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Libérer l’Islam, Libérer les femmes : la question de l’héritage (2/2)

Les « hommes sont supérieurs aux femmes » ou « ont la charge de leur bien-être » ?
Mais tout de même la question persiste avec raison. Comment dire que ce passage n’est pas inégalitaire alors qu’il donne concrètement plus à l’homme par rapport à la femme, au moins dans deux cas de figures (entre sœur et frères et au veuf par rapport à la veuve) ? A cette question  logique, la sourate des femmes nous répond elle-même :
« Ne convoitez pas le surplus/la faveur (fadl) que Dieu accorda aux uns par rapport aux autres. Aux hommes une part de ce qu’ils ont acquis, aux femmes une part de ce qu’elles ont acquis. Demandez plutôt à Dieu de sa faveur (fadl). Dieu est, de toute chose, Connaissant.  Pour tous nous avons établi des héritiers pour ce que laissent les parents, les plus proches, et ceux envers qui vous êtes engagés par serment. Donnez-leur donc leur part. Dieu est témoin de toute chose. Les hommes assument les femmes, en raison du surplus/de la faveur (fadl) que Dieu accorda aux uns (hommes ou femmes) par rapport aux autres (hommes ou femmes) … » (S4 ; s32-34).
La réponse est évidente et vient correspondre aux problématiques d’aujourd’hui. Le sujet ne doit pas être pris sous le prisme d’une rivalité inféconde entre femmes et hommes, mais sous celui de la réalité des rapports de production et de redistribution des biens et des interactions symboliques créatrices de liens. 
En effet, nous voyons ici comment le Livre donne les éléments de réponse pour comprendre sa logique. La redistribution de l’héritage est liée à la production et à la dépense des biens (fadl), dans l’interaction des différents dons naturels, sociaux et économiques. Une raison plus concrète qui découle de tout ceci nous est donnée : le fait que les hommes prennent généralement en charge le bien être, notamment social et économique, des femmes. C’est la fameuse « qawwama » qui signifie « s’occuper constamment de », malencontreusement traduit par « supériorité et autorité » dans la logique patriarcale qui a pris en otage ces passages. Les juristes ont en fait transformée la réalité et le devoir de soutien des hommes envers les femmes en un droit de domination des premiers sur les secondes.
Il nous faut aller plus loin. De quelle charge et de quelle dépense parle le Coran ? S’agit-il là de la description d’une réalité sociale qui explique ou d’une prescription éthique qui implique ? Nous pensons qu’il s’agit d’une description qui vient expliquer la raison d’être de la répartition de l’héritage : parce que « les hommes ont la charge constante des femmes… ».  Cette charge, nous le voyons bien est avant tout économique. Mais il ne s’agit pas seulement d’un simple reflet de la société en ces interactions. C’est aussi ce qui découle des prescriptions coraniques envers les hommes vis-à-vis des femmes. Elle est donc descriptive de la réalité sociale et en même temps prescriptive en vue de la réformer.
En effet, si la cohérence du Livre est appliquée, il y a une exigence coranique de prise en charge qui pèse sur les hommes vis-à-vis des femmes, et ce dans toutes les étapes de la vie conjugale.
1) A son début, lorsque l’homme est amener à donner une dot selon les conditions de la femme, par un contrat librement consenti par les deux parties (S4 ; s4).
2) En cas de divorce la femme à droit à une pension « qui est un devoir pour les pieux » (S2 ; s    241).
3) La présence d’un enfant en bas âge après le divorce oblige le père à donner à la mère et à l’enfant de quoi vivre, selon ses capacités (S2 ; s233).
4) Enfin en cas de veuvage, la veuve reçoit une pension pendant un an au moins. (S2 ; s240).
La « qawama », ainsi, ce n’est pas la supériorité ou l’autorité de l’homme, comme les juristes musulmans l’on traduit et réduit, mais son devoir de soutien et d’attention envers elle, en tant que partenaire qui contribue à la vie de la famille par ses dons (fadl) immatériels et symboliques sans équivalent chez l’homme. Dans leurs échanges et relations, le masculin et ses moyens (les biens matériels et la sécurité) viennent en fait compenser et épouser le féminin et ses finalités (la vie biologique-symbolique et la protection).
