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Interdiction de l’usure : débat contradictoire entre deux musulmans

Nul ne niera que nous vivons en l’époque du règne absolu de l’Argent-Roi et de la dictature de ce que Marx appelait le fétichisme de la marchandise. Autrement dit, les musulmans, en tant que musulmans, sont pris en étau entre les attraits du monde présent et ce que le Coran leur intime de faire.
La manifestation la plus évidente de cette incompatibilité est bien l’usure (riba). L’économie contemporaine ayant fait de l’emprunt bancaire une nécessité, les musulmans se voyaient par suite exclus de la prospérité obtenue à crédit. La finance islamique fut donc une réponse du Capital, car il faut que le Marché s’étende le plus possible et il n’était plus qu’eux à n’y vivre pleinement. Toutefois, et ainsi que je le développais en mon essai la finance islamique dévoilée, le coût d’une murabaha reste plus élevé qu’un emprunt chez les financiers conventionnels ; de plus, la banque “islamique” recèle des éléments qui la rendent impraticable du moins en France puisqu’elle se dit devant le client musulman vendeuse et simultanément prie l’État et le fisc de la considérer comme banque, alors que tout vendeur collecte de la TVA et non ces banques “islamiques”, créant ici un statut intermédiaire auquel pourraient souscrire nombre de véritables vendeurs afin de vendre leurs produits 20% moins cher.
Très heureusement pour lui, le Capital a l’intelligence de proposer diverses solutions, de même que, pour être espionnés, il nous est permis de choisir le mouchard qui nous plaira : Apple, Samsung, HTC, LG, etc. Ainsi, le Qatari al-Qaradâwî, qui fut un chantre de la guerre en Syrie, proposa avec d’autres que l’on pouvait faire quelques arrangements avec la Loi de Dieu qui pourtant condamne expressément l’usure. Et le Capital faisant bien les choses, le Qatari dispose d’une aura médiatique que ceux qui le contredisent n’auront jamais quand bien même ils auraient raison, puisque le Capital, en effet, ne tolère que ce qui le renforce et ne promeut que ce qui le développe.
Tout donc est fait pour que, d’une façon ou d’une autre, enfin les musulmans s’intègrent en le monde de la Marchandise.
Le débat que j’eus avec mon contradicteur sur le sujet de riba illustrera avec clarté la fracture qui traverse les musulmans de l’ère moderne mais davantage les éléments que chaque camp considère en priorité. J’ai donc choisi de le faire partager, en espérant qu’il puisse apporter quelques réponses à ceux qui s’interrogeraient sur la chose et qui voudraient comprendre les motivations de chacun.
Souaréba Diaby Gassama
 
Le 1 août, 4 heures :
Mr Gassama, bonjour (…).  À la suite d’un échange sur un des sujets que vous avez traités, ou quelque point particulier y inclus, vous m’avez proposé -si cela m’intéressait, bien sûr- de poursuivre via courriel et donc laissé votre adresse e-mail. C’est pour cela que je me permets de m’adresser à vous par ce biais, autrement je ne l’aurai pas osé.  Il y a quelques aspects que vous avez évoqués dont j’aimerai m’entretenir avec vous : le prêt à intérêts pour commencer, ensuite, les autres points si nécessaire.  Le prêt à intérêt, ou ribâ, est cité 3 fois dans le coran en s-2 ; v-275, s-3 ; v- 130 et s-30 ; v-39, cela vous le savez, mais peut-être est-il nécessaire de s’accorder sur les repères.
Aucun des versets n’évoque l’emprunteur, mais toujours les créanciers, ou les préteurs, ce qui me laisse perplexe quant à la non-licéité du prêt bancaire. Car les banques sont les créanciers qui tire des gains aux dépens des clients.  En outre, il y est question du (de la ?) ribâ durant la jâhiliya, un procédé autorisant de doubler la dette si celle-ci n’est pas acquittée selon le terme convtenu. Lequel procédé est condamné par le coran, tout en y adjoignant un aspect moral du tout négligeable, puisque l’interdiction est : ”ne pas tirer aux dépens des gens”.  Par ailleurs, est-ce que l’inflation, effet irrépressible aujourd’hui, ne pose pas un problème, autant économique qu’éthique ? Je m’explique : j’ai économisé 20 000 euros pour l’achat d’une voiture. Un ami me demande de lui préter 20 000 euros pour un besoin des plus urgents, le remboursement se fera dans une année. Je lui prête la somme. Une année plus tard, il me la rend… le prix de la voiture a augmenté de 10%. Je ne peux plus me la permettre. Des commentaires ?  Cordialement.


Souaréba Diaby Gassama
Le 2 août, 11 heures :
Bonjour (…),
Pas de problème, j’ai mis cette adresse précisément pour échanger le plus possible avec le plus grand nombre possible ! En effet, la première lecture du Coran montre que sont condamnés les prêteurs. mais il n’y aurait de prêteur si il n’y avait d’emprunteur. par suite, ceux qui proposent des prêts sont tout autant condamnables que ceux qui en souscrivent, puisque l’un ne peut exister sans l’autre. à mon avis, si Dieu a parlé du prêteur, c’était pour nous montrer l’injustice grave qu’il commet ET DONC pour nous montrer à quoi nous participons si nous permettons à ce prêteur d’être prêteur. être passif (emprunteur, vendeur d’alcool) ou actif (prêteur, vigneron) en ce que Dieu condamne, c’est en réalité identique.
A propos de l’inflation, il faut dire qu’elle est comme la déflation, à savoir un phénomène qui est intrinsèque à la nature même de la monnaie. dès qu’il y a monnaie, il adviendra l’un ou l’autre. par suite, c’est le «risque» que vous prenez et il n’y a pas moyen de s’en prémunir puisque c’est la nature même de la chose à moins que de dire que l’on puisse se prémunir de manger quand bien même nous serions humains. donc si il y a inflation et que vous ayez prêté, vous êtes effectivement pénalisé ; MAIS si il y a déflation et vous ayez prêté, vous êtes gagnant. la conjoncture est actuellement à l’inflation mais tout peut s’inverser. en réalité, nous subissons l’inflation/déflation dès lors que nous détenons des unités monétaires. il n’y a pas ici non plus de moyen de s’en prémunir : et c’est pourquoi les très riches font «travailler leur argent» pour ne pas subir ces phénomènes ; toutefois, ils connaissent les risques qu’ils prennent car même avec toute une ribambelle d’assurances, si il se produit une crise boursière, aucune ne sera apte à tout indemniser, de même que celui voulant pratiquer un jeûne continu mourra s’il ne cesse pas, puisque sa nature exige qu’il se nourrisse.
Je sais toutefois que certains, en s’appuyant sur ce phénomène d’inflation (ils taisent généralement celui de déflation), tentent de nous faire accepter le riba ; mais c’est plutôt parce que la nature de la chose leur est incomprise qu’ils agissent ainsi, à mon sens.
Dieu sait mieux !
Fraternellement,


Le 2 août, 20 heures :
Salam… merci pour la réponse, cependant… S’il n’y avait pas d’emprunteurs, il n’y aurait pas de prêteurs, donc le mal est pour les deux partis ??? S’il n’y avait pas d’armes, il n’y aurait pas de tueurs ??? S’il n’y avait pas de femmes, il n’y aurait pas de violeurs ??? Pas de riches, pas de voleurs… etc. Je ne peux adhérer.  Par contre, en amont des spécificités des situations et contextes, il y a des principes généraux, qui pourraient même être universels et immuables : – la meilleure attitude est médiane, donc pas d’extrémisme – les actions valent selon l’intention  À la suite de quoi : quelle est l’intention de l’emprunteur ? Payer des soins, des frais d’études universitaires ou professionnelles… dans ces deux cas -et il y en a nombre d’autres- où est le mal ? Car Dieu ne condamne que ce qui est mal, pas d’arbitraire selon le Coran.


Souaréba Diaby Gassama
Le 2 août, 21 heures :
Salam,
Relativement aux armes, même si il n’y en avait, il pourrait toujours y avoir des meurtres puisque nos propres mains y suffisent, de même qu’une pierre, un bout de bois ou presque tout objet que la Nature procure. relativement aux femmes, notons qu’il n’y a pas que les femmes qui soient victimes de viol ; de plus, si il n’y avait pas de femmes, il n’y aurait ni violeur mais ni humain tout court. par contre, sur le vol, il provient de ce que la propriété existe mais surtout que certains se décident à voler. ce n’est pas nécessairement la richesse ou la pauvreté réciproques qui induiraient nécessairement le vol : C’EST BIEN LA VOLONTE DE VOLER. il en est de même pour le viol ou l’assassinat. je ne viole que si je le veux, ce n’est absolument pas ma nature d’humain que de violer ; je ne saisis ce couteau pour tuer un humain que si je le veux, car j’eusse pu l’utiliser à tuer du gibier ou pour couper du bois. ALORS QUE DANS NOTRE CAS, c’est bien la VOLONTÉ RÉCIPROQUE de deux individus qui créé d’une part le prêteur et d’autre part l’emprunteur. il n’y a donc aucune différence puisque le péché de l’un ne peut être sans que l’autre ne l’induise, faisant que les deux sont des réels coupables selon la loi divine. il n’y a ici aucune distinction à faire. est-ce que Dieu condamnerait moins le maquereau qui ne va pas au tapin alors qu’il gère les affaires de la prostituée ? voyons : la distinction opérée ici est évidemment inadéquate et inopérante ! n’est-il pas vrai que si Dieu condamne le shirk et que vous en fassiez la propagande, vous aidez donc au mal et devenez blâmable religieusement parlant ? par suite, si Dieu interdit le riba et que vous agissiez de sorte qu’un autre devienne prêteur (à intérêts), vous faites donc de lui (et de vous) un aliéné se présentant au Jour Dernier comme possédé par le Démon (2:275) ; de plus, il est dit que le prêteur (et vous, l’emprunteur) est en état de guerre envers Dieu et son Prophète (2:279).
Ainsi, et tout en m’accordant avec vous quand vous dites que l’extrémisme est criminel, je ne vois aucune raison ici qui puisse faire tolérer l’état de guerre envers Dieu et son Prophète sauf si nous ne sommes que de prétendus musulmans en ce sens que Dieu ne serait pas notre priorité (et c’est ce qu’on appelle shirk ou associationnisme). toutefois, il se pourrait que s’il s’agit de survie réelle (et Dieu sait mieux), l’on puisse souscrire un crédit à intérêts et que cet état de guerre n’existe. mais même en ce cas, j’ai beaucoup de mal à imaginer une banque commerciale prêter à qui n’a de revenu, de sorte que cette excuse, finalement, et compte tenu de l’organisation de nos sociétés modernes, me paraît peu valide, sauf lorsqu’il nous faut effectivement payer des soins, par exemple (car je ne suis pas fou !). mais notez bien que je parle de soins et de vie/mort.
Ainsi, celui qui, malgré la guerre annoncée par Dieu et son Prophète, préférera un diplôme, une maison ou autres considérations périphériques s’égare. il faut donc choisir la voie qui ne nous conduit pas à faire la guerre à Dieu. mais je connais des gens qui ont emprunté et qui ne savaient sincèrement pas : que Dieu les pardonne ! et a priori, il pardonnera car il pardonne l’ignorance.
Je reconnais que ce que je dis a l’air terrible, impossible et impassible, surtout en ce monde présent. mais c’est bien ce que nous devions faire. n’oublions jamais que un être humain vrai est un être humain qui ne change pas : si il vit à l’époque d’Adam ou d’un Prophète, il se comporterait tout aussi bien que s’il vit en notre époque d’impiétés permanentes. ceux qui font du sacro-saint contexte leur mantra ne font que dire, en réalité, que la Vérité (Dieu) n’est pas absolue mais relative et que c’est au Coran, à Dieu, à Muhammad de plier selon les souhaits de la société. moi, je vous appelle à ne pas changer et à être ce que vous auriez été si Muhammad ou David était avec vous. regardez bien la différence ! car le musulman, en tant qu’il ne se réfère qu’à la Vérité, Dieu, l’Éternel, ne peut changer. mais eux vous diront que nous devons faire des arrangements avec la Vérité.
En bref, si vous êtes en France, au Maroc ou ailleurs, l’on vous sussurera de vous soumettre à Mammon ; l’on vous fera miroiter tous les bienfaits que l’usure vous apportera ; mais c’est la véritable force de caractère et ce qui caractérise l’Humain VRAI que de ne se conformer qu’à Dieu, peu importe où et quand il vit. par suite, vous avez là un excellent moyen de distinguer ceux qui s’accrochent au «Câble de Dieu» (3:103) de ceux qui l’effleurent tout juste.


