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Une critique de l’islamologie moderne : pour une alternative salutaire et identitaire (partie 3)

 La critique de l’approche islamologique
cherchant des thématiques bibliques dans le Coran

Alors que la Bible et l’Ancien Testament ont été manipulés par des auteurs pendant des siècles, le Coran est une révélation directe de Dieu à Muhammad. Par ailleurs, la Bible est un livre critiqué et remis en cause par plusieurs courants de pensée modernes, alors que le Coran est un livre réformateur impossible à réfuter.

Certains islamologues modernes se spécialisent dans cet axe de recherche, en s’escrimant à considérer la Bible comme une source de lecture pour le Coran. Nous allons critiquer cette approche en évoquant trois niveaux paradigmatiques :

1. La différence ontologique et épistémologique entre la Bible et le Coran

Depuis que des philosophes et des historiens en Occident ont annoncé d’emblée que l’Ancien Testament et l’Évangile reflètent des croyances et des cultures archaïques, qui s’avèrent dépassées dans le monde d’aujourd’hui, il est devenu un lieu commun de considérer l’Ancien Testament comme un corpus très fragmenté et hétéroclite, qui est le résultat de déformations, de révisions et de remaniements réalisés par des auteurs anonymes.

Il convient de ne pas douter de ce fait historique : la Bible a été réécrite par plusieurs auteurs pour des raisons complexes. D’ailleurs, dans le Coran qui est le dernier livre monothéiste,  il est rapporté que des auteurs ont déformé la Bible plusieurs fois.

Voici donc les versets coraniques qui le démontrent :

« 76. – Et quand ils rencontrent des croyants, ils disent : « Nous croyons » ; et, une fois seuls entre eux, ils disent : “Allez-vous confier aux musulmans ce qu’Allah vous a révélé pour leur fournir, ainsi, un argument contre vous devant votre Seigneur ! Êtes-vous donc dépourvus de raison ?

 77 Ne savent-ils pas qu’en vérité Allah sait ce qu’ils cachent et ce qu’ils divulguent ?

 78 – Et il y a parmi eux des illettrés qui ne savent rien du Livre hormis des prétentions et ils ne font que des conjectures.

 79 – Malheur, donc, à ceux qui de leurs propres mains composent un livre puis le présentent comme venant d’Allah pour en tirer un vil profit ! – Malheur à eux, donc, à cause de ce que leurs mains ont écrit, et malheur à eux à cause de ce qu’ils en profitent ![1] ».

Ainsi, le Coran nous démontre que les anciennes écritures ont été écrites par des hommes. Comment alors peut-on soumettre le Coran à un examen inspiré de ces dernières ? C’est une vraie gageure intellectuelle.

 2. La dynamique historique des religions monothéistes et le processus de réforme coranique                  

Ce rappel historique du Coran nous permet d’élaborer une thèse qui permet de réfuter les allégations des islamologues, selon lesquels une racine biblique existe dans le Coran : la religion n’est pas seulement une pratique, une eschatologie. C’est aussi une histoire. C’est l’histoire de la relation entre des peuples et un Dieu, grâce à la médiation des prophètes.

C’est quelque chose qui n’a pas toujours existé et qui a une date de naissance et un achèvement. La Bible, c’est-à-dire d’abord l’Ancien Testament, a été le livre sacré du judaïsme. La vraie Bible, qui est la dépositaire de l’expérience des Juifs qui ont connu la révélation sur l’existence de Dieu et la célébration de sa gloire, a été déformée par des auteurs.

Par conséquent, les Juifs se sont éloignés du véritable message divin. C’est pour cette raison que le prophète Jésus a été envoyé à Jérusalem pour réformer le judaïsme. C’est alors que le véritable message de Jésus a été lui-même déformé dans le sillage de l’apparition du Christianisme.

Une nouvelle réforme divine devait donc intervenir et s’est matérialisée avec le Coran et l’Islam. Il y a donc une dynamique interne à la religion, qui permet de revenir à chaque fois à l’authenticité du message divin. Il y a même eu des réformes au sein même de la religion juive. Le prophète Jeremy, par exemple, est venu critiquer la pratique des Juifs à Jérusalem en brandissant la menace du péril babylonien.

Les islamologues modernes occultent cette dynamique et se limitent à analyser les écritures déformées des Juifs et des chrétiens de manière déconnectée du message monothéiste universel. En plus, cette dynamique interne et historique nous permet d’avoir une vue d’ensemble sur l’histoire racontée dans les écritures, de manière à nous éviter de rester prisonniers du récit déformé des auteurs bibliques.

Afin de mesurer cette évolution représentée par la dynamique des religions, un ingénieur développeur américain, Tom Anderson, a utilisé en 2016 un logiciel d’analyse de textes, OdinText, sur l’Ancien Testament, le Nouveau, et le Coran[2]. Ce logiciel a scanné le contenu des trois textes et a identifié l’orientation du vocabulaire utilisé, en fonction de mots-clés choisis , le nombre de fois où le mot a été utilisé, ses synonymes, les termes liés au même champ lexical, ou encore sa proximité avec les autres vocables recherchés.

