Ils marchent vers Dieu en bâtissant des ponts entre les hommes, de hauts dignitaires musulmans d’Angleterre, du pays de Galles, d’Ecosse et d’lrlande du Nord s’élèvent au-dessus des tumultes qui agitent le royaume britannique, résolument et allègrement.
Ils cheminent, confiants, sur la passerelle de la tolérance interreligieuse, afin de faire mentir les oracles qui ne lisent dans le ciel que de sombres présages, notamment à l’approche du Breixit, le 29 mars, et de ses lendemains hasardeux, mais aussi et surtout d’apporter la plus belle réponse aux violents coups de boutoir des groupuscules d’extrême droite.
Parce que cette passerelle sur laquelle ils s’engagent est fragilisée par la résurgence de vieux démons et, son corollaire, la hausse alarmante de l’islamophobie et des « crimes de haine », ces figures de l’islam d’Outre-Manche ont souhaité renforcer les liens tissés avec leurs homologues des autres cultes, tout au long d’une semaine riche en visites et en échanges.
Eglises, synagogues, mandirs et gurdwaras, ils ont été chaleureusement invités à pénétrer dans ces différentes enceintes sacrées par leurs hôtes chrétiens, juifs, hindous et sikhs, que la fureur ultra-nationaliste n’épargne pas non plus.
Outre la joie sincère et partagée de se retrouver ensemble et de poursuivre un dialogue constructif, entamé il y a déjà plusieurs années, ces dignitaires religieux avaient tous en tête le même objectif : rester soudés, unis par une solidarité auréolée de la chaude lumière de la foi, pour mieux faire rempart contre une détestation de l’altérité à son paroxysme.
« Ce fut un privilège de visiter la synagogue de l’ouest de Londres aujourd’hui. C’était formidable d’entendre parler de la similitude des services religieux juifs avec ma propre religion musulmane, parallèlement aux programmes de sensibilisation actifs conduits par la synagogue pour les réfugiés et les sans-abri », a déclaré Harun Khan, secrétaire général du Conseil musulman de Grande-Bretagne. Cette institution phare de l’islam de l’autre côté de la Manche a initié et supervise un grand rendez-vous incontournable, désormais inscrit à l’agenda de nombreuses personnalités britanniques : “Visit my Mosque Day”.
« Je ne saurais trop encourager mes coreligionnaires à visiter d’autres institutions religieuses, car cela consolide nos liens, et en ces temps troublés, c’est essentiel. Mais aussi, car cela nous permet de réaliser que nous avons bien plus en commun que ce qui nous divise », a-t-il souligné.
A l’unisson, le révérend David Compton, responsable du Methodist Agape Centre situé à Belfast, a insisté sur « l’importance de construire des ponts entre les religions », en ne cachant pas son inquiétude devant une cohésion sociale menacée, comme partout ailleurs sur le Vieux Continent, par la recrudescence de semeurs de chaos néo-fascisants.
Ce triste constat auquel aboutit également la femme rabbin, Helen Freeman, qui officie au sein de la synagogue de l’ouest de Londres, la conforte dans sa détermination à « établir des ponts de compréhension avec tous les hommes et femmes de foi et l’ensemble des croyants ». « J’ai eu l’immense plaisir d’accueillir les représentants du Conseil musulman de Grande-Bretagne, à l’approche de la journée « Visitez ma mosquée », à laquelle nous avons hâte de participer », a-t-elle précisé, visiblement ravie.
En raccompagnant jusqu’à la sortie de son temple une délégation du Conseil musulman de Grande-Bretagne, l’un des responsables d’un gurdwara, à Glasgow, a confié : « Le sikhisme est une religion de compassion et de partage. Nous sommes toujours heureux que des croyants d’autres obédiences viennent nous rendre visite. Nous aimons partager notre foi avec eux ».
« Les échanges mutuels de visites dans des lieux de culte communautaires cimentent les bonnes relations entre les religions ». C’est sur une note positive que le Dr Harriet Crabtree, directrice du Réseau interconfessionnel pour le Royaume-Uni, a conclu cette semaine particulièrement fructueuse, qui a résonné de bonnes ondes sur une passerelle interreligieuse dont les fondations ont été consolidées.
Une passerelle qui, bien que mise à rude épreuve au royaume de Sa Gracieuse Majesté, se dresse plus que jamais fièrement au-dessus des torrents de haine.
Royaume-Uni: des musulmans visitent des églises, des synagogues, des temples hindous et sikhs pour faire rempart contre la haine
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One Comment
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Dans ces histoires, les non superstitieux sont toujours oubliés. C’est de la haine ou de la négligence ?