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Les surprenantes « lois de l’imitation » évoquées dans le Coran et théorisées par Gabriel de Tarde au 19ème siècle

[« Nous (les riches de ce monde) avons trouvé nos pères avec leurs coutumes et nous suivons leurs traces » (C.43,23).]

1 – Leur formulation

Nous avions évoqué, il y a peu, la notion de croyance à travers l’œuvre du penseur Turc Nurretin Ahmet Topçu. Une de ses idées les plus radicales a été de concevoir la croyance comme fondant la connaissance. Pour lui, la croyance est « une forme supérieure de connaissance qui consiste dans la possession, dans l’assimilation par le moi de l’objet à connaître, dans l’union du sujet et de l’objet » ; croire en une chose c’est la connaître.

Il est a remarqué qu’entre la foi et la croyance, « il n’y a qu’une différence de degré et non pas de nature ». « Une foi, nous dit Topçu, c’est une croyance qui se développe seule en étouffant toutes les autres, ou en les dégradant plus ou moins, pour occuper le domaine de l’esprit ». La foi est bien le prolongement d’une croyance mais « pour devenir foi, une croyance doit être continuelle dans l’esprit, dominant dans la vie de l’homme ». Tout être humain est porté par une croyance et a foi en quelque chose. L’homme en ce sens est foncièrement un être métaphysique avant d’être un « animal social ». Le Coran rappelle cette « volonté de croire » restant comme une trace ineffaçable en l’homme : « « Ne suis-Je pas votre Seigneur ? – Que oui ! Nous en témoignons », de sorte que vous ne puissiez dire au Jour de la résurrection que Nous avons été insoucieux de cela, ou que vous ne disiez : « Nos ancêtres ont donné des Associés (à Allah) par le passé : nous sommes leur descendance. Eh quoi ! Nous feras-Tu périr pour prix de ce qu’ont fait les tenants du Faux » » (C. 7, 172). L’homme pourra grâce à cette volonté de croire enracinée dans le tréfonds de sa conscience toujours dépasser l’éducation qu’il aura reçu ou l’endoctrinement dont il aura été la victime pour se frayer un chemin vers ce tréfonds.

Mais une croyance a vocation à être « communiquée », c’est en cela qu’on peut considérer qu’elle fonde les civilisations. L’homme a certes le pouvoir d’agir mais surtout, il a une volonté de croire. Mais nos croyances pour être communicables doivent être imitées. C’est bien l’imitation qui permet à l’homme d’être universel. Topçu va rechercher à comprendre dans les « lois de l’imitation » développées par Gabriel de Tarde, un grand sociologue du 19ième siècle éclipsé par le sociologisme de Durkheim, comment la croyance s’universalise et se transmet au sein des sociétés humaines ? L’imitation tient en réalité à cette volonté de croire. La croyance est « comme un appel », elle veut « être imitée, prolongée dans les consciences ». Gabriel de Tarde dans ses « Lois de l’imitation » affirmera que « l’imitation est un cas particulier de cette répétition, qu’on peut constater dans la nature ; la répétition domine l’univers ».

Pour Topçu néanmoins, l’homme ne peut pas être réduit à une mécanique répétitive car il reste au préalable une volonté libre, il faut autre chose pour qu’une croyance devienne une imitation dans le corps social. Cette autre chose selon nos deux penseurs est la « suggestion », un phénomène fondamental pour comprendre nos sociétés mais également les réflexes économiques et politiques. La soumission volontaire n’est absolument pas le fait d’une génération spontanée, elle est pensée et organisée en travaillant sur les croyances de l’homme social qui a en lui-même une disposition à l’imitation des « créateurs de valeurs ». Mais cette capacité d’une élite à susciter l’imitation de la majorité ne peut se faire que grâce à cette faculté qu’est la suggestion. Pour G. de Tarde, ce qui constitue la vie sociale après la croyance et son imitation, « c’est une certaine suggestion de personne à personne ». Ainsi, « l’homme social ressemble à un magnétisé », il fait tout ce que « son magnétiseur lui dicte ».