Ce logiciel recourt à des concepts-références ayant trait aux sentiments humains, comme la joie, l’attente, la colère, le dégoût, la tristesse, la surprise, la peur, l’anxiété, la confiance ou encore la croyance. Il a révélé que les mots “meurtre” et “destruction” représentent 2,1% du Coran, contre 2,8% dans le Nouveau Testament et pas moins de 5,3% dans l’Ancien Testament, soit plus du double par rapport au Coran.

Quant au concept “d’ennemis”, c’est encore une fois l’Ancien Testament qui est en tête de liste. 1,8% de son contenu en fait mention, suivi du Coran (0,7%) et du Nouveau Testament (0,5%).

Ce logiciel a également montré que le concept-sentiment de « colère » est moins présent dans le Coran que dans la Bible, et que le concept-sentiment de « joie » est plus présent dans le premier que dans le second[3].

Dans le Nouveau Testament, le concept d’« amour » est présent à 3%, alors que celui de « grâce/pardon » est présent à 6,3% dans le Coran[4], ce qui montre qu’il y a une évolution positive en fonction de la succession des écritures et à mesure qu’on passe de l’Ancien Testament au Coran.

Le message divin est plus présent dans ce dernier, parce qu’il y a eu un processus de réforme céleste qui permet de corriger les textes à mesure qu’on progresse dans le temps et que les hommes perdent le sens du message divin contenu dans les écritures. Les islamologues n’apprécient pas à sa juste valeur cette évolution.

3. Les différences thématiques entre l’Ancien Testament et le Coran concernant le récit sur         les prophètes

Commençons d’abord par l’histoire de Noé : dans le Coran, il est mis l’accent sur le péché des habitants de la ville qui ont adoré des divinités. En fait, l’histoire de Noé, c’est l’histoire de cette relation avec le divin. Lorsque les eaux se sont retirées et que le bateau de ce prophète accoste dans une montagne, ses fils – Chem, Sem et Japhet – deviennent les fondateurs des trois branches de l’humanité qui sont reconnues même par les historiens et les anthropologues.

Les Sémites, les chamitiques et les « japhétiens », qui sont en fait la race indo-européenne, sont les trois principaux groupes humains qui ont créé les principales civilisations d’Europe, du Proche-Orient et de la Méditerranée.

Cette filiation historique a été reconnue de longue date et a servi pour identifier les peuples qui ont édifié les plus importantes civilisations. On peut même parler de civilisations sémitiques (phénicienne, hébraïque, babylonienne, assyrienne), de civilisations chamitiques (égyptienne, africaine) et de civilisations japhétiennes, c’est-à-dire indo-européennes (hittite, mitannienne, perse, grecque, romaine, etc.).

Lorsque les archéologues ont découvert les traces de nouvelles civilisations, ils ont eu toujours comme seul guide, le récit monothéiste. C’est pour cette raison que j’ai parlé d’une vision historique d’ensemble des écritures. Mis à part, le monde asiatique et les peuples turco-mongols, chinois et japonais qui sont peut-être des peuples japhétiens, l’ensemble de l’humanité est composé de groupes ethniques dont les fondateurs sont les fils de Nouh. Par conséquent, le discours historique et prophétique sur Nouh est cohérent et concluant.

Concernant le prophète Loth dans le récit biblique, il est raconté que deux anges arrivent dans sa maison à Sodome. Alors, les habitants de cette ville se rassemblent autour de la maison du prophète en réclamant les « étrangers ». Les habitants de Sodome déclarent : « Où sont les hommes qui sont venus chez toi cette nuit ? Amène-les-nous pour que nous les connaissions[5]. ».

Le prophète Loth exhorte ces derniers à ne pas manquer de respect envers ses invités et propose d’offrir ses deux filles vierges comme compensation. Or, les habitants de Sodome refusent l’offre de Loth. C’est alors que les deux anges frappent ces nombreux pêcheurs de cécité.

Plus tard, les deux anges demandent à Loth et à sa famille de partir pour la montagne, en leur ordonnant de ne pas se retourner. Mais ce récit est biblique. Puis, Dieu fait pleuvoir du soufre et du feu sur Sodome, Gomorrhe, Adama et Seboïm qui sont alors réduites en cendres[6]. N’oublions pas de rappeler que dans le récit biblique, la femme de Loth se retourne et devient une colonne de sel[7].

Dans le récit coranique sur Loth (Lût), il est mis l’accent sur l’importance donnée à ce prophète, en tant qu’envoyé de Dieu à Sodome pour avertir ses habitants de sa colère, ce qui reflète authentiquement la réforme divine, la continuité dans les messages divins et la volonté de Dieu de faire ramener les hommes dans le droit chemin.

