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Ouzbékistan : des femmes musulmanes jetées en prison pour avoir suivi des cours de Coran à domicile

Au cœur d’un bras de fer géopolitique entre l’Occident et la Russie, la République laïque d’Ouzbékistan, où l’écrasante majorité des croyants se prosternent devant Allah, vient de donner une fois de plus du grain à moudre aux groupes de défense des droits de l’Homme qui montent régulièrement au créneau pour dénoncer la main de fer du pouvoir, toujours plus intransigeante envers l’islam, et tirer la sonnette d’alarme sur des libertés religieuses qui se réduisent comme peau de chagrin.

C’est à Tachkent, la capitale de ce pays le plus peuplé d’Asie Centrale, et dans l’intimité de leurs foyers que des femmes musulmanes ont été interpellées manu militari, jeudi 4 décembre, puis jetées en prison sans ménagement pour un crime jugé hautement répréhensible : l’enseignement du Coran à domicile, auprès de jeunes filles avides d’approfondir leurs connaissances et de lire à travers les lignes du Texte.

Il n’en fallait pas plus pour que plane sur ces réunions privées la forte suspicion de « radicalisme », Hanife Mirganieva, qui faisait office de professeur et guide spirituel, et dont l’époux croupit déjà derrière les barreaux, étant considérée par les autorités ouzbèkes comme la belle prise de ce coup de filet en sa qualité de meneuse de la sédition.

Cette descente de police musclée, à laquelle un petit noyau de femmes, plus chanceuses, ont réussi à échapper in extremis, a fait l’affligeante démonstration de la répression incessante qui frappe les musulmans, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, partout et à tout moment, donnant ainsi publiquement raison aux organisations des droits de l’Homme et à leurs rapports accablants qui épinglent des "campagnes pluriannuelles faites de détentions arbitraires, de tortures et d’arrestations de musulmans au seul motif qu’ils pratiquent leur foi en dehors des contrôles de l'Etat".

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Le raffinement de cruauté ouzbèke envers la communauté musulmane n’a pas de répit, ni de limites, et bien qu’il n’y ait aucune disposition légale interdisant la vente de hijabs, une nouvelle législation adoptée en 1998 a criminalisé le port du voile, à coups d’amendes prohibitives qui représentent cinq à dix fois le salaire minimum mensuel.

Et comme si cela n’était pas suffisamment dissuasif et punitif, des peines de prison viennent compléter ces mesures de rétorsion qui interrogent grandement : jusqu’à quelles extrémités peut entraîner la lutte contre l’extrémisme, ce paravent d’une islamophobie qui ne dit pas son nom et s’autorise toutes les dérives ?

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