Le 3 août, 15 heures :
Salam…
Quoique votre argumentation contienne des éléments pertinents je ne vous suis pas totalement. Selon mon entendement, la religion est une guidance, une pédagogie à même d’amener l’homme d’un état à un autre plus élevé, plus céleste. De ce fait, aucune guidance ni pédagogie ne fonctionne sans adhésion. Et tout élément contraire aux principes du processus empêche ce fonctionnement. C’est pour cela que je me réfère autant que possible aux principes, non aux spécificités des contextes, comme certains hadiths ou faits historiques.
Il est des éléments céleste par nature, méditation, prière, jeûne… du fait même déjà qu’ils ne sont pas terrestres. Le coran 57-20 enseigne :
” Sachez que la vie présente n’est que jeu, amusement, vaine parure, une course à l’orgueil entre vous et une rivalité dans l’acquisition des richesses et des enfants ”
Relativement à cette vision je qualifie les choses…
Il est clair que meurtres, vols, viols, médisances… etc. ne sont même pas de l’ordre de la vie sur terre, ils sont même en dessous, inférieurs, d’où la notion de péché qui est d’empêcher l’élan vers le haut.
Subséquemment, le prêt usuraire, ” ribâ de la jâhilya ”, tout à fait identique au vol ( 49-12 : ” […] manger la chair de son frère […] ” ) empêche l’envol du préteur du fait de son intention. Ce qui n’est pas le cas de l’emprunteur. Lier les deux individus me semble arbitraire et injustifié. Néanmoins…
Néanmoins je peux concevoir sans aucune réticence que tout ce qui n’est pas purement céleste, tout ce qui n’est pas divin, y compris diplôme, savoir académique, aptitudes ou dons particuliers comme jouer du piano ou du violon (comme un dieu ?)… etc. tout cela peut paraître futile au regard du but ultime qui ne devrait être que le Vrai. Mais quel être humain est à ce stade ? Pas moi en tout cas… et je n’en connais pas, sauf via des lectures racontant Rûmi, Al-Halladj, Ibn-Arabi, Guénon, Spinoza, St-Augustin, Eckart, Ste-Thérèse… etc. C’est-à-dire l’élite. Me trompe-je ? (Sciemment, j’ai omis de cette liste les classiques référents en islam).
Cordialement.


Souaréba Diaby Gassama
Le 3 août, 16 heures :
Salam,
L’on peut changer la forme de mon explication et peut-être comprendrez-vous ce que je voulais signifier.
Premièrement, vous ne pouvez nier le fait qu’il n’est de prêteur sans emprunteur, de même qu’il n’est de sujet sans objet ni de mari sans conjoint, n’est-il pas ?
Ensuite, Dieu vous dit dans le Coran que le prêteur fait la guerre contre Dieu et qu’il est sous la férule de Satan.
Si vous voulez, disons que l’emprunteur (peu importe la raison —sauf nécessité vitale, sérieuse, absolue et réelle—) ne commette de péché.
Vous allez donc livrer aux Flammes de l’Enfer un autre humain pour votre intérêt égoïste (excepté, bien entendu, les cas de nécessité vitale, sérieuse, etc.) ?
Eh bien voilà ce à quoi conduit l’Islam : la connaissance de son âme ou (et c’est la même chose) la connaissance de Dieu en tant qu’Il est le Tout, ce qui induit que «l’autre est en réalité moi-même».
Croyez-vous que qui fait fi de cette vérité est un musulman véritable ? qu’il est proche de Dieu ? que Dieu le prendra en miséricorde ? oseriez-vous préférer votre diplôme à un humain qui ira en Enfer à jamais ?
Comprenons que le problème est que la plupart se limitent au sens premier de l’interdiction alors qu’il conviendrait plutôt d’en comprendre le fondement réel qui n’est autre que la fraternité notamment parmi les humains et le fait de ne jamais préférer soi à autrui.
Allons plus loin.
Pourquoi le voleur est-il puni d’une main coupée ? en effet, quel châtiment abominable, n’est-il pas ? en cela, je suis en total accord. mais c’est parce que le voleur a nié son prochain qu’il est si durement châtié, car c’est bien là la racine de son acte : au lieu de se ressouvenir que le volé est un humain comme lui, il en fait volontiers fi et nie les droits de son frère. et c’est cela que Dieu punit, en réalité : le fait de nier son prochain, d’une façon ou d’une autre, et non le vol en tant que vol. bien entendu, qui vole par nécessité n’est absolument pas en ce cas de figure : il est d’ailleurs relaté —ce me semble— que lors du califat d’Omar sévit une famine et qu’explosèrent le nombre des vols. mais Omar ne les punit pas car il savait bien que ce n’était là qu’une absolue nécessité : entre mourir de faim et voler, il faut voler (hélas, puisque la propriété privée existe encore). que Dieu nous soutienne donc.
Ne soyez donc pas dans ce cas de figure en poussant votre frère à l’Enfer pour des considérations adventices. déjà parce que vous y irez aussi car comme je l’ai montré, il n’est de sujet sans objet ni de prêteur sans emprunteur, mais parce que c’est ériger votre ego avant ce que Dieu aura instauré, à savoir le Tout duquel vous êtes une part ni inférieure ni supérieure aux autres.
Par suite, si Dieu est le Tout, il n’y a pas tellement de «céleste» ou de «terrestre».


Le 3 août, 23 heures :
Salam… nous nous égarons, me semble-t-il. Extrapolation… selon quelles règles ? Lois, commandements, coutumes, pratiques… etc.
Nul ne peut être responsable pour autrui, même pas le Prophète, c’est dans le coran… mais si nous nous efforçons à vivre une fraternité effective et puissante alors oui, c.à.d.
انت و انا فالشريعة
انت انا و انا انت هيا الطريقة
ﻻ انت و ﻻ انا الحقيقة
“Il y a toi et il y a moi, c’est la loi
toi c’est moi et moi c’est toi, la voie
ni toi ni moi, il n’y a que  Lui, c’est la foi (ou la Vérité).”
Citation me semble-t-il de Junayd ou un vieux proverbe mazdéen que je viens d’inventer ou ….. je n’en sais rien. Mais qui en est là ? Qui en était, ou en a été là ? Le calife Omar (puisque vous le citez comme exemple) ? Aïcha ? Pourquoi ont-ils alors déclaré la guerre à la famille du Prophète ? C’est gros… et j’en reste là.
Nous sommes dans un monde relatif, il faut faire avec. La Vérité ne peut être statique, elle doit se manifester de diverses façons parce que en divers lieux et temps. Ses principes sont immuables, certes… mais dans les cas d’extrême nécessité, il est permis d’y déroger ? C’est quoi une extrême nécessité ? Comment la définir ? Qui la définit ? En cas de famine le vol est toléré ? En cas d’épidémie décimant les enfants ? L’adoption ? Décimant les femmes ? La polyandrie ? Grosse question.
Cordialement.


