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Médine : le paravent de l’ambiguïté

Le chanteur Médine assure, malgré l’antagonisme des termes[1], vouloir « assainir le débat public »[2]. Une noble intention qui ne résiste pas à l’épreuve des faits. Comment prétendre assurer les conditions d’un dialogue serein quand des clichés d’une malveillance criante sont martelés clip après clip ? L’artiste ne contribue-t-il pas à produire ce qu’il s’attache précisément à dénoncer ? Sans céder aux sirènes médinophobes et médinophiles exaltant l’un ou l’autre camp, nous proposons, dans ce qui suit, d’analyser le discours de Médine, tel qu’il se donne à voir dans ses textes.      
 

 « Étudier reste la seule solution
Pour les blancs, les noirs, les gens issus de l’immigration » [3]

Il est évident que la tonalité générale de ses textes ne l’enferme pas dans les ténèbres du djihadisme et de l’exclusion. En écoutant ses paroles, on perçoit que les clichés mis en cause regardent l’horizon avec l’espoir que les jeunes de quartier soient plus engagés dans les dynamiques d’intégration. La rythmique lourde – parfois brutale – qui imprime sa marque se porte sur une fracture sociale qui sévit depuis longtemps dans les cités où les traverses de parcours se conjuguent à la douloureuse réalité du terrain. L’environnement social décrit dans ses chansons nous renvoie à l’exclusion des jeunes de quartier, en rupture avec la scolarité, où l’épanouissement se recherche souvent dans la transgression loin des valeurs portées par la culture républicaine. C’est ainsi que le divertissement se vit dans les cités : dans une frénésie compensatoire qui pousse ces jeunes vers les portes des discothèques, les murs de graffitis et les effets décervelant d’un Rap violent offert en seule pitance à leurs oreilles.

« Ma richesse est culturelle, mon combat est éternel
C’est celui de l’intérieur contre mon mauvais moi-même
Mais pour le moment les temps resteront durs
Et pour le dire une centaine de mesures
Jihad ! »[4]

Dans ce contexte, l’un des objectifs de caractère intermédiaire mais néanmoins fondamental dans sa démarche est donc de restaurer le statut initiatique d’un « jihad intime »[5] mettant l’homme aux prises avec ses propres pulsions. A l’aune de ce cadre argumentatif, le public-cible est clairement désigné – musulmans de l’immigration au centre du blason ; futurs convertis à la périphérie – l’islam doit opérer comme la voie de retour vers une identité à la fois française et musulmane assumée au-delà des seules racines des personnes parce qu’elle dépasserait précisément l’ethnie, la nationalité et les usages culturels.
Cette voie de retour revêt tous les aspects de l’islam le « plus authentique » : elle se réaliserait par l’étude plutôt que par la passion et la distraction ; elle interpellerait le cœur et l’esprit plutôt que le corps ; et enfin elle réhabiliterait les jeunes du présent comme descendants et héritiers de glorieux ancêtres. Cet alliage de contenus et de connotations est effectivement très puissant. Il supposerait cependant qu’on l’accompagnât d’un argumentaire et d’une gamme de concepts judicieusement élaborés. Se piquant de connaissances érudites[6], Médine emploie fréquemment la citation comme déclencheur rhétorique, à défaut d’être en accord avec le contexte. Sans s’étendre sur sa compréhension des aphorismes dans lesquels il puise, on peut légitimement se demander s’ils sont manipulés avec l’égard qu’ils méritent, fussent-ils employés dans le cadre littéraire du chiasme. Qu’importe la fidélité au raisonnement, pourvu que, comprend-on, l’harmonie du style est assurée.

 « En me référant toujours dans le Saint-Coran »
« Je porte la barbe j’suis de mauvais poil
Porte le voile t’es dans de beaux draps »
« Je vous le demande en tant qu’homme de foi »[7]

Si le phrasé de Médine se nourrit amplement de formules toutes faites comme aiment à le pratiquer les rappeurs, il ne manque pourtant pas de franchise et il est intéressant de rendre ici le ressenti missionnaire de sa démarche. Dans ses clips, son texte baigne dans une ambiance scénique en accord avec l’idéalisation que l’artiste nourrit de l’islam, et que, selon lui, seuls des musulmans de bon aloi peuvent avoir en apanage forts d’une exaltation religieuse extinguible à moindre frais (barbe, voile, halal, etc.). Dans son esprit, l’islam se fonde au détriment de leur identité nationale au prix d’une réduction caricaturale de la religion dont ils se revendiquent faute de culture et de rapport profond à celle-ci.

