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Edouard Philippe, l’ex-Premier ministre, veut un « traitement différencié pour l’islam ». Indignation d’intellectuels et de militants des droits humains

C’est un secret de Polichinelle : Edouard Philippe, le méconnaissable ex-Premier ministre de la Macronie conquérante, celle qui s’est emparée du pouvoir en 2017, lorgne le trône élyséen avec convoitise…

Et pour assouvir ses ambitions suprêmes, celui dont certains oracles du parisianisme prédisent déjà qu’il sera le favori de la prochaine présidentielle, en 2027, met le cap à droite toute ! Comme Sarkozy avant lui, avec les mêmes gros sabots, Edouard Philippe, l’ancien lieutenant d’Alain Juppé, n’aura pas tardé à braconner sur les terres de la droite dure et de l’extrême-droite.

Dans son dernier ouvrage « Des lieux qui disent », dont il ressort que l’islam est à la fois une obsession française et un juteux fonds de commerce, le transfuge de l’UMP ose préconiser un traitement différencié pour la deuxième religion de France, en écrivant qu’il faudra peut-être prévoir « un droit et une organisation spécifiques aux musulmans ». Mieux encore, dans une récente interview à France-Inter, il a poussé le bouchon jusqu’à remettre en cause la loi de 1905, pourtant sacralisée, estimant qu’elle « n’est peut-être pas en mesure de traiter la spécificité de l’islam », et a prôné une forme de concordat.  

Alors que l’échéance cruciale de 2027 appartient au futur pour l’écrasante majorité des citoyens français, elle obsède littéralement Edouard Philippe qui, à l’instar de ses principaux rivaux, dont la fougueuse Marine Le Pen, l’a inscrite en gras à son agenda.

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Ses prises de position fracassantes sur l’islam n’ont pas manqué de soulever un tollé parmi de nombreux universitaires et militants des droits humains français. L’ex-Premier ministre, redevenu simple maire du Havre, se rêve un grand destin, et il a fait très fort ! Car, comme le met en exergue la tribune publiée dans L’Obs « Hantise de l’islam, jusqu’où oseront-ils aller ?» : « C’est la première fois qu’un responsable politique de ce niveau envisage explicitement un traitement différencié des religions et une remise en cause aussi brutale de la loi de 1905. C’est à ces deux principes fondamentaux qu’Edouard Philippe s’attaque ».

« Il s’agit, en rupture complète avec la loi de 1905, d’une volonté de contrôle d’une religion par la puissance publique et donc de la fin de la séparation entre religieux et politique, puisque le pouvoir aurait la possibilité, selon les termes d’Edouard Philippe, de dire son mot sur l’organisation du culte musulman. Il s’agit aussi d’une rupture dans l’égalité de traitement des religions puisque l’islam serait traité différemment », désapprouvent en substance les intellectuels co-signataires du texte rédigé par Pierre Khalfa (économiste, Fondation Copernic).

« Cette position nous en rappelle une autre : le refus des gouvernements de l’époque et des autorités coloniales d’appliquer dans les colonies, et en particulier en Algérie, la loi de 1905, et ce, malgré la demande des responsables musulmans », rappellent-ils, ajoutant que « les autorités coloniales préféraient, en effet, maintenir un contrôle étroit sur tous ceux qui étaient soumis au code de l’indigénat, à tel point que le terme musulman a pris, à l’époque, une connotation ethnique ».

A lire sur L’Obs : « Hantise de l’islam, jusqu’où oseront-ils aller ?»

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