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Entretien avec Christian Jean : « Inscrire l’Islam de France dans la modernité française pour lui redonner sa beauté »

Elevé dans la plus pure tradition catholique, Christian Jean, ce responsable de l’aumônerie hospitalière française dans une vie antérieure, a répondu à l’appel de l’islam il y a près de vingt ans. Un appel du Très-Haut irrésistible, qui l’a conduit à cheminer vers Sa Lumière à la lueur des enseignements du Coran et de l’approfondissement de ses connaissances en la matière.

Auteur de l’ouvrage édifiant « Le Préfet de l’Islam et l’Indigène de la République », dans lequel, fort de sa riche expérience dans la sphère musulmane, les nouvelles technologies et la finance, il exhorte les Français musulmans à se donner les moyens de s’affranchir de toutes les tutelles aliénantes, Christian Jean se veut être porteur d’un grand projet : celui qui donne les clés à l’Islam de France pour sortir de l’impasse… par le haut et pour le bien de tous. 

Votre conversion à l’islam a été pour vous « une source de sagesse, de force et de beauté ». Ce grand pas, que vous n’avez jamais regretté d’avoir franchi, était-il l’aboutissement d’une profonde quête de sens ?

En propos liminaire, je crois utile de préciser que j’étais catholique (10 ans en école catholique, vice-président de l’organisme de gestion de l’école privée catholique de mes enfants).

Si j’ai toujours eu la foi, la relation « à Dieu » à travers l’Eglise et les prêtres ne me convenait pas. Le décorum des églises non plus : les statuts de saints, reliques, etc. Tout cela me semblait plus proche d’une forme de paganisme que de la pureté de la relation à Dieu. La place de l’Eglise ne me satisfaisait pas non plus. Ce rôle d’intermédiaire me semblait contraire au message.

Ma première rencontre avec l’islam remonte à plus de 40 ans en Tunisie (déjà). Néanmoins, dans mon cheminement, une période de ma vie m’a particulièrement marqué. C’est la pratique de l’islam dans les années 96 à 99, où j’étais expatrié en Algérie. La foi tranquille de ces hommes et femmes, au milieu d’autant de barbaries commises au nom de leur religion, avait et a toujours quelque chose d’admirable et de « Divin » à mes yeux.

Ma seconde « rencontre » a eu lieu à une période très difficile de ma vie. Même si je m’interrogeais toujours d’un point de vue spirituel, je n’étais à proprement parler pas en quête, mais plutôt en « veille ». Pour l’anecdote, c’est dans un club de vacances à Djerba que j’ai acheté « la Vie du Prophète ». Ce livre m’a fait « frissonner et pleurer ». C’était irrationnel, mais je ne pouvais ignorer l’appel.

De retour en France, j’ai donc étudié l’islam pendant un an avant de me convertir. Je trouve toujours une sérénité dans l’islam, même si parfois, le comportement de certains m’exaspère et me pousse à fuir la mosquée…

Vous déplorez le fait d’être traité, depuis bientôt 20 ans, tel « un indigène par l’État » qui gère l’islam de manière « néocoloniale». Est-ce l’ingérence paternaliste de la République dans le culte musulman que vous dénoncez là ? A cet égard, que pensez-vous de la création du FORIF (le Forum de l’islam de France), le 5 février 2022, sous l’égide du ministère de l’Intérieur ?

Tout d’abord, la responsabilité pleine et totale de cette situation incombe aux musulmans eux-mêmes. C’est eux qui entretiennent ce système, soit par leurs vassalités extérieures, soit par leur absence, laissant la place à tous les excès.

La nature ayant horreur du vide, l’Etat remplit le néant avec ce qui est en son pouvoir. L’islam de France souffre de deux maux majeurs. Le premier est le refus de la citoyenneté française par les musulmans eux-mêmes. Ceux-ci se plaignent de ne pas être des Français à part entière, mais sortent avec des drapeaux étrangers, parlent une langue étrangère et surtout revendiquent une histoire qui n’est pas celle de la France.

Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que l’on les considèrent (on : la société française et l’Etat) comme des étrangers, puisqu’à aucun moment ils ne revendiquent leur pleine et entière citoyenneté française, univoque et intégrale.

Cette situation conduit à avoir, en France, un islam étranger. Or, l’islam est culturel et multiple dans sa pratique, et l’essentiel des problèmes entre l’islam et la République ne sont pas théologiques mais culturels. C’est donc de l’inexistence d’un islam français que naît le quiproquos d’un islam étranger en France. Il en découle une vision cloisonnée : si l’on est musulman on n’est pas français, et si l’on est français …on n’est pas musulman.

Le second mal, c’est le syndrome de « la grenouille et de la casserole » : jetez une grenouille dans de l’eau bouillante, elle s’échappe, jetez-la dans de l’eau froide et faites bouillir la casserole, elle s’habitue et meurt. L’Etat français a structuré la relation entre islam et République au moment de la colonisation. A cette époque, les musulmans avaient plus de droits qu’aujourd’hui, mais il y avait un plafond de verre ou un mur : soit on était musulman et indigène, soit on était citoyen français de plein droit et pas musulman (confère l’Histoire du Colonel Ben Daoud).

De cette dichotomie est née un « habitus » (Pierre Bourdieu), ou un « mythe » (Claude Levi Strauss), qui veut que l’islam soit étranger à la République, pire même que dans l’histoire de la Chrétienté et dans celle de la décolonisation, l’islam est l’ennemi de la France…

De ce fait sociologique et historique, la création de l’islam de France a véritablement débuté dans les années 70, avec une population à 99% étrangère, alors qu’aujourd’hui, elle est à 85% française, mais ni l’Etat ni les musulmans ne se départissent de cet héritage. La France est fondée par le droit, qui est la source de sa légitimité et de sa culture. Ce droit connaît une hiérarchie, au sommet de laquelle règne non pas Dieu mais la Constitution. Constitution qui est laïque.

La laïcité est un concept « franco-français », même s’il existe sous des formes différentes dans d’autres pays qui ont d’ailleurs donné naissance à des gouvernements dits « islamistes » : Turquie et Tunisie. Il y a une règle immuable : sans règles, pas de victoire. Les musulmans de France jouent au « Rugby » avec une équipe de « Tennis ». Ils sont donc sûrs de perdre, et l’Etat ne se prive pas de coups « illégaux » face à des « cancres ».

Le FORIF est sans doute l’expression la plus coloniale et la plus hypocrite de cette situation : une organisation illégale, illégitime, sans représentation et sans financement. 

« La loi de 1905 proclame en premier lieu la liberté de conscience : “La République assure la liberté de conscience”. Elle a pour corollaire la liberté religieuse, la liberté d’exercice du culte et la non-discrimination entre les religions.

Elle pose en second lieu le principe de la séparation des Églises et de l’État : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.»

Si l’Etat « ne reconnaît aucun culte » et « assure la non-discrimination entre les religions », comment se fait-il qu’il ne reconnaisse pas une organisation légalement élue (CFCM) et comment peut-il lui demander de s’auto-dissoudre ?  Dans quel Etat de droit, la séparation des pouvoirs est-elle à ce point foulée aux pieds et la laïcité bafouée, au point que l’Etat demande à une organisation religieuse de se dissoudre parce qu’il ne la reconnaît pas ? De quel Droit ? Sur quel fondement juridique et constitutionnel ? 

Imaginons cette affaire portée devant la « Cour Européenne des Droits de l’Homme », qui demandera si la même injonction a été adressée aux Catholiques, aux Protestants ou aux Juifs. Vous imaginez le « tollé » si l’Etat demandait au « Conseil des Evêques de France » ou au « CRIF » de se dissoudre ?

Mais il est vrai qu’en la matière, ceux qui doivent défendre la laïcité avaient déjà « passé le Rubicon », en menaçant de « représailles » les « imams » qui ne signeraient pas la Charte « illégitime » des Imams. Si nous ne sommes pas dans une violation absolue de la laïcité, c’est que la laïcité n’existe pas, ou peut-être n’existe-t-elle pas pour les seuls musulmans ?