La loi fondamentale qui traverse les civilisations, l’économie, les organisations politiques et sociales repose sur le fait que l’homme social a cette caractéristique « de n’avoir que des idées suggérées et de croire qu’elles sont spontanées ». L’homme social, et nous le voyons quotidiennement, n’agit pas réellement, il est agi. Cet homme social pourrait être identifié dans le Coran à ce fameux « Insane » (l’homme ou l’individu). En effet, cet Insane coranique est toujours qualifié de manière négative dans le Coran, il est ingrat (kafour), injuste (dhaloum), pressé (‘ajoul), désespéré (ya’ouse), il est centré sur lui-même et ses seules préoccupations ; dirigé par son moi dominateur, il est paradoxalement craintif de tout, ce qui pourrait expliquer sa méchanceté. Mais surtout, le Coran l’accuse d’être agité par des forces extérieures et intérieures alors qu’il a le pouvoir d’être foncièrement libre. Il ne raisonne plus et se voit déposséder de sa part d’humanité et de sa destinée par la structure qu’est la société dont il craint le procès.

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Aussi, Topçu comme G. de Tarde, affirment que s’il y a bien « imitation dans la croyance et croyance dans l’imitation » néanmoins, pour qu’une croyance s’infuse dans les sociétés, il faut le phénomène de suggestion. Aujourd’hui, l’art de la suggestion atteint son paroxysme avec le marketing et le management qui cherchent à frustrer ceux qui seraient tenter de ne pas faire comme tout le monde ; et puisque l’homme a besoin désespérément d’appartenir à une communauté il se pliera volontiers à cet ordre de marche. L’école de la singularité de la Silicon Valley et l’élite marchande du club de Davos le savent bien et en profitent.

2 – Leurs implications

Une des premières implications de cette « suggestion de personne à personne » nécessaire à l’universalisation de la croyance, c’est l’apparition systématique du conformisme social. Le sociologisme, c’est-à-dire la société érigée en structure, construira l’archétype de l’homme social qu’elle souhaite avoir, et ce dernier ne cessera d’être écrasée par elle. Dans le Coran, sous forme suggestive, ces lois de l’imitation sont rappelées en plusieurs endroits pour les confirmer d’abord, mais aussi et surtout, pour condamner le conformisme social qu’elles suscitent. Le Coran appellera les hommes et les femmes libres à résister contre cette tentation de l’imitation par la suggestion : « Nous (les riches de ce monde) avons trouvé nos pères avec leurs coutumes et nous suivons leurs traces » (C.43,23) ou encore Abraham « quand il dit à son père et à son peuple : « Que sont ces statues devant lesquelles vous vous tenez ? » – Ils répondirent : « Nous avons trouvé nos pères les adorant. » – Abraham dit : « Certes, vous et vos pères, vous êtes dans un égarement évident » » (C.21, 52-54).

Les Prophètes du Coran nous les verrons toujours s’opposer à ce conformisme social considéré comme asservissant l’individu, et a contrario, cet ordre établi les considérera toujours comme des subversifs. En réalité, ils étaient des révolutionnaires au sens étymologique du terme, c’est-à-dire des êtres voulant revenir au point d’origine du mouvement qui avait été lancée par la religion primordiale. D’ailleurs, Lamartine voyant le Prophète de l’Islam comme le plus grand révolutionnaire de l’histoire humaine ne l’a-t-il pas qualifié de « blasphémateur héroïque », lui qui a fait tomber les 360 idoles de la Ka’aba pour ramener l’homme à adorer le Dieu-Un, et ayant suscité à sa suite, plusieurs empires musulmans ? Il est d’ailleurs étrange de voir en ce début de 21ième siècle, les sociétés musulmanes baigner dans un conformisme social caricatural. Ce conformisme social est entretenu et véhiculé par les institutions religieuses et politiques ; sur cette réalité voilà ce qu’écrivait Topçu : « Une croyance dès qu’elle est formulée, crée dans le milieu où elle naît une tendance à l’imiter. D’un autre côté, l’imitation dans l’humanité peut aller jusqu’au conformisme aveugle et c’est ce qui arrive très souvent (…). Cette décadence engendre des crises et des révoltes inévitables afin de rendre sa fécondité première à la croyance ». Il complète cette affirmation en précisant que « l’institution formée et vivant par imitation d’une croyance, devient destructrice de cette croyance qui s’y trouve confiée aux mains d’hommes qui ne la portent pas toujours vivante ; et l’institution détruit les croyances, elle devient un centre d’exploitation des pensées et des actions humaines ».