Souaréba Diaby Gassama
Le 4 août, minuit :
Salam,
En quoi donc nous égarons-nous ? Car je pense au contraire que nous sommes très précisément en train de traiter du sujet, à savoir le rapport des humains entre eux, puisque à propos de l’usure, Dieu en parle bien. vous avez une preuve en 30:39.
Vous avez certes raison de dire que nous ne sommes responsables que de nous. mais je ne vois pas ce que cela change au fait que, lorsqu’un individu a besoin d’argent et qu’un autre en dispose, cela les rend respectivement emprunteur et prêteur, et que celui-ci va donc se charger d’un crime abominable quand celui-là préférera ne penser qu’à son propre intérêt quand bien même son frère en humanité ira en Enfer. comme je dis, c’est exactement la même chose. si vous prenez 2:276, vous verrez que Dieu oppose l’usure à l’aumône. est-ce une comparaison vaine ? j’en doute fort. et si nous nous y intéressons, nous voyons que l’aumône participe de l’Amour du prochain ; par suite, il faut que l’usure soit Négation du prochain. c’est pour cela qu’en 30:39, Dieu ajoute : «vous enrichir au détriment des biens de vos semblables».
Vraiment, l’usurier nie l’Autre qui n’est pourtant que lui-même. et si vous devenez emprunteur, vous aussi montrez que vous vous moquez bien du sort de votre prochain. en fin de compte, qu’est-ce qui vous distingue de l’usurier ? RIEN. car comme je le disais dès le début, le crime est identique. l’un et l’autre font fi de ce qu’ils sont en réalité, à savoir des frères ; par là , ils se divisent au lieu de se considérer comme unis. et c’est là un crime abominable : Et si ton Seigneur l’avait voulu, Il eût fait des humains qu’une seule communauté. Or ils ne cessent de se diviser les uns les autres à l’exception de ceux auxquels ton Seigneur a accordé Sa miséricorde. Et c’est bien pour être si différents qu’Ils les a créés. Ainsi se trouve accomplie cette parole de ton Seigneur quand Il a dit : «En vérité, Je remplirai la Géhenne à la fois de djinns et d’hommes tous réunis!» (11:118)
En réalité, en disant que nous ne sommes responsables que de nous, il faut surtout comprendre qu’en tant que musulmans, nous sommes tenus à des admonitions mais que nous ne devons jamais les imposer à qui que ce soit : Souvenez-vous lorsqu’un groupe d’entre eux dit aux autres : « Pourquoi exhortez-vous ces gens que Dieu va bientôt anéantir ou soumettre à un terrible châtiment ? » – « C’est pour dégager notre responsabilité vis-à-vis de votre Seigneur, répondirent-ils, et aussi dans l’espoir de les amener à Le craindre. » (7:164)
Toutefois, nos actes ont des conséquences ; et leurs suites, bien que provenant d’autres que nous, peuvent très bien nous être imputées. à ce propos, il est dit que le premier des fils d’Adam ayant tué se charge d’une part de tous les assassinats commis après lui. et pourtant : «nous ne sommes responsables que de nous !» voyez donc la limite de l’assertion.
Je souhaite que vous n’éludiez pas cette question : peut-il, oui ou non, exister un sujet sans objet ? un mari sans femme ? un emprunteur sans prêteur ? pourquoi voulez-vous décorréler des choses pourtant absolument et nécessairement conjointes, liées ? car véritablement, je ne vois pas ce qui vous empêche de voir l’évidence ici.Par contre, en me parlant de la guerre civile ayant eu lieu à l’époque, nous nous égarons effectivement du sujet.
Mais pour éviter tout malentendu, je ne suis absolument pas sunnite ni chiite ni autre fadaise. Dieu ne connaît que l’appellation musulman, croyant ou bienfaisant. c’est à cela que je me tiendrai. ceux qui cherchent ailleurs sont de dangereux impies. et puis, je ne sais ce qui s’est véritablement passé à l’époque. Vous dites que notre monde est relatif : c’est exact. mais la Vérité est Dieu et Dieu n’est pas changeant, Il ne s’abroge pas, Sa Parole est Éternelle, Absolue. il n’existe pas de vérité relative (contradiction en les termes). il n’est qu’une Vérité Qui n’est que Dieu.
Par suite, si Dieu est notre référent, ni notre vision du Bien ni notre comportement ne changent selon qu’on soit avec Muhammad ou non. c’est précisément en cela que l’on reconnaît les croyants sincères car ils ne se laissent happer par le Faux, l’Illusoire, le Fugace. Dieu nous avertit que ce monde est passager, temporaire : En vérité, Nous avons fait de ce qui existe sur la Terre une parure pour elle afin de mettre à l’épreuve les humains et reconnaître ceux d’entre eux qui effectuent les œuvres les plus salutaires. Puis Nous transformerons tout ce décor en sol aride et en poussière. (18:7-8)
C’est donc un choix à faire : faut-il se régler en fonction de l’Éternel ou se régler en fonction du bas-monde ? dans le premier cas, vous serez toujours tranquille et les gens, quand bien même ils vous combattront, jamais ne vous vaincront car vous avez le Seigneur à vos côtés. dans l’autre cas, une excellente parabole du Coran nous indique ce qu’il advient : Soyez des monothéistes sincères et ne prêtez aucun associé au Seigneur, car celui qui Lui donne des associés est comme quelqu’un qui, précipité du ciel, se trouve disputé par des oiseaux de proie ou emporté par le vent vers un abîme sans fond. (22:31)
Vous finissez par parler de dérogations. mais il vous suffit de lire le Coran pour voir, par exemple, que lorsqu’il n’y a d’autre possibilité, il nous est permis de consommer de la viande de porc. tout est dit en le Coran et vous y avez réponse adéquate à votre question en 2:173 : «Cependant, si l’on se trouve contraint d’en consommer par nécessité et non par insoumission ni désinvolture, on ne commet aucun péché car Dieu est Clément et Miséricordieux.» je ne saurais être plus éloquent que Dieu.


Le 4 août, 13 heures :
Salam… pour communiquer j’utilise un laptop, parfois un smartphone… lesquels contiennent des éléments chimiques rares extraits dans des mines (au Congo surtout) par des hommes, des femmes et des enfants dans d’horribles conditions. Je le sais. Selon vous, je serai complice et donc responsable de la terrible misère dans laquelle sont plongés ces milliers de mineurs africains ? Car ainsi que sont liés prêteur-emprunteur, sont certainement liés  voleur-receleur-acheteur de l’objet volé.
Or le Coran condamne le vol, pas le recel ni l’achat subséquent, du moins ce que j’en sais selon mes recherches, excepté dans des fatwas personnelles, comme celle d’Ibn-Bâaz, qui n’est appuyée ni de verset ni de hadith ni de fait quelconque : pure spéculation personnelle… qui donc en vaut une autre. Je ne lie donc pas prêteur et emprunteur et je distingue le prêt en tant qu’outil de la dynamique économique et l’usure que je condamne personnellement et en tant que me référant au coran, à Dieu, à Jésus (et les marchands du temple).
Cette usure, encore une fois ribâ de la jâhilya, est celle pratiquée par les banques qui grève les économies de sociétés et de nations entières. Celle qui a mis la Grèce et l’Espagne à genoux. Celle que l’Islande a refusée et rejetée globalement à travers les manifestations citoyennes du peuple entier et qui a fini par déchoir son gouvernement et mettre des banquiers et des ministres sous les verrous. Ce n’est pas médiatisée car les puissants ne veulent pas de cet exemple. Ces prêts, cette usure est néfaste, catastrophique. Le prêt bancaire contrôlable est salutaire, permettant de monter des entreprises, petites, moyennes ou grandes, permettant aux gens d’améliorer leur standing… etc. Ceci est notre monde relatif.
Maintenant, encore une fois, si d’aucuns décident de rejeter ce monde, dans la globalité et dans le détail, afin de suivre Dieu, ou leur entendement de Dieu, libre à eux et grand bien leur fasse. Mais cela ne peut être érigé comme règle ou comme la Vérité.
Je ne peux extrapoler à partir du coran et arriver à un constat de Vérité Celle-ci ne peut venir que d’en haut… directement dans le cœur. Pure intuition ou pure inspiration. Enfin… nous nous égarons quelque peu du fait de, à notre échange sur le ribâ, mélanger d’autres sujets… lesquels au demeurant seraient utiles à considérer : l’histoire de la succession au Prophète. Les actes de Omar, calife des musulmans et souvent cité comme exemple infaillible.
NB : personnellement, j’ai prêté deux grosses sommes à deux personnes de mes connaissances, musulmanes, croyantes…etc. Il y a 15 ans et 12 ans de cela… à ce jour je ne suis pas remboursé. Je sais que les deux concernés ont un revenu chacun et d’autres possessions. Suis-je, du fait du lien entre nous, également responsable de leur manquement à leur promesses ?
S’ils avaient emprunté à une banque (encore eut-il fallu que celle-ci le fisse), ils ne se seraient pas permis de telles largesses ou latitudes. Des deux cas quelle situation est à encourager ?
Cordialement.


Souaréba Diaby Gassama
Le 4 août, 14 heures :
Salam,
Les exemples que vous donnez sont toujours inadéquats. Vous avez commencé par parler des assassinats, des viols et des vols et avez fait fi de la volonté qui est pourtant fondamentale. Car un couteau n’appelle pas intrinsèquement l’assassinat : je puis m’en servir à couper du bois. Car une femme n’appelle pas intrinsèquement le viol sauf à être profondément dangereux. Etc…
Ici encore, à propos de votre équipement informatique, vous faites une erreur car ce n’est qu’un accident qui fait que des enfants soient employés à l’extraction de matières rares : la chose n’est nullement consubstantielle aux ordinateurs. L’existence des ordinateurs ne requiert nullement que des enfants soient employés, de sorte que ce contre-exemple que vous me donnez est ici inadéquat et clairement en discordance avec notre affaire puisque, encore une fois, le prêteur appelle nécessairement l’emprunteur comme l’emprunteur appelle nécessairement le prêteur. Cela ne se produit pas avec enfant travailleur qui appellerait nécessairement ordinateur.
Tout le développement que vous faites par suite ne nécessite donc pas que je m’y arrête puisque déjà là, vous avez de quoi conclure adéquatement, c’est-à-dire : il n’y a de prêteur sans emprunteur, que l’un appelle l’autre et qu’ils ne peuvent être distincts dans le crime qu’ils commettent. Mais si vous le voulez, proposez-moi un autre exemple et je ne doute pas avoir la capacité de vous montrer qu’à chaque fois, vous employez des exemples qui n’en sont pas dans notre affaire présente.
Que je m’arrête néanmoins à votre nota bene : je ne comprends pas pourquoi vous me posez la question de votre responsabilité. En quoi votre responsabilité serait-elle en cause ? Un bandit peut voler un particulier comme une institution. Ici, encore une fois, la chose ne dépend que de la volonté de l’individu.


Le 4 août, 23 heures :
Salam… procédons par point, si vous le voulez bien :
N° 1 = prêteur-emprunteur :
– volonté des deux parties de faire affaire
– aucune nécessité absolue
– interdit coranique claire quant à une partie
– l’autre, non, mais elle est liée de fait à la première
N° 2 = voleur-receleur :
– volonté des deux parties de faire affaire
– aucune nécessité absolue (sauf en cas de famine ?)
-interdit coranique frappent l’une
– pas l’autre qui est liée de fait à la première
N° 3 = mon exemple n’est pas adéquat ? En quoi ?
N° 4 = mon vécu personnel : selon vos mot , les 2 amis à qui j’ai prêté de l’argent et  qui ont manqué à leurs engagements (2-40) ni rendu à qui de droit ce qui lui est dû (4-58), ne sont pas condamnables. Par contre si je leur avais prêté les mêmes sommes avec intérêt, et elles et moi-même serions condamnables et voués au feu de l’enfer ?
N° 5 =  autre vécu : guerre mondiale, pas de denrées alimentaires sur le marché, pas de récoltes, pas encore de bons de rations, famine générale dans la région où se trouvait mon village. Mes parents n’ont volé personne ni ceux des autres enfants de mon âge, ils ont mangé des glands comme les sangliers… puis de l’herbe comme des vaches et certains furent intoxiqués, d’autres en décédèrent.
Quoique dans le village existaient des chasseurs de sangliers qui revendaient leurs gibiers aux pères-blancs du monastère pas loin, personne ne consommât de cette chair.
Vos commentaires ?
Cordialement.


