Au pays du soleil levant, le halal s’invite dans les restaurants, grand public et universitaires, et les hijabs stylisés sont mis à l’honneur lors de défilés de mode très courus, et ce, sans qu’aucun Cassandre ne sème l'effroi en alertant sur un fantasmatique péril vert qui fait sourire le pays qui fut longtemps stigmatisé en tant que péril jaune.
Enveloppées dans des hijabs dessinés et cousus main par des stylistes japonaises particulièrement inspirées par l’islam, combinant tradition et modernité avec cette inimitable petite touche de sophistication très haute couture, des mannequins ont défilé sur le prestigieux podium de la Fashion week de Tokyo, attirant tous les regards sous les feux des projecteurs qui ont mis leurs voiles revisités en pleine lumière.
"Le hijab et les valeurs essentielles qui lui sont associées ne sont pas réellement incompatibles avec la mode", a expliqué l’une de ces créatrices en vogue, Windri Widiesta Dhari, à l’AFP, le 23 mars dernier. Celle-ci met en effet du coeur à l'ouvrage pour démontrer que les valeurs musulmanes peuvent se conjuguer avec de belles étoffes, une harmonie de tons et des formes novatrices qui se veulent être un hymne à la modestie raffinée.
Autour de Windri Widiesta Dhari, une kyrielle de designers asiatiques plus prometteurs les uns que les autres ont présenté en avant-première leurs dernières collections, qui ont toutes en commun de valoriser le hijab chic et tendance, susceptible de plaire à toutes les femmes. Un beau gage d’universalité, mais aussi un joli pied de nez fait à tous les prophètes de malheur bien de chez nous, dont les efforts déployés pour faire du voile le repoussoir utile de la République pourraient être réduits à néants par l’élégance tout en pudeur.
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