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« Je me suffis d’Allah, pas besoin qu’on me laïcise »
La laïcité n’est plus qu’une ombre entre l’éclairé et l’illuminé
Nous sommes épouvantail de la République »[8]

 
Ces « laïcards », déplore-t-il, forgeraient une laïcité dévoyée[9], agressive et acculturante dans le sens sociologique du terme. De la même façon que certains vêtements – comme le voile islamique – sont perçus comme une foucade que d’aucuns perçoivent comme liberticide et passablement attentatoire aux règles du vivre-ensemble, la laïcité des « laïcards », dans cet espace serait perçue, toujours selon Médine, comme une machine de guerre asphyxiante à laquelle il reproche en particulier son incapacité à se regarder soi-même. Ce faisant, il peint un tableau martyrologique de la société française où le musulman serait une « victime » (« épouvantail ») n’ayant d’autre choix que de résister à la « laïcisation » qu’on lui oppose à l’appui d’un islam protecteur (« je me suffis d’Allah »).

 « Si j’applique la Charia les voleurs pourront plus faire de main courante »
« Islamo-caillera, c’est ma prière de rue »
 « Le polygame vaut bien mieux que l’ami Strauss-Kahn »
« J’mets des fatwas sur la tête des cons »[10]

 En 2015, nouvelle controverse sur fond de terreur djhadiste. Si les sujets évoqués sont discutables au critère de la rigueur intellectuelle, les amener en des termes outranciers ne peut que provoquer dévastation de l’esprit critique et flambée des émotions. L’audace de ces formulations pour le moins sibyllines vaut à ses détracteurs une légitime part de réprobation lorsqu’il brandit d’inlassables manifestes de dénonciation contre une laïcité jugée « galvaudée » et dont il dénie la légitimité de son application en se prévalant du Coran et en rejetant avec la même fougue les « démons » qui en tourmenteraient l’esprit.
Plus grave, lorsque ses outrances atteignent leur paroxysme en reprenant à son compte des implicites nauséabonds de clichés que chérit l’extrémisme islamiste, malgré l’ambivalence de concepts peu pondérables qui fusent à l’esprit (« fatwa », « charia », « islamo-caillera »). La mémoire nous conduit alors inexorablement vers la couverture de son album « Jihad » dont l’iconographie – ornée d’un glaive et d’une cohorte de combattants en arrière-plan – pivote sur cette même rhétorique lancinante et belliqueuse confinant à l’extrême.

 

« Le savoir est une arme »
« Si j’te flingue dans mes rêves (…) »
« Crucifions les laïcards comme à Golgotha » [11]

Tout un lexique de l’arsenal est brandi « en arme de défense »[12] contre le « péril laïcard » menaçant son identité, en droite ligne de laquelle se fonde le slogan « le savoir est une arme » dont se prévaut Médine depuis des années. Sauf que, prisonnier de ce cadre rhétorique, nous autres auditeurs, avons l’impression d’une redondance incendiaire où la force de conviction se confond avec la brutalité. Pour exemple, le passage « crucifions les laïcards » relève de l’injonction dont la résonance est amplifiée par la comparaison qu’il établit avec la scène christique de la crucifixion de par la violence qu’elle incarne.
En l’état, et faute d’herméneutique « médinologique », il apparaît parfaitement légitime d’y voir, tout au moins, un appel à la violence. Cependant, comme dans toute création artistique, il convient de démarquer nettement la position du chanteur de celle de l’énonciateur qui assumerait cette injonction. Autrement dit, dans quelle bouche Médine place t-il cet appel ? La tâche est ardue étant donné le caractère décousu de son texte et les incessants sauts et ruptures de focalisation qui parcourent sa chanson. Du reste, et ce n’est pas élément mineur dans cette affaire, Médine pose, par ses imprécations lancinantes, tous les jalons d’une connotation violente que la mémoire associe fatalement au glaive et au vocable « jihad » qu’il brandissait autrefois.