Mais revenons au FORIF, qui est une organisation « sans statut » (un forum n’a pas de réalité juridique), composé de manière discrétionnaire et confidentielle par l’Etat ; discrétionnaire car l’Etat convoque qui il veut sans justifier de critères de sélection (secrets), confidentiels car les critères de recrutement et les membres sont confidentiels.

Ce type d’organisation a déjà été pratiqué à l’époque coloniale avec « les Bons Bachaghas », mais depuis toujours en France, avec des comités ou des collectifs asservis à des intérêts particuliers (lobbies, partis politiques, Etat…) et censés être représentatifs ou universels. Bien entendu, il existe des gens de bonne volonté dans ce FORIF, dont on utilise la bonne foi pour légitimer une organisation illégale et illégitime.

Le ministère de l’Intérieur, qui contrôle les religions, peut-il être l’organisateur des religions ? Le ministère de l’Intérieur, qui veille à la séparation de l’Eglise et de l’Etat, peut-il dissoudre une organisation religieuse et en décréter une nouvelle ? Sur quel fondement ? Une organisation non élue et « secrète » peut-elle être légitime, légale et représentative ?

Un ordre du jour du FORIF qui ne comprend pas les deux maux principaux de l’islam de France – « la représentativité et le financement » – est plus proche de « Tartuffe ou de Pagnol » que de « La Laïcité et du Droit ».

Vous désapprouvez le système de gouvernance « non démocratique et non souverain » de l’Islam de France. Estimez-vous qu’il a toujours été doublement mis sous tutelle, à la fois par le gouvernement français et les puissances étrangères, telles que l’Algérie, le Maroc, la Turquie, mais aussi l’Arabie saoudite et le Qatar ?

L’islam souffre de deux maux : ne pas être français et ne pas avoir de financement indépendant. Tant que les musulmans français joueront la « mauvaise partition », nous aurons une mauvaise « musique » et une cacophonie incompréhensible. 

La religion a toujours été un instrument de pouvoir mais sans I’jtihâd, nous n’y arriverons pas. Les musulmans doivent faire un effort pour réformer l’islam de l’intérieur et cela passe par une reprise en main de leur identité française.

Les tutelles multiples permettent toutes les soumissions et toutes les compromissions pour servir des intérêts qui ne sont ni ceux de l’islam en France, ni ceux de la République, et encore moins ceux des musulmans français.

Au-delà du problème du financement, se pose celui de la légitimité. Il faut sortir du système des mosquées et refonder la légitimité d’une autorité par un suffrage direct des musulmans français « hors mosquées ». De toute façon, si l’Etat applique la « loi sur le séparatisme », ce qu’il ne fera pas, préférant jouer de la menace de son application pour mieux asservir ses vassaux dans certaines mosquées, l’Islam de France sera en faillite dans 5 ans ( juste au moment des élections…).

Comment faire, d’après vous, pour que l’Islam de France s’affranchisse de ses tutelles aliénantes ? Est-ce que cela doit passer par un financement indépendant ?

L’aliénation est un processus volontaire, il faut donc en premier lieu que les musulmans aient la volonté de se libérer de ces aliénations, et de vivre un islam plus apaisé avec eux-mêmes et avec la société dans laquelle ils évoluent, et non dans les projections d’un « ici fantasmé ou rejeté » ou d’un « là-bas idéalisé en identité supranationale supérieure ».

Ensuite, il faut refonder une citoyenneté, et reprendre l’essence même du texte coranique qui ne laisse aucune équivoque sur l’appartenance à la cité « terrestre » et à la « relation à l’autorité civile » Puis, passer d’un « islam du paraître » (« la djellaba ») à un « islam de l’être », du « bon comportement ».

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Une fois que les musulmans français se sentiront pleinement français et sans animosité envers leur nationalité, leurs lois et leur culture française, ils pourront aller vers une « transmutation » de « l’islam en France » en « islam de France ». 

Il y a, à mes yeux, deux étapes indissociables : la refondation de la représentation et la mise en place d’un financement indépendant.

