La découverte du corps sans vie et lardé de plusieurs coups de couteau d’une étudiante saoudienne a provoqué un choc immense, mardi matin, dans la localité de Colchester, au cœur de l’Essex, l’annonce de ce meurtre atroce réservant un réveil douloureux à toute une collectivité, et plus particulièrement à son jeune frère qui résidait avec elle en Grande-Bretagne.
C’est sur le trajet qu’elle empruntait tous les jours pour se rendre à l’Université que la jeune femme de 30 ans, revêtue d’un hijab et d’une abaya, a été poignardée à mort, ses blessures profondes étant autant de stigmates de la violence de l’agression. Est-ce le racisme sauvage qui est le mobile du crime ?
La police, à pied d’œuvre, s’interroge sur le profil et les motivations du criminel, en n’écartant aucune piste, tandis que l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Londres, le Prince Mohammed bin Nawaf, très affecté par le drame, a fait aussitôt part de sa volonté d’être informé en temps réel de l’évolution de l’enquête. "Nous sommes conscients que la robe et le voile de la victime ont contribué à faciliter l’identification de son appartenance religieuse, et effectivement le crime raciste est l’une de nos plus sérieuses pistes d’investigation pour l’heure", a déclaré le surintendant Tracy Hawkings.
Arrivée en Grande-Bretagne, il y a tout juste quelques mois de cela, accompagnée de son petit frère pour y poursuivre son cursus universitaire, la mort tragique de la jeune femme, appréciée de tous, a ébranlé la direction et les étudiants de l’Université d’Essex, et au premier chef les 200 étudiants saoudiens qui y sont inscrits. "C'est une tragédie qui nous traumatise tous, d'autant plus qu'elle a eu lieu en plein jour et pas la nuit. La zone où le crime a été commis est une zone réputée dangereuse, où l’on déplore des agressions racistes et notamment islamophobes", a confié, bouleversé, Abdul Razak, un étudiant en linguistique, au quotidien The Independent.
De leur côté, les responsables de l’Université d’Essex ont décidé de mettre en place un service de navettes desservant les zones situées en dehors du campus, en fin de journée et le soir. "Nos pensées vont vers la famille et les amis de la jeune femme décédée dans des circonstances dramatiques. Nous sommes profondément attristés par cet incident tragique", pouvait-on lire dans le communiqué officiel qui tentait de mettre des mots sur une vive émotion indicible.
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