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Le film “Un racisme à peine voilé” censuré !!!

Qu’elle soit en auto, sous entendue, économique, morale ou physique : La censure est insupportable.

La censure c’est la loi du plus fort

Les plus forts ce sont toujours les mêmes

Notre dernier film, “Un racisme à peine voilé” est la proie depuis quelques semaines d’une campagne d’appel à la censure.

Pour avoir voulu donner la parole à des femmes et à des hommes opposé-e-s à la loi du 15 mars sur les signes religieux à l’école, notre collectif fait l’objet d’un véritable harcèlement à la censure. En produisant ce film avec nos petits sous de smicards, chômeurs ou rmiste, nous étions déjà, de fait, censurés économiquement face aux façonneurs d’opinion qui ravalent à tout instant les cerveaux des chaumières à 13h ou 20h, en quatre cahiers le matin ou subtilement en continu dans l’autoradio.

Lors du soi-disant « débat » qui a mené à la loi du 15 mars, les maçons de l’opinion public n’ont donné qu’un seul son de cloche, celui de la vision d’un islamisme agressif, provocateur, amalgamant pratique musulmane et violence dans des espaces bien éloignés de l’état français. Mais surtout, ces bâtisseurs de réflexion omettaient sciemment de concevoir derrières ces voiles qui leur font si peur, des individus, qui bien qu’étant des femmes (sic !), sont porteurs de réflexions qu’il ne fait de mal à personne d’entendre et d’écouter.

Mais certaines et certains intégristes républicains ne l’ont pas entendu de cette oreille. L’Union des Famille Laïque (UFAL) en a fait son cheval de bataille en appelant dans un texte du 2 octobre 2004 les maires de France à empêcher toute projection de notre film dans leurs villes (Respublica, “Les maires ne doivent pas accepter la diffusion du film pyromane : “Un racisme à peine voilé” dans leur commune”, 2 octobre 2004).

On pourrait s’étonner de voir ces adeptes de l’école républicaine accepter et défendre la ligne officielle plutôt que de favoriser le débat, le doute et la complémentarité des réflexions.

On pourrait aussi s’étonner de voir ces adeptes du siècle des lumières préférer la censure au débat.

Rien d’étonnant, en fait, au regard de l’histoire. On se souvient que c’est au nom du respect des valeurs républicaines que « Les sentiers de la gloire » de Stanley Kubrick a été interdit en France pendant presque quarante ans, sous prétexte que sa vision de la guerre 14-18 n’était pas celle que la république française professait. On se souvient aussi de l’interdiction d’ « Afrique 50 » de René Vautier parce qu’il ne correspondait pas à ce que la république apprenait à ses enfants au sujet des prétendus “bienfaits” de la colonisation.

Ces cinéastes refusés à l’époque parce qu’ils étaient à contre-courant de l’idéologie officielle sont désormais reconnus pour leur pertinence. C’est à notre tour aujourd’hui de subir le même sort. Cela ne nous donne ni l’étoffe de héros, et encore moins des martyrs, mais cette censure se heurte à la force de notre jeunesse, et nous lui opposons l’adrénaline du combat, l’envie et le plaisir du cinéma militant et populaire. C’est ce cinéma, qui montre ce que les nababs de l’information ne veulent pas montrer. C’est ce cinéma que nous continuerons de montrer, ici ou ailleurs.

Nous sommes tous-tes menacé-e-s par la censure. Refusons-la !

La Flèche Production, Strasbourg, 20 octobre 2004

www.laflecheproduction.com
[email protected]

La Flèche Production
BP 73
67061 Strasbourg cedex

PETIT JOURNAL DE LA CENSURE RELATIVE AU DEBAT SUR LE FOULARD

(N’hésitez pas à nous contacter pour nous informer d’autres cas de censure relative à ce débat)

— 23 septembre 2004-Strasbourg-

Lors de sa soutenance de mémoire de fin d’étude, une étudiante en maîtrise de sociologie à l’université Marc Bloch de Strasbourg se voit reprocher d’avoir adopter un discours « intégriste ». Elle avait choisi de traiter de la question de la loi sur le foulard pour illustrer le propos qu’elle développait tout au long de son travail sur l’histoire du colonialisme et ses conséquences sur la société contemporaine.

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— 2 octobre 2004-Respublica (http://www.gaucherepublicaine.org/)

Parution du texte “Les maires ne doivent pas accepter la diffusion du film pyromane : “Un racisme à peine voilé” dans leur commune”.

— 4 octobre 2004-Fontenay sous bois-

De fortes pressions sont exercées par l’UFAL les jours qui précédant la projection d’”Un racisme à peine voilé” à Fontenay sous-Bois.

La diffusion du film a malgré tout eu lieu.

— 10 octobre 2004-France 3-

Cennet Dogayan, la lycéenne de Strasbourg qui s’est rasée la tête suite à la loi du 15 mars 2004 est privée d’antenne alors qu’elle devait intervenir dans le cadre de l’émission de Marc Olivier Fogiel, “on ne peut pas plaire à tout le monde” alors qu’elle était présente en coulisse et figurait dans la bande annonce de l’émission.

— 16 octobre 2004-Mulhouse-

Le responsable de la salle Saint Etienne décide de refuser au dernier moment le prêt de la salle réservée pour la projection d’”Un racisme à peine voilé”.

Il avoue avoir cédé aux intimidations de la mairie de Mulhouse.

— 19 octobre 2004-Poitiers-

Une étudiante en DESS Audiovisuel présente son film intitulé « Le voile de Dieu » qui traite du voile, lors de sa soutenance de fin d’étude. Le film donne subtilement à réfléchir au voile dans le catholicisme, alors que le jury s’attendait à un film sur le voile islamique. Réaction du jury unanime : film de propagande, absence d’éthique, mensonge, rupture de contrat. “Tu as rompu le contrat, tu avances masquée, tu as été récupérée par des intégristes et tu t’en rends même pas compte”….Le jury fini par se lever et quitte la soutenance sans que l’étudiante puisse se défendre.

— 21 octobre 2004-Strasbourg-

La projection d’”Un racisme à peine voilé” prévue dans le cadre des « Etats Généraux du social » à l’ESTES est déprogrammée par les organisateurs.

— 30 octobre 2004-La Rochelle-

L’organisateur de la projection du film “Un racisme à peine voilé” reçoit des menaces de mort lui enjoignant d’annuler la projection.

— 4 novembre 2004- Bondy (93) –
Une projection du film “Un racisme à peine voilé” suivie d’un débat avec des membres du collectif “Une école pour tous et toutes” devait avoir lieu. La municipalité a mis son veto : film “trop partisan” !

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