Visionnaire, cette pensée décrit notre situation actuelle en France sur le plan certes, des mosquées françaises, mais aussi sur le plan des institutions politiques, économiques, familiales et sociales. Le message du Coran sur ce phénomène de suggestion générant le conformisme social, combattus par ces « blasphémateurs héroïques », qu’ont été les prophètes, peut se résumer ainsi : « le remède pour se sauver du conformisme social, consiste pour l’individu, à rentrer en lui-même, à connaître vraiment ce qu’il est ». Que nos doctorants dans le domaine des humanités poursuivent cette voie analytique pour nous proposer une synthèse sur le thème de la croyance comme fondant le fait économique, politique et social. Il serait intéressant de pouvoir vérifier au 21ième siècle cette loi de l’imitation via son moyen suggestif générant un conformisme social aveugle imposé par les institutions qui finissent par détruire la croyance qui les a fondées. Ce qui vient de se passer avec ce qu’il est convenu désormais, d’appeler la crise sanitaire mondiale, ne peut que susciter ce type de recherches, dès lors que des dérèglements psychiques majeures ont été constatés.

Bien que le Coran soit un livre de principes qui appelle à se remémorer le Principe, il ne peut être ni en faveur du capitalisme (Sayyed Ahmed Khan) ni du socialisme (Ali Shari’ati). Le Coran est paradigmatique, il appartient à l’homme d’édifier son versant programmatique ; le Coran encourage, en effet, à la saine et pieuse créativité. En ce sens seulement, si nous devions qualifier le message du Coran nous dirions qu’il est davantage une pensée révolutionnaire, encore une fois au sens étymologique, que réactionnaire. En réalité, le Coran nous affirme que le renversement véritable ne peut être possible que grâce à la lucidité qui, elle-même, ne peut être atteinte sans courage.

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23 commentaires

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  1. Salam Hakim Fedaoui. Je ne pénètre pas totalement ce texte ni beaucoup d’autres faute de culture. Mais effectivement, l’imitation naturelle à l’homme sauf quand il la combat en lui-même se matérialise oh combien dans toute cette affaire sanitaire dont nous sommes évidemment pas sortis hélas! Nous étions malades d’une épidémie, oui, mais nous sommes plus encore malades du suivisme illimité dans tous les domaines y compris sanitaires, et ses conséquences, sauve la volonté divine semblent démesurées, inestimables, peu évaluables.

    Plaise à Allah nous fortifier contre le suivisme destructeur, le grégarisme des irréfléchis.

    Croissant de lune.

  2. Je ne sais pas si Djeser, le correspondant est parti, je rectifie encore une chose, il allègue parce qu’il ne peut s’empêcher d’alléguer et de déformer les paroles d’autrui, que moi je crois que la messe catholique est dite en Latin, je pouvais pas me taire sur cette déformation volontaire ou involontaire. J’ai écrit ça nulle part, je ne tiens ni à la messe en Latin ni en Français, Espagnol ou autres langues, ça ne me concerne pas. Comment on fait pour ne pas comprendre quand c’est clair?

    C2L

  3. Vous considerez comme “renégat” ou secte tout ceux qui ne parlent pas avec votre fameux logiciel ” coranique” n’est ce pas , on comprend aisément le succès de votre réputation.

    Mais parlez tout le temps avec ce logiciel coranique, revient pour moi a s’attribuer le discours du créateur , à copier ” bêtement” comme vous le dites si bien, hors ce n’est pas ce qu’on nous demande, de copier bêtement . Moi en tout cas j’en suis incapable.
    Le coran veut dire lecture , n’est ce pas , une lecture s’est fait pour réfléchir. Pas pour être copier ou instrumentaliser.

    Alors encore une fois, bonne chance à vous.

  4. Water water merci du message , mais personnellement j’ai les pieds sur terre , ce n’est pas a moi qu’il faut souhaiter bonne chance , mais a ceux qui sont deconnecté de la réalité chez nous. Et qui voit des ennemis de partout, dieu merci je ne suis pas dans cette paranoïa que vous voyez autour de vous, d’ailleurs si vous et d’autres êtes convaincus que l’on vous veut du mal , vous êtes alors bien naïf de rester à subir cette soi disant éradication religieuse.