L’histoire de Loth a véritablement un sens : la mission prophétique de redresser les torts et les péchés des hommes et c’est dans le Coran qu’en mesure pleinement ce sens hautement moral et la mission de lutter contre la débauche et la dépravation qui régnaient dans ces deux villes et qui ont été des offenses envers Dieu et des actes immoraux pour les hommes. Voici ce que Loth (Lût) a dit aux habitants de Sodome : « Que ne craignez-vous Dieu ?  Je suis certes pour vous un messager digne de foi.  Craignez donc Dieu, et obéissez-moi !  Je ne vous demande pas de salaire pour cela ; mon salaire n’incombe qu’au Seigneur des mondes[8] ». Il ajoute « Quoi !  Accomplissez-vous l’acte charnel [comme nul peuple avant vous] avec les mâles de ce monde ?  Et délaissez-vous les épouses que votre Seigneur a créées pour vous ? 

Vous êtes vraiment des transgresseurs ![9] ». Lorsque Lût insista, les habitants lui dirent « Si tu ne cesses pas, Lot, tu seras bientôt banni [de notre cité][10]. »

Les deux anges sont donc arrivés à point nommé. Le prophète, désespéré, a imploré Dieu de le sauver, lui et sa famille. Loth a reconnu les anges, êtres nouménaux et sacrés par excellence, et les messagers divins. Son honneur et celui de ses filles lui importaient peu devant la sacralité de ces anges qui ont été envoyés par Dieu, et la situation était intenable.

S’agissant de la transformation de la femme du prophète en statue de sel, elle ne figure pas dans le Coran et semble, selon notre grille d’analyse évolutive et progressive des écritures, comme un rajout par des auteurs tardifs dans le texte de la Bible. Ces derniers ont été peut-être inspirés par les mythes grecs d’Eurydice et d’Orphée.

Il y a aussi une grande différence entre le récit biblique et le récit coranique, s’agissant du Prophète Loth. Dans le premier, lorsque Loth et ses filles se réfugient dans une grotte de cette montagne[11], Dieu les aurait pourvus de vin. L’aînée fait boire à son père de ce vin et l’enivre, afin de s’accoupler avec lui, tout en demandant à la plus jeune de faire de même. Les deux tombent ensuite enceintes[12]. Dans le récit coranique, ce passage n’existe pas, ce qui prouve que c’est un rajout apocryphe d’un auteur biblique anonyme.

Il importe de rappeler que Steven Collins, professeur d’études bibliques de l’Université de Trinity Southwest, et son équipe ont exploré depuis une vingtaine d’années le site de Tall El-Hammam, reconnu comme abritant l’antique Sodome qui est située dans la vallée du Jourdain[13].

Selon ce chercheur, la pluie de souffre et de feu, décrite dans la Bible, a été provoquée par une météorite qui aurait explosé dans l’atmosphère au-dessus de Sodome en déversant l’eau de la mer morte sur la ville. L’eau de cette mer contenait de la saumure, qui aurait détruit les terres fertiles autour de cette cité. La preuve présentée par ce chercheur sur la chute d’une telle météorite est la détection de signes d’une chaleur extrême sur les poteries découvertes dans cette cité en ruines. Le site de Tall El-Hammam présente toutes les caractéristiques d’une grande cité datant de l’âge de bronze qui est entourée d’une plaine autrefois très fertile.

Concernant Abraham, le prophète-patriarche archétypique des trois religions monothéistes et oncle de Loth, le récit biblique met l’accent sur un épisode particulier.

Il est raconté qu’il se rendit en Égypte avec sa femme Sarah pour échapper à une famine. Il se rendit compte qu’une femme aussi belle serait désirable pour les Egyptiens et donc, étant son mari, cela pourrait mettre en danger sa propre vie. Il décida donc de la faire passer pour sa sœur. En fait, on lui a raconté que le pharaon avait trouvé un moyen d’acquérir les femmes d’autrui, en tuant leur mari. Abraham a donc usé du seul moyen pour échapper à la mort. Lorsque Sarah fut prise dans le harem de pharaon et qu’après que Dieu envoya des fléaux sur la maison de ce souverain, ce dernier aurait dit à Abraham pourquoi il ne lui avait pas dit que Sarah était sa femme. Cependant, le prophète avait répondu au pharaon en disant qu’il est encore plus blâmable de tuer les maris des femmes qui ont été placées dans son harem.

Loin du récit biblique, l’histoire d’Abraham, telle que racontée par le Coran, reflète un immense effort pour lancer le premier monothéisme de l’histoire, ce qui dépasse de loin une vulgate simplement morale et qui a été le prélude à sa migration. En fait, tel que le Coran nous l’enseigne, ce grand messager de Dieu a grandi dans une maison où l’on fabriquait des idoles. Il regardait son père fabriquer des idoles pour les vendre aux gens de son peuple. Ces derniers les adoraient et leur présentaient des offrandes. Après une longue méditation en contemplant les astres, le Soleil et la Lune, il avait compris par intuition que l’Univers était grand et qu’un Dieu avait créé tout ce qu’il y avait dans ce monde et notamment ses bienfaits pour ses sujets.

