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Ressusciter nos penseurs oubliés : la croyance selon le penseur musulman d’origine turque, Ahmet Nurretin Topçu (I)

Un philosophe, un vrai, comme Socrate, qui est pour moi plus un inspiré qu’un philosophe, doit déambuler dans les rues de la cité afin d’aider les hommes à découvrir leur vraie vie ou plutôt le vrai sens de leur vie. Tout ce que nous savons, nous l’avons appris grâce à nos multiples déambulations à travers la société, à nos impasses, à nos rencontres mais surtout à nos lectures insolites.

Je suis convaincu que c’est à côté de l’académisme que l’on fait les véritables découvertes. Et après tout, lorsqu’il s’agit de faire mourir une part de nous-même pour faire renaître notre réelle « nature », seule l’expérience compte.

L’une des pensées les plus profondes de Mulla Sadra a été de découvrir que ce n’est pas l’être (mahiya) en réalité qui nous anime, mais notre acte-d’être (wujudates). Lorsque les philosophes nous disent que nous sommes un être, cela nous rassure, car l’être est stable et permanent, je n’ai pas à craindre de perdre mon humanité ou ma nature.

Or, en affirmant que ce n’est pas l’être, mais notre acte-d’être qui nous fonde, cela bouleverse notre conception de l’homme. Notre humanité n’est plus acquise, elle devient une quête de tous les instants. Nous sommes ainsi, plus ou moins homme, plus ou moins musulman, plus ou moins éthique, plus ou moins religieux, plus ou moins croyant et ce, selon notre manière d’agir.

Qu’il était paisible l’être-musulman ou l’être-humain, car il était assuré de sa nature morale ou humaine ; mais l’acte-d’être-musulman ou l’acte-d’être-humain, lui, est inquiet parce qu’il sait que le mal-agir peut le rendre moins moral et donc moins humain, rien n’est plus vraiment garanti. La morale devient une question de vie ou de mort, et nous appelle à prier le Ciel pour qu’il nous accompagne dans cette difficile conquête ; l’existence cherchera à perpétuer son essence et la vie devient un véritable combat spirituel. Voilà la grande et surprenante leçon de Mulla Sadra, lecteur assidu d’Ibn Arabi. 

Après ce préambule, nous souhaitons rappeler à nos lecteurs que, malgré les attaques viles et incessantes que subissent les communautés de l’Islam en France, nous devons absolument maintenir notre cap et rester sur le sentier, en témoignant que l’homme a un destin métaphysique et qu’il doit marcher droit sur terre, et le rester dans les airs et sous les mers.

Un des préalables est la réappropriation de notre patrimoine spirituel/intellectuel, en essayant de ressusciter nos grands témoins, et notamment ceux qui ont été oubliés. Laissons Voltaire aux voltairiens, le Marquis de Sade aux sadiques et Machiavel aux machiavéliques ! Nous vous proposons plutôt, comme exemple à méditer, Nurretin Ahmet Topçu, qui est un penseur turc de la première moitié du 20ème siècle ; il se dit élève de Hallaj et de Blondel et a, notamment, réfléchi sur la notion de croyance.

Commençons par dire que la croyance est comme le temps, tout le monde sait ce que c’est, mais dès qu’il faut la définir, elle nous échappe. C’est une notion qui nous intéresse parce qu’elle construit la réalité profonde de la personne qui (se) cherche ; quelque part elle nous construit tous, car personne ne peut vivre sans croyance.

Néanmoins, j’y porte personnellement un intérêt parce j’ai eu l’occasion de rencontrer des jeunes gens qui après s’être convertis à une religion ou avoir adhéré à une idéologie, montraient des signes de déséquilibre et, chose étonnante, devenaient tout de suite après des personnes agitées et extrémistes, voire parfois, sombraient dans une légère folie. Et je me disais : est-ce que c’est cette religion (ou idéologie) qui rend fou ou bien est-ce cette personne qui l’applique mal en la comprenant mal ? 

