Dans une Nouvelle-Zélande qui panse encore ses plaies, huit mois après la barbarie islamophobe qui l’a frappée en plein cœur, anéantissant le mythe du havre de paix qui en faisait un petit coin de paradis, une organisation contre l’islamophobie vient de voir le jour.
Créée par et pour les citoyens musulmans de l’autre bout du monde, la Fondation contre l’islamophobie et le racisme (FAIR) a vocation à s’ériger en rempart contre la montée alarmante des groupuscules d’extrême droite, le règne de la terreur qu’ils tentent d’imposer et la recrudescence des actes anti-musulmans qui portent leur signature, marquée du sceau de la haine implacable.
Soutenue par l’ensemble de la communauté musulmane, l’émergence de cette association de défense des droits des musulmans, au cœur de l’îlot du multiculturalisme, a été applaudie des deux mains par Ikhlaq Kashkari, le président de l’Association des musulmans de Nouvelle-Zélande.
A ses yeux, sa création revêtait un véritable caractère d’urgence, alors même que le fléau de l’islamophobie continue de gangrener sa terre d’adoption, huit mois après que tout un peuple, uni dans le deuil et emmené par sa Première ministre pleine de compassion, Jacinda Ardern, a magnifiquement resserré les rangs pour l’empêcher de se propager et d’atomiser la belle cohésion nationale.
A la lumière de ce bien triste et effrayant constat, Ikhlaq Kashkari ne pouvait que se réjouir de la naissance de l’organisation dont l’acronyme FAIR, riche de sens, résonne fortement chez de nombreux Néo-Zélandais.
« Il s’agit d’un projet important et d’un pas dans la bonne direction pour comprendre, dénoncer au grand jour et combattre l’islamophobie en Nouvelle-Zélande. Nous approuvons totalement cette initiative et nous nous félicitons qu’elle ait été pensée, mise en œuvre et qu’elle soit chapeautée par les musulmans eux-mêmes », a-t-il déclaré.
« Notre objectif est de proposer une plateforme solide et sécurisée où les victimes et les témoins pourront témoigner et partager les informations avec nous de manière confidentielle », a expliqué pour sa part Azad Khan, le porte-parole de la Fondation contre l’islamophobie et le racisme (FAIR).
« Les victimes ont la possibilité d’enregistrer l’agression qui les a prises pour cible à des fins de signalement, ou pour nous demander de les assister au mieux. Toutes les informations resteront confidentielles et privées et ne seront pas partagées avec des tiers sans consentement préalable », a-t-il ajouté, tout en précisant que la transmission des données aux autorités gouvernementales est actuellement à l’étude.
« À l’heure actuelle, il n’existe pas de registre recensant les crimes de haine et les agressions islamophobes en Nouvelle-Zélande », a-t-il encore souligné, renchérissant : « Nous avons beaucoup de travail devant nous. Nous n’en sommes qu’à la première étape du processus».
Dans une Nouvelle-Zélande dont les citoyens ont su rester soudés aux heures les plus sombres de son histoire récente, criant à la face du monde « They are us » en tombant dans les bras les uns des autres, il était essentiel d’envoyer sans plus attendre un signal fort aux redoutables semeurs de malheurs et de mort qui mettent en péril son petit miracle du vivre-ensemble.
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