Abraham s’est étonné de voir une pratique aussi déloyale et aussi corrompue qui consiste à adorer des divinités que l’on fabrique avec les mains. Ce prophète a connu une véritable réflexion scientifique et rationaliste, en plus d’une émotion spirituelle, à découvrir le Dieu unique. Il l’exhorta à lui donner la force et le courage d’affronter l’impiété et l’idolâtrie. « Venez acheter ces idoles sans vie qui ne peuvent ni faire du bien ni du mal à personne » disait Abraham aux idolâtres. Abraham a été confronté à son propre père qui lui disait « ”Ô, mon père, n’adore pas le Diable, car le Diable désobéit au Tout miséricordieux. O mon père, je crains qu’un châtiment venant du Tout miséricordieux ne te touche et que tu ne deviennes un allié du Diable”. 

 Ce dernier dit : “Ö Ibrahim, auras-tu du dédain pour mes divinités ? Si tu ne cesses pas, certes je te lapiderai, éloigne-toi de moi pour bien longtemps”. Ibrahim dit “Paix sur toi. J’implorerai mon Seigneur de te pardonner, car il m’a toujours comblé de Ses bienfaits[14]».

La vision rationaliste du prophète Ibrahim est bien reflétée dans ce verset du Coran : « Quand il [Ibrahim] dit à son père et à son peuple : “Que sont ces statuts auxquelles vous vous attachez ?” Ils dirent : Nous avons trouvé nos ancêtres les adorant”. Il dit “Certainement, vous avez été, vous et vos ancêtres dans un égarement évident“. Ils dirent :

Viens-tu à nous avec la vérité ou plaisantes-tu ?” Il dit : “Mais votre Seigneur est plutôt le Seigneur des cieux et de la terre et c’est Lui qui les a créés. Et je suis un de ceux qui en témoignent” et par Allah, Je ruserai certes contre vos idoles une fois que vous serez partis”. Il les mit en pièces, hormis (la statue) la plus grande. Peut-être qu’ils reviendraient vers elle[15]».

Une telle réflexion d’Ibrahim est de nature scientifique et spirituelle. Il a carrément exposé la théorie du dessin intelligent et du non-sens de l’idolâtrie qui n’est plus de mise de nos jours. À l’époque de ce prophète, cette vision est un progrès important. Il est essentiel de resituer les choses dans leur contexte et de ne pas se livrer futilement à un examen hors contexte et antihistorique des récits coraniques.

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Abraham décida donc de se rendre dans le sanctuaire et de détruire les idoles, à l’exception de la plus grande. La population impie s’est alors jetée sur lui et lui demanda si c’était lui qui avait commis un tel forfait. Abraham a alors dit : demandez à la déesse plus grande qui a détruit les idoles. Mécontents, ils décidèrent de le brûler après que ce dernier leur montra leur ignorance et leur impiété. Les impies ont préparé un bûcher pendant plusieurs jours, en construisant un grand échafaud du haut duquel ils résolurent de jeter Abraham aux flammes.

Gabriel descendit et demanda au jeune homme : « As-tu besoin d’assistance Abraham ? » Abraham répondit alors avec force et confiance : « De ta part, non. Quant à Dieu, Sa connaissance de ma situation suffit. » Au moment de la mise à mort, Dieu a ordonné au feu de devenir inoffensif et froid. Abraham sortit du feu devant toute cette populace qui resta ébahie.  « Alors Nous dîmes : “Ô feu ! Sois pour Abraham une fraîcheur salutaire”. Ils voulaient ruser contre lui, mais ce sont eux que rendîmes les plus grands perdants[16] ».

 C’est à ce moment-là qu’Abraham quitta son père et cette population impie. Cette histoire tellement significative ne figure dans la Bible. Dans le Coran, l’épisode de Sarah est raconté de manière semblable à celle de la Bible. Mais dans le Livre saint de l’Islam il n’est pas précisé qui est le roi avec lequel Abraham avait eu ces démêlés (le pharaon d’Égypte ou le roi Abimelek).

Dans le Coran, il est mentionné qu’Abraham s’est rendu dans un endroit qui sera plus tard appelé La Mecque. Bien entendu, le récit biblique occulte cette partie importante de l’histoire du Prophète. Et là, nous revenons à notre approche transhistorique sur la continuité entre les prophètes.

Il y a comme un trait d’union entre Abraham et Muhammad. Ibrahim et Ismaël, le fils qu’il a eu de Hajjar, ont établi la Maison de Dieu dans ce lieu servant comme un carrefour pour les caravanes et un lieu de repos pour les commerçants. Les musulmans aujourd’hui se tournent vers la Mecque pour prier.