Souaréba Diaby Gassama
Le 4 août, 23 heures :
Salam,
Votre exemple n’est pas adéquat parce que vous voyez bien que le rapport entre travail des enfants pour obtenir des terres rares et ordinateurs diffère clairement de celui entre prêteur et emprunteur en ce sens que dans le premier cas, ce rapport est accidentel quand dans le second, il est absolu, essentiel, nécessaire.
Désormais, reconnaissez-vous que l’emprunteur et le prêteur commettent le même péché ?
Vous me faites dire ce que je n’ai jamais dit ; mais à supposer que je sois fou et que je ne me comprenne point, je vous prie de me citer les passages qui vous permettent de tenir ce que vous écrivez là. car pour moi, si vos amis ont manqué à leurs engagements, ils en sont bien évidemment condamnables et en répondront devant leur Seigneur : Ceux qui troquent à vil prix aussi bien leur pacte avec Dieu que leurs engagements, ceux-là n’auront aucune part dans la vie future. Dieu ne leur adressera pas la parole et ne les regardera point le Jour de la Résurrection. Tout pardon leur sera refusé et un châtiment douloureux leur sera infligé. (3:77)


Le 5 août, 14 heures :
Salam… y arriverons-nous ?
Pour être totalement clair : je ne reconnaîtrais jamais que le prêteur et l’emprunteur commettent le même péché, dusse-je être vu comme dogmatique ou borné ou têtu… qu’importe ! Le pari est condamnable. Deux boxeurs s’affrontent pour une médaille, un salaire… les parieurs misent sur l’issue du combat. Les parieurs commettent un péché, pas les boxeurs… bien que leur action soit nécessaire et induise l’existence des paris. Ils ne participent pas aux paris… mais ils savent que par leur acte, des parieurs (leurs frères en humanité, eux-mêmes puisqu’ils font partie du Tout, sont ce Tout…) commettent un péché.
L’emprunteur est acteur dans l’acte interdit… mais il n’en profite pas. Le préteur si et c’est cela qui est condamnable, le fait de tirer profit d’autrui… pas de monter une opération financière créant une dynamique.
Le prêt sans intérêt, pas l’aumône, ce cas ne peut être généralisé… le prêt sans intérêt n’en clenche pas une mécanique, une dynamique… car il ne met pas les concernés dans l’obligation dans la contrainte qui les force à faire l’effort nécessaire au remboursement de leur dette. Mon vécu le montre parfaitement… et je suis loin d’être un cas isolé.
Nous sommes dans un monde relatif, imparfait. Fais d’humains fonctionnant selon leurs instincts, leurs désirs. La dynamique animant les hommes n’est ni morale ni l’éthique. Elle est appât du gain (le Prophète a lui-même commis des razzias pour le profit), libido, jalousie, désir des femmes (le Prophète a lui-même pris l’épouse d’un autre), orgueil, fierté… c’est avec ces états d’esprit qu’il faut composer.
Avec cela, le prêt sans intérêt engendrera des profiteurs, des paresseux, des parasites, pas des hommes reconnaissants et un monde léthargique.
Quant à ce que vous me prêtez, je regrette de m’être mal exprimé. Je n’ai rien affirmé de tel, jamais voulu dire que vous absolviez qui que ce soit. J’ai simplement user de déduction-induction -ainsi que vous le faites en passant du prêteur condamné par le coran à l’emprunteur non condamné par le coran mais que vous condamnez- en prenant vos mots et vos silences quant à mes amis emprunteurs ou au couple voleur-receleur (auquel on peut ajouter le client acheteur) où un est condamné par le coran mais pas l’autre. J’en suis désolé.
Cordialement.


Souaréba Diaby Gassama
Le 5 août, 15 heures :
Salam,
Encore une fois vous me proposez un exemple inadéquat et inopérant puisque le match de boxe n’implique pas nécessairement le pari, comme le pari n’implique pas nécessairement le match de boxe. le rapport est encore une fois accidentel et diffère clairement de notre affaire.
Je vois que votre considération de l’usure ne vous permet pas de conclure adéquatement car à vous lire, elle présente des points positifs (!!!).
A ce propos, j’ai un livre en projet en lequel figure une partie relative à l’usure puisque c’est la suite logique de mon essai La finance islamique dévoilée rédigé voilà six ans, mais aussi parce qu’en tout ce que j’ai lu ailleurs, je n’ai rien vu qui désigne objectivement le Mal de l’usure et qu’il fallait que quelqu’un donnât enfin une réponse adéquate au problème ; en effet, la plupart de ceux voulant en parler se perdent en affirmations injustifiées sinon débiles du genre «qui emprunte à intérêts deviendra pauvre», de sorte que ceux qui les écoutent non seulement ne sont convaincus mais de surcroît comprennent qu’il n’y a rien qui fonde l’interdit et s’en remettent donc à Mammon.
Vous n’aurez qu’à me donner votre avis argumenté.Quant au rapport dialectique, essentiel et absolu entre sujet et objet, entre mari et femme, entre voleur et volé, entre prêteur et emprunteur, je n’ai rien à ajouter car je crois avoir sincèrement tout dit.
Relativement à vos amis, je n’ai rien dit que parce que je craignais que nous nous égarassions. mon silence ne signifie rien en soi ! et bien entendu, je reconfirme condamner leur comportement injuste et pervers.
Voici la partie relative à mon livre à paraître, si Dieu le permet (le style est différent car je l’ai rédigée voilà un certain temps ; il y a quelques passages que je corrigerai mais le propos, en son essence, demeure —bien entendu). bonne lecture.
Dans mon essai intitulé la finance islamique dévoilée où je démontre que la murabaha est usure, j’annonçais ce paragraphe afin que nous comprenions bien la raison de l’interdiction de l’usure qui est d’ailleurs le sujet de la dernière révélation coranique comme pour mieux insister sur son exceptionnelle gravité.
J’y avais alors défini l’usure en ne faisant que reprendre ce qu’en disaient les organisations internationales, c’est-à-dire en y intégrant le facteur temps. Mais je dois reconnaître une erreur et redéfinir l’usure comme étant tout échange inégal et immédiat de monnaie procédant d’un contrat. Car si le temps était une composante essentielle de l’usure, on ne pourrait qualifier d’usure la situation où un panier de dattes de bonne qualité serait échangé contre deux paniers de dattes de qualité inférieure ; or les dattes, étant une commodité, servaient de monnaie, ainsi que l’expose une référence islamique sur le sujet. De là, nous comprenons que les prêts à intérêts, mais aussi les assurances, les mutuelles, les bons de réduction achetés à un coût inférieur à leur valeur nominale entrent tout à fait dans cette définition. Ce n’est donc pas pour rien que les banques, vendeuses de monnaies, se soient diversifiées dans l’assurance et la mutuelle.
Alors les religions ont globalement prohibé l’usure. La plupart de la littérature justifiant cette interdiction se cantonne à quelques arguments. Il est notamment question du fait que le prêteur ne prenne aucun risque, de l’absence de contrepartie concrète au versement de l’intérêt généralement lié à un facteur temps. M. Gruson résume la pensée de l’Eglise qu’on retrouvera un peu partout ainsi : « Pour l’Eglise, le taux d’intérêt est le prix du temps ; le temps appartient à Dieu, par conséquent, les hommes n’ont pas le droit de monnayer le temps. » Mais nous avons assez montré la faiblesse de cet argument. Relativement aux autres que nous citions, nous avons l’exemple contemporain de la banque Lehman Brothers qui fit faillite, notamment du fait de sa surexposition aux crédits immobiliers à risque. Ou encore, des bailleurs de fonds durent finalement renoncer, en 2014, à la plupart de leurs créances après la faillite de l’Etat argentin. Nous voyons donc que si l’emprunteur fait défaut, ou s’il meurt sans laisser de biens, ou encore qu’il disparaisse dans la nature, le prêteur se risque fortement à une perte sèche, qu’il s’agisse un prêt avec ou sans intérêts. Concernant l’autre argument soulevé, admettons tout de même qu’il soit impossible que tant de gens s’endettent sans y voir là un certain avantage : or la contrepartie de l’intérêt financier qu’on verse est la disponibilité immédiate de fonds qu’on ne possède guère et dont le coût nous semble dérisoire en comparaison d’un bénéfice qu’on anticipe.
Ces arguments étant dénués de force probante, il s’ensuit que l’usure n’ait aucune limite à son expansion sinon la force morale des individus, souvent liée au fait religieux. Ainsi, seuls les croyants au fait des Textes pourront s’en préserver. Le Judaïsme n’a établi là qu’une interdiction toute relative. Le Christianisme, qui admet la vérité de la Torah que nous connaissons, ne l’a généralisée que par la philosophie aristotélicienne. Mais puisque la Torah en quoi croient les Docteurs chrétiens permet d’une certaine façon l’usure, il est normal que le Vatican ait fini par la légaliser, ce qui se réalisa en 1917. Il n’y a donc que le Coran, Parole de Vérité Eternelle, qui exprime la prohibition absolue de l’usure. Il s’ensuit légitime de ne s’appuyer seulement dessus pour en expliquer la raison.
Ceux qui pratiquent l’usure se présenteront, le Jour de la Résurrection, comme des aliénés possédés par le démon et ce, pour avoir affirmé que l’usure est une forme de vente, alors que Dieu a permis la vente et interdit l’usure. Celui qui, instruit par cet avertissement, aura renoncé à cette pratique pourra conserver ses acquis usuraires antérieurs et son cas relèvera du Seigneur ; mais les récidivistes seront voués au Feu éternel. Dieu réduira à néant le profit usuraire et fera fructifier le mérite des aumônes. Dieu hait tout impie endurci et tout pécheur. (…) Ô vous qui croyez ! Craignez votre Seigneur et renoncez à tout reliquat d’intérêt usuraire, si vous êtes des croyants sincères ! Et si vous ne le faites pas, attendez-vous à une guerre de la part de Dieu et de Son Prophète. Mais si vous vous repentez, vos capitaux vous resteront acquis. Ainsi, vous ne léserez personne et vous ne serez point lésés.
[2 : 275->*279]
Ce passage est riche en enseignements.
Nous savons déjà que la vente est l’opération qui se déroule normalement sur un marché lorsque offre et demande d’un bien ou service se rencontrent et est réalisée par l’intermédiaire de la monnaie.
Qu’est-ce que la monnaie ? La thèse aristotélicienne sur la monnaie se voit confirmée par le Coran en 18:19. En effet, les Gens de la Caverne avaient sur eux quelqu’argent dont la valeur fut conservée en dépit du temps qu’ils passèrent enfermés puisqu’ils utilisèrent cet argent pour acheter ce que leur permettait d’acquérir la quantité de monnaie dont ils disposaient. La monnaie est donc bien réserve de valeur, unité de compte et surtout intermédiaire des échanges. « Pour avoir affirmé que l’usure est une forme de vente » Par là, Dieu (*) nous dit que les usuriers considèrent l’usure telle une forme de vente : c’est-à-dire que pour eux, la monnaie est une marchandise et qu’elle puisse donc s’acquérir d’elle-même.
Dès lors, il n’est pas anodin que Dieu (*) mette en opposition usure et aumône, cette dernière étant même érigée comme Pilier de l’Islam. « Dieu réduira à néant le profit usuraire et fera fructifier le mérite des aumônes. » En effet, le Coran incite fortement à l’aumône afin que la monnaie circule dans l’économie puisque ses bénéficiaires légitimes sont précisément ceux qui manquent d’unités monétaires. Or l’Aumône obligatoire, dont le taux est aux alentours de 3%, est exigible dès lors que l’on aura épargné sur une année un certain montant.
Que voir ici sinon un taux d’intérêt négatif ? Comprenons que l’Aumône obligatoire encourage la participation active à l’économie en nous rappelant que le rôle de la monnaie est d’abord de servir d’intermédiaire des échanges, car elle désincite à l’épargne ou à la thésaurisation. Nul ne niera que voir son capital se déprécier ne soit guère apprécié, donc nous avons tout intérêt à investir et à conserver le moins de monnaie possible. Il s’ensuit que l’usure est criminelle ; car si l’aumône, que Dieu (*) met en opposition avec l’usure, procède fondamentalement de l’amour du prochain, il faut donc que l’usure nie le prochain. Et ceci se prouve aisément par le fait que, comme nous l’exposions, la monnaie est une absolue nécessité parce qu’elle permet les échanges et donc l’obtention des biens et services ; ainsi, et puisqu’ils la considèrent comme une marchandise, ses offreurs auront nécessairement tendance à la rendre rare de manière à ce que la demande persiste et qu’ils s’assurent des bénéfices mais surtout se dotent d’un formidable pouvoir sur le corps social. C’est ce qu’a compris Rothschild lorsqu’on le fait dire : « Donnez-moi le contrôle de la monnaie d’une nation et je n’aurai point à me soucier de ceux qui en font les lois. ». Blankfein, de Goldman Sachs, a le mérite d’être plus clair : « Je fais le travail de Dieu ». Ainsi le pauvre doit s’endetter car il n’a rien ; mais le prêteur exigeant un intérêt, le pauvre entretient et perpétue la pauvreté massive et la richesse particulière.
Sachons enfin qu’en Islam, les péchés se classifient ainsi par degré de gravité : il y a ceux qui portent offense à Dieu (*) ou à Ses Envoyés (‘’), et le pire d’entre eux est le péché d’association à Dieu <shirk> ; il y a ensuite ceux qui affectent un ou plusieurs autres individus ; enfin ceux qui ne concernent que nous-mêmes.
Or il est évident que l’usure soit de la deuxième catégorie. En effet, lors de toute variation de la masse monétaire, les prix seront amenés à évoluer conséquemment. Si le pain vaut le 1/200000è d’une maison, le rapport demeurera à peu près constant, quand bien même la masse monétaire augmenterait ou diminuerait. Mais l’usure retire à tort du circuit économique de la monnaie et c’est là un autre crime : car lors des variations de la masse monétaire, les prix s’ajusteront naturellement mais il y aura toujours un déséquilibre créé sur le marché : pendant un certain délai, il n’y aura donc pas assez de monnaie en circulation alors que les prix sont encore liés à la situation antérieure à l’opération usuraire.
Et ce déséquilibre est le produit immédiat de notre désobéissance au Seigneur. Ainsi, les prix ne correspondent plus à la réalité de la disponibilité de monnaie faisant que certains en viennent à peiner pour satisfaire leurs besoins. « Ainsi, vous ne léserez personne et vous ne serez point lésés. » En vain on rétorquera que le simple fait d’épargner aie les mêmes effets car Dieu a fait de la monnaie une réserve de valeur. Nous ne contredisons donc pas la Loi lorsque nous épargnons raisonnablement (9:34). Car si l’effet de l’usure et de l’épargne est identique, notons que l’épargne est consubstantielle à la nature même de la monnaie. Mais en admettant que l’usure soit une forme de vente, la monnaie devient échangeable sur un marché et est par suite fonction d’une demande et d’une offre faisant que la pauvreté est désormais institutionnalisée, maîtrisée du fait de certains. Ainsi, la monnaie amène nécessairement avec elle la pauvreté ; mais tant que la monnaie demeure utilisée selon la Loi, ses effets sont naturels, c’est-à-dire voulus et gérés par Dieu (*) : voyons-y donc le bien et comprenons qu’il faille que nous nous entraidions (24:22). Or lorsque la monnaie sort du rôle attribué par le Seigneur par la mainmise de certains, le mal est à craindre et ne tarde point à apparaître car le Bien n’est que Dieu (*). « Attendez-vous à une guerre de la part de Dieu et de Son Prophète. » : car qui fait le Mal ou (et c’est la même chose) nie son prochain doit s’attendre à un châtiment terrible du Seigneur.
Ainsi, l’usure est criminelle en trois points : elle s’oppose à l’aumône en ce sens qu’elle nie le prochain ; elle transfère la soumission envers Dieu aux usuriers ; enfin, elle pervertit l’ensemble du corps social. Qui donc pourra songer à s’endetter à intérêts sur des considérations adventices (maison, voiture, études, etc.) au vu du mal profond que cela provoque ?