    Les musulmans sont dans l’inertie et vont le demeurer , c’est certains . Incapable de réfléchir et d’accepter un soupçon de critique…

    Alors bonne chance,

    dans votre résistance… Ah !

  5. Enfin djeser, bonne chance a tous ceux qui oeuvrent pour le métissage et la copie conforme.

    Remplacer les normes de l’islam par des normes dites internationnales.
    Bonne chance à ceux qui disent que le sexe est un choix de l’homme.
    Bonne chance à ceux qui disent que dieu est sans rendez vous et l’homme hérite le futur.

    La pensée humaine, au nom du dictat de l’homme, avait désarmé l’homme et maintenant elle désarme dieu.

    Bonne chance au dicat humain : l’homme est dieu et la pensée humaine une révélation.

    Rassurez vous, Djeser

    Tous les pouvoirs, sur cette planète, sont pour l’athéisme politique, seul le degré de l’application change en fonction de l’endroit et du temps.

    Chez les dictateurs musulmans, l’islam est un mot juste déstiné à annuler.
    Chez les pays non musulmans, l’islam dérange.

  6. Croissant de lune tu te crois toujours à l’époque des croisades et tu ignores que la messe chrétienne n’est plus récité en latin depuis bien longtemps ?
    On reconnaît bien la ton esprit moyen -ageux…

    Bon courage pour ta réhabilitation du latin, bon courage aussi pour ceux qui souhaite l’ arabisation de tous les musulmans et enfin bonne chance a ceux qui souhaite faire de chaque croyant un théologien et chasser tous les mauvais imams.

    Bonne chance aussi a Najib qui pense réussir à combattre les salafis et les soufis.

    Aucune de vos solutions ne m’ont convaincu ..

  7. Salam Hakim, oui le Musulman doit l’effort, il doit s’efforcer. Mais selon ses moyens. Je dirais par exemple que ce que vous proposez sur ce site est légitime parce qu’il est dédié à ceux qui veulent parmi les Musulmans. Peut-être en va-t-il autrement dans les mosquées, je suis persuadé que vous faites la part des choses, sans quoi vous perdriez votre peine. Ne soyez pas si exigeant, enfin, exigez de chacun selon ses moyens. Si des gens ne pénètrent pas vos développements autant que vous le voudriez, ne les blâmez pas, ce sont peut-être des braves gens par ailleurs, la prudence d’Ibnou-Rouschd n’est que du bon sens, les questions selon leur complexité s’adressent aux uns et aux autres, ne pas imposer à quelqu’un une charge au-dessus de sa force.

    C2L

  8. @ Djeser, vraiment ça suffit! Que j’arrives moi à comprendre la messe en latin à Fourvière, mais d’où est-ce que tu sors ça? Est-elle seulement dite en latin? Je n’en sais rien. Tu mets de la confusion mais tu ne vas pas aussi aisément nous faire oublier ton fameux iman de Lyon, ça risque pas. Tout ça parce que j’ai écrit en substance que les clercs catholiques et probablement d’autres apprennent dans leur kursus le Latin et le Grec effectivement, je le confirme, je suis même tombé une fois sur un type qui a fait des études en patrologie Grecque, donc tu vois, les savants Chrétiens comme les savants Musulmans ne cherchent pas la facilité comme toi. Que le Vatican ait disposé la messe catholique dans les langues que les gens comprennent ne me concerne pas moi, d’ailleurs ce n’est pas une obligation, je n’ai ni à approuver ni à désapprouver, je ne suis pas dedans. Si c’était un argument pour qu’on parle moins l’Arabe dans les mosquées, ben c’est râté. Si c’est un pas de côté rapport à certain iman inventé à Lyon, c’est râté aussi.