Dans le Coran, il est évoqué cet épisode remarquable de la vie de ce prophète :

« Et quand Nous indiquâmes pour Ibrahim le lieu de la Maison (Ka’ba).  (En lui disant) : ” Ne M’associe rien ; et purifie Ma Maison pour ceux qui tournent autour, pour ceux qui s’y tiennent debout, et pour ceux qui s’y inclinent et s’y prosternent.  Et fait aux gens une annonce Hajj. Ils viendront vers toi, à pied, et aussi sur toute monture venant de tout chemin éloigné.[17].” “Et (rappelle-toi) quand Nous fîmes de la Maison un lieu de visite, un asile pour les gens – Adoptez donc comme lieu de prière, ce lieu où Ibrahim se tint debout – Et Nous confiâmes à Ibrahim et Ismaël : “Purifiez Ma Maison pour ceux qui tourne autour, y font retraite pieuse, s’y inclinent et s’y prosternent[18]

Abraham a été associé à la fondation de La Ka’ba, qui est un centre cultuel et religieux universel et forme le lien indéfectible entre Dieu et ses sujets. Cette étape décisive de la vie d’Ibrahim nous amène à apprécier l’histoire religieuse monothéiste en tant que continuité historique et universelle.

L’histoire du sacrifice de son fils Isaac est dépeinte dans le Coran comme un acte d’obéissance à Dieu qui ne peut être monnayé et acheté. C’est aussi un test de vérité pour ce prophète ; qui devait à la fois montrer sa fidélité à Dieu et attendre sa bénédiction et sa clémence. C’est aussi un processus de libération, puisqu’il y a une grande différence entre l’avant test et l’après-test.

En fait, après qu’Abraham a retrouvé Hajjar et son fils Ismaël à La Mecque, qui avait connu une grande transformation depuis, il avait le sentiment que Dieu avait pourvu ce dernier de toute sa bénédiction. Une bénédiction qui s’étendait à sa descendance. Là, il subit une dernière épreuve qui fut, en fait, le dernier épisode de la prophétie d’Abraham. En rêve, Allah lui ordonna de sacrifier son fils, celui qu’il avait eu après des années de prières et qu’il venait de retrouver au terme de dix longues années de séparation.

Dans le Coran, ce n’est pas Isaac qui devait être offert en holocauste à Dieu, mais Ismaël. Le prophète révéla à son fils ce rêve. « Nous lui fîmes donc la bonne nouvelle d’un garçon (Ismaël) longanime. Puis quand celui-ci fut en âge de l’accompagner (Abraham) dit : “Ô mon fils, je me vois en songe en train de t’immoler.  Vois donc ce que tu en penses » (Ismaël) dit : “Ô Mon cher père, fais ce qui t’est commandé : tu me trouveras, s’il plait à Allah, du nombre des endurants[19]». 

Quelle belle représentation du courage et du sens du sacrifice de ce fils béni ! Le fils d’Abraham était lui aussi prêt à subir cette épreuve.

Abraham se résolut à exécuter l’ordre de Dieu sans hésitation, mais étreint par une émotion teintée de tristesse. Il partit avec son fils au sommet d’une montagne et l’allongea sur une pierre pour l’immoler. À ce moment précis, un ange interrompit cet holocauste et amena un bélier pour être sacrifié à la place. Dans le Coran, ce moment poignant est décrit d’une manière saisissante : « Puis, quand tous deux se furent soumis (à l’ordre d’Allah) et qu’il eût jeté sur le front[20]». « Voilà que Nous l’appelâmes “Ibrahim !  Tu as confirmé la vision. C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants[21]. »

Cette histoire nous rappelle la haute tenue morale et le sens du sacrifice des prophètes, lesquels ont permis à l’humanité de progresser et de sortir des ténèbres. Un tel épisode est un ultime test de vérité pour affermir la relation entre Dieu et Abraham.

Il recèle également un sens profond. Dieu voulait montrer à ce prophète que c’est Lui qui peut lui promettre une descendance nombreuse, en lui prouvant en même temps qu’il peut le priver de cette bénédiction à tout moment. L’autre sens de cette histoire est que notre vie sur Terre n’est qu’une étape, certes riche en évènements et en biens matériels, dans la longue voie menant à l’Au-delà. Abraham a atteint un stade où son amour de Dieu pouvait transcender l’amour de son fils et, de ce fait, il s’est rapproché de l’Au-delà en prouvant à Dieu qu’il pouvait sacrifier sa descendance.

