Il assure aimer le roi et se défend de tout crime de lèse-majesté à son encontre, un jeune marocain, qui avait poussé la ressemblance avec Mohamed VI jusqu’à adopter son style vestimentaire, à mimer sa gestuelle, et à se laisser acclamer par la foule qui n’y a vu que du feu, n’a pas ému le tribunal de Tétouan, ni obtenu la clémence royale, et c’est un euphémisme…
On ne badine pas avec l’image du monarque absolu, pas plus qu’on ne l’imite impunément, c’est ce qu’a appris à ses dépens l’audacieux Nabil Sbaï qui n’imaginait pas que son irrévérence le condamnerait à trois ans de prison ferme. Grisé par sa supercherie, ce dernier, qui n'était pas à son coup d'essai, était apparu au volant d’une voiture de luxe, en août dernier, se plaisant à entretenir le quiproquo en acceptant que la police lui dégage le passage, en saluant les badauds et en prenant la pose pour leur plus grand bonheur.
Lancée sur la piste du sosie du roi, la police marocaine, qui avait juré, un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus, a finalement interpellé le trentenaire qui avait pris la poudre d’escampette à Tétouan, le livrant à la justice peu encline à l’absoudre de ses talents d'imitateurs, certes poussés à l’extrême. La sentence est tombée lundi comme un couperet : trois longues années derrière les barreaux pour « usurpation d’identité d’un haut responsable », comme l’a indiqué Mohamed Benaïssa, représentant de l’Observatoire du Nord des droits de l’Homme (ONDH).
« J’aime le roi et j’aime imiter ses tenues vestimentaires. Je ne suis pas un escroc », a plaidé en vain le jeune homme, tout en tombant le masque à la perspective d’un verdict souverainement disproportionné et peu magnanime.
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