En mai dernier, sous l’avalanche d’insultes et de menaces islamophobes qui dévala brutalement des tribunes de la patinoire de Denver et ensevelit les réseaux sociaux, Nazem Kadri, le hockeyeur vedette du Colorado, avait fini par fléchir. Profondément meurtri, sa carapace qu’il croyait inoxydable ne résista pas aux violents coups de boutoir racistes assénés, des jours durant, par une frange de supporters américains, déchaînés et infâmes.
Un mois après avoir failli mettre un genou à terre, se sentant accablé sous le poids d’une haine furieuse, inapaisable, et de la souffrance qu’elle causa à son épouse, l’attaquant star de l’Avalanche, refusant de se laisser engloutir, a fièrement relevé la tête. Ce fut au cours de la soirée triomphale du dimanche 26 juin.
Plus acclamé que jamais, à la fois par ses co-équipiers et le public en liesse (expurgé des ultras de tous bords), Nazem Kadri, rayonnant de bonheur, a eu l’immense honneur de soulever le prestigieux trophée de la Stanley Cup.
Bien que mis à rude épreuve, son mental de champion a réussi à reprendre le dessus, au point d’oublier ses bleus à l’âme et la douleur lancinante ressentie à son pouce fraîchement opéré, et c’est debout, droit sur ses patins, animé par une volonté de gagner inébranlable qu’il a fait face à ses adversaires floridiens du Lightning de Tampa Bay.
« Quel incroyable tour de montagnes russes en termes d’émotions ! Il y a un mois, une déferlante d’injures et de menaces racistes, anti-musulmans, s’abattait sur moi. Cela m’a terriblement affecté. Ensuite, il y a eu mon problème au pouce, je croyais que j’étais fini. Je souffrais tellement que je ne pouvais même plus attacher mes patins moi-même. Et puis, je suis revenu, et nous sommes victorieux. C’est fabuleux ! », a-t-il déclaré, submergé par l’émotion.
Une émotion qui fut à son comble lorsqu’un célèbre journaliste, fin connaisseur de sa discipline, lui révéla que la prodigieuse victoire qu’il venait de remporter, à la fois sportive, sur la fureur islamophobe et sur lui-même, le faisait aussi entrer dans la légende du hockey américain.
Nazem Kadri, cet athlète canadien d’origine libanaise, qui semble être né pour évoluer sur la glace, est en effet devenu le premier musulman à brandir haut la très convoitée Stanley Cup, sous les yeux émerveillés de ses plus fervents supporters. « Il représente une immense source d’inspiration pour nous », a confié l’un des nombreux adolescents musulmans qui, dimanche soir dernier, l’ont applaudi à tout rompre depuis des gradins où seuls les cris de joie, les hourras et les bravos, résonnèrent avec force.
Quand les insultes islamophobes fusent de toutes parts, il ne faut avoir à l’esprit QUE ce qu’a vécu notre bien-aimé Prophète Mohamed SWS et se dire qu’après les difficultés, la facilité et ne jamais, jamais baisser la tête et se laisser abattre.
Les chiens aboient et la caravane passe.