Pendant de longues années j’ai cherché à comprendre ce phénomène, très présent dans nos cités, où la rencontre entre des jeunes et une religion pouvait générer littéralement des bombes à retardement. J’avais entendu, il y a quelques années, une parole attribuée au Prophète assurant que « l’homme ne sera véritablement croyant que lorsqu’il aura soumis son ego au message de la religion foncière ». Je ne l’avais pas comprise pleinement et il faudra attendre plusieurs années pour en mesurer toute la profondeur.

De cette parole, on peut déjà tirer comme premier enseignement que si notre conversion est motivée par des frustrations, notamment identitaires, inévitablement nous dénaturerons les principes de la religion puisque l’ego fera écran entre nous et ces mêmes principes spirituels. C’est une première raison de notre échec, à nous autres Français « musulmans », et en réalité, le plus grand échec pour le croyant, c’est de faire sécession avec le reste des hommes, en tout cas dans la perspective islamique. Si déjà, au commencement de toute conversion, il y a le ressentiment, le croyant ne pourra plus se reconnaître comme appartenant à une communauté de destin, et il sera donc facile pour lui de se retourner contre son prochain qu’il sera incapable de reconnaître comme tel. 

Mais revenons à notre question fondamentale : qu’est-ce que la croyance au juste ?

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Plusieurs grands penseurs ont réfléchi sur sa signification. Pour ma part, c’est au détour de la lecture de l’œuvre du grand Massignon (m.1962) que j’ai pu approfondir ma compréhension de la croyance en découvrant notre auteur des années 30 (Nurretine Ahmed Topçu (m. 1975)) complètement inconnu en France et que Massignon a lui-même qualifié de disciple contemporain de l’école de Hallaj (m.922), rien que ça ! Avant de découvrir sa pensée, disons rapidement qui est Hallaj dont se réclame Topçu ? 

C’est avant tout, un mystique de confession musulmane qui a amené l’unicité divine jusqu’à son paroxysme, au point que certains de ses détracteurs ont cru comprendre qu’il avait proclamé qu’il était Dieu. Le plus grand des crimes en Islam. Il se passa ce qui devait se passer à cette époque (10ème siècle) ; il fut mis à mort de la pire des manières. Il fut attaché à un gibet le bras et la jambe opposés amputés, puis décapité et enfin brûlé. Hé oui ! Au Moyen Âge lorsqu’on n’avait pas la bonne croyance on risquait sa vie, on ne « likait » pas encore pour tout et surtout n’importe quoi sur une page Facebook. Croire, dans les sociétés traditionnelles et anciennes, c’était vivre sa croyance avec son cœur et ses tripes mais aussi, d’être capable de se sacrifier pour elle.

Aujourd’hui, on parle d’ingénierie sociale pour contrôler certaines masses ou d’ingénierie financière pour enrichir les 1%, mais à l’époque, il y avait une véritable ingénierie de la mise à mort, surtout à l’égard des saints considérés comme les pires mécréants. D’ailleurs, dans l’histoire de la pensée musulmane, il y a eu beaucoup de sang versé. Les Omeyyades, les Abbâssides, les Fatimides, les Ottomans, les Kemalistes, les Wahhabites, chacun à leur tour, exécutèrent des dizaines voire des centaines de savants s’opposant à leur pouvoir injuste, et ce bien sûr, au nom de la religion alors qu’en réalité, il ne s’agissait que de faire triompher leur idéologie ou tyrannie. La religion, malheureusement, a toujours été une affaire politique et, pour beaucoup, un vrai business. La croyance n’a été pour le pouvoir politique, qu’un vêtement pour cacher son avidité insatiable. C’est pourquoi, il nous faut bien la définir pour au moins savoir si nous sommes plus proches de la croyance ou plutôt, de notre part sombre usurpant l’identité de la croyance. 

La croyance est souvent associée au sentiment et on l’oppose volontiers à la raison. C’est notre part intime et subjective. La raison, elle, serait notre part objective qui saisit le monde et le comprend. C’est ce que nous admettons tous ; c’est même devenu le sens commun au point qu’il n’est plus permis de s’interroger sur cette « vérité » admise par tous. Et c’est au moment où nous nous reposions sur nos certitudes que Topçu nous réveilla soudainement de notre sommeil pour nous amener à nous réinterroger et à remettre en question ce que nous prenions pour des vérités établies.

