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L’enseignant juif, accusé d’avoir inventé son agression antisémite, condamné à six mois de prison avec sursis

Dans un Hexagone qui est toujours prompt à serrer les rangs contre l’antisémitisme, ou ce qui en a l’apparence trompeuse, souvent avec une précipitation excessive et au final des plus fâcheuses (l’affaire déplorable et surmédiatisée de la fausse agression du RER D, en 2004, étant encore dans les mémoires), le conte d’épouvante inventé par un professeur d’histoire-géographie, Sylvain Saadoun, 57 ans, dont il était à la fois le narrateur et la victime, n’a pas ému, ni convaincu le tribunal correctionnel de Marseille.

Souvenons-nous, c’était le 18 novembre 2015, soit cinq jours après les attentats de Paris, l’histoire glaçante, qui s’avérera être une pure affabulation, de l’agression d’un enseignant de l’une des écoles juives les plus prisées de la cité phocéenne, sur le chemin qui le menait vers la synagogue, faisait les gros titres des journaux, dans une France pétrifiée par l’horreur du terrorisme aveugle où apparaissaient les premiers symptômes d’une islamo-paranoïa collective.

Alors que le récit de Sylvain Saadoun, décrit comme très pratiquant, était sans surprise pris pour argent comptant par nos médias, le doute sur la véracité des faits s’était emparé des enquêteurs de police, notamment à la vue des blessures très superficielles de la soi-disant victime d’une attaque sauvage commise par deux jeunes garçons en scooter rouge, l’un ayant brandi la photo de Mohammed Merah, l’autre étant revêtu d’un t-shirt aux couleurs de Daesh, aux cris de « sale juif, sale porc, on va te taillader et t’achever » .

De là à en déduire que ce dernier s’était auto-mutilé pour jouer les martyrs, il n’y avait qu’un pas que la police a rapidement franchi, rejointe en cela par un expert auprès des tribunaux qui a démontré devant les juges que les entailles et les traces de sang sur les vêtements ne correspondaient pas aux plaies.

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« Ça me rappelle ce que se font les gamins incarcérés à l’établissement pénitentiaire pour mineurs, sauf qu’eux, ils le font de manière plus profonde », a déclaré un marin-pompier, tandis que la présidente du tribunal correctionnel de Marseille, Paule Colombani, devant laquelle comparaissait Sylvain Saadoun, s'est étonnée de « ces égratignures alors qu’[il] décri[t] deux individus extrêmement déterminés qui veulent [le] tuer ».

Confronté aux faiblesses de son scénario et à des blessures qui en ont trahi l’odieuse supercherie, l’enseignant juif s’est enferré dans son récit à dormir debout qui, selon l’accusation, a germé dans son esprit pour « récupérer son épouse ». Proprement ahurissant !

Morale de l’histoire : Sylvain Saadoun est passé de victime imaginaire à coupable bien réel, confondu au grand jour. Débouté de sa plainte pour «  tentative de meurtre à caractère antisémite » (rien que ça !), il a été condamné hier, jeudi 12 mai, à six mois de prison avec sursis pour dénonciation mensongère, mais a toutefois échappé miraculeusement au délit d'incitation à la haine…

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