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Identité nationale : le coup de gouvernail de Nicolas Sarkozy

A quelques encablures de l’échéance de mars prochain qui met en ébullition tous les QG politiques, le premier parti de France en nombre d’adhérents, l’UMP, subit un sérieux effritement de son vivier électoral, discrédité aux yeux de la droite classique par une ouverture gouvernementale extra-large infructueuse, et par une avalanche de récents scandales qui ont révélé au grand jour une caste politico-mondaine méprisant la souveraineté nationale.

Sous la plume de son scribe attitré, Henri Guaino, le chef de l’Etat a publié hier dans le Monde une tribune censée nous éclairer de sa propre vision de l’identité nationale, reprenant en main un gouvernail très imprudemment laissé en roue libre, et dont il ne fallait pas être grand clerc pour prédire qu’il allait ouvrir une boîte de Pandore des plus nauséeuses.

Alors que la représentation nationale en découdra aujourd’hui sur cette question, après une déclaration du Monsieur Immigration du gouvernement, Eric Besson, Nicolas Sarkozy a pris position, disant oui au « métissage », signe de la « volonté de vivre-ensemble », et non au « communautarisme » considéré comme le « choix de vivre séparément », tout en prônant la tolérance mutuelle entre « ceux qui arrivent » et « ceux qui accueillent ».

Favorable à la liberté de conscience mais sans ostentation, le président de la discrimination positive a déclaré : « Chrétien, juif ou musulman, homme de foi, quelle que soit sa foi, croyant, quelle que soit sa croyance, chacun doit savoir se garder de toute ostentation et de toute provocation », tout en absolvant les suisses pour un vote anti-minarets qui se situe au-delà de la liberté de culte : « Au lieu de condamner sans appel le peuple suisse, essayons aussi de comprendre ce qu’il a voulu exprimer et ce que ressentent tant de peuples en Europe, y compris le peuple français », ajoute-t-il.

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Tandis que le FN fourbit ses sempiternels arguments xénophobes à l’emporte-pièce, le maire d’Orange exhortant à un référendum national sur les minarets, et que la gauche décrie, quant à elle, les basses manœuvres gouvernementales qui débordent gravement sur l’immigration, la droite, de son côté, fait entendre des voix dissonantes émanant de poids lourds, tels qu’Alain Juppé qui préférerait de loin « faire prospérer nos valeurs communes », et Jean-Pierre Raffarin qui a déploré le « manque de rigueur intellectuelle » de cette diversion d’Etat.

Si l’on ajoute à ce concert de critiques fondées, la fronde qui s’organise parmi l’élite intellectuelle ralliée sous la bannière « Nous ne débattrons pas », mobilisant une vingtaine de chercheurs qui appellent « à la suppression du ministère de l’Identité nationale », disserter sur l’identité nationale est un exercice de style imposé qui, pour le coup, exalte une caractéristique indubitablement bien de chez nous : la saine contestation.

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