 « La sensation d’être allé trop loin »[13]

Nous savons que l’art appartient à l’artiste et qu’à Médine, maître de son œuvre, appartient le fin mot de l’histoire. Comment donc ne pas se risquer à la surinterprétation lorsque, dans un tel texte littéraire, tout est matière à conjectures ? Face à la rémanence de brutalité que lui opposent certains observateurs, Médine cède à la dénégation fort de l’efficacité de l’outrance et de l’innocence de l’ambiguïté : un procédé qui brouille son message et pourrait bien être une façon de déférer allusivement et subtilement à cet usage.
Les désaveux répétés de Médine ne vont pas de soi[14], et s’il a besoin de brandir l’habileté de l’interprétation comme un totem c’est, précisément, qu’il veut se prémunir de l’évidence derrière le commode paravent de l’ambiguïté.
 
 
 
[1] « Parce qu’il manipule des sujets explosifs, évidemment. Et que cela lui explose parfois au visage », http://www.europe1.fr/culture/medine-du-havre-au-bataclan-la-provoc-comme-instrument-3678275
[2] https://www.20minutes.fr/culture/1622019-20150603-medine-certains-simple-fait-rappeur-musulman-engage-provocation
[3] Médine, Jihad, « Jihad, le plus grand combat est contre soi-même », Din Records, 2005
[4] Médine, Jihad, « Jihad, le plus grand combat est contre soi-même », Din Records, 2005
[5] Compris comme « un combat contre soi-même ».
[6] « Dieu est mort selon Nietzsche, Nietzsche est mort » signé Dieu ». Médine, Don’t Laïk, « Démineur », Din Records, 2015.
[7] Médine, Don’t Laïk, « Démineur », Din Records, 2015.
[8] Médine, Don’t Laïk, « Démineur », Din Records, 2015.
[9] https://www.lesinrocks.com/2015/05/30/musique/medine-la-laicite-est-instrumentalisee-pour-diaboliser-lislam-11750990/
[10] Médine, Don’t Laïk, « Démineur », Din Records, 2015.
[11] Médine, Don’t Laïk, « Démineur », Din Records, 2015.
[12] Son slogan « Le savoir est une arme » rencontre un certain succès.
[13] https://www.lesinrocks.com/2017/03/29/musique/le-rappeur-medine-joue-les-mc-maitre-de-conferences-normale-sup-11927767/
[14] https://www.nouvelobs.com/societe/20180611.OBS8003/medine-au-bataclan-jihad-don-t-laik-les-cles-pour-comprendre-la-polemique.html

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31 commentaires

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  1. bien sur gigi! mais ces identitaires on n’en parle pas(et tant mieux!);mais au moins ils annoncent la couleur;ils prechent la violence: je ne suis pas fan de medine mais je ne suis pas fan des brigandes dont les valeurs ostensiblement païennes et d’extreme droite se cache sous des dehors mélodieux et féminins ; en fait je deteste tous ces artistes qui prechent la haine tout en pretendant “dénoncer”;n’est pas Voltaire qui veut!

  2. @Alikhan
    J’avoue demeurer perplexe pour ce qui est (serait), de “l’ironie” des textes.
    A part ça, j’ai écouté quelques titres. La musique et l’orchestration sont acceptables, la voix et l’interprétation plutôt top, restent les textes, “écrits avec des gants de boxe”, comme disait mon prof de Français de terminale. Je ne parle pas du fond, qui est sans grand intérêt, ou carrément débile, mais de la forme. Boutin! Pourquoi ne fait-il pas réécrire ça par un nègre? Ca n’est pas ça qui manque, et ça lui éviterait de se faire descendre en flammes par Yann Moix, ou son successeur, au cas où.
    Tiens, au hasard, je gage que Souaréba y parviendrait sans grande difficulté, au vu de l’excellence de son style. Comme quoi il n’y a pas besoin d’aller chercher bien loin. Mais ce que j’en dis…

