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Un Révérend écossais dans la tourmente pour avoir ouvert les portes de sa paroisse à ses frères musulmans, dont la mosquée a été incendiée

Il fut l’un des premiers à s’émouvoir de l’incendie criminel qui ravagea, le 17 novembre dernier, le centre islamique de sa bonne ville de Bishopbriggs, et l’un des rares à tendre la main à ses frères en Dieu musulmans, si durement éprouvés, le Révérend écossais Ian Taylor s’est attiré de fortes rancoeurs, au-delà de ses plus sombres prédictions, pour avoir accepté que sa paroisse résonne des invocations islamiques.

Outré par la montée en flèche des actes anti-musulmans au pays du chardon, dans les jours qui ont suivi les attentats du 13 novembre à Paris, et affligé par la soif de vengeance d’obscurs pyromanes qui réduisirent en cendres la petite mosquée locale, l’homme d’église n’a pas hésité à ouvrir les portes de son lieu de culte pour que la grande prière collective du vendredi puisse s’y accomplir dignement et sereinement.

Mise à rude épreuve par les réactions hostiles de certains de ses paroissiens, dont le plus ulcéré déposa une plainte officielle auprès du presbytère de Glasgow, et par les critiques assassines qui fusèrent ici et là, par courriels interposés de la part d’un de ses pairs, mais aussi d’Ecossais furieux installés aux Etats-Unis, sa conception de la charité chrétienne a été certes ébranlée, mais n’en a pas été altérée, bien au contraire…

Blanchi de toute faute par sa hiérarchie, le généreux et courageux Révérend Ian Taylor, fort de cette confiance renouvelée, préfère faire abstraction de la fureur déclenchée par son geste venant du cœur pour se réjouir de l’élan de solidarité témoigné par d’autres chrétiens, et de l’intérêt que lui porte un chercheur de l’Université de Saint Andrews qui lui a demandé de faire le récit détaillé de cet épisode mouvementé, mais riche d’enseignements.

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"En tant que chrétiens, nous croyons que l'amour est plus fort que la haine. En tendant la main aux fidèles musulmans en ce moment de douleur, j’espérais humblement construire des relations plus fortes et durables entre chrétiens et musulmans au sein même de ma paroisse", a-t-il déclaré, comblé par la qualité des liens tissés avec Shafiq Sharif (voir photo ci-dessus), l’un des responsables du centre islamique al-Farooq qui fut la proie des flammes.

"Nous sommes vraiment très reconnaissants pour le soutien que nous avons reçu et continuons de recevoir de la part de l'Eglise d'Ecosse et de chrétiens de Bishopbriggs", a tenu à souligner ce dernier, en témoignant son infinie gratitude à celui qui l’a accueilli à bras ouverts, lui et les 80 familles musulmanes, dès le lendemain du drame et qui est devenu depuis un ami cher. "Nous avions réussi à créer un petit endroit où nous pouvions nous réunir et nous recueillir en toute quiétude, et maintenant nous n’avons plus rien, que des cendres. Sans le Révérend, nous serions perdus", a ajouté Shafiq Sharif avec émotion.

"Je nourrirai toujours l’espoir que quelque chose de bon puisse sortir d’un acte aussi odieux et destructeur que l’incendie criminel visant une mosquée", se plaît à répéter le Révérend loué par les musulmans de Bishopbriggs, dont le souhait le plus cher n’a rien désormais d’un vœu pieux.

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