Ces charges financières obligatoires et multiples pour l’homme musulman, ajoutés à la réalité sociale répandue des dépenses quotidiennes pour la famille, ne peuvent ainsi être mises de côté dans la répartition de l’héritage. L’égalitarisme dans la redistribution de l’héritage dans un tel contexte social et éthique serait une injustice. Il s’agit donc d’une équité qui prend en compte la dynamique sociale et l’orientation éthique, car dans l’ensemble et de façon générale, la redistribution des biens se fait plus des hommes envers les femmes que le contraire.
Deux questions cependant se posent ici. La première est pourquoi cet engagement financier de la part des hommes envers les femmes, sans contrepartie du même ordre de la part de ses dernières ? N’est-ce pas là les rendre dépendantes des hommes ? Deuxièmement, l’évolution du contexte amène-t-il une adaptation de l’application des règles liées à l’héritage ?
Cet article ne nous donne pas la possibilité de donner une réponse exhaustive à ces deux questions. Les lecteurs devront donc se contenter de quelques idées générales qui serviront de bases pour de nouvelles réflexions et futurs écrits. Cependant nous pouvons d’ores et déjà dire que la réponse à la seconde question est fortement liée à celle de la première.
Il faut pour ce faire monter au niveau philosophique et cosmique et dépasser le point de vue juridique, idéologique et polémique. C’est l’interaction cosmique mort/vie, male-femelle, concret-symbole, moyen-finalité, quantité-qualité, nature et culture, qui se transpose en chacun avec la prépondérance de l’une sur l’autre dans les relations et échanges, que le Coran prend ici en compte.  
Soyons plus clair. La femme est intrinsèquement et qualitativement plus pourvue que l’homme dans leurs rapports. De ce fait, dans une relation librement consentie d’égale à égale, ce dernier doit compenser par le don quantitatif concret celui qualitatif et symbolique de la femme. Celle-ci est en son esprit et corps vitalité et beauté, c’est-à-dire ce qui est la finalité de la force et de l’argent. La beauté étant supérieure à l’argent.
Ainsi la charge et le don masculin est à mettre dans la balance avec les atouts et les contributions qu’apporte le féminin en tant que tel. Imposer à cette dernière la prise en charge financière, en plus de ce qu’elle donne en tant que femme serait une injustice et établirait un déséquilibre dans les relations. Nous parlons bien de prépondérance dans les échanges et relations et non de restrictions sociales à un rôle prédéfini par le biologique. Le souci se trouve dans l’absence d’une vision globale sur l’interaction entre nature et culture et qui prend en compte la réalité des rapports économiques et la complexité des relations sociales.
En conclusion
Les juristes musulmans et la pensée musulmane en général, en ne cherchant pas à comprendre la dynamique qui sous-tend ses passages se sont interdit toute possibilité de légiférer avec sagesse dans le sens de l’équité et ont au contraire justifié l’ordre établi là où il s’agissait de le réformer.
Bien des politiques publiques et sociales peuvent être inspirées de ces éléments coraniques. Bien des réformes économiques, s’appuyant sur une connaissance plus fine de la réalité cosmique des relations humaines, pourraient être imaginées et appliquées à l’aune du Coran.
Cependant, de même que les plus belles couleurs ne servent à rien entre les mains d’un aveugle, de même que les bienfaits du Coran se trouvent entravés entre les mains des chicaneurs aux cœurs habitués et morts.
Les femmes et les hommes sont égaux. Cela est aussi vrai que l’unicité de Dieu. Nier celle-ci c’est nier celle-là. Et leur relation est fécondante et créatrice quand la domination fait place à l’entraide. Ils sont l’un pour l’autre ce que sont les deux ailes d’une colombe : beauté et majesté ; à moins qu’un fou ne décide de casser l’une pour la soumettre à l’autre qu’il veut plumer. C’est la stupidité que nous vivons en moment en Orient comme en Occident.
Y-a-t-il donc quelqu’un pour réfléchir ?
 