    Fais ta propre secte, ou bien, je vais te dire, déménages à Paris il y a je crois une salle de prière bien commode, juste le vendredi soir avant le cinéma, enfin si ça tient toujours, féministe, tolérante avec toute orientation sexuelle et toutti quanti, paraît qu’on est assis sur des chaises, une réunion en somme, après quoi on est libre, on commence le week-end. Je crois me souvenir que c’est tenu par Eva Jenadin et d’autres, hyper-cool. Quand elles ont fait paraître des articles sur ce site, je leur ai dit en substance bon vent, mais pas un radis d’encouragement. Voilà un lieu visiblement fait pour toi, si c’est toujours ouvert, elles ont lancé ça peu de temps avant l’épidémie, pas de bole.

    Cesses de déformer les paroles d’autrui, cesses de mentir pour argumenter, bon vent à toi aussi.

    Croissant de lune.

  9. Salam @Djeser,

    Il faut arrêter de dire que les textes sont complexes parce que la masse musulmane a choisi délibérément la paresse à l’effort et en ce sens elle est responsable de ses propres impasses …

    Vous ne savez pas ce que c’est qu’un texte difficile : lisez la théologie de Fakhr Al Dine Al Razi ou de Sharastani ou encore la pensée de Husserl et là, ce sera pour vous une langue étrangère bien que traduite en français …

    Ça fait 40 ans qu’on nous dit c’est trop dur c’est trop complexe … dans nos mosquées c’est l’argument-prétexte, résultat : le simulacre salafo-wahabbite (inventé pour saborder l’Islam de l’intérieur – la vraie bid’a en fait) qui a réduit à presque rien notre tradition spirituelle et intellectuelle émanant du Coran se vend bien … alors on va nous dire : bah oui vos textes sont compliqués

    1- sur un site comme celui-là on essaie de réfléchir et non pas de réciter des poncifs et de raconter de belles histoires et on essaie de vulgariser au maximum !

    2- dans les mosquées on parle à la communauté donc on adapte et on explique !!!

    L’islam c’est la culture de l’effort moral et intellectuel et non pas la culture moderne de l’instantanéité et de la facilité –

    IL FAUT CHOISIR LES MUSULMANS FRANÇAIS : c’est soit la consommation soit la purification (éthique et intellectuelle) et cette alternative est le fait de la loi divine (aujourd’hui on dirait la providence).

    Hakim FEDAOUI

  10. Salam Hakim. Vous ne connaissez pas Lyon, ni la colline de Fourvière? Je vous le dis sans ambages, la question est très importante et si vous ne savez pas pourquoi, questionnez le correspondant Djeser sur cette affaire. Je veux bien admettre epsilone de doute mais la plus grande probabilité est que les auteurs de ce site se soucient trop patiemment d’un affabulateur, voire d’un menteur, avec lequel, naturellement les échanges sont vains puisqu’il n’échange pas vraiment.

    Djeser, si tu es véridique, tu te mets debout devant nous et tu nommes cet iman Lyonais qui a vécu longtemps dans la ville, qui y est peut-être encore et qui ne savait pas ce que c’était que Fourvière. Tu le nommes pour que nous puissions l’interroger, pour moi c’est impossible, tu te moques des gens, or, j’ai habité à Lyon, j’y ai étudié et travaillé, alors à d’autres tes fables en fait partisannes et malveillantes. Ou bien tu nommes et on vérifie, ou bien tu confesses ton parti-pris lamentable et tes faux échanges et qu’on en finisse avec toi enfin!

    Croissant de lune.

  11. Cdl, tu arrives à comprendre la prière en latin que tu entends à Fourvière , mais tu n’arrives pas à piger mon texte, qui n’est pourtant pas très technique. Quoi de dire de plus ?

    Hakim, vous dîtes que je n’ai pas apporté d’argument ou contre argument , vous n’avez pas alors lu mon texte.

    Vous parlez aussi d’un besoin d’esprit critique et de de moins de sentimentalite , encore une fois vous n’avez pas saisi mon contenu , je pense quand aux votre , qu’ils sont trop complexe , trop spécifique pour faire légion. Ça ne donne pas envie d’y adhérer .Restons simple !.et modeste !

