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Estrosi tire à boulets rouges sur l’islam et les Roms

Il y a comme un parfum putride des municipales 2014 qui flotte dans l’air à Nice, et c’est dorénavant à cette odeur pestilentielle de la surenchère populiste que l’on flaire, en France, l’approche d’un scrutin local à l’enjeu national qui n’inspire rien de bon !

Et à entendre la rhétorique de Christian Estrosi, premier magistrat de la cité, plus connu pour son extrême servilité envers son maître à penser, Sarkozy, elle n’inspire même que du dégoût.

Le repos dominical des Français a donc été troublé, parasité, pollué par les saillies verbales racistes, indignes, et ô combien irresponsables du maire de la cité niçoise qui a de nouveau entonné l’antienne de l’incompatibilité de l’islam avec la République et lancé sur un ton menaçant « Je vous materai » à l’adresse des Roms.

Dans ce tour de chauffe démagogique qui a déjà donné le ton de la campagne de caniveau orchestrée par Estrosi pour damer le pion à son plus sérieux rival, le FN, voici en substance les propos infâmes tenus par l’un des plus Sarkozystes des Umpistes sur les ondes d’Europe 1. Des paroles ignominieuses qui en disent sur long sur l’état de délitement du parti de la droite tantôt rassemblée, tantôt populaire, tantôt forte, rongée par sa droitisation et minée par ses divisions intestines, et désormais aux abois après avoir été grugée par son ex-chef suprême, comme l’a confirmé le rejet par la Cour Constitutionnelle des comptes de campagne 2012 de l'ex-hyperprésident.

Martelant que l’islam et la démocratie ne sont « absolument pas » compatibles, Estrosi a déclaré : On ne peut pas se revendiquer de partout de la laïcité et en même temps dire que l’islam et la démocratie sont parfaitement compatibles». "Moi quand je vois, au nom de l’islam, ce qui est en train de se passer en Egypte, (et) dans un certain nombre de pays du Moyen-Orient ou du Maghreb, je suis particulièrement inquiet. Et donc pour moi c’est parfaitement incompatible", a-t-il répété. 

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Quant à son autre bête noire, les Roms, le maire de Nice n’a pas mâché ses mots et a même pris la tête d’une chasse aux sorcières glaçante, qui ne fera pas de quartier : "J’appelle les maires de France à la révolte, a déclaré ce dernier. Nous disposons de moyens qui nous permettent de le faire".

«Je vais relever les plaques d’immatriculations les unes après les autres», a poursuivi le maire de Nice. «Je fais un référé devant le tribunal à titre conservatoire pour pouvoir saisir les véhicules, vous savez, ces belles et grosses voitures avec lesquels ils tirent leurs belles et grosses caravanes pour lesquelles il faudrait parfois aux Français toute une vie pour pouvoir se payer les mêmes.» «J'en ai maté d'autre, je vous materai», a-t-il fulminé.

Si c’est grâce à cette prose honteuse que l’on peut désormais conquérir des voix en France, ce n’est certainement pas celle qui redorera le blason terni des valeurs républicaines. Des valeurs qui sont doublement souillées par la duplicité de Christian Estrosi, lequel, en 2009, pour les mêmes raisons électoralistes qui le poussent aujourd’hui à exacerber la haine de l’islam, feignait alors la proximité condescendante avec ses administrés musulmans jusqu'à partager l’iftar lors du Ramadan, en bon néo-colonialiste qu'il est.

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