 

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16 commentaires

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    • Baaahhh on ne va pas se fâcher pour si peu, allez je cède ! Je promets de changer jusqu’à 40 virgules dans le Coran, satisfide dear ?
      Comment ça « évidemment il n’y a pas de virgules dans le Coran » ? et alors, qu’est-ce que ça change à mon geste ? Pfff jamais contents les bipèdes.
      Sinon effectivement, les virgules – qui ne s’y trouvent pas – c’est à peu près tout ce qu’un être-humain réussira jamais à modifier dans le Coran, qu’est-ce que vous croyez ? ça fait quinze siècles qu’un paquet de personnes essaient, c’est Dieu lui-même qui protège le texte sinon ça fait belle lurette qu’il aurait subi le même sort que la Thorah et l’évangile.
      La loi de 1905 ? Quel rapport avec le Coran ? C’est votre livre saint à vous ? Veinard va, aucun souci pour l’apprendre par coeur en quelques jours.

    • @Spera
      Du coup, ça nous fait 114. 115 avec votre serviteur. A ce propos, je note avec consternation le fait que Onfray, habituellement pertinent, est en faveur d’une mainmise de l’état sur la religion musulmane. Comme quoi personne n’est parfait, pas même mon Prophète habituel. Mais bon, 10% de conneries, 90% de sensé, ça roule encore.
      A part ça, je suis d’avis que le dispositif législatif actuel est suffisant pour nous protéger de la propagande terroriste. (Sous réserve d’une volonté de le faire). Accessoirement, les projets de financement via le halal piloté par l’état sont juste anticonstitutionnels. Donc on oublie, car ça n’est pas demain que Macron aura la majorité nécessaire. …D’autant que la loi de 1905 a plus que fait ses preuves.
      A part ça, les réformateurs musulmans sont bien sûr dans une posture critique et inconfortable. Si ce livre a été dicté par Dieu, et que, être musulman, c’est supposer qu’il est exact que Dieu dicte des livres, affirmer que l’homme descend du singe revient à traiter de menteur l’ange Gabriel. Enfin, de menteur ou d’ignorant. C’est là tout le problème des religions en général.
      Suprême paradoxe: C’est dans le pays qui a envoyé une sonde hors du Système solaire, à 6.5 millions de Km, qu’on trouve le plus de gens qui pensent que la Terre est plate. (et que les satellites n’existent pas).
      Ceci dit, l’absurdité est vendeuse. Même notre brave pape François a fini par en prendre acte. Désormais, il délire à plein régime. La sagesse même.

  1. Libéréeeee, libéréeeee. Bref le même refrain de la même chanson du même disque un peu rayé à mon sens.
    La crise n’est pas islamique mais bien mondial et concerne le modèle capitaliste. Le problème de l’héritage en islam pousse la réflexion au-delà des pensées basiques que nous pouvons lire dans les critiques de certains commentaires ici même. L’auteur le note avec brio. Cela pose la question de la famille et finalement décèle les gros problèmes du modèle “moderniste” de notre époque. Cela pousse également à une profonde réflexion du modèle social afin d’en créer un plus harmonieux et plus juste envers la famille.
    Nous sommes d’accord que le modèle social islamique a énormément d’atouts. La femme est par ailleurs très bien entretenue, éduquée et professionnellement intégrée aux EAU ou au Qatar par exemple quand on écarte les préjugés et la propagande et qu’on connait la réalité. Tout ça pour dire, que la richesse d’un pays aide pas mal. En France, nous avons notre modèle également qui est pas mal du tout puisqu’on est la 6ème économie du monde quand même. Sinon, il y a toujours des points à améliorer bien sûr. Les pays nordiques à ce titre ont des modèles sociaux qui ne sont pas à mettre de côté.
    J’ai adoré votre pensée car elle rejoint presque la mienne. Le Noble Coran n’est ni patriarcal, ni matriarcal ni égalitaire pour moi. Il pousse à une réflexion sur la complémentarité et l’entraide homme femme car rien n’est monolithique et c’est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît tellement les situations sont diverses et le texte coranique profond dans son sens.
    Réfléchissons, raisonnons donc.

