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Musulmans en Europe : analyse de la pression croissante, focus sur la situation en France

rencontre annuelle des musulmans de france

Dans une Europe de plus en plus polarisée, le spectre de l’extrême droite, caractérisé par un discours islamophobe, semble gagner du terrain, un phénomène qui attire l’attention dans plusieurs pays, dont la Finlande, la Suède, l’Estonie, la Lettonie, le Danemark, la Lituanie, l’Irlande et la Pologne.

Cependant, c’est en France que cette tendance a récemment atteint un point culminant lors des élections législatives de 2022, marquées par une percée significative du Front National, qui a réussi à décrocher 82 sièges au Parlement.

Il s’agit d’un événement sans précédent dans la cinquième République française.

En effet, cette montée inquiétante de l’extrême droite, accompagnée de discours islamophobes, engendre des préoccupations profondes au sein des musulmans établis en France. Les membres de cette communauté expriment une inquiétude tout à fait justifiée face à l’essor de l’extrémisme et à la propagation de ces discours discriminatoires.

Cette situation soulève des questions fondamentales concernant la coexistence pacifique et l’inclusion au sein de la société française.

On observe une focalisation sur des questions touchant les musulmans, couvrant pratiquement tous les aspects de la vie quotidienne, des tenues vestimentaires à la nourriture, en passant par le sport et les écoles privées. Cette tendance alimente une polémique continue et crée un climat de division persistante, qui a récemment culminé avec la controverse sur les abayas.

Actuellement, une nouvelle polémique d’une envergure sans précédent a éclaté cette dernière semaine, cette fois-ci suscitée par la possibilité de créer une législation spécifique « d’un droit et d’une organisation spécifiques aux musulmans », une proposition qui a été soulevée par l’ancien Premier ministre français, Édouard Philippe.

Cette proposition, largement critiquée et perçue comme humiliante, va au-delà de ce que l’on aurait précédemment considéré comme des limites infranchissables.

Elle a été initialement présentée sous le prétexte de lutter contre le terrorisme, le séparatisme, le radicalisme, le fanatisme et l’islam politique, mais aussi prétendument au nom de la spécificité de la religion musulmane.

De plus, pour intensifier ces attaques, d’autres moyens sont déployés dans cette campagne islamophobe. Les réseaux sociaux jouent un rôle essentiel dans la propagation de cette propagande. Les médias sociaux ont été détournés de leur objectif initial, qui était normalement la sociabilité, pour devenir de véritables plateformes de diffusion de messages empreints de haine et de mépris envers autrui.

Cette propagande est souvent accompagnée de la diffusion de fausses informations et de l’exploitation de tout sujet susceptible de susciter l’intérêt, quel que soit son contenu, pourvu qu’il alimente les tensions à l’encontre des minorités.

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Cette dynamique, avec ses mécanismes élaborés et ses stratégies soigneusement planifiées, semble manifestement viser à marginaliser, à soumettre à une surveillance accrue voire à intimider, voire à punir les musulmans en France, aggravant ainsi une atmosphère déjà tendue et potentiellement polarisée.
Cette situation nous amène à nous interroger sur les raisons pour lesquelles les musulmans et l’islam font l’objet d’une attention particulière en France, voire en Europe.
Cette focalisation accrue peut-elle être expliquée par des éléments tels que l’héritage colonial, une crise identitaire en cours, ou encore des problèmes économiques et sociaux ?
Ou bien s’agit-il tout simplement d’une tentative visant à détourner l’attention des multiples échecs de la politique d’intégration et à faire peser le poids de ces échecs sur la communauté musulmane ?

Dans ce climat délétère, plus que jamais, les voix de certains acteurs politiques, associatifs et intellectuels résonnent, signalant un tournant significatif dans la nature des discussions publiques. Cette dérive idéologique est exacerbée, voire amplifiée, par les médias dominants appartenant à des groupes privés.

Ce contexte met en lumière une atmosphère où la modération semble reléguée au second plan, laissant place à des discours plus radicaux et haineux, ce qui a été particulièrement préjudiciable pour une communauté tout au long de l’année.

Cependant, toute tentative de contestation et de résistance est susceptible de faire l’objet de sanctions, y compris des mesures telles que l’expulsion ou la dissolution d’associations. Le CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France) et Barakat Cité en sont des exemples frappants, ayant été dissous par les autorités.

Il semble que la moindre opposition soit parfois rapidement étiquetée, associant les musulmans à des théories du complot ou à un discours fanatique et victimaire.

La question qui se pose à cette réalité, quelles sont les limites identifiables de ces assauts médiatico-politiques contre les musulmans installés en France ?

Est-il plausible que ces interventions répétées dépassent le cadre des polémiques pour s’infiltrer dans des domaines encore plus personnels ? Les musulmans en France et Europe, sont-ils à l’abri d’éventuelles violences à grande échelle dans l’avenir ?

Il est crucial de rappeler que ces pressions politico-médiatiques ont conduit à de nombreux départs amers de France, observés au sein de plusieurs familles musulmanes, dont la plupart sont nées en France. Certaines vont même jusqu’à se filmer sur des plateformes de médias sociaux telles que TikTok pour célébrer leur départ du pays.

Cela concerne principalement des personnes ayant la capacité et les moyens de quitter ce pays. Quant à ceux qui ne le peuvent pas, ils se retrouvent face à deux options : la lutte et la résistance ou l’assimilation. Jusqu’à quand cette situation perdurera-t-elle ?

En ce moment, la situation des musulmans en France et en Europe en général,  peut être symboliquement comparée à une mère donnant naissance à des enfants, certains étant choyés et soutenus, tandis que d’autres sont négligés et abandonnés.

Cela soulève la question de la cohérence entre les slogans de liberté, de fraternité et d’égalité souvent promus par les politiques françaises et la réalité vécue par les musulmans.

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