  3. La façon de l’exprimer ne plaira pas à tout le monde, seulement voilà : que cela nous plaise ou non il met le doigt sur certaines vérités, que la “française de souche” que je suis né peux nier: les méfaits de la laïcité à outrance, allant jusqu’à empêcher des élèves et des enseignants aussi de porter des “signes religieux”à l’école, le travail de sape de la chrétienté depuis la révolution qui veut faire disparaitre l’idée même de spiritualité, seul l’islam me semble aujourd’hui avoir la force et la volonté de les faire échouer. Il suffit de voir le nombre impressionnant de conversions malgré un discours sans concession, de personnes qui ne trouvaient pas leur place dans cette société en manque de repères, invoquant la laïcité comme une véritable religion…

  4. Une société bis est apparue dans nos banlieues, qui rejette la société d’accueil, et Médine et autres « artistes » travaillent consciencieusement à créer le nouvel apartheid, à éviter le mélange.
    Cette société bis développe une culture de violence et de rejet envers notre pays, souvent sur arrière-fond religieux, tout en se plaignant ensuite à gros sanglots hypocrites de ne pas être acceptée.
    Encore faut-il pour être accepté dans une société qui accueille, naïvement jusqu’ici, faire quelques efforts d’intégration et de respect de ses valeurs.
    Mais ce sera toujours de la faute des laïcards, n’est-ce pas Médine et compagnie ?

  5. La laïcité est ce qui permet aux musulmans de pratiquer leur religion dans un pays catholique. La liberté d’expression est ce qui permet à Médine d’appeler au djihad contre le pays qui l’accueille. Dans la mesure où l’idéologie qu’il défend s’oppose à l’une et à l’autre, il serait loisible d’envisager la mise en pratique de son projet, à savoir l’interdiction de ses concerts. Car il faut rester logique. Quand on condamne la tolérance et la liberté, il ne faut pas espérer en bénéficier.
    Autre remarque: Où est le “deuxième degré” auquel prétend cet artiste? A quel moment doit-on rire?
    Enfin, le fait qu’il ose jouer au Bataclan, où ont été tués des innocents par les gens dont ils chante les louanges, est juste monstrueux. Je doute que cette provocation serve la cause des musulmans de France. Par contre, c’est sûrement un bon filon.
    En attendant, il n’y a pas que la famille Le Pen qui nourrit l’islamophobie. Il y a aussi les Dieudonné, Ramadan, et Médine, les idiots utiles du FN.

    • la France n’est pas un pays catholique en tant que ses lois ne proviennent ni ne subissent l’influence du Saint-Siège. tout au plus, l’histoire de la France est fortement imprégnée de catholicisme.
      ne pas faire ce distinguo nous conduirait à croire que la France serait ce qu’elle n’est pourtant pas.
      car en effet, si je parle de pays musulmans, on parle donc de pays qui ont une majorité de la population pratiquant l’Islam et/ou dont la loi subit l’influence du Coran. la France n’est plus dans ce schéma depuis bien longtemps.
      quant à son appel au djihad, il n’est pas contre la France mais contre lui-même (le délit d’apologie du terrorisme existe et il eût été condamné si ce que vous disiez là était vrai). après, il est dans la provocation débile puisqu’il joue sur la polysémie du concept mais je ne vois pas la différence entre lui et les autres brutes capitalistes que sont Rohff et Booba.
      il veut jouer au Bataclan mais même l’association de victimes s’en moque. ne vous faites donc pas plus victime que les victimes…

      • @Souareda
        La France est un pays laïc dont les traditions puisent aux sources du catholicisme. D’où un double conflit avec l’Islam, plutôt d’origine laïque à gauche, ou d’origine catholique à droite. Car les islamophobes de gauche rejettent aussi le catholicisme.
        S’agissant des propos hostiles à la laïcité, on le retrouve aussi bien chez les FM qu’au FN, enfin, sa fraction proche de Sens Commun.
        S’agissant de l’idéologie qui baigne les textes de Médine, ou ce qui en tient lieu, c’est juste celle des Frères, omniprésents au sein des institutions représentatives, et qui nourrit le communautarisme salafiste. Je n’y vois aucune provocation. Médine exprime juste les opinions des musulmans français fondamentalistes, sans en rajouter. Mais possible que sa conviction soit de façade. En attendant, il fait salle comble.
        A ce propos, les victimes du Bataclan ont protesté contre ce concert….Le contraire eut été étonnant.