    • Kalim : Whouaaaaa, tout ça pour ça ; ça doit encore fumer !
      Alors, je résume, en premier, on dézingue tous les autres, et , un fois que tous les autres sont dézingués, on dit, que le coran, c’est la panacée .
      Ensuite, pour ne pas a avoir de réponses a donner, a d’ éventuelles questions de fond, on travaille la forme, on reconnait, que le coran n’ est pas vraiment explicite, sur la question, mais, que face au x pays pervertis par l’ argent, dans l’ islam, le sort de la femme est en fait vachement bien !!!!
      Et ensuite, que malgré que le coran ne soit pas très explicite sur la chose, il est quand la panacée, parce que les situations sont toutes différentes, alors, ne rien changer, est la solution !!!!
      On ne sait pas choisir, si c’est juste du foutage de gueule, ou de l’ auto hypnose ?

  2. “Les hommes et les femmes sont égaux” (Pas: égales)…
    Le Coran préconise des règles adaptées à une société patriarcale. Le contraire serait étonnant. Ca n’a rien de choquant. Ce qui est plus étrange, c’est qu’on puisse ne pas prendre acte du changement de contexte. Les femmes travaillent, et gagnent parfois plus que le mari. Souvent, elles élèvent leurs enfants seules. (après un divorce).
    Je ne dis pas que tel système est meilleur, juste que les règles doivent entériner les changements sociétaux.
    Rappel: Quand le Coran nous indique comment traiter les esclaves, on comprend mieux que le contexte a changé, rendant le texte obsolète. Et encore, je pars du principe qu’il était pertinent au départ.

  3. Beaucoup de vrai dans ce que vous dites, mais comme il s’agit avant tout non pas de convaincre de l’évidence de l’égalité hommes femmes mais plutôt de la question de l’héritage, je ne comprends pas ce que vous entendez par :
    « Les juristes musulmans et la pensée musulmane en général, en ne cherchant pas à comprendre la dynamique qui sous-tend ses passages se sont interdit toute possibilité de légiférer avec sagesse dans le sens de l’équité et ont au contraire justifié l’ordre établi là où il s’agissait de le réformer »
    Qu’entendez-vous par légiférer avec sagesse dans le sens de l’équité au juste ?
    Parce que tel que c’est dit ça peut très bien vouloir signifier : « je vous prouve ailleurs dans le Coran – qui reste et c’est vrai, la source la plus fiable pour faire de l’exégèse coranique et ainsi permettre d’expliquer le Coran par le Coran, qu’hommes et femmes sont égaux. Maintenant que mes arguments vous ont convaincus, légiférons en matière d’héritage avec sagesse et dans le sens de l’équité, bref, abrogeons le Coran »
    SVP dites moi que je me trompe et que j’ai un gros souci de comprenette.
    Merci

    • Sérieusement, mettez-vous d’accord entre coranistes. Certes, après avoir purgé les fables de Boukhari et Mouslim, vous vous retrouvez encore à couper le cheveux en quatre. Et puis la question o combien vitale de l’héritage de la femme (en théorie sous la tutelle de son mari ou de son père) est tellement clair dans le coran que des familles au Maghreb se déchirent encore et toujours à cause de ces interprétations coranique. Plus de 1400 ans d’interpretations n’y ont rien changé.
      Juste une piste : et si les societés à majorité musulmane se passaient des injonctions coranique pour savoir quelle part d’héritage devra avoir la femme ? Sacrilège ?

