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Où va Tebboune et, derrière lui, l’Algérie ?

Les annonces faites hier, lundi 1er mars, par M. Tebboune sont celles d’un homme pressé. Il veut que les élections législatives et communales se tiennent le même jour, dans un délai de trois mois. Estimant que les revendications du « Hirak » ont été satisfaites pour l’essentiel, et qu’avec la tenue des élections annoncées le bonheur du peuple sera à son comble, il a hâte de lui faire ce plaisir et d’en finir pour aller enfin goûter aux joies d’une convalescence bien méritée.

En glissant, dans ses propos, l’idée qu’il n’existe pas dans les opérations électorales un seuil minimal de voix, en-deçà duquel elles peuvent être considérées comme nulles, il voulait solder le passé (son élection avec un taux de participation minoritaire et le référendum sur la Constitution rejetée par 80% du corps électoral), et avertir le pays que les résultats des prochains scrutins seront validés, même avec 1% des voix ou moins.

C’est donc un martial « marche ou crève ! » qui vient d’être jeté à la face du « Hirak », et un puissant appel d’air donné en cadeau aux anciennes formations politiques, assurées de pouvoir réintégrer l’Assemblée nationale et les Conseils communaux et wilayaux avec 1% des votes ou moins.

Si M. Tebboune avait annoncé qu’en raison de la situation prévalant dans le pays, les membres de la future Assemblée nationale et des futures APC/APW seraient exceptionnellement désignés au lieu d’être élus, la décision aurait paru moins blessante, moins humiliante, moins provocatrice aux yeux du peuple du « Hirak », car pouvant au moins passer pour fondée en rationalité : nécessité fait loi dans les cas de force majeure.

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Un nouveau camouflet vient d’être inutilement infligé au « Hirak », sous les regards d’un monde qui ne voit aucune intelligence dans ce qui se fait pour mettre fin à la crise, mais seulement de l’entêtement propre à l’attiser.

Le pouvoir a joué toutes ses cartes et laissé passer toutes les chances s’offrant à lui, sans faire un seul geste en direction du « Hirak » depuis la démission de Bouteflika, le 2 avril 2019. Rien qu’un fait accompli après l’autre. C’est avec ça qu’on compte faire rentrer les gens chez eux et donner un nouvel élan au pays ? C’est de cette façon qu’on veut faire passer le chameau par le chas de l’aiguille ? 

Eh bien, il ne passera tout simplement pas !

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