Mis à rude épreuve par les redoutables agitateurs du PVV, l’extrême-droite néerlandaise, qui testent sans répit sa capacité de résistance, le vivre-ensemble a de nouveau subi de violentes secousses aux Pays-Bas, après que l’un des séides de Geert Wilders, le leader fanatiquement islamophobe et pro-sioniste des ultras du nationalisme, ait ébranlé le temple législatif en appelant à "fermer toutes les mosquées du pays".
Véritable coup de tonnerre dans un ciel assombri par la propagation de la haine et sur une terre qui s’est toujours fait une haute idée du multiculturalisme, les appels tonitruants lancés par Machiel de Graaf ont soulevé l’indignation du Vice-Premier ministre, Lodewijk Asscher, qui a estimé que cette énième provocation "inacceptable" était celle de trop.
Habitué, sans pour autant s’y faire, aux coups de boutoir et coups fourrés de Geert Wilders, qui ne recule devant rien pour parachever ses sombres desseins, quitte à créer de fâcheux incidents diplomatiques, ( citons, entre autres hauts faits d’armes, le film d’épouvante Fitna, les autocollants anti-islam qui ont suscité le courroux royal en Arabie saoudite, l’appel réitéré à interdire le Noble Coran, les analogies infectes entres islam et nazisme, la création du site « Mosquées NO ! »…), le Vice-Premier ministre néerlandais s’est insurgé contre les propos infâmes de l’un de ses proches lieutenants, considèrant que celui-ci a "dépassé les limites."
"Nous voulons faire disparaître toutes les traces de l’islam en Hollande", s’est égosillé Machiel de Graaf devant ses pairs du Parlement, se targuant d’appartenir à la seule formation politique qui a pour seul et unique programme de "dé-islamiser les Pays-Bas", tout en prédisant le danger que représente le taux de natalité des musulmans pour l’identité nationale.
"Nous ne voulons pas de l’islam chez nous", a martelé cet oiseau de mauvais augure dans un hémicycle qui a tremblé à l’énoncé de ses paroles, mais pour mieux en rejeter la portée hautement délétère. Plusieurs députés ont dénoncé le caractère "odieux et éminemment dangereux" de son discours, Roos Vermiej, du Parti des travailleurs, et son collègue Sten van Weijenberg, membre du Parti démocrate (D66) ont, quant à eux, exigé qu’il se rétracte sur-le-champ, tandis que Khadija Arib, l’élue travailliste qui a présidé le débat sur l’intégration, s'est dite écoeurée par cette "politique de caniveau".
Alors que Lodewijk Asscher, le Vice-Premier ministre, a fermement rappelé à Machiel de Graaf qu’il ne peut pas prendre impunément ses désirs pour des réalités, surtout quand ils contreviennent à la Constitution, en insistant sur le fait que "les musulmans ont les mêmes droits que les autres citoyens néerlandais", le zélé petit soldat de Geert Wilders semble avoir réussi un joli doublé des plus jubilatoires : faire l’unanimité contre lui et son parti, en abolissant tous les clivages…
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