Aujourd’hui, chacun a besoin de savoir à qui ou à quoi il croit surtout à notre époque de plus en plus nihiliste qui ne croit presque plus en rien ; et même le nihilisme est une forme de croyance car croire en rien c’est croire au néant, ou plutôt à l’idée de néant car « croire en rien » est une absurdité. Mais l’homme est un être fait pour la croyance, elle en est son principe vital, et c’est encore elle qui fera de lui, pour toujours, un être métaphysique qui pourra sans cesse échapper à la petitesse de sa vie de consommateur compulsif, d’égoïste face aux nécessiteux qui tendent la main, d’idiot utile face aux idéologies, de pauvre perpétuel face à son insatiable besoin de richesse.

Alors que dit notre philosophe turc ? Dans son ouvrage « Conformisme et révolution », il rappelle que la croyance c’est « l’union du moi avec les choses », qu’elle n’est pas « une simple participation du moi, à la vie des choses ; elle est la possession des choses elles-mêmes, elle est la vie des choses dans le moi, dans l’homme ». La croyance « c’est le contraire de la confusion ». Ah ! Nous tirons déjà, un premier fil pour démêler le vrai du faux. La croyance si elle est « une assimilation de l’être » ou de l’objet par le moi, cela signifie qu’il ne s’agit donc pas simplement de donner notre assentiment à quelqu’un ou à quelque chose, comme on a tendance à le penser trop souvent, ce n’est même plus « une adhésion à un témoignage » comme l’écrivait Ollé-Laprune (m.1898), mais bien plus que cela.

C’est, pour le dire autrement, faire pénétrer une réalité dans mon intimité la plus profonde, c’est la connaître dès lors que je suis uni à elle. Alors là, nous tenons une nouvelle définition de la croyance ; cette nouvelle compréhension est totalement inversée et surtout peu commune et peu connue de ce que nous avons coutume de savoir. Elle n’est pas en réalité, un sentiment confus comme tentent de nous le faire croire les rationalistes, mais une « vraie connaissance, une connaissance personnelle et non imitée, voilà ce qu’est la croyance ». Cette définition remet en cause pas mal de nos idées reçues, et si l’on prend l’exemple du musulman contemporain, elle le mettra face à ses limites et parfois même à ses contradictions.

Prenons par exemple la prière qui est le cœur de l’Islam comme l’affirmait Eva de Vitray-Meyerovitch. Croire en la prière selon cette nouvelle définition c’est ne faire qu’un avec elle, la connaître personnellement sur ce qu’elle est véritablement puisque nous sommes unis à elle. Autant dire, que nous méconnaissons l’essence même de la prière, que l’essentiel nous échappe en priant. De plus, les musulmans prient selon différentes écoles juridiques ce qui accroît l’écart entre nous et la prière.

En effet, je ne suis pas dans la connaissance personnelle et véritable de l’acte de prier mais davantage dans l’imitation formelle du rite répétant la gestuelle et les génuflexions de l’école juridique à laquelle j’appartiens ; je fais plus attention à respecter les règles de la prière et je la pose devant moi pour vérifier que chaque geste soit bien conforme aux prescriptions de mon rite. En fait, l’imitation d’une prière fait que nous ne prions jamais vraiment parce que nous ne croyons pas en elle dans le sens où nous ne sommes pas unis à elle. Nous prions sans connaître sa vocation (nous ne prions pas pour se remémorer Dieu mais davantage pour respecter notre école ou notre groupe) et comme des robots, nous sommes très souvent sans âme et sans aucune émotion.