Le 6 août, 21 heures :
Salam… suite et fin.
J’ai relu tous nos courriels échangés. Vous n’avez jamais commenté la cas du couple voleur/receleur. J’ai lu les passages de votre essai… cela n’a rien à voir avec notre affaire. Goldman Sachs, Rothschild, JP Morgan, Rockfeller… etc. sont ceux qui pratiquent l’usure interdite par Dieu : Ils ont mis la Grèce et l’Espagne à genoux… J’en ai parlé (de l’Islande aussi), vous n’avez pas réagi.
Moi, je parle du prêt bancaire, pas de l’usure.Comme outil économique. Non, ce n’est pas la même chose. Pourquoi ? Laissez-moi développer : Prêteur-emprunteur sont nécessairement liés. L’un profite de l’autre, le coran interdit ce profit. Pourtant…
L’avocat ne profite-il pas de la vulnérabilité, la faiblesse de son client ?
Le médecin ne profite-il pas de la vulnérabilité, la faiblesse de son patient ?
À mon sens cela est l’essence des rapports humains (hors famille, libido…), ils sont dictés par le couple besoins-réponses.
L’avocat et son client sont nécessairement liés, de même en est-il du médecin et de son patient. Entre les deux parties de chaque couple existe un rapport commercial (en dehors des autres) : Il y a échange de service contre argent. La question est combien ? À un certain niveau à une certaine valeur, honnête, acceptable, légitime -c’est à voir dans un autre débat- le problème ne se pose pas. C’est quand les chiffres deviennent exagérés, voire exorbitants, qu’il y a problème.
La question est donc combien ? En arabe ”Kam” (كم) qui a donné ”kémia” (كميَة). La traduction littérale serait ”combienté”, quantité. Cette kémia était à l’origine de la chimie, c’était l’alchimie, ou art de transmutation des éléments… mais en vérité : ”de la matière brute, tirer la pierre précieuse” ou plus spécifiquement, d’Adam, matière brute argileuse, grâce à la kémia, en tirer le joyau qui y est enfoui, son esprit.
C’est une question de quantités, de dosage, ainsi que le dit ce vieux proverbe chinois que je ne viens pas d’inventer : entre le remède et le poison, la différence est la dose. Combien de prière, de jeûne, de méditation, de vie mondaine, de sérieux, de légèreté… etc. peut ou doit vivre un individu – car il est imparfait dans un monde tout aussi imparfait- pour pouvoir se parfaire ?
Mon vécu m’a appris que trop de ceci ou de cela fait abandonner, pas assez est non opératoire. Et dans les rares cas où le bon dosage fut appliqué, le résultat fut merveilleux : j’ai connu sauvages devenus exemplaires dans leur comportement, leur rapport au monde et aux autres, même envers la bête, la pierre ou le sable. Dieu nous enseigne bien que le meilleur est dans la moyenne, le médian, pas l’extrême.
Aussi, tant pour le médecin, l’avocat ou le prêteur, la valeur à laquelle il monnaie son service est fondamentale, et à mon sens, c’est à ce niveau qu’il faut réfléchir. En quoi est-il honnête, licite, acceptable par Dieu qu’un dentiste vende un morceau de céramique 500 euros ou mille ou… ? Un avocat, une lettre recommandée à 150 euros ? Un médecin une visite à 200 euros ? Un prêteur à 10 fois, voire plus, le taux décidé par une Banque Centrale, donc non commerciale,mais publique et intervenant en macro-économie.
Bien sûr que tout est lié, mais tant que la macro-économie est ce qu’elle est aujourd’hui, il n’y a aucune autre façon de procéder. Ou alors :
-prêt sans intérêt ? Le coran n’en parle même pas… et quelle fortune le ferait ? (Je l’ai fait… je ne le referai plus).
-aumône ? Bon courage… surtout les États qui empruntent par milliards.
 Il faut trouver autre chose ? D’accord… Pour l’heure ma banque capitaliste me propose 2.5% le coût du prêt hypothécaire. L’institution islamique, fonctionnant avec des volontaires, non salariés, sans siège social, donc sans charges… me propose pour le même bien à acquérir, la même période d’amortissement… 7% !!! Où vont les 4,5% de différence ? Des bénévoles, pas de charges , pas de salariés, pas de fonctionnaires… blablabla.
Un ami a préféré rembourser le prêt islamique 1540 dollars par mois au lieu de 825 dollars le prêt bancaire classique. J’ai posé la question : pourquoi ? La réponse : pour ne pas aller en enfer. Édifiant.
Cordialement.
NB : pourquoi traduire ” رباء  ” , ribâ, par usure ? Prêt à intérêts honnête, non ?