    Je propose simplement de redefinir ce qui est de l’ordre de la loi et de la morale , laissons chacun penser comme bon lui semble
    et j’ai des mises en garde habituels .. en effet le changement n’est pas prêt d’arriver…

  12. Je l’ai étudié appliqué à l’innovation dans les institutions par le prof Norbert Alter (à Paris Dauphine quand j’étais en Master recherche en sociologie des institutions et organisations). Il a montré, à la lumière de Simmel, comment des institutions peuvent constituer un frein à l’innovation, et quelles sont les conditions pour innover dans ces institutions. Un travail de terrain. Son livre qu’on devait se tapper c’était je crois “L’innovation ordinaire”.
    De vieux souvenirs…

  13. Salam Mouhib,

    Merci pour la référence j’irai voir…

    Salam CdL,

    A votre question ma réponse : euh non !
    A votre affirmation : je n’ai pas d’élèves et que Dieu m’en préserve !!! Sinon sur les idées développées par l’auteur comme vous dites ??? Un argument ? Une démonstration ? Un contre-argument ? Une contre-demonstration ?

    Salam WaterWater,

    Croire dans le Coran est bien vu comme un assentiment mais il y a aussi l’équivalence entre la croyance et la connaissance.

    Salam Djeser,
    Il n’y a pas de théologie en France 🇫🇷 vraiment, y a du bric et du broc surtout … les mosquées n’ont pas les moyens de se payer une pensée structurée et théologique …

    Quant aux instituts comme l’IESH ou Ghazali de la mosquée de Paris il y a bien des enseignements théologiques mais ils sont (à mon sens) inopérants car relevant de la répétition plutôt que de la recherche de la compréhension …

    Mais je conteste l’approche des nouveaux penseurs de l’Islam car ils sont trop rattachés à la pensée scientiste qui, on le sait aujourd’hui, est de plus en plus désuète …obsolète …et contestée !!!

    Guénon a raison : sans métaphysique c’est le règne du sentimentalisme !!! D’où le chaos !

    J’en profite pour dire que cet article essaie d’expliquer ce qui vient de se passer ces deux dernières années avec la crise sanitaire : pourquoi la pensée critique et la lucidité et le bon sens ont été si absents au point que l’instinct grégaire animait toutes nos actions ???

    Il faut bien le processus : croyance-imitation-digestion-confirsme social aveugle !!!

    Hakim FEDAOUI

  14. Il y a ecole dans la charia à condition de ne pas changer les noms des choses.
    Quand on change les hypothèses , toute la chose en souffre, on entre dans la désinformation.

    C’est pour cela , dans le passé, il n y avait pas contradiction entre l’ecole de l’information (Malek) et celle de l’avis (Abou Hanifa).

    Pour la réforme du droit musulman, exemple de changer les noms des choses
    Il n y a pas dans l’islam parent adoptif, l’adoption est une tutelle et non pas un lien de parenté.
    La famille dans l’islam est Rahim, rien à voir avec la famille au sens de la pensée humaine.

    Pour le mot croire
    Le mot croire, dans le coran, veut dire certitude , càd connaitre avant de croire.
    Le mot croire, dans la loi humaine, veut dire peut etre.

    Pas d’ecole dans le concept de dieu ( Allah unique , sans intermédiaire).
    Quand on change de concept de dieu, on change de religion.

  15. Cher Hakim, ne vous inquiétez pas, j’ai une foi , je possède un héritage (islamique ) ,une éthique de l’islam , ont ils besoin d être visible ?
    cependant je ne me reconnais pas dans l’idéologie ambiante, le monde (et la religion ) est en désordre, écrire pour moi permet de le remettre en ordre…

    C est comme ça..

  16. Je plains ensemble l’auteur et le correspondant Djeser son élève, le second se perd en paroles longues, le premier s’aperçoit qu’il n’était pas bien entendu notamment sur cette séparation bien artificielle entre morale et loi, mais ça va continuer, j’observes. L’auteur, connaissez-vous la colline de Fourvière à Lyon, connaissez-vous Lyon, y êtes-vous passé, y avez-vous séjourné même peu de temps? C’est une question très importante.

    Croissant de lune.

  17. Ce passage m’a fait penser à mes études de sociologie, surtout quand on étudiait l’œuvre de Georg Simmel (il a développé la même thèse).