        • Absolument pas @Patrice, vous partez en délire total et ne comprenez pas grand chose à la laïcité apparemment. Notons que le rappeur a été invité à l’Ecole Normal Supérieur (ENS) pour y donner une conférence. Allez lire les paroles de ses chansons concernant tous ses albums.
          Par ailleurs, concernant l’association des victimes et bien soyez étonné :
          « Life for Paris rappelle que cette salle a aussi été victime des attentats du 13 novembre 2015, et qu’elle est complètement libre de sa programmation, sous contrôle de la préfecture de police de Paris », souligne l’association sur son compte Twitter.
          « Notre association n’est pas un organe de censure, elle est et restera apolitique et ne laissera personne instrumentaliser la mémoire des victimes des attentats à des fins politiciennes, comme c’est le cas dans cette affaire », poursuit Life for Paris.
          http://www.leparisien.fr/societe/medine-au-bataclan-une-association-de-victimes-du-13-novembre-denonce-la-recuperation-11-06-2018-7766124.php
          “On se battra toujours contre ceux qui tentent de récupérer les victimes. Il est évident que dans le cas présent, celles-ci servent de prétexte, ce qui nous est très désagréable. Les victimes des attentats ne serviront pas de prétexte pour défendre une cause politique”. “Les gens sont libres de se rendre ou pas à son concert et d’apprécier ou pas sa musique, mais nous ne serons pas des censeurs artistiques”
          https://www.lesinrocks.com/2018/06/11/actualite/medine-au-bataclan-quen-pensent-les-victimes-des-attentats-du-13-novembre-111092806/

          • @Victor
            Dont acte concernant la réaction des victimes, même si toutes ne sont pas du même avis. Peu importe.
            S’agissant de la laïcité, j’aimerais savoir ce que je ne suis pas censé avoir compris. La France a bien des défauts, comme celui d’intervenir dans des conflits qui ne la regardent pas, ou d’exploiter ses ex colonies, mais notre pays a au moins le mérite de tolérer tous les cultes. Il refuse également de légiférer sur le blasphème, ou de céder aux pressions de Sens Commun au sujet de l’homosexualité ou de l’avortement. Bref, personne n’est lésé.
            Pour mieux comprendre pourquoi la laïcité français est une bonne chose, il suffit de regarder ce qu’il se passe ailleurs, par exemple en Irlande ou en Pologne.
            Car la laïcité a aussi pour fonction de défendre les libertés contre les attaques de fanatiques. Je ne vise aucune religion en particulier. Je les vise toutes.
            Saviez-vous que le mot “laïcard” avait été inventé par Charles Maurras?

          • @PATRICE
            ” Saviez-vous que le mot “laïcard” avait été inventé par Charles Maurras?”
            ok ok… Une source ?
            Je suis bien évidemment d’accord avec vous concernant la laïcité pour peu que ceux qui s’en prévalent ne dérivent pas.
            Si vous souhaitez mieux comprendre :
            “« Gare aux laïcards extrémistes »
            Pour Jean Baubérot, spécialiste de la laïcité, celle-ci est victime d’un détournement de l’idée selon laquelle l’Etat, comme sous l’Ancien Régime, doit contrôler les religions.”
            https://www.lemonde.fr/idees/article/2016/01/20/gare-aux-laicards-extremistes_4850710_3232.html

        • voilà, la France est bien un pays laïc !
          pas les victimes mais des victimes ont protesté.
          je me fonde sur la déclaration de l’association de victimes (la plus représentative, il me semble) : https://twitter.com/lifeforparis/status/1006111681343352832?ref_src=twsrc%5Etfw&ref_url=http%3A%2F%2Fwww.leparisien.fr%2Fsociete%2Fmedine-au-bataclan-une-association-de-victimes-du-13-novembre-denonce-la-recuperation-11-06-2018-7766124.php
          “Suite à la programmation du rappeur Médine au Bataclan, Life for Paris rappelle que cette salle a aussi été victime des attentats du 13 novembre 2015, et qu’elle est complètement libre de sa programmation, sous contrôle de la préfecture de police de Paris.
          Notre association n’est pas un organe de censure, elle est et restera apolitique et ne laissera personne instrumentaliser la mémoire des victimes des attentats à des fins politiciennes, comme c’est le cas dans cette affaire.”

