Que ne ferait Marine Le Pen au nom de la laïcité jusqu’au-boutiste, qui souffle sur le brasier de la division, et plonge la France dans le noir de l’intolérance ? Plus électrisant que la sortie de l’Euro, plus exaltant que l’éradication du chômage, plus galvanisant que tous les effets de manche qui brassent de l’air avec affectation, l’interdiction du voile a ceci de fabuleux qu’elle enflamme instantanément un public qui en redemande, encore et toujours plus…
Alors, mercredi soir, la candidate du FN en a donné pour leur argent à des militants avides de s’enfiévrer sur le dos de l’islam. Nouveau palier franchi dans la criminalisation du voile dans l’espace public, cette dernière souhaite proscrire le port de tenues religieuses aux usagers des transports en commun : « A partir du moment où on demande aux agents des services publics de ne pas avoir de tenues religieuses, sauf évidemment pour les religieux eux-mêmes, il faut que les usagers se plient à cette obligation » a-t-elle claironné.
Entre ostentation et prosélytisme, la religion musulmane n’a pas droit à la présomption d’innocence, elle est systématiquement déclarée coupable de tous les maux, Marine Le Pen s’imposant comme l’un de ses plus farouches censeurs : « la multiplication des voiles, la multiplication des burqas et leur insertion dans le service public est choquante pour les Français », a-t-elle martelé, ajoutant : c’est « une forme de provocation à l'égard de la France ». « Nous sommes un pays laïque, il faut appliquer la laïcité », à grands coups de Schlag pour mieux frapper les esprits, certainement…
La recette d’un meeting réussi est simple, voire simpliste pour l’héritière de l’extrême droite française : un nuage épais d’écran fumée sur un programme improbable, saupoudré d’une bonne dose d’islamophobie épidermique, et le tour est joué !

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