    « l’institution formée et vivant par imitation d’une croyance, devient destructrice de cette croyance qui s’y trouve confiée aux mains d’hommes qui ne la portent pas toujours vivante ; et l’institution détruit les croyances, elle devient un centre d’exploitation des pensées et des actions humaines ».

  18. M’enfin mon ami Djeser !!! Rester fidèle à un principe ou à une loi (de la nature ou morale) ce n’est pas du suivisme – c’est l’expression d’une saine raison !!! 😉

    Nan ?

    Rien ne sert de courir derrière les autres … il faut connaître la destination : c’est le message de l’Islam ! …

    Hakim FEDAOUI

  19. Salam Abdelkader,

    Ce qu’il faut comprendre dans ces lois de limitation : c’est le processus, croyance-imitation-suggestion-conformisme social qui, lorsqu’on arrive à ce stade de conformisme, les institutions et la société se retournent contre l’élément vivant qu’est la croyance…

    Attention : l’aspect universel de la croyance via l’imitation qui lui-même nécessite le phénomène de suggestion, évoqué dans ces lois de l’imitation ce n’est pas la même chose que la définition de l’universalité …

    Ici, il s’agit de réfléchir sur des modalités ou des processus sociétaux et là sur une notion « philosophique » sur le plan de la culture.

    Ne confondez pas l’universalité comme aspect de la culture humaine et la nécessité universelle de la croyance…

    Ne jamais lire ou comprendre par le bout de la lorgnette car cela amène à des contresens fâcheux !!!

    Hakim FEDAOUI

  20. Salam Hakim , merci pour votre réponse. Mais n’est ce pas du “suivisme ” comme vous dites que de dire que ce nest pas possible car personne ne l’a fait auparavant ?

    Tenter de les distinguer , sans les ettouffer , est pour moi une manière d’explorer une nouvelle voie et ne pas tomber justement dans le suivisme.

  21. Salam Djeser,

    Il n’y a pas de souci … le quatrième article de la trilogie sur une métaphysique actuelle est en cours Incha Allah…

    Sur une solution qui est de distinguer le normatif de la morale dans la perspective islamique ce n’est pas possible : Hukm a le sens de règle, de jugement mais aussi celui de morale ou de sagesse.

    La modernité a fait cette distinction entre le droit (positif) et la morale ce qui génère une société revendiquant des droits pour tout et n’importe quoi sans se soucier de leur valeur morale, ce qui amène nécessairement à la décadence…

    Vous me direz mais les sociétés musulmanes sont décadentes également ??? Alors elles connaissent à mon sens davantage une dégénérescence qu’une décadence – … elles abandonnent la dimension intrinsèquement morale de la religion pour faire une hybridation (mortelle) entre la modernité et la partie la plus sèche de l’Islam (son juridisme obstrué c’est à dire lorsque le droit génère du droit en étant déconnecté du développement humain sur le plan physique et métaphysique).

    En France 🇫🇷 nous avons une vision de l’homme et du monde à proposer – le suivisme génère une involution mais jamais une réelle évolution… Nous marchons à reculons à force de vouloir copier et non de proposer ce qu’il y a de mieux dans la tradition spirituelle/intellectuelle de l’Islam…

    Mais cet article sur les lois de l’imitation explique les causes de notre suivisme et un moyen d’en sortir.

    Au plaisir d’échanger !!!

    Hakim FEDAOUI

  22. hakim désolé j’apporte une réponse à un précèdent article ;

    A quoi ressemblerait une réforme de la théologie musulmane ?

    Le droit musulman est devenu complexe avec le temps, et semble aujourd’hui arriver à bout de souffle, face à la modernité galopante qu’elle tente de rattraper tant bien que mal.

    Il existe pourtant un moyen de lui donner une seconde jeunesse, disons même deux moyens.. L’un est législatif, l’autre est idéologique.

    Pour moderniser le droit musulman, une solution consisterait à distinguer, ou clarifier ce qui est de l’ordre de la loi ou de la norme, avec ce qui tient de la morale ou de la recommandation. Mais il s’agira également d’apporter une distinction entre la vie privée et la vie publique. Le problème du droit musulman tient du fait qu’il ne fait aucune distinction entre ces différents aspects de la vie.

