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Le 20 mars 1956, le jour où la Tunisie recouvrait son indépendance

Rappel historique
Jour à marquer d’une pierre blanche, le 20 mars 1956 est proclamée l’indépendance de la Tunisie, après 75 ans de protectorat français. Les accords franco-tunisiens pour l’indépendance sont signés par Christian Pineau, ministre des Affaires étrangères françaises et Tahar Ben Ammar (photo ci-dessus), président du Conseil tunisien. Dès avril, Habib Bourguiba, de retour d’exil, formera un gouvernement.
Le parti Néo-Destour est au coeur de la marche vers l’indépendance de la Tunisie qui a maille à partir avec la résistance française, au début des années 50. Au principe de « co-souveraineté » que recommande alors Paris, s’oppose celui de l’indépendance pleine et entière que réclame avec force un nombre grandissant de Tunisiens.
Les réformes adoptées restent insatisfaisantes jusqu’à ce que Pierre-Mendès France accorde l’autonomie interne en juillet 1954, autonomie qui est ratifiée par des accords signés en juin 1955. Par la suite, le contexte change rapidement, sous fond de vives tensions et de violences qui divisent la Tunisie, mais aussi sous l’influence prégnante de l’évolution de la situation marocaine.
Les négociations se poursuivent avant que, finalement, le Premier ministre et président du Conseil tunisien, Tahar Ben Ammar, signe à Paris, le protocole confirmant l’indépendance de la Tunisie. La proclamation, faite le 20 mars 1956, est suivie par des élections que remportent haut la main le Néo-Destour de Habib Bourguiba et ses alliés du Front national. En juillet 1957, la monarchie est abolie et la République de Tunisie proclamée avec Bourguiba à sa tête. Il restera en poste jusqu’à sa destitution, en 1987.


À Tunis, l’heureux événement déclenche une grande liesse populaire. Les Tunisiens exultent de joie, jusque tard dans la nuit, à travers les rues d’une ville pavoisée aux couleurs nationales : rouge et blanc.
Le régime tunisien a  ainsi recouvré « ses responsabilités en matière d’affaires extérieures, de sécurité et de défense » et son droit de constituer une « armée nationale ». La France a certes maintenu une présence militaire à Bizerte – port stratégique qu’elle évacuera le 15 octobre 1963 -, mais l’abrogation du traité du Bardo n’en a pas été moins ressentie par les Tunisiens comme la fin formelle du régime colonial.
Le 25 mars, trois jours après le retour de Bourguiba, les Tunisiens élisent, pour la première fois de leur histoire, une Assemblée constituante au suffrage universel.
Le 25 juillet 1957, le « Combattant suprême » parachève sa victoire en faisant déposer le dernier souverain husseinite, Lamine Bey, et en se faisant nommer premier président de la République tunisienne, à titre « provisoire », en attendant la Constitution qui sera promulguée le 1er juin 1959.
Habib Bourguiba, le premier président de la Tunisie indépendante, restera au sommet du pouvoir jusqu’au 7 novembre 1987. Il rendra son dernier soupir le 6 avril 2000, presque centenaire, après avoir marqué de son empreinte indélébile la société et l’État tunisiens.

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