Et si nous montons d’un cran avec le Prophète dont le Coran enjoint le croyant à croire à son appel, il est certain que s’il ne s’unit pas personnellement à lui, il sera difficile pour le musulman de le connaître et donc d’assimiler sa véritable nature ; il imite son prophète sans y croire si l’on reste à la définition de la croyance qu’en a donnée Topçu. Il est inutile de monter un cran encore au-dessus, pour aller jusqu’à la divinité, le résultat sera le même. C’est pourquoi un saint musulman avait dit « si l’on te pose la question de savoir si tu crois en Dieu ne réponds pas, car si tu dis oui tu mens et si tu dis non tu auras blasphémé ».

Encore une fois, cette compréhension de la croyance révèle nos propres limites et nos manquements, elle montre également que nous autres, musulmans contemporains, sommes plus souvent des « imposteurs » que des croyants. « C’est le moi, plus que les choses qu’il faut mettre en question » rappelait très justement Gaston Berger. C’est une première réponse, je crois, pour expliquer nos échecs répétés dans notre progression spirituelle. 

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9 commentaires

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  1. Salam Hakim Fedaoui, vous écrivez,

    “Quant à l’aspect exclusivement ritualiste de beaucoup de musulmans (français) il faut partager son quotidien avec la communauté.
    ” Fin de citation.

    Que les gens soient attachés aux rituels, aux habitudes gestuelles, aux répétitions de formules, en quoi est-ce mauvais? Qui êtes-vous pour lire dans leur coeur le vide que vous supposez?

    Vous y lisez si bien que vous avez trouvé qu’un acharisme mal compris agirait sur eux quand ils se soucient peu de l’éco-système, c’est vrai vous êtes fort, vous fréquentez votre communauté au point de lire dans tous ces coeurs des choses qui se trouvent dans vos longues palabres, je répète probablement inspirées de haine, je ne vois pas quoi d’autre mais vous êtes trop orgueilleux pour en faire l’avoeu public, même si vos silences après cette accusation valent un avoeu. Après ça vous êtes sensé bien fréquenter une communauté que vous ne semblez pas aimer, allez donc fréquenter seulement des soufis parce qu’eux font de la gestuelle et pronon cent des formules longues et répétitives mais ça ça ne vous gêne pas, comme on ne prête qu’aux riches, vous leur supposez les coeurs remplis de quelque chose qui peut-être ne s’y trouve pas, ou pas seul, avec pas mal de snobisme non? S’il vous semble que votre communauté dont vous dirigez les prières collectives est trop terre-à-terre, quelqu’un d’autre dirait que vous n’avez pas su l’inspirer pour qu’elle s’élève davantage, non? Ce sont probablement comme un peu partout, des gens malheureux et des gens de bien, vous ne leur rendez pas justice, vous devriez vous taire sur leur compte au lieu de snobiner selon la mode effectivement de haine anti-populaire qui est souvent anti-Musulmane. Rentrez en vous-même, revenez à Allah, réfléchissez, remettez-vous en cause, Allah commande la justice,.

    Croissant de lune.

  2. @ Djeser, oui c’est ça, du kitch, du flanc, la collaboration plutôt que la concurrence et scoubidoubidoubidouba, donc collaborer avec qui, je veux savoir lol si c’est pas trop indiscret? C’est quoi la philosophie simple, celle des chanteurs de post-variétés?

    En fait, ton programme pour peu qu’il se réalise serait un petit paradis d’insouciance vide de sens, un phalanster, quoi. Donc un petit rêve bourgeois pour ta pomme, à la rigueur, si tu y arrives, mais pas du tout extensible à échelle significative. Il faudrait que d’autres te protègent et te permettent de vivre ainsi tes petites joies du quotidien, en échange de quoi te protègeraient-ils?

    Non, trop peu pour moi, je ne rêve pas de ça, je ne suis pas s^r que ton maître partage ton petit rêve, demandes-le lui. Rien qu’une petite utopie te suffit!

    C’est quoi le développement raisonné, donnes-moi un exemple ou si tu n’en trouves pas, réponds qu’il n’y en a pas. Est-ce que le Maroc est dans le développement raisonné, parce que ça semble pas être vrai pour tout le monde excuses-moi. Non, ta chanson insouciante et niaise ne me plaît pas, je veux plus, encore plus, toukjours plus.

