A mille lieues de l’utopie fantaisiste et humoristique de la série télévisuelle canadienne « la petite mosquée dans la prairie », la réalité de la petite mosquée Assahba au cœur urbain de Montréal est autrement plus sombre et oppressante, plongeant dans la consternation son directeur d’origine marocaine, Adil Cherkaoui (photo ci-dessus), ses fidèles, et toute une communauté, cibles de l'acharnement d'un groupe d'extrême droite assoiffé de vengeance.
Dans la ligne de mire d’ultras déterminés à nuire, dont les nervis courent toujours, le lieu de culte musulman a subi depuis plusieurs mois des attaques incessantes d’une violence inouïe, la dernière en date ayant failli tourner au drame, lorsqu’un homme « blanc », tel que décrit par la police, et armé d’un sabre a brutalement surgi de nulle part, fonçant droit dans l’enceinte sacrée afin d’y faire un carnage.
Fort heureusement, les policiers chargés de surveiller les parages ont pu intervenir à temps pour stopper net ce tueur de musulmans en puissance, recourant à un pistolet paralysant pour le dissuader d’allumer un cocktail Molotov qu’il s’apprêtait à jeter sur l’édifice. Un édifice cultuel maintes fois vandalisé et défiguré par des croix gammées et autres inscriptions racistes hostiles et ordurières, dont l’effrayant et récurrent « Kill islam » taggué en noir en guise de signature funeste.
Installé depuis 1995 au Québec, Adil Cherkaoui est aujourd'hui en proie à l'angoisse face à une haine implacable qui frappe sans répit, lui-même ayant fait l’objet de nombreuses menaces de mort, parmi lesquelles une lettre contenant une poudre blanche et lui promettant de l’envoyer en enfer avait été prise très au sérieux par les forces de l’ordre. "Ils ont une liste de personnes à éliminer et ils ont placé mon nom en tête de cette liste’’, s’est plaint ce dernier à la police, ainsi que l’a rapporté CBC News.
Des images du lieu de culte diffusées par CBC News
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