      • La France est un pays d’histoire et de culture chrétienne. Il est totalement inacceptable que vous présentiez comme normal sous prétexte qu’elle serait aujourd’hui laïque la tolérance religieuse qu’elle pratique et tout aussi normal l’intolérance de ces pays musulmans parce qu’ils seraient …musulmans
        Cela ne peut que rendre encore plus méfiant, être tolérant vis à vis d’idéologies intolérantes est suicidaire. la tolérance se mérite.

        • Des églises et des synagogues sont millénaires dans les pays musulmans.
          Les musulmans vivent en Europe depuis 13 siècles.
          Qui doit se méfier de qui ? Qui a pratiqué “la conversion ou la mort” envers les juifs, musulmans et wisigoths lors de “la reconquista” ? Qui a été l’auteur de la colonisation ? Qui a été l’auteur de l’holocauste ? Qui sont les instigateurs de daesh ?
          Trouvez moi un seul exemple du type andalousie où les territoires dominés par l’occident n’ont pas connu massacres, racismes et apartheid. Un seul !!!
          Alors non @lulu, l’histoire identifie très bien les plus violents et ceux qui n’acceptaient pas la diversité. Cela fait quelques décennies et déjà la fachisme renaît pour supprimer la diversité.
          Alors méfiez-vous de ce que vous croyez comprendre et connaître. Et raisonnez avec critique et intégrité sinon c’est le fachisme qui emportera l’Europe dans de lugubres heures encore une fois.

        • au contraire, c’est précisément logique.
          si la France était catholique, elle serait fondée à refuser l’Islam ou son expression ainsi qu’elle le fit à juste titre en expulsant les juifs à plusieurs reprises ou en contraignant nombre de protestants à l’exil.
          de même pour un pays musulman et un Islam religion d’État et si les musulmans font la quasi-totalité de la population (ainsi, j’exclus nécessairement l’Égypte où les chrétiens sont une minorité très significative et avec qui il FAUT composer).
          mais pour un pays laïc, un peu comme la Syrie ou la France et d’autres encore, il faut une tolérance réelle.

    • Il ne faut pas confondre laïcité et liberté de culte. Les laicards ont tout fait pour faire disparaitre l’église catholique, il fut un temps où dans certaines régions de France on se plaisait à “bouffer du curé”, un chrétien qui fait le carême sera dévalorisé voire raillé. La différence avec l’islam est qu’ils éviteront de faire pareil avec des musulmans : ils auraient trop peur. Et je pense que cette peur est salutaire, on peut donc espérer revenir à une certaine forme de spiritualité, contre le consumérisme ambiant. Ça dérange les capitalistes évidemment, et ils tiennent les rênes du pouvoir, pour cela je ne pense pas que le pire ennemi des musulmans soit le FN, mais bien tout ceux qui vivent du système actuel et veulent le rendre pérenne

      • question @ashley
        est-il besoin d’être musulman pour s’opposer aux dérives de l’ultra-libéralisme ?
        Est-il besoin d’être un laicard caricatural pour s’opposer aux archaismes sociétaux véhiculés par une religion qui à fait peser le poids de son obscurantisme, durant des siècles, dans ce pays ?
        Est ce anormal que le monde de la pensée libre s’oppose farouchement au retour de l’obscurantisme et du fanatisme religieux, dans un pays dont l’histoire porte le témoignage sanglant de leur hégémonie ?
        “ils éviteront de faire pareil avec les musulmans, car ils auraient trop peur”
        on peut renverser la proposition en l’exprimant ainsi :
        Les démocrates, les hommes et les femmes libres de ce pays, feront tout ce qui est nécessaire,pour éviter le retour en force de la religion dans l’espace public, car ils ont trop peur des dérives sanglantes, qu’elles engendrent immanquablement.
        C’est du factuel, toute l’histoire en témoigne.
        cordialement