Nous allons maintenant aborder ce qui est particulièrement controversé et choquant dans le récit biblique et qui ne figure nullement dans le récit coranique. Dans le livre des Juges, chapitre 11, le chef militaire Jephté passa un marché avec Dieu : si Dieu lui assurait la victoire sur les Ammonites, il ne manquerait pas de lui sacrifier en holocauste « quiconque sortira des portes de sa maison à sa rencontre quand il reviendrait ». Comme on pouvait s’y attendre sa fille, son unique enfant, sorti de la maison à sa rencontre. La fille mourut et fut sacrifiée à Dieu.

Cette histoire, en fait, n’a rien à voir avec celle d’Abraham. Il n’y a dans cette histoire aucun parfum d’authenticité religieuse et moraliste. Le marché passé avec Dieu est vraiment ambigu et ne nous dit pas qu’il eut véritablement une révélation comme ce fut le cas d’Abraham. Par ailleurs, dans cette histoire, il n’y a pas d’épreuves. Jephté a décidé de son plein gré de prendre cet engagement que Dieu n’a pas demandé, qui est un geste intéressé et qui n’est pas véritablement pieux : une victoire militaire en échange d’un sacrifice humain, comme ce fut le cas des peuples païens.

Les Romains par exemple ont fait de tels marchés avec leurs dieux durant leurs guerres avec les Carthaginois.

Mais l’histoire mythique qui se rapproche le plus de ce récit du Livre des Juges est l’histoire du sacrifice d’Iphigénie, la fille préférée d’Agamemnon, roi de Mycènes et d’Argos. Agamemnon est le commandant suprême de la coalition grecque formée pour faire la guerre à Troie pour reprendre Hélène, femme de Ménélas, roi de Sparte, enlevée par Paris, fils du roi de Troie, Priam.

Les navires grecs ne pouvaient pas partir pour Troie en raison de l’absence de vents favorables. Le devin des Grecs Calchas révéla que les dieux exigeaient qu’Agamemnon leur sacrifie sa fille Iphigénie. Bien entendu Agamemnon s’exécuta et la coalition a pu ainsi partir pour Troie. La similarité entre le récit du Livre des Juges et cette histoire mythique racontée par Euripide montre que l’auteur du sacrifice de la fille de Jephté a été inspiré par les mythes grecs et non par une révélation divine.

L’histoire de Moïse reflète également une grande différence entre ce qui est raconté dans la Bible et ce que le Coran affirme. Dans l’Ancien Testament, il est raconté que Moïse, lorsqu’il a appris qu’un veau d’or avait été fabriqué par son peuple au moment où il recevait les Tables de la Loi de la part de Dieu, descendit de la montagne. Sa colère était telle, qu’il jeta les tables et les brisa. Moïse s’empara du veau d’or, le brûla, l’écrasa en le mélangeant avec de l’eau, puis le fit avaler à son peuple. Après cette scène terrible, il commanda à tous ceux de la tribu de Lévi de prendre chacun son épée et de tuer le plus de gens possible.

Il semble étrange qu’un prophète agisse d’une manière aussi belliqueuse et cruelle. En recourant à notre approche sur le lien entre les écritures qui reflète un processus de réforme et de rectification des innovations et des rajouts de textes par des auteurs anonymes sur les écritures comme l’Ancien Testament, nous vérifions le récit sur Moïse à l’aide du Coran et sur ce qu’il nous raconte dans cet épisode. On découvre alors qu’il n’y a eu aucune attitude cruelle de la part de ce grand prophète.

 Moïse reçut l’ordre divin de gravir la montagne et de laisser son frère Aaron le remplacer (et effectivement Dieu lui révéla la Thora sur le mont Tor). À son retour auprès du peuple d’Israël, il s’aperçut que ce dernier s’était adonné au culte d’un veau d’or fabriqué à partir des bijoux par ce qu’on appelle le Samaritain. Voici ce qui est écrit dans le Coran à ce sujet :

      « Puis il en a fait sortir, pour eux un veau, un corps à mugissement. Et ils ont dit : “C’est votre divinité et la divinité de Moïse ; il a donc oublié !” Quoi ! Ne voyaient-ils pas qu’il (le veau) ne leur rendait aucune parole et qu’il ne possédait aucun moyen de leur nuire ou de leur faire du bien ? Certes, Aaron leur avait bien dit auparavant : “Ô mon peuple, vous êtes tombés dans la tentation (à cause du veau). Or, c’est le Tout miséricordieux qui est vraiment votre Seigneur. Suivez- moi donc et obéissez à mon commandement[22]». Il n’y a rien dans le Coran qui montre Moïse massacrant son peuple.

Bien que Moïse ait été en colère, il ne tua personne. Il blâma son peuple et leur démontra son égarement, puis il brûla le veau et le jeta à la mer. Les fils d’Israël se repentiront de cet acte impie. Moïse choisit parmi eux soixante-dix hommes et se rendit avec eux au mont Tor afin qu’ils y obéissent à Dieu et expriment leur regret de ce qu’ils avaient fait. C’est alors qu’un évènement surprenant se produisit. Les compagnons de Moïse lui affirmèrent « montre-nous Dieu ouvertement ». « Et (rappelez- vous) lorsque vous dites : “Ô Moïse, nous ne te croirons qu’après avoir vu Allah clairement » !… Alors la foudre vous saisit tandis que vous regardiez. Puis Nous vous ressuscitâmes après votre mort afin que vous soyez reconnaissants[23] ».

