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Le soufisme à la lumière du Coran et de la Sunna

 

[Extrait, p. 7-9] Parler du soufisme au monde occidental est chose plutôt facile, car la sensibilité artistique et culturelle de l’élite occidentale permet une communication notamment à travers les poèmes (Rumî) et la musique ainsi que par les œuvres d’art, la sensibilité soufie bénéficie plutôt d’une bonne audience auprès d’un certain public averti.

Mais parler du soufisme auprès des musulmans de souche est devenu chose très compliquée, pour ne pas dire impossible ou vouée à l’échec tellement la contre-publicité salafo-wahabbi est virulente et surtout exerce une pression qui empêche toute recherche sincère par peur « d’être égaré ». Tous les moyens sont bons pour empêcher les gens de découvrir la réalité du soufisme et, pire encore, c’est même un procès et une accusation qui sont faits avant même de comprendre.
Cette terreur exercée sur la jeunesse musulmane ne peut provenir que de sources obscures qui n’ont pas intérêt à ce que les gens sachent que le soufisme n’est rien d’autre que l’islam dans toute sa grandeur, sa profondeur et dans toute son authenticité.
Pour maintenir leur suprématie sur les Lieux saints, le royaume wahabbi des Saoud n’a d’autre choix que de convaincre la majorité des musulmans que leur « version de l’islam » est la bonne. Pour cela les pétrodollars leur sont d’une grande aide (livres, Internet, financement de mosquées, corruption, formation d’imams), car c’est de là que s’exerce le principal combat contre le soufisme pour ne pas dire contre l’islam. Ils ne font qu’appauvrir et que déformer l’image de l’islam et même parfois éloigner ceux que cette rigueur factice ne satisfait pas.
Cet excellent ouvrage permet de montrer et de démontrer si cela était nécessaire que le soufisme n’est pas étranger ni surajouté à l’islam mais, bien au contraire, qu’il prend tout entier corps à la source du Coran et de la Tradition prophétique (Sunna).
Au fur et à mesure de la lecture, nous découvrons comment les soufis sont, par leur attachement au livre d’Allah et au comportement aussi bien intérieur qu’extérieur de l’Envoyé de Dieu, non pas comme on les accuse si souvent injustement des gens de l’innovation ou bid’a, mais ceux qui suivent le plus scrupuleusement les enseignements de l’islam.
Non pas d’un islam sclérosé qui obéirait seulement à la lettre sans avoir le souffle de l’Esprit, tel un tronc déraciné qui ne produirait plus de fruit, mais comme un arbre vivant qui, au contraire, de par la profondeur de ses racines nourrit d’espoir l’humanité en tirant au plus loin l’eau de vie dans un monde qui s’assèche un peu plus chaque jour…
Pour preuve, toutes les voies soufies possèdent une chaine de transmission vivante et connue qui relie le maitre spirituel, de maitre en maitre jusqu’au Prophète Muhammad lui-même.
Si cet ouvrage permet de rétablir l’équilibre entre les fausses informations dispensées de-ci de-là et de tirer de leur torpeur afin de réveiller ceux qui souhaitent vraiment comprendre non seulement ce qu’est le soufisme ou du moins ne plus avoir peur de s’intéresser à autre chose que les livres conseillés par des gens qui n’ont de certitude que leur propre peur de l’égarement, ce sera un cadeau fait aux assoiffés de sagesse et de connaissance.
Le soufisme tout entier n’est que recherche de cette certitude et de réalisation des trois degrés fondamentaux du chemin vers la Proximité divine − al-Islâm, al-Imân et al-Ihsân −, la conformité à l’Ordre divin, la confiance en Sa Révélation et le chemin de l’excellence (en pensées et en actes). Tout comme il n’y a pas de soufisme véritable sans une conformité aux cinq piliers de l’islam, l’islam ne serait pas total sans sa dimension spirituelle qui a pris au cours de l’Histoire le nom de soufisme mais que l’on pourrait également appelé Voie de la réalisation spirituelle. Dieu est Celui, qui par Sa Providence, conduit à la Vérité.
Préface d’Abd el Hafid Benchouk
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6 commentaires

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  1. Oui l’islam intègre en lui une dimension spirituelle, et notre Prophète (saw) bien aimé en est la clef de voute, mais il faut arrêter avec cette espèce de surenchère du détachement de tout et surtout de la vénération des soi-disant maîtres. L’islam existe dans la société, ce n’est pas un truc de confrérie, coupé de tout, comme par magie au-dessus de tout engagement.
    Pire encore, en ce qui concerne le soufisme maghrébin, il a une histoire trouble, pour ne pas dire sombre, de collaboration avec l’institution coloniale. C’est drôle d’entendre ces soufis aujourd’hui se poser en garants contre l’épouvantail “salafo-wahabite” pointé du doigt justement par les gouvernements occidentaux et par quelques musulmans officiels haineux.
    J’aimerais bien voir ces soufis aller distribuer la soupe aux déshérités, ou s’engager sur front de la Palestine indépendante. On risque d’attendre encore longtemps.

    • Il n’y a qu’un seul Islam, soit, mais il faut reconnaitre, qu’il y a plusieurs courants, qui ont une interpretation du Coran, tres differente, et dans certains coins de notre planete, ces differences, font couler le sang !

    • Le salafisme est une doctrine qu’il faut bien nommer…Certes il y a un seul islam et personne ne le nie, mais j’espère pour vous que vous lisez d’autres livres que le Coran…et que l’on pratique le même islam ne signifie pas que nous devons être tous identiques, prononcer tous les mêmes douas au même moment, penser tous de la même façon, aimer les mêmes choses…sinon Dieu aurait fait de nous des lapins crétins, pas des hommes.

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