    Croissant de lune.

  3. Cdl, je ne sais pas si tu as beaucoup de réponses à tes commentaires confus qui ne veulent pas dire grand chose. Mais quant à moi je ne joue pas au pseudo intellectuel comme tu le fait si bien .
    De quoi je parle ? d idées simples en effet, mais qui paraissent essentiel face à ce brouillard d infos .

    De quoi je parle ? De valeurs universelles, de droits fondamentaux, je parle de construire une identité apaisée, rationnel et non fantasmé. Je parle de developpement raisonnée, pour répondre à la précarité mondiale, répondre à la pollution, pour encourager la collaboration et non la concurrence.
    Je parle également de qualité de vie , de curiosité..
    Je parle aussi d’une philosophie simple, qui se concentre sur nos intentions réels, sur les émotions et repenser nos convictions..

    Afin d’ arrêter de perdre son temps, comme tu le fait si bien…

    Suis-je clair ou tu en veux encore ?
    Et toi à tu une vision , une idée ?

  4. @CdL,

    Beaucoup de spirituels et maitres vivaient (et vivent encore) de leur métier et au milieu de la société…
    Quant aux expériences rencontrées chacun les siennes.

    Quant à l’aspect exclusivement ritualiste de beaucoup de musulmans (français) il faut partager son quotidien avec la communauté.

    Vous affirmez que vous essayez de “piger” ce que j’écris : c’est bien …et poursuivez vos efforts !

    Hakim FEDAOUI

  5. Tous ceux qui évoquent al-Hallaj s’en tienne t uniquement à ce qu’en dit Louis Massignon. Pour rester parmi les orientalistes français, voyons ce qu’en dit Henri Laoust dans son livre les schismes dans l’islam où il montre que le procès fut surtout politique et que seul le cadi malékite, soucieux du maintien de l’ordre, a condamné al-Hallaj : « La fatwa du cadi malékite Abu Umar qui le condamnait lui reprochait d’avoir soutenu la légitimité du pèlerinage spirituel. La thèse était politiquement inopportune en un temps où les Qarmates du Bahrein méettaient en coupe réglée la route du pèlerinage et, doctrinalement, fort dangereuse dans la mesure où elle tendait à nier une des obligations fondamentales de la religion et à faire admettre que l’amour de Dieu pouvait dispenser des obligations légales.” ( Payot, Paris, 1965, p 161)

  6. @ Djeser, tu n’as pas répondu sur la réforme de la esprit comme tus dis que tout le monde est au courant parce que tu l’as souvent exprimée cette réforme, alors moi, je suis curieux parce que je n’ai pas compris, il suffit pas que tu te comprennes tout seul pour que ce soit clair pour tout le monde, tu piges?

    S’il faut faire diu nouveau, littérature etc, eh bien on attend Djeser pour ça mais ça n’a pas l’air de vouloir venir, pas plus que les inventions merveilleuses en matière hydrauliques susceptibles de sauver l’humanité des changements asséchants et affamants. Ah mais non, c’est secondaire, quand on aura réformer la esprit, tout ira bien. Je te reposes la question ici, parce que l’autre article est déjà distant, et pour te dire que, la esprit n’existe pas, tu t’es même pas rendu compte que je te piégeais, pauvre réformateur. Demandes à ton maître ce que signifie la esprit hein? Mais est-ce que tu piges quelque chose à ce que ton maître écrit? Moi j’essaie, mais toi?

    Croissant de lune.

  7. Bonjour Djeser,

    Merci pour ce retour je suis preneur de toute remarque … Ce que je voulais dire (sans avoir développé c’est vrai) c’est que certains auteurs européens ont des catégories si antithétiques aux catégories de l’Islam qu’ils doivent rester dans les limites de leurs catégories …

    Mais il y a des penseurs spirituels en Occident qui peuvent nous aider à reformuler nos principes sans les changer … Gaston Berger est de ceux-là ou pour Topçu, Maurice Blondel en a été ou encore pour Iqbal, Henri Bergson, etc …

    L’objectif de cette redécouverte de nos auteurs oubliés, étant de voir (basira) avec le plus de lucidité et surtout de fidélité et ce, à partir de nos valeurs spirituelles héritées du Coran !

