la vérité.” Max MORE

    Le Transhumanisme n’est au fond que le nom plus aimable, plus vendeur, du luciférisme. C’est un danger immense dont extrêment peu de personnes sont conscientes hélas..

  14. Vous dites , pour la modernité, la divinité est devenue mektoub ,
    Donc pourquoi ne pas dire que pour l’homme modèrne : ​”dieu est le passé, la mémoire du monde , l’homme hérite futur” , un dieu honorifique.
    Un athée est logique, parcequ’il refuse d’admettre un dieu honorifique.

    La seule façon de connaitre dieu, dans la vie sur terre, est mentionné dans le coran, on connait dieu par sa signature , son industrie, ce qu’on appelle courament dans le jargon commercial : les produits.

    – Pour l’homme ancien qui est logique par naissance, sans connaitre le monde numerique :

    ​​ Sur terre, on connait dieu par son industrie, on vit par la cause de dieu, principe de causalité.
    Dans l’autre monde (au dela), on connaitra l’etre dieu, la vie sera par dieu, pas de cause.

    – Pour l’homme modèrne , il s’agit de connaitre l’etre dieu et non pas son produit.
    L’arrogance de l’homme modèrne n’a pas de limite, Dieu est une usine qu’on doit connaitre, cet homme moderne a marre de voir les produits.
    L’homme moderne veut un au dela sur terre, afin connaitre l’etre dieu

    Non, maintenant, à l’heurre où nous parlons, on est sur terre, c’est la vie ici bas, ce n’est pas l’audela.
    Celui qui veut veut vivre l’au dela. sur terre, qu’il le vive seul.

  15. Cher Hakim soyez humble !
    Le professeur Mustapha Chérif développe les concepts de l’ouvert et de la medianité pour revivifier la théologie ! Un chemin de toute une vie ! Il s’agit de conjuguer authenticité et progrès et forger un être humain équilibré ! A lire et relire

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