    La morale est subjective, ce qui est bien ou mal pour une personne ne l’est pas forcement pour une autre, elle ne peut donc faire office de loi, car elle ne fait jamais l’unanimité, quelques exemples peuvent être cités :

    Le droit musulman n’a par exemple, pas vraiment d’objections à faire concernant la consommation de masse qui touche aussi ses fidèles, pourtant, des philosophies ou des citoyens ascètes la voit comme une immoralité. La spéculation de la richesse ou le capitalisme également n’est pas jugée immorale par l’islam, mais d’autres systèmes de pensée comme le communisme pense le contraire.
    Un autre exemple, un garçon et une fille qui discute ensemble peut être perçu comme une immoralité par certain musulman, mais ne pose aucun problème pour d’autres. Ce genre d’appréciation que l’on nomme « moralité » ne fait pas l’unanimité, et ne peut donc faire office de loi, en revanche, elles peuvent demeurer ce que l’on nomme des « recommandations ou conseils ».

    La loi se distingue de la morale par le fait que celle-ci ne s’intéresse pas à ce qui est bien ou mal mais ne cherche qu’à préserver l’intégrité et l’intérêt de chaque personne, ainsi que de la société. Ce postulat se base sur des faits et des conséquences réels, et non sur des suppositions, des croyances, ou une morale personnelle.

    Pour exemple, la notion du halal en islam prête à confusion aujourd’hui, la consommation du porc et de la viande non halal sont interdits, mais la viande halal est supposée être autorisée, hors rien ne garanti vraiment qu’elle soit source « d’intégrité et non corrompue » à la vue de la prolifération de la malbouffe, des snacks, la prolifération des boucheries, des problèmes d’obésités, de maladie et de sa qualité. Si une interdiction ou une autorisation d’une consommation est incapable de garantir et de prouver un intérêt public et de santé, alors rien ne sert de la réglementer ou de la certifier, de l’autoriser ou de l’interdire, elle doit tomber alors dans le domaine de la morale et de la recommandation.

    L’alcool en revanche a prouvé sa nocivité sur la santé et la dangerosité qu’il peut provoquer dans la société, sa réglementation et son interdiction, peuvent alors totalement se justifier. Au même titre que le cannabis, qui a aussi démontré ses risques et ses effets secondaires. Il ne s’agit là pas de porter un jugement morale, mais de préserver l’intérêt public.

    L’éducation de l’enfant se situe souvent à mi-chemin entre la morale que l’on lui enseigne, et les règles de la société, c’est un compromis.

    Le droit musulman s’immisce parfois aussi dans la vie privée et intime en essayant par exemple de réglementer le rôle de l’homme et de la femme au sein du couple, il est difficile d’enfermer des millions de couples dans un modèle spécifique et unique. Certains hommes aspirent à cuisiner, des femmes hyperactifs ont besoins de travailler… Laissons alors chacun vivre ses aspirations et ses rêves. il en de même avec le rapport avec la religion, il faut mettre en évidence l’idée que la législation islamique n’a plus à s’introduire dans le champ religieux de chaque personne, qui est de l’ordre de la vie l’intime, tant que leur comportement ne porte atteinte à personne. L’intérêt collectif, c’est d’abord ce qui compte.

    Loi collective, recommandation morale, vie privée et vie publique se confondent encore et encore dans le droit musulman…

    Voila à quoi ressemblerait donc une réforme de l’islam : redéfinir la loi, redéfinir la morale ou la recommandation, ainsi que la vie privée et la vie public.

    -Si une loi islamique est établie, elle doit se justifier clairement, en prouvant son intérêt réel.

    -la morale islamique n’a pas à se justifier si elle ne porte atteinte à personne, mais ne fait pas forcement office de loi si elle ne prouve pas son intérêt réel.

    -La vie privée est la vie privée, du moment que le couple est en harmonie.

    -La vie publique a besoin d’être réglementée.

    Si cette première solution se base sur la voie de la raison, la seconde solution à notre réforme consiste simplement à laisser les choses changer d’elles mêmes par la voie de la sagesse… En réformant notre vision du monde, plutôt que de réformer l’islam, en contextualisant notre identité, plutôt que de contextualiser les textes, et enfin, à ré-interpréter le sens de nos vies, plutôt que de ré-interpréter le coran…

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