      • @Ashley.
        – La laïcité est pourtant ce qui induit la liberté de culte. Elle autorise aussi l’athéisme et la critique des religions.
        – Ce que vous appelez “spiritualité” est peut être le fait des soufis, mais elle n’imprègne guère l’Islam politique qui prévaut aujourd’hui.
        – Opposer une religions monothéiste au consumérisme est un contresens. Il suffit de visiter les pays wahhabites pour s’en convaincre. …Ou de se remémorer la complicité évidente du clergé catholique avec le pouvoir capitaliste.
        – Enfin s’agissant des ennemis de l’Islam, difficile de trouver plus virulent que le FN, qui ne se cache pas de vouloir légiférer contre cette religion. A noter le fait que sa motivation n’est pas la laïcité, mais la défense des valeurs chrétiennes (Travail famille, patrie)

  6. Toute l’ambiguïté est que Médine se donne au bataclan, ce qui fait enrager les ultra-nationalistes français d’un côté …sans savoir que le Bataclan appartient à un homme d’affaire connu pour être pro-sioniste. Le discours de Médine aide donc à créer de part et d’autre le clash de civilisation dont le propriétaire du Bataclan rêve.

  7. l’analyse surfacique réalisée ici me paraît inopérante.
    l’on juge surtout cet individu en tant que rappeur. ainsi, il peut donc en appeler à l’amour, le médium employé est celui de la vulgarité, de la violence, etc., ce qui induit dissonance radicale. violence et vulgarité qu’il reconnaît d’ailleurs et qui ne peuvent que conduire à un sentiment de rejet contre sa personne de la plupart des individus un peu sensés, sans oublier la terrible image renvoyée des musulmans. un peu de sociologie appliquée nous montre bien que ce genre de musique n’attire, en général, qu’une population particulière.
    nul besoin d’aller plus avant en les paroles, donc !
    par contre, on eût pu travailler sur ses paroles en cas qu’il ait écrit un livre. mais ce n’est pas le cas. normal, l’abrutissement est tel que plus personne ne lit alors qu’il est impossible qu’une pensée intelligente et totale soit transmise en un clip de quatre minutes. toutefois, Médine (comme d’autres rappeurs prétendument politiques) semble en vivre !
    bref, ne nous détournons pas. seule la considération des fondements est pertinente. rien que sur ces fondements, Médine pose problème. d’où toute sa culture de provoc’ assez médiocre.

      • exact
        cette position de dénigrement permanent à l’égard de la Laïcité, est d’autant plus stupide, qu’elle ne prend pas en compte cet aspect protecteur de la loi.
        La France a sans doute beaucoup de lacunes, mais pas de leçons à recevoir en matière de respect des différences cultuelles, ou culturelles.
        Mais la Patrie des Droits de l’homme, dans laquelle une large majorité de candidats à l’émigration rêvent de s’installer est également un pays ou les devoirs de chacun deviennent la contrepartie naturelles à ces droits.
        A commencer par le respect de la “Liberté absolue de Conscience” .
        Cette disposition vaut pour tous, puisqu’elle est inscrite dans la Loi qui elle même est inscrite dans la Constitution .
        Ce qui peut se traduire par la formule lapidaire:
        La Loi protège la Foi
        La Foi respecte la Loi.
        et pour terminer, on peut ajouter que cette Loi n’est pas d’origine “divine”, mais d’essence “démocratique”.
        J’ai bien conscience que cette formulation en indispose certains, mais parmi les devoirs qui s’imposent à ceux qui souhaitent vivre dans ce pays, il y a cette obligation incontournable de se soumettre à ses lois.
        ce qui est valable pour n’importe quel autre pays d’ailleurs.
        cordialement

      • Dénoncer les laïcards c’est juste le contraire, c’est défendre la liberté de culte.
        Le laïcard est par définition une caricature du laïc. Sa raison d’être est l’intolérance religieuse. Voilà comment se réclamer une idée et pratiquer son contraire. Ou c’est du crétinisme, et je veux bien croire que pour bon nombre ce soit le cas, ou c’est de la mauvaise foi, et là on est chez les fachos de tous poils.
        Choisissez votre camp!

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