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“Je suis musulmane, et pas une terroriste”, clame une jeune américaine dans un texte percutant

Derrière son joli minois traversé par un large sourire et sa silhouette gracile se dresse, volontaire et combative, Sumaiya Mahee, une jeune américaine, aux racines bengalies, en prise directe avec son époque troublée, qui a décidé, du haut de ses 13 ans, de pousser un cri du cœur contre les ravages de l’islamophobie.

Exécutoire de bien des tourments, le recours à l’écrit, cet acte intime et puissamment libérateur, s’est imposé à elle comme une évidence, la jeune fille en fleur ignorant l’angoisse de la page blanche pour dénoncer les préjugés tenaces et ravivés à dessein, notamment contre le port du voile, et inciter les établissements scolaires à favoriser un melting-pot culturel dans la compréhension et le respect des différences.

Trempée dans l’encre de l’indignation, Sumaiya Mahee a pris sa plus belle plume pour clamer à la face de Cambridge, sa ville natale au cœur du Massachusetts, mais aussi de  l’Amérique, et au-delà, du monde : « Je suis musulmane et originaire du Bangladesh. Cela ne signifie pas que je suis une terroriste ».

Soupesant chacun de ses mots pour leur conférer une forte résonance, la jeune collégienne, qui assure avoir gagné en estime de soi, a réussi à exorciser ses propres peurs en couchant sur le papier ses doutes, ses récriminations et ses espoirs. "Je fais face à ces stéréotypes chaque jour parce que je suis musulmane. Il fallait que j’exprime ce que je ressens au plus profond de moi. Cela bouillonnait en moi", a-t-confié, en ne cachant pas sa fierté d’avoir relevé le formidable défi de mettre des mots sur ses maux.

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"L'écriture m’a donné la force de lutter contre les stéréotypes auxquels je fais face. Quand j’ai commencé à parler autour de moi de cette envie d’écrire pour protester et témoigner, j’ai réalisé que je n’étais pas toute seule à souffrir des préjugés et que d’autres enfants et adolescents subissaient la même chose", a-t-elle expliqué. Et de poursuivre avec une assurance impressionnante : "Mon objectif est de continuer à agir pour corriger les idées fausses sur ma religion. Je ne veux pas que d’autres enfants grandissent en étant confrontés à ces humiliations quotidiennes".

Les écrits restent, à la fois gravés dans le marbre et les esprits, et quand ils sont aussi riches de sens et percutants que le texte produit par une toute jeune fille, d’apparence si fragile, dont personne et encore moins l’un de ses professeurs, Pierre-Louis Woodly, ne soupçonnait le talent rédactionnel et la capacité d’analyse, ils frappent durablement les consciences. "J’ai été estomaqué quand j’ai su qui était l’auteur de ces lignes. J’ai été également très touché par le récit de son quotidien. Comment peut-on insulter une petite fille comme elle, et la percevoir comme une menace ? C'est insensé ! ", s’est exclamé, admiratif et abasourdi, son professeur d’anglais.

Après avoir sérieusement écorné l’image des médias américains, accusés de désinformation et de diabolisation, la plume enlevée, vitriolée et d'une grance maturité de Sumaiya Mahee n’est pas prête de se tarir, et elle court déjà sur le papier, pleine d’espoir, pour exhorter à changer les mentalités.

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