Souaréba Diaby Gassama
Le 7 août, 13 heures :
Salam,
Je n’ai pas parlé du couple voleur/receleur car il n’est qu’une énième désinence de ce que vous me proposiez comme exemples inadéquats et inopérants. le voleur n’est pas nécessairement receleur et le receleur n’est pas nécessairement voleur si toutefois nous optons pour la définition principale qu’en donne le Code Pénal, à savoir que le recel est le fait de dissimuler, de détenir ou de transmettre une chose, ou de faire office d’intermédiaire afin de la transmettre, en sachant que cette chose provient d’un crime ou d’un délit. partant, vous voyez bien que je puis voler et me débarrasser (pour une raison quelconque) du produit de mon vol ; je puis aussi être un receleur sans avoir volé puisqu’il est possible que les biens mal acquis dont je dispose proviennent de fonds non déclarés et non de vol, etc. de nos jours, les deux sont souvent joints mais ce n’est qu’accidentel. en Suisse, des kiosquiers ont été convaincus de recel car ils avaient acheté (et revendu) des cartouches de cigarettes à des gens qui les avaient régulièrement obtenues en zone franche : il n’y a pas eu de vol ici.
Dans votre nota bene, vous me demandez la raison qui me fait employer «usure» pour l’arabe riba et vous pensez que le concept de «prêt à intérêts» conviendrait. il faut déjà noter que le terme est commun à l’arabe et à l’hébreu, mais aussi que riba ne se limite nullement au prêt à intérêts. ainsi que je le développais et bien que vous n’ayez vu la pertinence de mon essai, il est prohibé d’échanger deux paniers de dattes de façon non équivalente (c’est-à-dire 1 contre 2, par exemple) et ceci, quand bien même un panier contiendrait des dattes de haute qualité et qu’en les deux autres il y aurait des dattes de qualité standard. en effet, les dattes, l’or, bref : le même bien utilisé en tant que monnaie doit être échangé pour la même quantité de part et d’autre. il est relaté en un hadith que Bilâl (ce me semble) réalisa l’opération ci-avant décrite et lui dit le Prophète : «C’est là l’essence même de riba que Dieu interdit.»
Par suite, voyez que je ne puis réduire riba à «prêt à intérêts» car il n’en est, au fond, qu’une des manifestations les plus connues. je reconnais toutefois très généralement employer riba dans cette acception mais le concept la dépasse clairement.
Et c’est pour cela que j’en vins à conclure que riba était, en fin de compte, un échange inégal de monnaie. puis je tente d’exposer le mal qu’il y a en la chose. ainsi, et à rebours de ce que vous tenez, je n’ai pas mis l’extrait de mon essai pour rien. il faut aussi ajouter qu’entre Goldman Sachs et vous qui empruntez, la seule différence est de degré d’intensité, en ce sens qu’eux pratiquent l’usure de façon industrielle quand vous en êtes à un niveau amateur. vraiment, encore une fois, je ne saisis pas comment vous avez pu ne pas comprendre le rapport entre mon essai et notre discussion.
Vous dites par ailleurs que le Coran ne parle pas de prêts sans intérêts. or si le Coran prohibe riba (qu’on approximera ici à «prêts à intérêts») et que simultanément le plus long de ses versets soit relatif aux dettes (2:282), que faut-il y comprendre, sinon que les prêts sans intérêts sont les seuls autorisés ? en effet, n’est-ce pas un prêt, une avance que de recevoir un bien dont on n’a versé la stricte contrepartie monétaire ?
Vous avez été floué par des «amis» et la chose est regrettable. mais je tiens surtout à m’arrêter au courriel précédent en lequel vous disiez notamment que «le prêt sans intérêt n’enclenche pas une mécanique, une dynamique… car il ne met pas les concernés dans l’obligation, dans la contrainte qui les force à faire l’effort nécessaire au remboursement de leur dette (…). (…) le prêt sans intérêt engendrera des profiteurs, des paresseux, des parasites, pas des hommes reconnaissants et un monde léthargique». quant à moi et pour la plupart des êtres humains qui se tiennent debout par eux-mêmes, il n’est besoin de contrainte extrinsèque car notre morale intrinsèque suffit pour savoir que l’on doive rembourser nos dettes. je me demande d’ailleurs ce que l’on doit penser d’un individu qui a le besoin d’être mû tel un âne par la carotte qu’on lui tend au-devant ou (et c’est la même chose) qui agit de façon bienfaisante non parce qu’il voit en autrui son prochain mais plutôt parce qu’il craint de n’avoir de harem dans son Paradis fantasmé et délirant. je note toutefois les fondements peu assurés de votre développement car vous avez aussi écrit que votre «banque capitaliste (…) propose 2,5%», taux que vous opposez à celui de 7% pratiqué par l’institution prétendument islamique. pourquoi n’avez-vous pas dit : «que ces banques islamiques sont bonnes ! grâce à leur taux supérieur à celui des banques conventionnelles, la paresse n’existera plus parmi les musulmans qui leur emprunteraient ! je ferais bien mieux de souscrire à ce taux de 7% plutôt qu’à celui de 2,5 car en effet, si je veux engager une mécanique plus grande, c’est bien du fait d’un intérêt élevé et non de ma volonté conjointe à un projet viable !» ? car si la chose était ainsi que vous le disiez, plus le taux est élevé et plus l’effort exigé comme les supposés bénéfices résultants (participation, gens actifs, reconnaissance, …) devraient être importants ; et pourtant, il semble bien que vous souscrivîtes au taux le plus bas, ce qui montre bien que soit vous vous approchez de la nature du fainéant parasite léthargique à laquelle pourtant vous dites vous opposer soit (et c’est le plus probable) vous-même ne saisissez pas clairement ce que vous affirmez de riba.
Voyez donc à quoi mènent vos déclarations.
De toute façon, dans la finance islamique dévoilée, j’avais démontré que les banques faussement islamiques étaient plus chères que les conventionnelles et qu’il était alors préférable, si l’on veut faire la guerre à son Seigneur et à Son Prophète (2:279), que d’emprunter au moindre coût de sorte que, quitte à perdre (car vous perdrez assurément cette guerre que vous faites à Dieu), autant perdre en ayant le moins dépensé et souffert possible.
Vous mentionn(i)ez le sacro-saint «juste milieu», mais j’ai l’impression que cette expression a été détournée au bénéfice de certains de sorte qu’ils justifient leurs penchants. ainsi, un extrémisme serait d’interdire absolument toute usure ainsi que je le fais (sauf en cas graves dont j’ai déjà parlé) ; son pendant extrême serait d’autoriser quasi-totalement l’usure ; le juste milieu serait donc de l’autoriser avec parcimonie, intelligence, blabla. or : Ceux qui nient Dieu et Ses prophètes, qui tentent de séparer Dieu de Ses messagers en disant : « Nous croyons aux uns et rejetons les autres », voulant ainsi se réserver une voie intermédiaire ; ceux-là sont les véritables impies, et c’est à ces impies que Nous avons réservé un châtiment avilissant (4:150-151). comme quoi, la voie intermédiaire, médiane, moyenne, juste milieu, peut aussi être une erreur évidente. mais la plupart s’arrêtent au verset 2:143 et font très généralement fi de ceux-là. probablement à dessein ?
Vous parlez de Marché et du juste prix. quant à moi, je pense que le Marché doit être le plus dérégulé possible (dans son mode de fonctionnement) car, et malgré ce que beaucoup s’imaginent, ce sont bien les législations qui permettent les concentrations : elles ne les empêchent nullement. de nos jours, vous ne trouverez presque plus en France de pharmacien élaborant ses propres produits tant les normes établies ne l’ont été que pour assurer la mainmise absolue des grands groupes.
Nous avons un exemple dans la vie même du Prophète (pbsl) : un individu se plaignit auprès de lui du prix élevé de certaines denrées et il demanda au Prophète d’exercer un contrôle, ce à quoi le Prophète se refusa en tenant que c’était à Dieu d’intervenir, soit en augmentant le rendement des récoltes, etc. l’offre et la demande sont les principales données venant réguler le Marché et nul ne doit y intervenir. il est d’ailleurs interdit que les musulmans manipulent les prix en raréfiant l’offre, par exemple. mais je parle ici du monde en lequel nous vivons, à savoir en lequel l’Argent est Roi. il se peut qu’il en vienne à disparaître et l’idée même de Marché s’en ira avec. bref, si un médecin vend son art à des prix exorbitants, je ne vois qui pourra le supporter sinon des riches qui sont pourtant moins nombreux que les pauvres, d’où il sort difficile d’imaginer que ce médecin puisse vivre de cette niche. et à supposer qu’il soit de très nombreux médecins à pratiquer cela, ils en viendront naturellement à baisser leurs prix si ils veulent exercer car la demande des riches n’est pas extensible à l’infini.
Vous dites que la question est combien alors qu’à mon sens, la véritable question est celle de l’Être. celui qui est n’a pas besoin d’un taux d’intérêt ou d’une quelconque médiation car son Être déjà se suffit à lui-même en ce sens qu’il appréhende adéquatement le Bien et agit conformément à ce Bien. ce sont plutôt ceux qui vivent extérieurement à eux-mêmes qui ont ce besoin d’une carotte, d’un taux d’intérêt et autres. ainsi, il n’est pas question d’établir une moyenne de prières ou autres actes cultuels à accomplir pour être en voie de perfection ; je dis que nous serons en cette voie de perfection le jour où nous aurons purifié notre Être du Faux et que nous verrons que nous avons en réalité toutes les réponses en nous. sans cette introspection —qui procède de la Miséricorde divine—, rien ne parviendra à nous sortir de notre léthargie, et pas même l’usure. et ceux qui y croient, comme vous, en réalité se contredisent (ainsi que je l’ai démontré).
Que je conclue enfin. Celui donc qui cesse dès que lui est venue une exhortation de son Seigneur peut conserver ce qu’il a acquis auparavant et son affaire relèvera de Dieu. Mais les récidivistes seront voués au Feu éternel. (2:275)


Le 7 août, 16 heures :
Salam… merci pour la longue réponse. Mais ainsi que je l’ai dit, j’ai mis fin à cet échange sur le sujet en question. (…)
Cordialement.
 
 
 

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20 commentaires

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  1. Demandeur(s) : quelques lecteurs du récent article de al-Ajami («l’auteur de l’article») relatif à une nouvelle conception de «riba» ( https://oumma.com/la-riba-le-pret-a-interet-et-lusure-sont-ils-haram-selon-le-coran-et-en-islam/ )
    Défendeur : Souaréba Diaby Gassama
    Vu les versets 275 à 279 de la sourate 2, 130 de la sourate 3, 39 de la sourate 30 ;
    Vu les versets 103 de la sourate 16, 28 de la sourate 39 ;
    Attendu qu’il résulte de ces références précises d’une part l’interdiction de toute «riba» et d’autre part la perfection de la langue employée en le Coran ;
    Attendu qu’il résulte des énonciations relatives à l’article attaqué et qui fut rédigé par M. Souaréba Diaby Gassama que la «riba» dont fait état ce dernier n’est point celle que les demandeurs comprennent au vu de la nouvelle proposition faite par al-Ajami qui tient que l’étymologie de «riba» signifiant «augmenter, accroître, gonfler, grandir», il ne peut être immédiatement question de traduire le terme par usure et autres termes approchants bien qu’il soit possible temporairement d’employer le concept de «prêt» accompagné d’une notion d’augmentation, d’accroissement ; et que, en un second temps, en y adjoignant la traduction du verset 30 de la sourate 3, il faut conclure que ce qui est prohibé n’est autre qu’un «prêt à doublements» en tant que “« Ô croyants ! Ne consommez pas du prêt/ribâ par doublements/aḍ‘âfan redoublés/muḍâ‘afa, et craignez Dieu ; puissiez-vous prospérer ! » Notre traduction est strictement littérale, elle rend exactement le premier terme aḍ‘âfan, qui est un pluriel, et désigne ce qui est porté au double, d’où : « doublements ». Le participe passé muḍâ‘afa signifie quant à lui doublés : « redoublés ». En fonction du verset précédent et des présentes indications, l’on en déduit que « le prêt/ribâ » est selon le Coran une pratique de prêt destinée à ce que « s’accroisse/yarbuwa » le capital du prêteur en exigeant par « doublements » successifs [redoublés] de la somme prêtée des remboursements excessifs. Ce principe de prêt, dit ribâ, fait effectivement doubler  une ou plusieurs fois le capital prêté, mais un tel  procédé ne peut qu’être « aux dépens des biens des gens », ce que le Coran condamne fermement.  Enfin, la notion de « doublements redoublés » laisse à penser que le doublement est répété dès lors que le premier remboursement du capital emprunté n’a pu être effectué à terme.” ; il est donc question que le Coran contienne au moins un pléonasme qui pourtant est tenu comme une erreur de langage : en effet, en tenant que «riba» serait «prêt à doublements» et simultanément que «riba ad’âfan» est le «prêt à doublements», l’auteur de l’article a méconnu les versets 103 de la sourate 16, 28 de la sourate 39 et le principe de perfection de la langue employée en le Coran qui le préserve de tout pléonasme et, par extension, de toute erreur de langage ;
    Attendu que, et à supposer même que l’acception de «prêt à doublements» soit fondée, il s’agit donc d’un taux d’intérêt de 100%, faisant que, si le problème est qu’un tel taux soit prohibitif, il suffirait alors, pour prétendument se conformer au Coran, que le taux, au lieu d’être à 100, fût fixé à 99,9% de sorte qu’il n’y ait alors de doublement au sens strict et qu’il n’y ait non plus d’enrichissement «aux dépens des biens des gens» mais au contraire un enrichissement moral, légal et admissible ; ainsi, en tenant que «riba» n’est condamnée qu’en cas de doublement, l’auteur de l’article a méconnu les versets 275 à 279 de la sourate 2, 130 de la sourate 3, 39 de la sourate 30 et le principe interdisant tout enrichissement aux dépens de son prochain ;
    Par ces motifs, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur le reste :
    AFFIRME que le langage employé en le Coran est parfait en tant qu’il est concis, inaccessible à la moindre erreur et parce que le signifiant déterminé par Dieu exprime adéquatement le signifié ;
    AFFIRME que le Coran interdit absolument que soit porté préjudice à quiconque ;
    DÉCLARE l’article de al-Ajami infondé, faux et pernicieux ;
    MAINTIENT l’acception courante voulant que «riba» consiste en un échange inégal de monnaie procédant d’un contrat et dont une des manifestations est le prêt à intérêts ;
    PRIE les musulmans de s’attacher à considérer les fondements de toute thèse tentant de les intégrer au monde de la Marchandise.