      • @foulan
        oui je pense que c’est une bonne piste.
        De manière plus générale, pourrait-on considérer qu’il serait plus sensé de demander aux femmes elles-même ce qu’elles en pense ?
        Toutes les obligations auxquelles elles sont soumises ne profitent, en général, qu’aux hommes.
        Qui bien évidemment freinent des quatre pieds, dès lors que l’on s’avise de les faire évoluer en faveur des femmes.
        Des siècles d’immobilisme, meublés par des kilomètres de commentaires de “savants” auto-proclamés, utilisant un logiciel pétrifié depuis le 7ème siècle, déployant des trésors d’ingéniosité “scolastiques”, destinés à donner l’illusion du changement, dans le seul et unique but de créer un écran de fumée afin que tout demeure scrupuleusement comme avant, voilà le cadre général dans lequel l’Islam a enfermé cette question à double tour.
        Certes le problèmes de l’inégalité homme/femme n’est pas nouveau, ni uniquement lié à l’Islam.
        En Inde, en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud et du Nord, leurs droits fondamentaux sont constamment remis en cause, le “mâle dominant” restant encore et toujours, la norme ancestrale dans beaucoup de parties du monde.
        La DUDH ainsi que l’avènement de la Démocratie ont fait bouger les lignes, dans les “états de droit”.
        Pour autant rien n’est acquis dans ce domaine, puisque ce que d’aucuns considèrent comme un progrès, est perçu par d’autres comme une régression !
        Voire une dérive “diabolique” !
        Les orthodoxes, les littéralistes, les défenseurs de la “lettre”, de toutes les religions, se retrouvent, à des degrés divers, sur la même ligne, dès que l’on aborde ces thèmes.
        De mon point de vue, c’est tout sauf un hasard.
        cordialement

