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Etats-Unis : la énième agression contre un Sikh, pris pour un musulman, révèle un racisme et une islamophobie alarmants

Un Sikh, coiffé de son turban traditionnel, pris pour un musulman et agressé violemment par des islamophobes aussi ignares que féroces, la scène intolérable n’a hélas plus rien d’exceptionnel Outre-Atlantique, où la sauvagerie d’êtres incultes frappe à tout moment et sans discontinuer depuis le 11 septembre, faisant une énième victime samedi 26 décembre, en Californie.

La clavicule fracturée après avoir été roué de coups, Amrik Singh, 68 ans, un citoyen américain natif de la région du Pendjab et installé depuis plusieurs années à Fresno, a eu le malheur, ce matin-là, de croiser la route de deux jeunes garçons d’une vingtaine d’années qui ont vu rouge en apercevant ce conducteur à la barbe fournie et revêtu d’un turban bleu.

Ivres de haine et d’une ignorance crasse, ces deux brutes épaisses ont mis plein gaz pour foncer droit dans le camion de celui qu’ils ont confondu avec un musulman, hurlant au moment de l’inévitable collision : « Pourquoi êtes-vous ici ? ».

Ce choc frontal avec le racisme primitif et aveugle a suscité un immense émoi au sein de la communauté Sikh américaine, tout en faisant les manchettes de la presse nationale, dont le Washington Post qui perçoit dans cette nouvelle attaque abjecte la partie émergée de l’iceberg en ce qui concerne le déchaînement de violence anti-Sikh sur le sol de la bannière étoilée.

Effrayés et scandalisés, les Sikhs américains, durement éprouvés par la récente profanation d’un temple dans le comté d’Orange et le passage à tabac d’un épicier à Chicago, en septembre dernier, traité de « Ben Laden » par ses assaillants enragés, ont serré les rangs sur Twitter, se dressant à la fois contre une islamophobie à son paroxysme et une inculture dangereusement banalisée, via le hashtag #WhyWeAreHere.

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Iqbal S. Grewal, un membre éminent du Conseil Sikh de Californie, observe avec inquiétude et gravité que "les Sikhs, dans l’inconscient collectif, sont assimilés à des terroristes et des radicaux depuis le 11 septembre", déplorant vivement que cette "dernière agression inacceptable soit désormais le lot quotidien des siens, alors même qu’ils sont des citoyens épris de paix, désireux d’apporter leurs contributions positives et constructives à ce pays, et qu’ils n’ont rien à voir ni de près ni de loin avec Al-Qaida, l’ISIS ou tout autre groupe radical."(traduction Oumma).

Harsimran Kaur, directeur juridique de la Sikh Coalition, a pour sa part dressé un état des lieux particulièrement sombre, affirmant dans un entretien au Washington Post que les choses ont empiré depuis le 11 septembre. "Les gens étaient d’abord en colère contre les terroristes, et maintenant ils sont en colère contre les musulmans et toute personne considérée comme telle, ou perçue comme étant « l'autre », cet alien. Cela va bien au-delà d’une simple erreur d’identité et c’est très alarmant", a-t-il souligné, en condamnant avec véhémence la rhétorique islamophobe des deux rivaux Républicains Donald Trump et Ben Carson, dont l’ambition dévorante donne lieu au spectacle pitoyable de la surenchère de propos racistes.

  

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