L’Aïkido nous apprend qu’on ne s’oppose pas à une force plus forte que soi, mais qu’on utilise celle-ci. Notre société est fondée sur l’argent et le commerce, les associations de défense de consommateurs font plier les GAFA qui, eux-mêmes, font plier les Etats. Pourquoi ne pas déplacer la problématique du financement et de la représentativité autour du seul lobby reconnu en France et en Europe…celui des consommateurs ?

Après tout, on peut « laïquement » voir le citoyen comme un consommateur : à l’école, dans les cantines, dans les espaces de loisirs et culturels… Il pourrait être judicieux de reprendre l’idée de l’ancien aumônier militaire en chef du culte musulman Abdelkader Arbi : créer une association de consommateurs musulmans. 

Je vous garantis que, sous la pression des « Tours Operators et de la Grande Distribution », les fêtes musulmanes seront des jours fériés, et les écoles musulmanes une priorité du gouvernement… quel qu’il soit.

Pour le financement, une solution existe, transparente, simple, immédiate et sécurisée, mais il semble que la transparence ne soit ni du goût de l’Etat ni de celui de représentants de l’islam d’ailleurs… Il s’agit d’un projet de création d’une carte bancaire aux services élargis, adossée à un compte, le tout dans le cadre d’une néo-banque créée à cet effet. 

L’objectif ? offrir aux flux financiers de l’islam de France les traçabilité et transparence qui lui font défaut. J’ai porté ce projet très construit devant les plus hautes instances de l’Islam de France de l’Etat, sans résultat. Tout le monde a témoigné de la pertinence du projet et de la justesse des propositions, mais personne n’a osé soutenir le projet.

Comment expliquez-vous que le sort des aumôniers musulmans, que vous décrivez comme âgés, esseulés, sans moyens et souvent sans ressources, soit à ce point si peu enviable ? 

Avant toute chose, je veux rendre un hommage appuyé et en particulier à « mon équipe », composée d’hommes et de femmes exceptionnels. Si les premiers aumôniers remontent au Moyen Âge, le statut moderne de l’aumônier hospitalier date du XXème siècle et s’est construit sur la culture et l’identité françaises, qui sont catholiques.

Les premiers aumôniers étaient des prêtres catholiques, qui étaient payés par leur église et avaient fait vœu de célibat et de pauvreté. Ce qui n’est pas le cas des aumôniers musulmans, qui ne sont pas salariés par « leur église », sont mariés et n’ont pas fait vœu de pauvreté.

Donc, ils doivent avoir un deuxième métier dans le civil ou être imam (ce qui est déjà un problème en soi de statut et de financement). L’Etat a l’obligation de prendre en charge les aumôniers, mais l’Etat ne fait pas son job, ou le fait de manière parcellaire et illégale, et souvent de manière discriminatoire vis-à-vis des autres religions.

Le système consulaire et le financement (ou pas des rapatriements des corps) fait naître une concurrence anormale et un business malsain entre des sociétés privées et des aumôniers bénévoles, totalement dépossédés. En l’absence d’un syndicat national des aumôniers, indépendant des Mosquées, pour défendre la profession, il y a peu de chances d’y arriver.

Concernant la formation des cadres religieux de l’Islam de France, vous proposez de « décentrer la question de la formation et du statut des imams en prenant comme métier référent celui de l’aumônier ». Pourriez-vous développer votre point de vue ?

Il est opportun de constater que le FORIF ne s’occupe pas des aumôniers qui sont de fait le seul métier reconnu par la loi de 1905 et par l’Etat. 

Premier point : le statut 

L’Aumônier est un métier reconnu par la loi de 1905, mais qui a surtout une « fiche métier » reconnue par l’Etat. Donc, en clair, vous pouvez demander une formation continue pour un métier qui existe « aumônier » et vous inscrire à Pôle Emploi, mais pas pour un métier qui n’existe pas « Imam ». 