        • @Etienne Dolet,
          Je m’étais habitué à plus de recul de votre part et à moins – beaucoup moins -, de distribution de bons et de mauvais points depuis l’Olympe mais bon je vous accorde volontiers que ma perception et ma compréhension de ce que je lis et surtout l’exactitude de mes impressions sur le degré d’humilité des autres, c’est mon problème pas le leur.
          Je vous cite :
          « oui je pense que c’est une bonne piste. » Voyez-vous ça.
          Je rappelle qu’il est question de « se passer des injonctions coraniques » alors merci pour vos suggestions à tous les deux, mais pour un musulman moi en particulier, le Coran c’est la parole de Dieu –excusez moi du peu-, que vous n’y croyez pas c’est vous que ça regarde, mais que vous veniez sur une plateforme musulmane, convaincus que vous êtes d’être autrement plus avisés, plus intelligents, plus raisonnables et surtout plus équitables que deux milliards de musulmans et ne voulant évidemment que leur bien, ils devraient selon vous renoncer à la parole de Dieu ?!
          Est-ce que je vous dis que vous devriez renoncer à ce en quoi vous croyez ou refusez de croire moi ? Est-ce que j’insulte votre intelligence et votre aptitude à comprendre par vous-même que vous seriez éventuellement dans l’erreur quand vous avez ne serait-ce qu’une intime conviction sur quoi que ce soit ?!
          Je vous cite de nouveau :
          « De manière plus générale, pourrait-on considérer qu’il serait plus sensé de demander aux femmes elles-même ce qu’elles en pense ? »
          Côté musulman, personne ne les empêche ni ne pourrait d’ailleurs les empêcher de le faire, à ce sujet de l’héritage comme à n’importe quel autre mais au-delà ce qui vous échappe complètement c’est que vous êtes aussi en train d’insulter leur intelligence quand vous présumez qu’un milliard de musulmanes n’ont rien compris à ce Coran en lequel elles croient comme elles croient en l’équité parfaite de la divinité unique dont c’est la parole ou encore qu’elles sont tout-à-fait incapables de juger par eux-mêmes qui de l’Islam ou de la vie occidentale la plus « évoluée » a le plus de respect pour elles ou encore qu’il s’agit de plantes fragiles, un peu cons et sans défense à la merci de leurs mâles de la famille, c’est bien ça l’image la plus répandue me gouré-je ? Devriez voyager plus souvent et vous faire inviter dans plus de foyers musulmans et vous verrez quelle est la part de vérité et celle du fantasme.
          En revanche côté non musulman, votre question semble plus que pertinente, demandez-vous à une femme portant le voile ou le burkini ce qu’elle en pense elle, avant de la condamner et de voir en elle, une provocatrice, voire une menace à la république et à la laïcité ? Si vous lui posez la question avant de « sévir » ou à minima de « juger » alors toute votre presse raconte n’importe quoi depuis des années que je la lis.
          Demandez-vous aux femmes musulmanes ce qu’elles pensent de ces versets sur l’héritage comme de tous les versets du Coran avant de vous substituer à elles, de parler en leur nom puis comble d’outrecuidance de laisser entendre que ce sont les musulmans hommes qui parleraient en leurs noms ?
          « Toutes les obligations auxquelles elles sont soumises ne profitent, en général, qu’aux hommes.
          Qui bien évidemment freinent des quatre pieds, dès lors que l’on s’avise de les faire évoluer en faveur des femmes. »
          Et si vous parliez faits, réalité quoi plutôt de construire sur vos suppositions à vous ?
          « Des siècles d’immobilisme, meublés par des kilomètres de commentaires de “savants” auto-proclamés, utilisant un logiciel pétrifié depuis le 7ème siècle, déployant des trésors d’ingéniosité “scolastiques”, destinés à donner l’illusion du changement , dans le seul et unique but de créer un écran de fumée afin que tout demeure scrupuleusement comme avant, voilà le cadre général dans lequel l’Islam a enfermé cette question à double tour. »
          A mon humble avis rien n’est plus pétrifié que votre logiciel perso à vous. Vous portez l’accusation, jugez, jaugez, dénichez l’imposture intellectuelle, connaissez les intentions cachées et les buts inavoués, dénoncez la méthode et condamnez le résultat, du tout en un, bravo. Ah mais le pompon c’est surtout le « destinés à donner – à vous sans doute ou aux autres à vous de voir lesquels- l’illusion du changement »
          Mais qu’est-ce que vous croyez, qu’un musulman qui veut simplement vivre sa foi et respecter ses valeurs aurait peur de vous pour ainsi faire dans le louvoiement et essayer de donner à votre seigneurie l’illusion du changement – et qui vous dit qu’il est question de changer quoi que ce soit à la vérité de Dieu-, ou encore qu’il ferait cas de ce que vous pourriez penser de lui, vous ou qui que ce soit d’autre.
          Désolé mais votre avis sur les musulmans importe à peu près autant que le leur sur vous quand ils en ont un, chacun son chemin et on sera tous fixés très bientôt.
          « Les orthodoxes, les littéralistes, les défenseurs de la “lettre”, de toutes les religions, se retrouvent, à des degrés divers, sur la même ligne, dès que l’on aborde ces thèmes.
          De mon point de vue, c’est tout sauf un hasard. »
          Oui un complot sûrement, on ne pouvait pas rêver meilleure conclusion.
          Allez en paix