On peut également considérer que les histoires sur les guerres livrées par le peuple d’Israël contre les peuplades du Proche-Orient comme les Malékites, les Philistins et les Assyriens racontées dans l’Ancien Testament et ceux notamment qui montrent les exploits des guerriers juifs, mais aussi un Dieu combattant aux côtés des soldats comme des histoires racontées par les auteurs de la Bible et non comme un récit révélé.

Par exemple, dans le Livre des Juges, Samson, animé de l’esprit de Yahvé, tue mille Philistins avec une mâchoire d’âne[24]. Mais ce qui est plus problématique, c’est que Yahvé devient lui-même un combattant ou un Dieu guerrier. Il terrorise le camp de Sisera[25]. Dans le livre de Josué, il lance de grandes pierres contre les ennemis d’Israël lors de la bataille de Gabaon[26] et « arrête » le soleil et la lune, pour aider les combattants israélites[27]. Les chrétiens n’ont pas reconnu dans ces manifestations belliqueuses, le Dieu de Jésus[28].

Cette différence de perception et ces divergences entre les chrétiens et les Juifs ont été abordées dans le Coran de la manière suivante : « 113. Et les Juifs disent : “Les chrétiens ne tiennent sur rien » ; et les chrétiens disent : “Les Juifs ne tiennent sur rien”, alors qu’ils lisent le Livre ! De même ceux qui ne savent rien tiennent un langage semblable au leur. Eh bien, Allah jugera sur ce quoi ils s’opposent, au Jour de la Résurrection[29] ».

Dans le Coran, il est évoqué l’arrivée des Juifs en Terre Sainte, qui leur avait été accordée par Allah Le Très-Haut et leur refus de combattre, mais aussi les guerres livrées par Talût et David. « 246. N’as-tu pas sur l’histoire des notables, parmi les enfants d’Israël, lorsqu’après Moïse ils dirent à un prophète à eux : “Désigne-nous un roi, pour que nous combattions dans le sentier d’Allah”.

 Il dit : “Et si vous ne combattez pas, quand le combat vous sera prescrit ? ” Ils dirent : “Et qu’aurions-nous à ne pas combattre dans le sentier d’Allah, alors qu’on nous a expulsés de nos maisons et qu’on a capturé nos enfants ? ” Et quand le combat leur fut prescrit, ils tournèrent le dos, sauf un petit nombre d’entre eux. Et Allah connaît bien les injustes[30]». « 250. Et quand ils affrontèrent Goliath et ses troupes, ils dirent :”Seigneur ! Déverse sur nous l’endurance, affermis nos pas et donne-nous la victoire sur ce peuple infidèle .251. Ils les mirent en déroute, par la grâce d’Allah. Et David tua Goliath ; et Allah lui donna la royauté et la sagesse, et lui enseigna ce qu’Il voulut. Et si Allah ne neutralisait pas une partie des hommes par une autre, la terre serait certainement corrompue. Mais Allah est Détenteur de la Faveur pour les mondes[31] ».

 Dans le Livre des Nombres, qui semble être un livre écrit par des auteurs tardifs et non un livre révélé, il est raconté que Dieu ordonne à Moïse d’attaquer les Madianites. Les hommes de ce peuple ont tous été passés au fil de l’épée, sauf les femmes et les enfants. L’attitude clémente de ses soldats aurait irrité Moïse à tel point, qu’il leur ordonna que soit pendus tous les garçons et toutes les femmes qui n’étaient pas vierges[32].

Comment un prophète pourrait-il se comporter de la sorte ? Dans le Coran, il n’existe aucune allusion à un massacre des Madianites. Il y a juste une référence à l’entrée des Juifs en Terre sainte et à la nécessité de combattre des adversaires qui étaient déterminés à les empêcher de rentrer dans ce pays choisi, pour eux, par Dieu. Ils auraient alors refusé de se battre. Mais il n’y a rien qui relate cette extermination des Madianites.

Ce genre d’histoires ont été introduites dans les écritures par des personnes ayant vécu à une époque certainement très violente. Elles sont peut-être des témoignages « expiatoires » et symboliques pour les épreuves subies par les Juifs, lors des invasions babyloniennes et assyriennes qui se sont terminées par leur déportation et la destruction de leur royaume.

Il y a encore des épisodes sanguinaires racontés dans le Livre des Nombres. Dans le chapitre 25, beaucoup d’Israélites cédèrent à la séduction des femmes moabites pour faire des sacrifices à Baal. Dieu ordonna alors à Moïse : « Saisis tous les chefs du peuple, et fait-les pendre devant le Seigneur, face au soleil, afin que l’ardente colère du Seigneur se détourne d’Israël ».

