Les visites sur le terrain du chef de l’Etat ne laissent aucune place à l’improvisation. Aussi faut-il se garder de prendre pour argent comptant l’iconographie officielle, qui tend à enjoliver la réalité quand elle s’affiche auprès de l’électorat populaire …
Des ouvriers radieux, symboles de l’immigration qui a réussi, posaient sur la photo aux cotés d’un Nicolas Sarkozy jovial, mardi 14 septembre, au cours de son inspection d’un chantier de neuf cents logements du promoteur Nexity, à Villeneuve-le-Roi, dans le Val-de-Marne. Fallait-y voir des photos prises sur le vif, ou plutôt un casting méticuleusement préparé pour entretenir le mythe du président de tous les français ?
Du scénario ahurissant des « Auvergnats » pour sauver Hortefeux d’un bien mauvais pas, aux slogans percutants pour mettre en émoi la France d’en bas, en passant par les bons mots populistes qui font sourire en discriminant, jusqu’aux castings à répétition – venue d’Obama, usine Turbomeca dans les Pyrénées-Atlantiques, usine Faurecia en Belgique – pour faire illusion auprès d’un Sarkozy complexé par sa petite taille et en chute libre dans les sondages, la duplicité de la communication élyséenne a été percée à jour.
Aussi, quand le Parisien révèle que les “bons immigrés” qui entouraient le président auraient été “triés sur le volet“, la mystification ne nous surprend même plus, tellement elle est indissociable du plus haut personnage de l’Etat.
“L’Elysée nous a demandé de sélectionner des ouvriers au comportement exemplaire, symbole de l’immigration réussie, pour les placer à moins de 5 mètres du président“, a confié un responsable de Nexity, le promoteur du lotissement, au quotidien, tandis que la direction démentait tout en bloc par communiqué.
Dans une cacophonie mêlant une indiscrétion officieuse à une dénégation officielle, les déplacements de Nicolas Sarkozy sont désormais marqués du sceau de la défiance, et ce quel que soit le jour sous lequel il apparaît sur la photo.
GIPHY App Key not set. Please check settings