          • @cemwé
            puisque DIEU l’a dit, inutile d’y revenir.
            ce qui est dit, est dit !
            Bien.
            A partir de cette affirmation, tout est possible. (et justifiable)
            quel confort !
            C’est Dieu qui parle par ta bouche, dit le prophète (900 tetes roulent dans la sciure)
            Dieu avait armé notre bras clament en cœur tous les sabreurs de toutes les religions.
            Les ennemis de la Foi n’ont qu’à bien se tenir !
            Bonjour Torquemada, la sainte inquisition, la police la pensée, et malheur aux faibles.
            Vive Cortès et Tamerlan, tans pis pour les incroyants (hindous ou Amérindiens peu importe)
            La cause est supérieure au peuple disent les idéologues.
            Vive Mao,Pol Pot, Staline, Franco, Hitler ,Trotski et tous les autres.
            Le petit livre rouge des bourreaux athées n’aura en fin de compte, rien à envier à celui des génocidaires religieux.
            Inversion des pôles, consécration de la pulsion de mort.
            Victoire incontestable de Thanatos encore et toujours. (le bien)
            Défaite cuisante de la Vie, dans sa diabolique dimension. Éros (le Mal).
            Bon, mais vous mon très cher @cemwé qui êtes très au fait des intentions de L’Eternel, par rapport à l’ignorance crasse dans laquelle se tiennent ceux pour qui “les voies du Seigneur demeurent impénétrables”, dont je fais hélas partie, pourriez vous nous faciliter un peu la tâche ?
            Puisque vous semblez être très en pointe sur ce dossier ,auriez vous son adresse mail ?
            Ne serait-ce que pour vérifier que l’Ange à parfaitement transmis, aux Humains par l’intermédiaire des Prophètes (d’origine humaine également), son sublime message, et que celui ci a été correctement reçu et compris ?
            Précisément concernant les femmes :
            “Une erreur (humaine) est toujours possible non ?”
            Bref, je vous taquine.
            Car en réalité j’ai beaucoup de respect pour ceux qui comme vous ont fait le pari sincère de la Foi.
            La mise en oeuvre du projet religieux, comme celui du projet athée, présente parfois des aspects qui me semblent extrêmement contestables.
            Pour autant je ne confond pas les hommes et les idées.
            Combattre, échanger, critiquer les idées, les religions, les philosophies, voire les idéologies, me parait indispensable à l’idée que je me fait du progrès humain.
            Quand aux hommes, mes frères en humanité, j’essaie simplement de les comprendre.
            amicalement

          • @Etienne
            Ouaouh! Quelle énergie! Mais quelle pertinence aussi.
            Juste pour mémoire, je fus jadis l’auteur d’une brève (refusée par l’éditeur’): “Les desseins de Dieu sont comme l’anus des hamsters. Impénétrables”.
            Le dernier mot est facultatif pour le happy few. Mais bon, il faut savoir faire des concessions.
            A part ça, le littéralisme n’est sans doute pas une dérive mortifère de la croyance. C’est son socle. Le terme même de “croyance” implique l’acceptation d’hypothèses non prouvées. C’est là toute la différence avec l’approche scientifique, à savoir la rupture avec la réalité. Platon est celui qui a le mieux défini la foi, en négation avec un réel jugé mensonger. En gros, l’intuition de la Vérité surpasse l’observation des faits. Quand on s’engage dans cette voie, inutile de prendre des gants, ou de faire des concessions à la logique. On devient délibérément fou. C’est une décision. Quand vient le doute, on y adhère, ou on le rejette.
            Mais le croyant est par définition celui qui rejette le doute.

