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La mairie de Cannes condamnée à rembourser la vacancière verbalisée pour port de burkini en 2016

Encore dans toutes les mémoires, la chasse aux sorcières anti-burkini, liberticide jusqu’à l’absurde, qui a embrasé les heures chaudes de l’été 2016 et causé de violents remous sur le littoral français, revient sous les feux de l’actualité brûlante, mais en se retournant, cette fois-ci, contre l’un de ses artisans les plus fiévreux : le maire LR de Cannes, David Lisnard.
Près de deux ans après avoir enfourché son fougueux destrier, à l’instar d’autres édiles de la Côte d’Azur et d’ailleurs, pour livrer une croisade estivale peu glorieuse contre des baigneuses dont le seul tort étaient d’être un peu trop couvertes à ses yeux, celui-ci vient d’être désavoué une nouvelle fois par la justice.
En effet, son arrêté anti-burkini avait eu beau se parer des atours de la légalité, il s’était heurté au veto du Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française, et au mur de l’anti-constitutionnalité. Le Conseil d’Etat finit par sonner le glas de cette traque sur le sable fin ou sur les galets, aussi frénétique qu’ubuesque, en appelant les maires emportés par la déraison islamophobe au respect des libertés fondamentales.
Des libertés qui furent bien mises à mal  au cours d’un été incendiaire, de même que le blason du pays des droits de l’homme qui s’en est trouvé un peu plus terni par-delà les frontières…

Un nouveau camouflet cuisant a donc été infligé, mardi, à David Lisnard par le tribunal administratif de Nice, qui a condamné sa municipalité à rembourser l’amende de 11 euros qui avait sanctionné abusivement une jeune mère de famille prénommée Siam, le 16 août 2016, et gâché ses vacances sur les plages cannoises.
« La requérante est (…) fondée à demander le paiement du préjudice correspondant à l’amende d’un montant de 11 euros qui lui a été infligée en application d’un arrêté illégal », indique l’ordonnance du juge administratif, saisi par cette jeune femme musulmane originaire de la région toulousaine, qui a toutes les raisons de se réjouir de sa belle victoire judiciaire.
« C’est une décision de principe qui montre qu’on est déterminés à aller jusqu’au bout même pour une amende de 11 euros », s’est félicité Me Sefen Guez Guez, son avocat. La demande de 1000 euros d’indemnisation, au titre du préjudice moral résultant de l’humiliation subie au moment où les agents cannois ont dressé le PV, a en revanche été rejetée.
Pourtant, l’humiliation ressentie par cette trentenaire, revêtue alors d’un voile léger et chatoyant, qui était impatiente de profiter des joies de la baignade en famille, accompagnée de ses deux enfants, a laissé de profondes traces en elle, de celles qui sont invisibles mais souvent indélébiles.
Le ton autoritaire employé par les policiers municipaux pour lui ordonner de quitter les lieux comme une malpropre, sous peine d’être verbalisée, résonne encore dans sa tête, tandis qu’elle reste hantée par le souvenir de l’attroupement qui s’était formé autour d’elle, comme si elle était une bête curieuse ou, pire encore, une criminelle ayant commis un terrible forfait.
« Sur le PV, les agents avaient cité l’arrêté interdisant l’accès à la plage à “toute personne n’ayant pas une tenue correcte respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité” », précise Me Guez Guez, renchérissant : « C’était une expérience assez traumatisante, surtout en public ».
Saisi par le Collectif contre l’islamophobie en France et la Ligue des droits de l’homme, le tribunal administratif niçois a par ailleurs annulé l’arrêté cannois. « En l’absence de risques de trouble à l’ordre public, l’arrêté du 28 juillet 2016, en interdisant les tenues manifestant de manière ostensible une appartenance religieuse lors de la baignade et sur les plages, a méconnu les libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir et la liberté de conscience, d’où découle le principe de laïcité, garanties par la Constitution et la convention européenne des droits de l’homme et de sauvegarde des libertés fondamentales », a rappelé le juge dans une seconde ordonnance.