Pourquoi Dieu aurait-Il besoin d’une telle exécution massive ? Une telle décision rappelle celles de souverains belliqueux et peu soucieux du bien-être de leurs peuples, ce qui était certainement le cas de l’époque où fut rédigé le Livre des Nombres.

L’Ancien Testament a été écrit par des hommes qui ont toutefois préservé une partie de la révélation et qui ont vécu à une époque d’une grande violence. Les Israélites ont subi des invasions et des déportations effroyables. Il est normal que ces auteurs laissent une empreinte de l’esprit de cette époque dans les écritures. Toutefois, la révélation est innocente de cette activité littéraire.

Ces auteurs ont participé à une symbolisation des épreuves de leur temps, à partir de la vie réelle de leur peuple dans les textes sacrés. Ils voyaient la violence de leur époque, comme possédant une signification réelle qui ne pouvait pas manquer de se fixer dans les textes sacrés. Ils se sont remémorés, en écrivant ces textes, l’époque de leurs victoires et de leurs rois. Une époque décadence et de défaites. Or, ces préoccupations ne sont pas commensurables avec les préoccupations divines.

’est dans le Livre de Josué que cette propension à conjurer les mauvais souvenirs du peuple juif est la plus visible. Le passage relatif à la prise de Jéricho par Josué reflète cette mentalité : « Ils vouèrent à l’interdit tout ce qui se trouvait dans la ville, aussi bien l’homme que la femme, le jeune homme que le vieillard, le taureau, le mouton et l’âne, les passants tous au tranchant de leur épée[33] ».

Dans le Deutéronome, 20, il est raconté : « Mais les villages de ces peuples-ci, que le Seigneur te donne en héritage, sont les seuls où tu ne laisseras subsister aucun être vivant. En effet, tu voueras totalement à l’interdit le Hittite, l’Amorrite, le Cananéen, le Périzzite, le Hivvite et le Jébusite, comme le Signeur, ton Dieu te l’a ordonné ».

Rien ne distingue, en fait, de tels passages de textes figurant dans des bas-reliefs babyloniens ou égyptiens, racontant les exploits des rois et des pharaons dans l’anéantissement de toute résistance chez les peuples envahis.

Combien sont les bas-reliefs égyptiens montrant le pharaon en train de brandIr une massue ou un arc, et massacrant les ennemis ? Les auteurs du Livre des Nombres et du Livre de Josué n’étaient pas très différents des scribes qui ont gravé de tels monuments à la gloire de leurs rois. Ils ont même vécu en captivité à Babylone pour voir directement à quoi ressemblaient de tels textes triomphalistes et belliqueux.

On peut, dès lors, émettre une hypothèse simple : les récits bibliques violents, cruels ou belliqueux datent de la période de la captivité à Babylone. Durant cette époque, la Torah n’a pas été préservée entièrement. Des livres, datant de cette période trouble à Babylone, se sont introduits dans le patrimoine religieux des juifs et ont déformé le texte authentique de la révélation. Par conséquent, peu de passages authentiques de l’Ancien Testament ont été préservés.

Nous allons poursuivre notre critique de cet axe de recherche dans la quatrième partie consacrée à la comparaison entre le texte coranique et les récits du Nouveau Testament.

A lire sur Oumma «L’islamophobie intellectuelle : une critique». La saine critique de Rafik Hiahemzizou dans un essai éclairant

[1]Sourate 02 Al Al Baqara « La Vache ».
[2]Le Vif/L’express, Magazine d’actualité, 18.03.2016.
[3]Ibid.
[4]Ibid.
[5] Genèse 19 :5.
[6]Deutérium, 29.23.
[7]Genèse, 19,26.
[8]Coran 26 :161-164.
[9]Coran 26:165-166.
[10] Coran 26:167.
[11]Genèse, 19,1-29.
[12]Ibid., 19 :31-6.
[13]Arnaud Sacleux Sodome et Gomorrhe, du mythe à la réalité, National Géographic.fr/histoire/2020.
[14]Coran 19/44-47.
[15]Coran 21/52-58.
[16]Coran 21/69-70.
[17]Coran 22/26-27.
[18] Coran 2 :125.
[19]Coran 37/101-102.
[20]Coran 37/103.
[21]Coran 37 :104-106.
[22] Sourate 20 :88-91.
[23] Sourate 2 : 55-56
[24]Jg 15, 9-15
[25]Jg 4, 15
[26]Josué 10, 11
[27]Jos 10, 13.
[28]Parabole, janvier-février 1998.
[29] Sourate 02 Al Al Baqara « La Vache ».
[30]Ibid (même sourate).
[31] Ibid.
[32] Nombres 31 : 18.
[33] Josué, 6 : 21.

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