    La deuxième partie du texte sera prochainement publiée et pourra vous donner une vision complète de cette pensée régénérée !

    Hakim FEDAOUI

  8. Hakim, deux remarques.

    J’ignore si la convertion est forcément précédée de frustration ou insatisfaction, je crois moi qu’une conversion n’est pas chose anodine, elle bouleverse effectivement la personne, je veux dire la conversion par elle-même. N’est-il pas ordinaire qu’il en soit ainsi, la conversion étant quoi qu’on fasse une transformation? Voulez-vous que la vie soit réglée comme du papier à musique? Ben non, la vie n’est pas comme ça, les conversions font partie des grands incidents de la vie, ça peut aller dans tous les sens, bien ou mal, ce serait étrange que ça reste anodin, non? Quand j’étais jeune, un jeune de notre cité s’était fait Témoin de Jéhova, il était excellent en classe, se disputait avec un de mes frères la première place au classement trimestriel, mais après, il aurait déprimé, dit-on fumé des joints mais j’en sais rien, mais le pire s’est suicidé. Atribuerais-je cela à sa convertion, aux préalables passés de sa convertion? Je ne sais pas. S’il faut des croyants dépourvus d’ego, donc transparents, vous n’en trouverez pas, sauf de rares soufis peut-être, je demande à voire, c’est humain, naturel, l’homme n’est pas neutre ni vide, sinon il ne se convertirait pas et ne croirait pas plus que ça, donc votre croyant absolument dépourvu d’ego, j’aimerais en avoir une démonstration. Vous-mêmes vous avez votre ego, vos appartenances, tout le monde a remarqué ne vous en déplaise, que vous prétendant hors des nationalismes, vos réactions ne défendent visiblement qu’un seul pays, ceci en dehors du bien ou mal fondé de la cause.

    Deuxième remarque, mais où avez-vous des gens n’accomplir des gestes de prière qu’en raison des considérations de leurs madhabs et qu’ils le feraient comme des robots? N’est-ce pas de votre part un clichet de considérer que les rituels vident le culte de sens au lieu au contraire d’accompagner le sens du culte? De quel droit préjugez-vous des autres, sonderiez-vous les reins et les coeurs? Il semble que des rituels souvent gestuels accompagnent d’autres cultes d’autres dines, paraît qu’ils aident certains à atteindre des niveaux, enfin j’ai jamais essayé, s’agissant des soufis, la répétition de formules, la longueur des cérémonies permet peut-être quelque chose, ne serait-ce que d’exercer la patience, mais moi qui ne suis pas soufi, je ne dirais pas que c’est insensé, j’élève seulement contre les soufis leur situation nécessairement privilégiée puisqu’ils disposent de beaucoup de temps, que les gens simples n’ont pas ce temps ni la disponibilité pour se préoccuper de ces choses élevées, à part ça, je ne fais pas de reproches, mais de grâce, gardez pour vous vos considérations sur les fidèles imparfaits qui croient mal ou se convertissent mal.

    Croissant de lune.

  9. Bonjour Hakim , bel article sur la notion de croyance qui nous incite à réfléchir.
    Cependant j ai un peu de mal à adhérer à cet idée ” qu il ne faut pas chercher ailleurs” et que nos traditions spirituelles suffisent .

    Nos jeunes et les adultes ont aussi besoin de renouer avec les traditions de.nos familles , de nos pays d origines, de traditions littéraires et culturelles, qu elles soient la bas, mais aussi ici en Europe et en France. Apportons une ouverture d esprit , car encourager une réforme qui consiste à simplement reproduire ce qui s est déjà fait , n est pas une vraie solution a mes yeux.

    Si l islam est apparu de manière étrangère , cette reforme ou ce renouveau apparaîtra aussi aux yeux des gens comme un étranger….

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