        • @etiennedollet
          La femme n’est pas censé penser, en théorie. L’islam, comme d’autre civilisation ou culture, a longtemps confisqué ou muselé la parole féminine. Ce n’est pas un hasard si les prophète ou les théologiens sont tous des mâles. Dans l’inconscient moyenâgeux, la femme est synonyme de déficience mentale et/ou dénuée de sagesse.
          L’auteur ose affirmer une égalité homme-femme intrinsèque au Coran. Rien n’est plus faux, et l’Histoire le prouve. D’autres cultures ou religions assument l’idée que l’homme n’est pas l’égal de la femme. L’auteur aurait gagné en honnêteté intellectuelle en assumant une réforme à contre-courant de certaines injonctions coranique. Bien sûr, dans son plaidoyer il ne cite que les versets pratiques allant dans le sens de son postulat de départ. Il ne citera pas le verset qui autorise l’homme à battre son épouse lorsque celle-ci se montre désobeissante. Et pas de chance pour notre auteur, aucun autre verset ne vient ni contredire ni annuler le verset qui autorise l’homme à battre (ضرب il n’y a pas d’erreur de traduction ni d’interpretatiin possible) sa femme.
          Par ailleurs la notion d’égalité homme-femme est un concept occidental, qui plus est, relativement récent. Pour un théologien, parler d’égalité homme-femme inhérent au texte sacrée, c’est faire preuve de disonance cognitive. Les rares théologiens honnêtes (voir certains islamologues) admettrons que le système juridique coranique (et donc la part de l’héritage de la femme) a été pensé pour une societé tribale et bédouine et que la modernité dans laquelle nous baignons, bon gré, mal gré, ne permet pratiquement plus ces codifications pensées au moyen-âge. En d’autres termes, adapter les écrits anciens à la réalité ou l’actualité, quitte à tordre le réel pour le faire coller au texte sacrée.
          Difficile de ne pas voir cette flagrante disonance cognitive lorsque l’auteur affirme ceci :
          « Les femmes et les hommes sont égaux. Cela est aussi vrai que l’unicité de Dieu. Nier celle-ci c’est nier celle-là. Et leur relation est fécondante et créatrice quand la domination fait place à l’entraide. Ils sont l’un pour l’autre ce que sont les deux ailes d’une colombe : beauté et majesté »
          Dans les faits il suffit juste de voir le sort de la femme dans les societés islamique (et même judéo-chrétienne). En théologie il n’a jamais été question de l’indépendance intellectuelle de la femme ou de son autonomie pleine et réel, à l’instar d’un homme. La femme a toujours été considerée sous tutelle d’un père, d’un mari ou d’un frère.

        • @Etienne
          Nous sommes d’accord, mais…
          – Le modèle familial des pays occidentaux a débouché sur une catastrophe. Familles éclatées, monoparentales ou recomposées, enfants délaissés virant délinquants ou drogués, perte totale des repères, aussi bien pour les parents que pour les enfants.
          – Le modèle traditionnel est sans doute moins générateur de souffrances, même si Zemmour, qui le défend intelligemment (c’est possible), insiste sur la nécessité de l’adultère, qui prévalait jadis avant les “mariages d’amour” apparus après la Libération. L’analyse de Gargamel est la suivante: Du temps des mariages de raison, les familles étaient stables, sans pour autant priver les conjoints de plaisir sexuel en dehors du mariage. Mais, bien entendu, la dépendance financière de la femme interdisait tout dérapage. Dans le même temps, la femme au foyer avait du temps à consacrer aux enfants, entre deux parties de jambes en l’air avec le facteur. Du coup, les gamins étaient bien élevés et ne faisaient pas de fautes d’orthographe.
          – Je reconnais que cette analyse m’a parue pertinente, avec toutefois un bémol: Un ménage où la femme ne travaille pas peinera à survivre. Et si la femme travaille, elle ne supportera pas bien longtemps une dépendance totalement virtuelle, et, bien sûr, stressante.
          – Bref, je pense que nous n’avons plus de modèle familial stable et opérationnel. Il ne s’agit pas d’un jugement moral, ou religieux, juste d’une constatation amusée, vu que je m’en fous, puisque je déteste les enfants. Surtout à cause des fautes d’orthographe. A-t-on idée? Est ce que j’en faisais quand j’étais gosse? Ok. Quelques unes. “Subséquemment”, par exemple. Je mettais un A. Mais bon. De là à sombrer dans le “Omar m’a tuer”… Ceci dit, il avait quand même un mobile honorable, le crustacé: La défense de la grammaire française.
          – Re bref.

          • La grammaire française ?
            Visiblement, les oummanautes, nos concitoyens, qui ont étudié en France, et ont notre nationalité, ne la maîtrise pas beaucoup.
            Peut-être ont-ils un peu chahuté, année après année, en cours, cours qu’ils avaient du mal à suivre au milieu du brouhaha.
            Ce qui permet de critiquer notre pays mais ne permet pas de bonnes études…

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