  2. Tenez, voici le premier document, il y en a deux.
    https://www.youtube.com/watch?v=JH21p38u0tI
    Et le second document, des questions et des réponses,
    https://www.youtube.com/watch?v=PUcBATCeAfI
    L’auteur de ces documents fait lui aussi de l’exégèse, elle ne vaut pas moins que celle de l’auteur de l’article. On a la notion de la différence entre le prêt inter-personnel d’aide, d semi-aumône, dont la moitié selon les savants est reconnue comme aumône auprès d’Allah, c prêt-là ne souffre pas d’intérêt. Mais le prêt à but professionnel et commercial, de monnnaie ou de marchandises d’ailleurs, il n’est pasaumône en rien, mais association commerciale, les marchands étaient bien obligés de faire ainsi, cette association commmerciale qu’en Français on confond avec le prêt, n’est pas du prêt en langue Arabe.
    S’agissant du logement ou des études, quand on s’adresse à une banque, on s’adresse à un commerçant, à un marchand, il nous vend un service, normal qu’il gagne sa vie avec ce service, on n’est pas dans l’aumône.
    Parce que le prêt inter-personnel, le prêt de secour amical, c’est quand le prêteur n’est pas capable de donner carément, il prête au lieu de donner, mais pour secourir, en ce cas, la moitié de son prêt selon certains savants est aumône auprès d’Allah, et en ce cas, il est défendu de réclamer intérêt. En revanche, cette histoire de l’inflation ou déflation, il y abel et bien moyen de la contourner. Le prêt de secours ne peut pas porter sur de fortes sommes, il est pour des besoins immédiats et vitaux, on peut même si c’est de la monnaie le traduire entre nous en la valeur de ce que l’emprunteur a besoin d’acheter, trois pains par exemple à telle boulangerie, et donc il devra rendre le prix des trois mêmes pains, inflation ou déflation, ce genre de prêt de secours n’est pas pour un temps long, on peut toujours abandonner la créance, en ce cas, ça devienra de l’aumône mais à quelle proportion? savoir,… Si l’inflation ou la déflation est importante, les deux personnes peuvent convenir de se partager le risque en deux. Mais le prêt inter-personnel n’est pas pour acheter une voiture, là on rentre dans le commerce. Avancer le prix d’une voiture c’est déjà pratiquement faire du commmerce. Les savants dans chaque pays devraient fixer le plafond du montant considéré comme prêt inter-personnel de secours et préciser ses usages, alimentaires ou de transport, avances-moi s’il te plaît le prix du billet de train, je ne l’ai pas sur moi etc. Avec un peu de bonne volonté, on y arrive et on lève les obstacles que certains veillent à dresser dans la vie des Musulmans.
    Croissant de lune.

    • le Coran, c’est pas une blague.
      ça se lit.
      vous dites : “S’agissant du logement ou des études, quand on s’adresse à une banque, on s’adresse à un commerçant, à un marchand, il nous vend un service, normal qu’il gagne sa vie avec ce service, on n’est pas dans l’aumône.”
      Dieu dit : [275] Ceux qui pratiquent l’usure se présenteront, le Jour de la Résurrection, comme des aliénés possédés par le démon et ce, pour avoir affirmé que l’usure est une forme de vente, alors que Dieu a permis la vente et a interdit l’usure. Celui qui, instruit par cet avertissement, aura renoncé à cette pratique pourra conserver ses acquis usuraires antérieurs et son cas relèvera du Seigneur ; mais les récidivistes seront voués au Feu éternel. (sourate 2)
      je qualifie de très intéressant le fait que vous repreniez l’argumentaire de non-musulmans usuriers. ça en dit long sur ce qui vous meut.

    • “L’auteur de ces documents fait lui aussi de l’exégèse, elle ne vaut pas moins que celle de l’auteur de l’article.”
      c’est là l’une des causes de la décadence des humains.
      l’on ne cherche même plus la vérité ; l’on dit : “tel avis en vaut un autre”, sans même prendre la peine de réfuter l’un ou l’autre.
      c’est terrible, c’est abominable, c’est catastrophique et ce n’est certainement pas le comportement du musulman.
      il fallait que je le dise !
      mais je ne dis pas par là que ce que je dis doive être accepté. je dis : si vous n’êtes pas d’accord, respectez-vous et respectez autrui en argumentant directement. Dieu nous a fait don d’une intelligence à CHACUN d’entre nous. ce n’est pas pour aller au supermarché des fatwas que je dénonçais dans un de mes articles : c’est pour que nous employions notre intellect comme notre coeur à la recherche de Dieu, la Vérité.
      hélas, j’ai l’impression ici de dire une chose incroyable alors qu’elle devrait couler de source.
      que le Seigneur nous guide, donc.

  3. Si j’ai bien compris l’échange épistolaire que l’auteur nous a servi, le correspondant annonyme s’est trompé vers la fin, qu’il me corrige si c’est moi qui me trompe. Il voulait dire selon moi, que le sens du vocable “riba” se traduit par “usure” et non pas “prêt à intérêt”, mais sa langue ou sson clavier a fourché après cet épuisant dialogue, et au lieu de cela, il a écrit en substance qu’il faut traduire “riba” par “prêt à intérêt” et non par “usure”. Je vous retrouverez u document vidéo d’Islam Ben Hamed, qui considère que le temps a une valeur comme en attestent les sources et la sunna,que les marchans faisaient des affaires en route, que bien surveillés, le professionnels du prêt sont des marchands parmi d’autres, ils font du commerce, ils louent de l’argent.
    Sinon, que nous propose-t-on? Il faudrai un pays où vivent des Musulmans totalement auto-suffisant en toute marchandise, sans périls militaires, assez fort pour se soustraire à tout échange avec l’étranger. Un pays riche et vaste, défendu aux financiers étrangers, refusant autre monnaie que la sienne, qui utiliserait les ressources de l’aumône pour que chacun reçoive propriété un logement et des moyens de travailler et produire qu’il désir, étudiant tout ce qui lui plaît,.. Moi je suispreneur, l’auteur sait peut-être où ce pays se trouve afin que j’y aille en hijra? Quand ce pays existera, aussi fort et puissant que je l’évoque, alors nous n’aurons plus peur de personne, puisqu’avec l’aide d’Allah, cette puissance de Musulmans aura depuis longtemps livré bataille aux ennemis des Musulmans, plus de Donald Trump, plus d’état Sioniste, chouette, il est où?
    Croissant de lune.

    • il avait (et a encore) totale latitude pour se corriger et n’a jamais soulevé ce que vous dites là. laissez-le, il est grand.
      mon propos est bien de rappeler ce que Dieu aura dit.
      la monnaie à cours légal nous est indispensable. je ne dis pas d’en faire fi, à moins d’être capable de vivre en autosuffisance ou d’être un voleur. je dis surtout qu’il faille ne pas s’autoriser des choses qui nous sont interdites du fait de notre islam.
      par suite, si la monnaie que nous utilisons provient d’opérations d’usure, quelle responsabilité y avons-nous ? et nous ne pouvons nous en défaire. utilisons-la donc à nos achats ! mais quant à aller à légitimer l’usure par là, c’est extrêmement grave.

  4. Hombre: la société d’aujourd’hui fonctionne avec les intérêts usuraires ,c’est comme ça depuis longtemps. Le monde est devenu capitaliste, même les pays musulmans fonctionne de cette façon, nous sommes. Obligé de faire avec ,mon avis n’engage que mois ,il faut être réaliste ,a plus inchallah !

  5. j ai un ami qui travaille qui est marie qui a 3 enfants et enfin qui vit dans 50 metres carre a
    BRUXELLES il travaille a ZAVETEM ,comme chacun sait pour une maison dans les environs de BRUXELLES il faut compter entre 350 milles et 450 milles euro,celui ci ne voulant pas faire de credit
    pour ne pas tomber dans l usure ,attend de reunir la somme pour acheter une maison ,son attitude est louable et sincere ,mais en attendant ses enfants sont eleves dans un appartement et dans un quartier border line ,alors je pose la question doit on sacrifier le confort materiel et morale de nos enfants pour un principe qui est bien, mais qui ne tient pas compte des contraintes moderne?
    pour ma part j ai achete ma maison a credit ,je l ai paye ,avec le fruit de mon travail avec l aide de dieu de ma tete et de mes bras je n ai vole personne,j ai installe ma famille dans un beau quartier loin des vendeurs de drogues de la pollution des grandes villes ,du harcelement de toutes sortes .
    A ce jour je ne paye plus de credit ma maison m appartient ,les 650 euro que je donnais a la banque je les consacre au etudes de ma fille qui est a l universite est ce un crime?
    Bref suis je en faute par rapport aux ecrits?mon travail et le credit mon permis d offrir un cadre de vie agreable et des perpectives d un meilleur avenir pour ma fille ,qui a son tour pourra vivre et elever sa famille dans de meilleurs conditions ,n est ce pas la le reve de chaque societee?
    PS celui dans le monde ouvrier qui peut acheter une maison sans faire de credit me fasse parvenir son secret .

    • je pense que la raison que vous nous donnez là n’est pas justifiée ni bonne.
      moi, je n’ai jamais habité dans des quartiers mal famés et pourtant, je suis en location.
      il suffit tout bêtement d’aller sur un site d’annonces et de chercher un bien en location dans un bon quartier. il n’y a ABSOLUMENT PAS PENURIE. je ne vois donc ABSOLUMENT PAS la nécessité qu’il y aurait d’emprunter et de devenir propriétaire sauf si, bien sûr, il s’agissait là votre intention originelle et que vous employassiez cette supposée excuse comme pour vous dédouaner.
      surtout qu’en achetant, vous êtes installés ; or rien ne vous dit que le banditisme que vous fuyiez ne viendra pas en votre quartier. et une fois que votre bien aura été déprécié, que ferez-vous ? un nouvel emprunt ?

