C’est un lundi noir qui a assombri ce début de semaine en Norvège, plongeant la communauté musulmane dans l’effroi et la détresse à l’annonce de l’agression sauvage à la hache qui a blessé grièvement le plus éminent imam d’Oslo, Nemat Ali Shah.
Souffrant de plusieurs blessures profondes sur un côté du visage et notamment sous l’œil, l’imam de 57 ans, porté en haute estime par tous les fidèles et à qui l’on ne connaît aucun ennemi, a été hospitalisé d’urgence, après avoir été lâchement attaqué par surprise, lundi 16 juin à la nuit tombée, sur le chemin qui le menait à son domicile, par un assaillant masqué, déterminé à ne lui laisser aucune chance.
Selon les premiers témoignages recueillis par la police, l’assassin en puissance était revêtu d’un "pantalon de jogging noir avec une bande blanche, d’une veste verte, noire et grise et des chaussures à semelles blanches", le quotidien Dagbladet indiquant que le visionnage des vidéos de surveillance était en cours.
Qui se cache derrière la main criminelle qui a cherché à abattre le plus haut dignitaire religieux de la prestigieuse mosquée Jamaat Ahl-sunna, lequel se serait défendu à la force de ses poings, comme l’attestent ses blessures aux doigts et aux mains ? La question angoissante hante les esprits et tourmente particulièrement Ghulam Sarwar, le président de la mosquée d’Oslo, d’autant plus qu’aucune menace, provocation ou profanation n’a précédé cet acte innommable.
L’intervention chirurgicale réussie, grâce à laquelle l’état de santé de l’imam s’est stabilisé, a procuré un immense soulagement général, sans pour autant apaiser l’anxiété palpable née des questions restées à ce jour sans réponses.
Parmi les fidèles bouleversés, personne n’a oublié la série d’attaques islamophobes qui, tout au long de 2013, a pris pour cible la grande mosquée de la capitale norvégienne, la vandalisant et la souillant sans trêve. Des opérations commandos signées d’une extrême droite galvanisée par son nouveau guide suprême, Anders Breivik, ce terroriste néo-nazi, monstre de sang froid et furieusement islamophobe, auteur du massacre d’Utoya en juillet 2011, dont l’influence néfaste n’a cessé de croître depuis la cellule de Skien où il croupit, aussi incroyable et terrifiant que cela puisse paraître.
Force est de constater que l’engeance du mal déchaîne les forces du mal, à l’instar de ce groupe extrémiste anonyme qui, toujours en 2013, a surgi brusquement de nulle part pour menacer d’incendier toutes les mosquées de Norvège, suscitant indignation et peur au sein de la communauté musulmane déjà très éprouvée.
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