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20 commentaires

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  1. Myriam les pays Arabes n’ont jamais revendiqué un quelconque droits de l’Homme à la différence de la France qui ne cesse de porter cet étendard sans pour autant l’appliquer. Au moins les pays Arabes ne cachent pas leur autoritarisme et autres avec bien entendu le soutient de l’Europe et du satant américains en échange de qqes goutes d’or noir.

    • euh… Jusqu’à présent ce sont les tétons et les fesses à l’air qui sont sensés provoquer. Sacré inversion des valeurs. Je me demande quand est-ce que les cabines d’essayage disparaîtront et que tout le monde se proménera à poil à ce rythme là.
      Un peu de tenue Myriam tout de même ! Pour qui nous faites vous passées ?

  2. L’image est choquante. Voir des hommes en uniforme forcer une femme de se déshabiller est honteux. C’est carément un viol en réunion à l’intimité de la personne avec cachet de la mairie. On en est peut-être pas conscient aujourd’hui mais l’histoire retiendra cette discrimination comme une honte.

  3. C’est une victoire à la Pyrrhus, la victime a contesté la contravention non pour son montant ridicule de 11 euros mais pour l’atteinte à son honneur et à une liberté fondamentale. En effet ce qui est important c’est l’humiliation, la privation de liberté qu’elle a subie et le temps et les efforts nécessaires qu’elle a du mettre en oeuvre pour voir reconnaître son bon droit. La décision de justice est inique, les juges ont été forcés de reconnaître l’illégalité de la décision mais se sont abstenus de dédommager la victime. En somme ils dénient à celle ci toute souffrance ou dommage. c’est une une décision de justice tronquée, honteuse. L’administration sera tentée de ne pas suivre scrupuleusement les règles dont le respect n’est pas sanctionné. C’est bafouer les lois que l’on est sensé respecter et faire respecter.
    C’est un signal donné à tous les fachos qui sont à la tête de municipalités. Ils peuvent chasser les musulmanes porteuses de burkinis, et pourquoi pas, d’autres vêtements de leur territoire sans s’inquiéter. Ils ne seront condamnés qu’à rembourser les “contrevenants”.
    C’est une administration raciste du territoire qui ne dit pas son nom. C’est proprement honteux.

  4. Au delà de la ridicule somme de 11€, le symbole est fort. L’islamophobie a gangrené la société française encouragée par nos politiques dont les propos sont décomplexées. Le pays des droits de l’homme a tourné le dos à ses valeurs fondatrices qui ont fait sa grandeur. Aujourd’hui les.politiques sont de véritables nains. Quant à cette plage cannoise, les policiers n’auraient rien trouvé à redire si la demoiselle avait été topless et en string. Ils en auraient même profité pour se rincer l’oeil. La laïcité est devenue punitive au lieu d’être un outil favorisant le vivre ensemble. France, tu n’est plus que l’ombre de toi même

    • franchement n importe quoi ,si tu es capable d aller sur les plages du maghreb tu serais surpris
      de l indifférence par rapport aux tenus vestimentaire ,il y a de tout une chose est sur , la médisance s applique que sur les mensonges que les gens comme toi font vehiculer.

    • Ça se voit que vous n’y êtes jamais allé ! Ça fait des décennies que les plages touristiques des pays arabes autorisent le monokini (en Tunisie je les ai vu déjà il y a 20 ans) au détriment des habitants qui n’ont jamais osé ouvrir leur bouche. Faut voyager un peu et se renseigner avant de donner son avis au risque de dire des bêtises…

  5. Comiques les juges…
    Foulez de vos pieds la constitution et les libertés fondamentales ne vous coutera que 11 euros ..par contre la victime humiliate se verra infliger deux ans de procédure et frais d’avocats….et Oumma qui parle de victoire…

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