L’Aumônier dans la tradition catholique est un « prêtre aumônier ». C’est donc un « super prêtre ». Cette notion d’inclusion nous permettrait de faire la même chose avec les aumôniers musulmans qui remplissent toutes les fonctions d’un imam, avec en plus celle spécifique à l’aumônier. Ainsi, en formant et en diplômant des aumôniers musulmans, nous formons 120% d’un imam, l’aumônier salarié peut donc, sur son temps libre, être imam…

Second point :  la formation

Jamais l’Université française, qui est le temple de la laïcité, ne décernera des diplômes universitaires religieux. Or, sans diplômes, pas de statut ni de financement des études.

Par contre, Aumônier n’est pas un ministère, mais un métier. Il est, par conséquent, ouvert à la formation professionnelle. Ma proposition est de créer une formation certifiante d’aumônier, inscrite au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles), et donc finançable par Pôle Emploi et par la CPF, et accessible en alternance.

Non seulement cela est possible, mais les catholiques font financer une formation équivalente par la formation professionnelle pour plusieurs milliers d’euros par stagiaire. Mon livre décrit avec précision comment donner un statut et une formation reconnue par l’Etat aux aumôniers, ce qui permettrait de construire un islam souverain et éclairé…mais tous ont refusé… 

Je tiens d’ailleurs à la disposition de tout journaliste, chercheur, lanceur d’alerte ou citoyen curieux, l’ensemble de mes correspondances prouvant que ces idées nouvelles, désintéressées et nées de mon expérience, ont été portées à la connaissance des plus hautes instances en responsabilité autour de l’Islam de France. 

Troisième point :  l’organisation

Les aumôniers étant un métier, ils peuvent se syndiquer en branche professionnelle, être reconnus par l’Etat et voir définies leurs conditions d’exercice pour, enfin, retrouver une normalité.

Est-il exact de dire que vous plaidez pour une refondation de la pensée théologique au sein de l’Islam de France ? Une refondation aux vertus libératrices, seule à même, selon vous, de couper le cordon avec le traditionalisme qui règne dans la plupart des pays musulmans.

J’ai l’immense privilège d’avoir travaillé en Algérie, au Maroc et en Tunisie? mais aussi d’avoir voyagé à Bahreïn, au Sénégal ou en Turquie. Il est clair que la pratique de l’islam y est différente, voire même diamétralement opposée, et qu’à la culture locale et aux traditions, s’ajoute le rôle de l’Etat qui contrôle l’islam dans tous les pays musulmans.

Le seul pays où les musulmans ne sont pas sous le contrôle de l’autorité de l’Etat, c’est la France… ce qui est sans doute une des causes du quiproquo. L’islam est une belle religion, libératrice depuis sa naissance : Droit pour les femmes, les esclaves,liberté de culte…

Malheureusement, depuis la chute de Cordoue, l’islam des lumières s’est peu à peu transformé en islam de décadence, de colonisabilité, voire de ténèbres. Bien entendu, le musulman demeure ouvert, joyeux et fraternel, mais saisi par le doute, les injonctions paradoxales, l’effondrement du savoir, la médiatisation de la croyance, la société du paraître et du jugement, il en oublie parfois l’essentiel : « Dieu et son rapport direct au créateur ».

Il en oublie sa mission « donner le bon exemple », « faire le bien », et « faire aimer l’islam ». Si tous les musulmans de France pouvaient passer un dixième du temps qu’ils passent à confronter l’islam à la République, ou opposer leur culture d’origine à leur identité française, à faire « aimer l’islam », nous serions la Religion la plus aimée et la plus respectée.

Pour pouvoir nous réformer, nous devons faire l’Itijihad, le grand Jihad, le seul, le vrai, celui contre nous-mêmes, contre nos peurs et nos fausses croyances, notre égoïsme et notre ignorance.

Inscrire l’Islam de France dans la modernité française, c’est redonner à l’islam sa noblesse et sa beauté, c’est continuer l’œuvre d’Ibn Khaldun et de l’Emir Abdelkhader.

L’islam est une religion de lumière et de paix. Soyons des serviteurs de paix et des passeurs de Lumières. Redonnons du sens et de l’espoir.

Propos recueillis par la rédaction Oumma

« Le Préfet de l’Islam et l’Indigène de la République »,
un livre que nous vous recommandons particulièrement.

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