      • Souaréba,
        Personnellement, Je pense, qu’il n y a aucune différence entre l’achat d’une maison, d’un appartement ou d’une location, puisque la finalité , est que ses deux modes de payements serviront à renforcer le système économique mondial qui est basé sur l’usure et l’exploitation des plus faibles. Si, les savants musulmans avait pu offrir des alternatives à la communauté, nous n’en ne serions pas là dans cette situation d’aujourd’hui. Et vous savez comme moi, que la finance halal n’a que le nom de halal…
        Quand une personne a soif et qu’on lui présente un verre d’eau sale, il n’aura d’autre choix que de le boire pour sa survie, mais si vous lui donnez le choix, il prendra le verre propre.

        • si vous voulez dire qu’il n’y a de différence parce que nous utilisons une monnaie intrinsèquement liée à l’usure, certes.
          mais si vous n’en avez pas, c’est que soit vous êtes autosuffisant (bon courage) soit vous êtes un voleur.
          par suite, il nous faut des unités monétaires à cours légal car nous y sommes ABSOLUMENT contraints.
          nous sommes aussi absolument contraints de nous protéger des intempéries, d’où la nécessité du logement.
          ce besoin étant adéquatement rempli par la location qui, contrairement à l’achat immobilier très généralement à intérêts, ne contredit nullement le Coran, il nous faut absolument le choisir, sans même avoir d’autres considérations quant à la monnaie utilisée.

        • Aucune différence entre l’achat d’une maison et une location? Faux: avec la location, vous n’avez pas le choix, c’est le seul moyen de vivre tandis qu’avec l’achat, vous choisissez de devenir propriétaire et engagez ainsi votre responsabilité.

  6. Qu’est- ce que la Monnaie en Islam ? (08/10/17) Sheikh Imran Hossein
    https://youtu.be/Hn6mxHbnNuw
    Abū Sa’īd al-Khudri a dit que Bilal a apporté des dattes « Barni » au Prophète, et lorsqu’il lui demanda où il les avait eues, il répondit : « J’avais des dattes de qualité inférieure, j’en ai donc échangé deux « Sa’s »(Paniers) contre un (de celles-ci). » Le prophète répondit : « Ah ! C’est l’essence même de la Riba, l’essence même de la Riba ! Ne fais pas cela, mais quand tu souhaites en acheter, vends les dattes dans une transaction séparée, puis achètes avec ce que tu en as obtenu. » (Bukhāri, Muslim) Nous apprenons du Hadith ci-dessus que le Prophète Muhammad (Sallalahou ‘alayhi wa Sallam) a interdit un échange inégal de ‘dattes’ contre des ‘dattes’. Il a déclaré un tel échange comme étant l’essence même de la Riba. Pourtant, il existe des preuves que l’échange inégal de «chameaux» contre des «chameaux» a été autorisé : Yahya m’a raconté de Mālik de Nāf’i que Abdullah ibn Umar a acheté (c.à.d. échangé) une chamelle de monture contre quatre chameaux et lui a garanti d’entièrement les donner à l’acheteur à Ar-Rabadha. (Muwatta, Imam Malik) Une question se présente alors : pourquoi y a-t-il eu interdiction sur un échange inégal de dattes alors qu’il n’y en a pas eu sur l’échange de chameaux ? La réponse à cette question qui se trouve dans un Hadith très important du Saint Prophète (Sallalahou ‘alayhi wa Sallam) à propos de la Riba, explique ce qu’est la monnaie en Islam : Abī Sa’īd al‑Khudri a rapporté que le Messager d’Allah a dit : « Or contre or, argent contre argent, blé contre blé, orge contre orge, datte contre datte, et sel contre sel. (Lorsqu’une transaction est) Une chose contre une même chose, le paiement se fait sur place, alors si quelqu’un donne plus ou demande davantage, l’accord s’est fait avec Riba, le receveur et le donneur en étant similairement (tous deux) coupables. » (Sahih, Muslim). Le Hadith ci-dessus du Prophète Muhammad (sallalahu ‘alayhi wa sallam) a clairement établi trois choses : Premièrement, il a établi que la « monnaie » en Islam est soit un métal précieux comme l’or et l’argent, soit d’autres produits de base comme le blé, l’orge, les dattes et le sel qui sont des denrées de consommation alimentaires usuelles, mais qui ont une longue durée de vie (NDT: presque impérissables). Ainsi, quand il y avait une pénurie d’or et d’argent à Madina (NDT : Médine), les produits tels que les dattes, dont l’offre était abondante sur le marché, et qui avaient une longue durée de conservation, étaient utilisés comme monnaie. Nous pouvons donc maintenant répondre à la question ci-dessus. L’échange inégal de chameaux contre chameaux était permissible étant donné que les animaux n’ont jamais été utilisés comme monnaie. Un échange inégal de dattes contre dattes devait être interdit cependant, car celles-ci étaient utilisées comme monnaie, et la permission pour un tel échange ouvrirait la porte à un usurier qui prêterait sur intérêt[i]. Si le principe d’utilisation de produits tels que les dattes devait être utilisé comme monnaie dans l’ile Indonésienne de Java, par exemple, le riz pourrait être alors utilisé si l’or et l’argent venaient à se raréfier dans ce marché. Dans l’île de Cuba d’autre part, le sucre pourrait être employé comme monnaie, etc. Certains savants de l’Islam prétendent que l’humanité est libre d’utiliser quoi que ce soit comme monnaie, même des grains de sable. Il n’y aurait donc aucune interdiction de donner une valeur à un papier imprimé. Notre réponse est que les grains de sable ou les coquillages trouvés sur les plages ne peuvent être qualifiés conformément au Hadith de monnaie en Islam, étant donné qu’ils ne sont ni un métal précieux, ni un produit alimentaire habituel. Deuxièmement, lorsque l’or, l’argent, le blé, l’orge, les dattes et le sel (riz, sucre, etc.) étaient utilisés comme monnaie, la valeur de celle-ci était « à l’intérieur » de cette monnaie et non « à l’extérieur ». Par conséquent, le Hadith a établi que la « monnaie » en Islam possède une valeur intrinsèque. Troisièmement, la monnaie a toujours été située dans la création d’Allah, en une marchandise qui a été créée par Allah le Très-Haut, et dont la valeur est assignée par Allah le Très Haut Lui-même. Il se déclara Lui-même être Al-Razzaq, le Créateur de la richesse. Nous pouvons maintenant décrire la monnaie établie dans la Sounna comme étant la suivante : · Des métaux précieux ou d’autres produits de base comme ceux décrits précédemment, · Une monnaie avec une valeur intrinsèque · Une monnaie qui se situe dans la création d’Allah, ayant une valeur assignée par Allah Lui-même qui est le Créateur de richesse.

  7. L’usure ne pourra être supprimée que le jour où la propriété privée des moyens de production et d’échange, donc aussi l’argent, sera remplacée par la propriété sociale des moyens de production et d’échange, ce qui permettra de remplacer la spéculation par le partage équitable des risques entre co-opérateurs”. Les penseurs musulmans se sont habitués à penser à partir du texte sacré et de ses analyses faites à l’époque qui a précédé le capitalisme. Du coup, ils n’ont pas su penser le capitalisme et ses lois d’airain. C’est évidemment ce qui explique pourquoi Marx a, lui, pu devancer les penseurs musulmans dans cette analyse. Les musulmans féconds doivent donc aujourd’hui d’abord reprendre l’analyse de Marx sur le capitalisme et l’usure à l’étape historique du capitalisme pour, ensuite, pouvoir y apporter ce plus spirituel et éthique qui manque à la seule « analyse concrète de la situation concrète » faite par Marx. Pour dépasser le capitalisme et l’analyse scientifique critique du capitalisme, il faut d’abord commencer par reprendre les outils marxistes. Cesser donc d’analyser l’usure en terme « moral », « éthique », « religieux déconnecté du réel », mais l’analyser en terme économique, scientifique dans le contexte actuel et, ensuite seulement, une fois ce travail assimilé, le joindre à l’approche islamique. Et cesser d’avoir peur que lire Marx amène à l’athéisme …Bien au contraire, lire Marx permet d’éclairer le croyant et de dépasser le matérialisme comme méthode, …en suivant la méthode coranique, méthode que, inconsciemment, à tâtons, Marx lui-même a appliqué dans sa démarche.

    • La propriété, ce n’est pas ça qui pose problème.
      Au temps du Prophète, il y avait des propriétaires.
      Le problème vient du système économique et politique capitaliste.
      Le problème, c’est le libéralisme, le profit quel qu’en soit le prix (social et économique) à payer, la spéculation, le libéralisme sauvage.
      On doit revenir à un système plus humain et plus éthique.
      On doit replacer l’humain au centre à la place de l’argent.
      SI je possède une usine, je dois donner à mes employés un juste salaire en échange de leur force de travail.
      Je dois vendre mon produit au juste prix et supprimer tout intermédiaire qui font gonfler les prix tels des parasites…

      • Ce que vous décrivez, c’était au temps du prophète, aujourd’hui, le capitalisme a quasiment détruit la propriété individuelle et nous avons un processus de concentration de la propriété à l’échelle mondiale par le biais d’une propriété collective actionnariale au profit d’une poignée d’individus appartenant aux mêmes réseaux qui jouent sur l’ouverture des frontières, la spéculation, les paradis off-shore, l’usure mondialisée, les monnaies virtuelles basées sur un clic comme le dollar, les guerres sans fin, etc, autant de réalités liées au développement logique du capitalisme et donc inévitables dans le cadre du capitalisme. Regardez autour de vous et posez vous la question combien, par exemple, de boutiques, grandes ou même petites, appartiennent à la personne qui est derrière le comptoir ? La plupart appartiennent à des chaines liées aux grandes entreprises transnationales et les petits patrons ne sont propriétaires de rien, hormis de leurs dettes, et ne sont que des sous-traitants, des esclaves en fait, même pas salariés c’est-à-dire même pas en état de se syndiquer pour se défendre collectivement. L’uberisation du salariat ! …c’est-à-dire le retour de la corvée féodale à un niveau technique supérieur! Il est impossible de revenir à l’ordre ancien, ce serait renoncer à tous les avantages apportés au départ par le capitalisme en terme de progrès technique et scientifique, mais ce système est arrivé aujourd’hui à son terme logique à cause de la concentration de la propriété. Il doit donc être dépassé par une propriété sociale des grands moyens de production, car même le petit propriétaire a désormais besoin de pouvoirs publics pour survivre et axer son développement sur une économie planifiée dans l’intérêt de la majorité.Sinon, il coulera. La pensée musulmane a raté l’étape de l’analyse du capitalisme et elle reste donc marquée par une nostalgie pour l’époque antérieure prophétique, mais il est impossible de revenir vers cette époque. Un musulman doit comprendre les lois, divines !!!, de l’évolution et comprendre que pour préserver les principes éthiques de l’islam dans le capitalisme …il faut passer à l’étape logique ultérieure, à ce qu’on pourrait appeler un socialisme islamique, c’’est à dire pousser les travailleurs, salariés et petits propriétaires vassalisés, à prendre le contrôle de la propriété collective actionnariale mondialisée. On ne peut échapper aux lois de la création…Il y a là des signes pour ceux qui réfléchissent !

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